CHAPITRE 1

Comme chaque matin depuis six ans, Elsana se leva à l'aube. Elle s'étira et sortie de son lit. Elle ouvrit les rideaux de sa chambre, et entrouvrit la fenêtre. Elle fit son lit, et alla prendre sa douche d'un pas traînant. L'eau était tiède, presque froide. Mais Elsana en avait prit l'habitude. Elle sortit de la douche, et se sécha. Elle revêtit sa tenue de serveuse. C'est à dire, une chemise blanche, rentrée dans une jupe crayon noire, et d'une paire d'escarpins noirs. Elsana noua ses cheveux en une queue de cheval basse, et sortie de la salle en faisant le moins de bruit possible. Elle se rendit dans la cuisine, où elle fit griller du pain et chauffer du lait. Elle mit la table pour elle et sa sœur, et se rendit dans la chambre de celle-ci. Elsana ouvrit doucement les rideaux, et s'assit sur la chaise à côté du lit d'Alaina. Celle-ci ouvrit les yeux en grimaçant. Les lèvres d'Elsana s'étirèrent en sourire un moqueur.

- Pourquoi tu souris ? Demanda Alaina d'une voix ensommeillée.

- J'aime bien ta tête quand tu te lève aussi tôt, répondit Elsana.

Alaina s'assit dans son lit, et se frotta les yeux. Elle fixa sa sœur de ses yeux marrons.

- Tu travailles ?

- Oui, et toi aussi d'ailleurs.

Alaina jeta un regard suppliant à sa sœur. Elle ne voulait pas aller à l'école,car la plupart des élèves lui posaient des questions sur elle et sa sœur, et Alaina, en avait plus qu'assez. Mais Elsana ne céda pas.

- Aller, va déjeuner avant que je te sorte du lit par les pieds.

La petite sauta de son lit, et couru jusque dans la cuisine. Elle s'assit à sa place, et attendit que sa sœur vienne pour déjeuner. Elsana fit le lit de sa sœur, et rejoignit celle-ci à table.

- Tu me rangeras ta chambre ce soir, fit Elsana.

Alaina hocha la tête, et but sa tasse de lait.

- Elsa, est-ce que tu as un amoureux ? Demanda la petite en mettant du beurre sur une tranche de pain.

- Non, pas pour le moment. Pourquoi tu me demandes ça ?

- Pour savoir.

Elsana sourit, et tira la langue à sa sœur. Une fois le déjeuné finit, elles sortirent de table, et Alaina alla prendre sa douche. Elsana prit le temps de faire la vaisselle et de ranger son salon. Elle aussi n'avait aucune envie d'aller travailler, mais elle n'avait pas le choix. Autrefois, elle était libre de faire ce qu'elle voulait, de parcourir le monde avec sa meilleure amie, et de danser toute la nuit. Aujourd'hui, elle avait la garde de sa petite sœur, et elle devait faire avec.

- Je suis prête, fit Alaina depuis le couloir.

Elsana la rejoignit, son sac-à-main en bandoulière, et lui tendit les clés. Elles sortirent de l'appartement, et Alaina ferma la porte. Elles descendirent les escaliers en courant comme des folles. Sur le chemin de l'école, elles parlèrent de tout et de rien. Alaina sautillait en chantonnant une berceuse que lui chantait Elsana avant de dormir, ou quand elle était triste. Elles arrivèrent devant le portail de l'école. Elsana serra sa sœur contre elle, et embrassa ses cheveux couleur caramel.

- Passes une bonne journée, ma chérie.

- Toi aussi, Else.

Elsana regarda sa montre, et réalisa qui ne lui restait que cinq minutes pour se rendre à son lieu de travail. Elle couru à travers les rues du village, en empruntant le plus de raccourcis possible. Elle s'arrêta devant la porte d'un saloon. Elle inspira un grand coup, et poussa la porte. A première vue, il y avait personne. Avec un peu de chance, son patron arrivera en retard. La jeune femme se dirigea derrière le comptoir, et commença à sortir des verres.

- Cinq minutes, fit une voix doucereuse dans son dos.

Elsana sursauta, et posa sa main sur son cœur. Elle venait de se faire avoir, et son patron n'allait pas être clément. Même pour cinq minutes de retard. Elsana l'ignora, et continua de sortir les verres.

- Tu es bien insolente ce matin, mon petit bijoux.

La jeune femme serra les dents. Ce surnom la dégoûtait.

- Je pense que je vais réduire ta paye, fit Stan, un sourire mauvais sur les lèvres.

Le sang d'Elsana ne fit qu'un tour.

- Vous ne pouvez pas faire ça, s'exclama-t-elle en se retournant.

- Et pourquoi donc ? Ton travail est loin d'être satisfaisant, je peux donc me permettre de baisser ta paye.

- Virez-moi si mon travail n'est pas satisfaisant, dit-elle sur un ton de défi.

- Non, tu m'es encore utile.

Sur ces mots, Stan se rendit à l'étage pour vaquer à ses activités. Elsana resta un moment sans bouger. La vie venait de lui jouer encore une fois un mauvais tour.