Bonjour à toutes et à tous!
Voici un petit délire... Ce devait être un OS, mais finalement, ca sera une mini fic!
N'hésitez pas à me donner votre avis!
Disclaimer: tous les personnages appartiennent à JKR
(Réponse aux reviews anonymes selon le chapitre choisi pour commenter)
Bonne lecture!
Les Sang-de-Bourbe sont nos amis, on n'y touche plus !
- Patient suivant !
La voix était cassante, désabusée, une image qui collait parfaitement à la femme arrogante et désenchantée à laquelle elle appartenait. Elle écrivait dans un dossier volumineux, avec une plume pour le moins étrange : elle n'avait pas besoin de la tremper tout le temps dans une fiole d'encre à côté, qui d'ailleurs ne s'y trouvait même pas. C'était une plume droite, sans duvet, dans une matière inconnue, qu'elle avait dans les mains, ses mains manucurées, dont le vernis d'une couleur vulgaire s'écaillait par endroit et jurait horriblement avec son tailleur criard.
- C'est moi.
L'homme s'était levé. Il avançait lentement jusqu'au comptoir. Sa démarche était courbée et il s'enveloppa un peu plus dans son pardessus noir, bien que le temps fût propice, en ce délicieux mois de juin. La secrétaire ne lui jeta pas le moindre regard, mâchonnant un affreux chewing-gum et il eut envie de lui éclater la tête contre la table. Mais il se retint : il tiendrait bon. Il n'était pas aussi irrécupérable que ce qu'on disait de lui dans les couloirs. Il se renfrogna un peu et réajusta son chapeau sur sa tête.
- Vous êtes ? demanda la femme d'un ton nonchalant.
- Vol… Euh… Tom Jedusor, bafouilla l'homme.
La femme lui lança un regard rapide et il put remarquer qu'elle avait deux incroyables yeux verts. Quel dommage qu'elle soit si impolie, pensa-t-il. La secrétaire blêmit en le dévisageant, mais détourna rapidement la tête. Après tout, des fous, elle en voyait tous les jours.
- Vous avez rendez-vous avec le docteur Maddy, annonça-t-elle avec un ton désinvolte.
- Je vous remercie, dit-il avec un sourire froid.
La secrétaire frissonna et lui tendit un papier sur lequel était griffonné l'objet de sa visite. Le dénommé Tom Jedusor faillit s'étrangler en lisant le parchemin, et réprima une forte envie d'étouffer cette arrogante avec ledit parchemin. Il se crispa, une expression de haine sur le visage. « Troubles psychologiques » ? Sérieusement ?
- Bureau trente-quatre, dirigea-t-elle en continuant de mâcher son chewing-gum qui lui donnait l'air d'une vache.
Il lui jeta un regard froid et s'éloigna dans le couloir désigné. Si jamais ça se passait mal, ils passeraient tous un sale quart d'heure. Il revoyait encore leurs mines réjouies et leurs larges sourires. Tout ça parce qu'il n'avait pas réussi à leur dire non. Foutus mangemorts.
- Maître, ça vous ferait le plus grand bien ! assura Bellatrix, et ses longs cheveux noirs s'agitaient dans tous les sens.
- Vous seriez un Seigneur incontesté ! renchérit Lucius avec empressement.
- C'est l'occasion rêvée pour votre réinsertion dans la société ! approuva-t-elle.
Ils venaient de sortir du Magenmagot. Harry Potter était venu, avait vu, avait vaincu et avait emprisonné Lord Voldemort, ainsi que la troupe de mangemorts. Ils avaient échappé à la mort, et étaient condamnés à perpétuité. Ils avaient purgé une peine de maintenant dix ans et allaient poursuivre leur internement pour le reste de leur vie. Sauf s'ils acceptaient la condition d'Hermione Granger. Ils avaient trois jours pour y réfléchir, durant lesquels ils seraient assignés en résidence surveillée.
Sainte-Granger. L'amie des désespérés et des repris de justice. Il aurait dû la tuer tout de suite. Surtout qu'une telle clause était impensable. Elle se moquait clairement d'eux.
L'ancien autoproclamé Seigneur des Ténèbres digérait mal son échec de conquête du monde, si en plus, il devait se plier à la pitié d'une Sang-de-Bourbe, il valait mieux qu'il s'avada kadavrise tout de suite plutôt que de continuer de la sorte.
- Mais enfin, Maître ! couina Bellatrix.
- Quoi ? râla Voldemort. C'est hors de question ! Non mais vous me voyez, moi, faire ça ?
Ils venaient de transplaner jusqu'au manoir Malefoy et il enleva son manteau avec agacement.
- Ces sales mioches… Me ridiculiser de la sorte…, grommela le mage noir. J'aurais dû les buter quand j'en ai eu l'occasion.
Le lendemain matin, la Gazette du Sorcier atterrit sur leur table. Drago Malefoy, héritier prometteur de la famille Malefoy, racheté par le Ministère, la parcourut rapidement. Il n'appréciait pas vraiment de devoir partager sa maison avec le psychopathe qui voulait tuer tout le monde, mais ses parents ayant participé dans sa folie, il n'avait eu le choix. Ça faisait partie de la peine à purger. Rendre service à la société. Il haussa un sourcil.
- Sérieusement ? Granger a vraiment fait ça ? lança-t-il, perplexe.
Il agita l'article de journal sous leurs yeux et Voldemort se retint de ne pas le tuer sur-le-champ. Le gros titre de la une était en caractères gras.
Psychothérapie pour Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ?
Au tribunal du Magenmagot hier, Hermione Granger, fervente défenseuse des droits des elfes de maison et brillante avocate, a demandé une réduction de peine pour le Seigneur des Ténèbres et ses fidèles mangemorts, à la grande stupéfaction de tous. Comble de l'étonnement, Harry Potter et Ronald Weasley présents également semblaient d'accord et enclin à accorder leur pardon. La parole est aux accusés, qui ont maintenant trois jours pour déterminer si oui ou non, ils pourront tenir leur parole sur la clause Granger, qui consiste à suivre une psychothérapie, afin de canaliser les pulsions meurtrières. « Je pense que Celui-qui-est-enfermé-depuis-maintenant-dix-ans a un cœur comme tout le monde, et qu'il est récupérable. » ne démordait pas Hermione Granger avec ferveur devant une foule de manifestants refusant sa remise en liberté, hier soir devant Gringotts. Si la clause est respectée, le mage noir et ses fidèles pourront espérer une réinsertion professionnelle rapide au sein de notre communauté. Les concernés en revanche ne semblent pas très enclin à devoir se plier à la volonté de Miss Granger, qui je vous le rappelle, est née de parents moldus. Affaire à suivre, donc !
Votre dévouée,
Rita Skeeter.
- Cette sale…, grinça Voldemort en déchirant avec un plaisir pervers le journal en confettis.
- Maître, supplia Bellatrix. C'est une chance pour vous ! Vous serez libre !
- Maître, salua Lucius en rentrant dans la salle à manger. J'ai une idée pour vous ! C'est peut-être délicat de se confier à quelqu'un qui vous connaît déjà, aussi je vous ai trouvé le parfait guérisseur possible ! Il ne vous connaît pas, ne sait rien de vous.
- C'est impossible, nia Celui-qui-mordait-agressivement-dans-ses-tartines. Tout le monde me connaît.
- Oui, dans le monde sorcier, mais pas…
Lucius blêmit et Voldemort s'empourpra, comprenant où il voulait en venir. Il faillit s'étrangler en engloutissant son restant de pain brioché, avant de hurler :
- Ah, non ! Hors de question ! Les moldus ? Ces infâmes cloportes ? Ces…
Mais les regards insistants et les suppliques répétées de Lucius et Bellatrix avaient eu raison de lui.
Et c'est ainsi que Celui-qui-voulait-dominer-le-monde pénétra le bureau trente-quatre en ruminant son mécontentement. La pièce était froide, aseptisée. Une odeur de détergent abominable lui emplit les narines.
- Bonjour ! lança une voix forte et enjouée.
- Bonjour, répondit l'homme-sans-nez avec froideur.
Il s'assit avec raideur sur la chaise inconfortable en face du médecin qui lui sourit d'un air niais.
- Alors, votre nom, je vous prie ? demanda ce dernier en se penchant sur une feuille.
Ah oui. Il ne le connaissait réellement pas. Ou bien voulait-il se montrer poli ? Une lueur d'énervement brilla dans ses pupilles.
- Voldemort, annonça-t-il, attendant la réaction normale que ce nom pouvait susciter.
- Voldemort ? Vous avez un nom de scène ? s'étonna le médecin bedonnant qui releva la tête, se demandant comment cela s'écrivait.
Ah. On ne la lui avait jamais faite, celle-là. Une pulsion de meurtre battit sa tempe mais il se retint de justesse. Il était chez les moldus. Il devait se contenir.
- Euh… Oui, dit Celui-qui-venait-de-se-faire-humilier-royalement, incertain.
- C'est bien… Mais quel est votre vrai nom ? interrogea le médecin avec un ton plus sérieux.
- Tom… Jedusor, grimaça le patient, peu enclin à donner sa véritable identité.
L'homme bedonnant écrivit quelques détails sur la feuille et releva la tête en le scrutant.
- Et vous faîtes quoi, dans la vie, Tom ? Vous devez être un artiste pour avoir un nom de scène ? questionna-t-il avec un sourire trop chaleureux pour être sincère.
Ce qu'il faisait dans la vie ? Etait-ce une plaisanterie ? Il ne le connaissait réellement pas ?
- Seigneur des Ténèbres, lâcha-t-il, avec dédain.
- Ah, vous jouez aux jeux vidéo ? C'est le niveau dix-sept, il me semble, dans WoW… C'est un bon point…
Alors que l'autre continuait d'écrire sur sa feuille, Celui-qui-commençait-sérieusement-à-en-avoir-marre se retint pour ne pas étouffer le médecin avec son bout de papier et sortir de la pièce. Lucius en avait, de ces idées !
- Et sinon, qu'aimez-vous faire ? Des loisirs ?
- J'aime euh… lancer des sorts, avoua-t-il avec sincérité.
- De la magie ! Un magicien ! s'exclama le médecin en souriant jusqu'aux oreilles. C'est merveilleux !
Voldemort se sentit dépassé. Il cligna plusieurs fois des yeux, mais ne répondit pas, très mal à l'aise.
- Et alors, qu'est-ce qui ne va pas ?
- Il paraît que je tue trop de gens (il paraît), soupira l'interrogé.
- Ah, à croire que vos tours de magiciens ne sont pas très bien rodés, hein, Tom ?
Le médecin rit de bon cœur. Celui-qui-était-devant-lui se mit à bouillir intérieurement et faillit lui cracher qu'à preuve du contraire, s'il tuait les gens, c'était parce qu'il réussissait ses sorts, mais il ravala sa langue. Il était inconnu, ici. Il était chez les moldus.
- Euh… oui, c'est ça, articula-t-il difficilement.
Au bout d'une heure d'entretien, le mage noir faillit craquer. Cette séance ne servait à rien. Merlin qu'il perdait son temps !
- Je vous rassure, annonça le médecin d'un ton amène, il n'y aucun problème psychologique ! Mais vous devriez faire quelque chose pour votre visage, votre nez, là, surtout ! La chirurgie esthétique fait des miracles de nos jours ! Je peux vous donner le nom d'un bon collègue à moi…
Résistant à l'envie d'écarteler le moldu, Celui-qui-avait-perdu-deux-heures-de-sa-vie quitta la pièce avec soulagement.
- Alors ? s'enquit Lucius Malefoy, de retour au manoir.
- Alors, tu vas morfler, Lucius, dit Celui-qui-était-rancunier-à-mort en s'approchant de lui avec un air des plus menaçants.
- Pitié, Maître ! Je vous demande une seconde chance ! Je me doutais bien que celui-là ne fonctionnerait pas, alors je vous ai pris un autre rendez-vous… A Ste-Mangouste ! C'est un médicomage merveilleux, vous verrez !
Voldemort tempêta pendant toute la soirée, mais il céda finalement, quand Bellatrix se joignit à la partie pour l'enjoindre à essayer. Il se maudit d'être aussi faible. Ces dix ans à Azkaban avait fait de lui un mouton. Un mouton bien trop con pour suivre ainsi les conseils de ces deux barjos.
Merci d'avoir lu,
Dîtes-moi ce que vous en avez pensé!
Au plaisir,
Kumi
