Voici une petite fic de Noein, un animé fort méconnu et qui mérite plus d'amour. Je l'ai faite à propos d'Atori, mon personnage préféré. Si jamais quelqu'un lit ceci, reviewez s'il vous plaît!


Ah! Mes nerfs! Je sens que mes nerfs vont lâcher !

Non, ce n'est qu'une illusion. Je n'ai plus de nerfs, que du Layze. Plus de chair, que du Layze. Plus de cœur, que du Layze. Plus de moi, que du Layze.

Je suis un monstre, je ne suis rien à part le Layze qui me constitue. Une existence indéfinie, impure, impropre à l'existence même. Je ne suis que parce que ça les arrange, oui, parce que ça les arrange bien, que parce qu'ils l'ont voulu. « Allez, viens Al, viens, on va faire de toi un oiseau, allez, Al, prouve-nous que tu es utile, Al, prouve-nous que tu vaux quelque chose. » mais je ne suis pas un oiseau, je suis un monstre. Un monstre errant d'espace-temps en espace-temps. Une illusion voyageant au cœur d'autres illusions.

J'en ai assez ! Si j'ai encore un esprit, c'est lui qui va lâcher, puisque je n'ai plus de nerfs. Est-ce que mon âme aussi est du Layze, de l'indéfini ?

Sara, Sara, dis-moi, est-ce que tu aimes toujours ton grand frère ? Est-ce que tu aimes ce monstre ? Dis-moi. Parle-moi. Tu ne fais qu'écouter. Tu n'as plus de bouche pour parler, je crois. Tant pis. Tu n'as plus de corps pour exister. Tant pis.

Je suis Atori. Ils m'ont même enlevé mon vrai nom. Mais ça n'a pas d'importance. Ils m'ont dit que je pourrais être ce que je voudrais. Ils m'ont menti. Mais ça n'a plus d'importance.

Shangri'la. Les créatures de Shangri'la attaquent. Les oiseaux défendent leur territoire, leur monde. La'cryma, le monde des larmes. Un monde condamné. Mais il y a cette étincelle d'espoir et de volonté, on ne sait pas trop dans le cœur de quel fou, et nous nous battons pour notre monde. Pour nos vies de souffrance et de misère, de soif, de faim et d'agonie si typiquement humaine. Pour nos existences futiles dans un espace-temps malheureux.

Que me reste-t-il donc ? J'ai perdu mon nom, mon corps, ma famille, mes amis. Il ne me reste que mon existence, et celle-ci est instable, vouée à la disparition tôt ou tard.

Je crois que ce qui me reste est ce qui demeure à La'cryma, ce qui plane sur tous les espaces-temps, ce qui mettra fin à l'univers un jour : la tristesse et la haine.

La Layze, base du temps et de la matière, n'est que tristesse et haine. C'est ça la destinée. C'est ça la vie. C'est tout ce que j'ai pu voir, partout autour de moi. Toujours, toujours. Et tous les espaces-temps ne sont que d'infinies variétés de malheur.

Je ressens de la haine dans tout mon corps. Je n'arrive plus à aimer quoi que ce soit, je n'arrive même plus à calmer la fureur qui m'habite. Je hais les oiseaux, ces autres monstres comme moi qui n'ont pas compris leur réelle monstruosité, la vanité de leur existence. Je hais Shangri'la, leurs monstres absurdes et immondes nous apportant encore plus de tristesse et de destruction en La'cryma. Je hais La'cryma comme je hais tous les mondes illusoires qui se portent à mon regard.

Et je hais Karasu, celui qui veut sauver tout ce qui existe de plus triste et de plus douloureux.

Je veux en finir. Je veux tout détruire, même l'espoir. Car l'espoir que nous recherchons n'est qu'une illusion. Je veux détruire le Torque du Dragon. Avec toute ma haine.

Peu importe le prix, puisque rien n'a d'importance, peu importe ma vie, puisque je n'existe qu'à peine.