Quand pleurent les ombres.

Disclaimer: JK Rowling les possède tous. Je les utilise simplement à mon avantage.

C'est une réponse au « The Master and the Wolf FQF » challenge n° 136: "Lupin s'est engagé ans une relation abusive parce qu'il ne croit pas que quelqu'un puisse le désirer. Snape le découvre.

Rating: M TRES hard. Et je suis sérieuse.

Avertissements: viol semi-explicite, violence…Et bien, à quoi vous attendiez-vous ? Oh, et Sirius se conduit vraiment comme un salaud.

Bêta: Briezee (à qui je suis éternellement reconnaissante).

NdA: …sourires…Vous ne vous demandez pas d'où ça vient ? OK, de mon esprit tordu, bien sûr ! L'hypothèse selon laquelle Remus n'a aucun besoin/plaisir sexuel vient d'une autre de mes propres fics « After the moon ».

Et ne soyez pas effrayés à cause des paroles qui se trouvent çà et là…Ce n'est pas une song-fic, pour la bonne et simple raison que j'ai écrit la chanson moi-même , et que je l'ai faite après la fic ! Je sais que la chanson prend de la place, mais elle semble bien aller, alors…(sourires). Et puis c'est ma fic, arrangez-vous-en !

Encore une fois, cette fic n'a pas vraiment de chapitres, mais je l'ai coupée en plusieurs parties apparentes (d'après moi), donc elle ne sera pas trop longue pour une one-shot.

NdT: j'ai laissé la chanson en VO pour ne pas en trahir le sens. Il en est de même pour les noms. Voici donc la traduction de « When the shadows cry », d'Eleonora1.


Quand pleurent les ombres.


In the still of the night,

When there's no hint of light,

You tell me that the shadows cry.


Severus Snape s'allongea sur un canapé du 12, Square Grimmaurd. Ça avait été une longue journée, et il était simplement trop fatigué pour retourner à Hogwarts. Heureusement, c'était vendredi ; personne ne lui demanderait d'être présent trop tôt à l'école le matin suivant. Et bien qu'il ait méprisé la maison de Black, ce qui était le cas aussi parce qu'il en haïssait le propriétaire actuel, il trouva que de se reposer ici pour la nuit était simplement la meilleure option.

Au début, il garda les yeux fermés quand il entendit quelqu'un entrer dans la pièce. Il conserva une respiration légère et régulière. Il n'était pas conscient du faire semblant de dormir ; c'était plus une habitude dont il n'avait jamais pu se défaire. Une habitude qu'il avait dû adopter parce qu'il avait trop espionné, parce qu'il y avait eu trop de peur et de dissimulation dans sa vie. Il pouvait regarder quelqu'un et faire comme si il était en train de dormir alors qu'il était parfaitement éveillé, et il pouvait entendre des bruits alors qu'il avait l'air endormi. Á présent, il faisait semblant de dormir.

Il entendit quelqu'un farfouiller parmi des papiers. Fort probablement les parchemins laissés sur la table après une autre réunion de l'Ordre. Elle avait eu lieu dans la cuisine comme d'habitude, mais après ils avaient passé pas mal de temps dans cette pièce pour passer en revue le moindre détail et les soupçons qui couraient.

Après un moment, il entrouvrit suffisamment les yeux pour voir à travers ses cils qui se trouvait dans la pièce. Il remarqua immédiatement que même si il avait voulu volontairement faire semblant de dormir, la personne qui était entrée était la seule qu'il ne pouvait tromper en faisant semblant. Lupin était en train d'examiner les papiers et de les organiser par piles nettes.

Soudain, la porte s'ouvrit à nouveau. Il ne put que retenir un ricanement quand il reconnut son vieil ennemi, Sirius Black, entrant dans la pièce. Il suivit Black paresseusement du regard alors que celui-ci se dirigeait aussi vers la table.

Black jeta un coup d'œil vers lui, puis se glissa derrière Lupin. Il enroula prudemment ses mains autour de la taille de l'autre homme, souriant légèrement.

- Mooo-nyyy, chuchota-t-il de sa voix légèrement enrouée.

Lupin haleta et lâcha les papiers qu'il avait eus en mains.

- Sirius ! s'exclama-t-il. Tu m'as fait peur.

- Oh, je suis désolé, Moony, » répondit Black en n'ayant pas l'air désolé le moins du monde. » Que fais-tu ?

- Je jetais juste un œil sur ces papiers, dit Lupin d'un ton absent. Albus m'a demandé de vérifier quelque chose.

- Mais tu n'es pas obligé de le faire sur-le-champ, n'est-ce pas ? gémit Black en croassant.

Ses mains descendirent le long des cuisses du loup-garou, puis remontèrent pour se poser sur son derrière. Severus le vit alors presser les fesses de Lupin.

- Tu sais ce que je veux.

Il entendit les paroles remplies de luxure de Black.

- Sirius, fit Lupin en le mettant en garde, arrête. Severus est sur le canapé.

Black le regarda à nouveau, puis il grogna.

- Le crétin graisseux a l'air de dormir, observa-t-il. Et ce n'est pas comme si j'allais le faire ici, de toute façon. Il y a un tas d'endroits bien meilleurs pour coucher ensemble qu'une quelconque ancienne salle de réunion.

- Sirius, dit le loup-garou, exerçant manifestement un grand effort pour contrôler sa voix, je préfèrerais que nous ne le fassions pas du tout cette nuit.

- Pourquoi pas ? demanda Black, qui avait l'air blessé et en colère.

- Essaye de comprendre, Sirius, « soupira Lupin, semblant nerveux et frustré en même temps, quelque chose qui perturbait grandement Severus. « Ce n'est pas que je ne t'aime pas ou quoi que ce soit d'autre. Je t'aime, bien plus que tu ne pourras jamais comprendre. Mais c'est juste que…que je ne peux pas. Pas ce soir.

- Tu as quelqu'un d'autre, n'est-ce pas, « accusa Black en levant un peu la voix. Il prit Lupin par les épaules, le retourna et cracha : » Tu me trompes !

- Non, je ne te trompe pas, fit Lupin faiblement. Je n'aurais même jamais rêvé de te tromper. Je t'aime, et toi seul. Sirius, c'est juste que…

- Tu vois quelqu'un d'autre, insista Black avec une lueur jalouse dans les yeux. C'est pour ça que tu ne me désires plus. Tu es satisfait ailleurs !

- Non, ce n'est pas ça ! Siri, je t'aime vraiment. Je ne…, essaya de dire Lupin, mais Black le coupa par un baiser furieux.

L'homme aux cheveux sombres semblait si profondément pris dans le feu de l'action qu'il ne remarqua même pas l'absence évidente de réponse ou le corps pratiquement figé de Lupin. Pas figé par la surprise, mais par le choc et la terreur.

Finalement, Black le relâcha et fit d'une voix cassée :

- Si tu m'aimais vraiment, » il l'embrassa à nouveau, » alors tu coucherais avec moi.

Lupin garda le silence un moment, puis il répondit d'un ton résigné « Bien », et suivit Black hors de la pièce.

Severus resta allongé pendant un instant, choqué. Est-ce que ce dont il venait d'être témoin était vrai ?


Your eyes dwell with sudden tears

As you whisper what you hear,

You see, you hear all your fears

And I hold you near.


Le matin suivant, Severus errait le long des couloirs de Square Grimmaurd. Il avait dans les mains un gobelet fumant auquel il avait jeté un maléfice anti-débordement. Il était venu apporter sa potion Tue-Loup à Lupin.

Le Slytherin hésita pendant un moment devant la chambre de Lupin et Black. La scène de la nuit précédente le perturbait toujours. Il avait à peine dormi la nuit d'avant, se posant bien trop de questions et éprouvant trop de soupçons pour parvenir réellement à se calmer et à dormir.

Puis il rassembla tout son courage et toute sa fierté de Slytherin, leva le menton et ouvrit la porte.

Il fut soulagé de découvrir de seul Lupin se trouvait dans la pièce. Il n'aurait pas pu faire face à Black après ce qu'il avait vu.

Severus posa le gobelet sur la table de chevet, comme il le faisait toujours. Lupin murmura ses remerciements d'une voix basse et vida le gobelet, grimaçant tandis que les dernières gouttes écoeurantes coulaient dans sa gorge. Puis il rendit le gobelet à Severus, s'attendant à ce que le Potion Master s'en aille comme il le faisait toujours.

Mais Remus fronça les sourcils quand, après un moment, il réalisa qu'il était encore là.

- Tu veux quelque chose d'autre, Severus ? demanda-t-il d'un ton aussi poli et doux que d'habitude.

Severus décida d'aller droit au but.

- Lupin, dit-il d'une voix cassante, qu'est-ce que c'était que cette scène avec Black la nuit dernière ?

- Ce n'était rien, vraiment, fit Remus à voix basse.

Il n'essaya même pas de nier qu'une quelconque scène avait eu lieu dans la maison la nuit d'avant, malgré tout.

- Vraiment ? demanda Severus, plissant des yeux. Ça ressemblait pourtant foutrement bien à quelque chose pour moi. Ça ressemblait à un viol commis entre époux !

Lupin tressaillit comme si il avait été frappé. Pourtant, il resta sans rien dire. Il baissa simplement les yeux au sol et tritura nerveusement le simple anneau doré qu'il avait au doigt. Son alliance.

- N'essaie pas de me dire que ça n'en était pas un, dit durement Severus. Il ne reste que deux jours avant la pleine lune. Tu ne peux avoir de besoin ou de plaisir sexuel d'aucune sorte les quelques jours qui précèdent ou suivent la transformation. Peut-être que tu n'as rien fait pour l'arrêter, mais ça n'était rien d'autre qu'un viol pur et simple, par Merlin !

- Oui, déclara Lupin toujours du même ton calme. Mais Sirius ne le sait pas.

- Ne le sait pas ? répondit Severus en écho, choqué. Il est marié avec toi depuis Salazar seul sait combien d'années et il ne le sait pas ? Tu plaisantes !

- J'aurais préféré, dit Lupin en levant des yeux à présent pleins de larmes vers Severus. Mais il ne veut pas m'écouter. Je crois que même si je lui présentais dix livres constatant la même chose, il dirait seulement que je mens et que je le trompe dans son dos !

- Alors pourquoi es-tu avec lui ? demanda le Slytherin pour savoir. Si il n'a pas confiance en toi, pourquoi tu t'accroches à lui ?

- Tu ne comprends pas, Severus, répondit calmement le loup-garou. Il m'aime. Il m'aime assez pour m'avoir épousé. Personne d'autre n'aurait fait ça pour moi –et personne d'autre ne le voudrait. Ça me fait peut-être mal, mais je ferais bien plus pour l'amour qu'il me donne.

Severus fixa les yeux dorés remplis de larmes. Pour la toute première fois de sa vie, il se trouva à cours de mots. Il ne pouvait tout simplement rien dire, rien qui n'aurait pas sonné de façon cruelle ou pour le moins complètement insensible.

Il tourna les talons et quitta la chambre rapidement.


You asked: »Don't you really hear

When the shadows cry?

Don't you see a silver tear,

Do you even try?"


Severus était de mauvaise humeur. La réunion de l'Ordre semblait se prolonger encore et encore sans qu'aucun signe marquant sa fin n'arrive, il aurait à corriger les devoirs de sa classe Gryffindor/Slytherin de sixième année, et Black avait fait quelque chose à Lupin, une fois encore.

C'était si évident qu'il se demanda sincèrement comment personne d'autre ne l'avait remarqué. De temps à autre Lupin tressaillait comme si il avait mal, pus il jetait un coup d'œil prudent en direction de Black. Encore une fois, personne en dehors de l'Animagus et de Severus ne sembla même prêter la moindre attention à ça.

Á chaque fois que Lupin tressaillait, Black lui lançait un grand sourire béat. Et chaque fois Lupin lui rendait son sourire, mais c'était toujours contraint et douloureux, jamais spontané. Les autres ne remarquèrent pas ça non plus, ou si ils le firent ils l'ignorèrent.

Severus, malgré tout, le remarqua très bien. Et ça l'ennuya profondément.

Après la réunion, il traîna volontairement, disant qu'il avait des artefacts de Dark Arts à examiner dans une des pièces. Il fut facilement cru ; après tout, il avait dit à Albus qu'il jetterait un œil à certains des objets de cette maison un de ces jours.

Il ne fallut pas longtemps avant qu'il entende quelqu'un entrer dans la pièce. Il leva les yeux du couteau ensorcelé en argent qu'il était en train d'examiner. Il ne fut pas du tout surpris quand il vit Lupin entrer dans la pièce et s'asseoir sur une des chaises.

Pourtant, il vit aussi Lupin tressaillir de douleur quand il s'assit.

- Bien, demanda brusquement Severus, que t'a-t-il fait cette fois-ci ?

Lupin se mordit la lèvre et garda le silence pendant un instant. Juste au moment où le Slytherin pensait qu'il ne dirait rien et s'apprêtait à lui tirer les vers du nez, le loup-garou se mit à parler, le choquant.

- Pas de lubrification cette fois, » fit Lupin à travers ses dents serrées, les yeux rivés au sol, » pas de préparation. Je lui ai dit d'arrêter. Je lui ai dit que je n'aimais pas ça, que ça faisait trop mal, mais il n'a pas voulu m'écouter. Il a dit que j'apprendrais à aimer ça mais Severus, je ne crois pas que je puisse jamais aimer. »Les larmes remplirent les yeux dorés. » Ça faisait si mal, et il riait quand je criais…

- Oh Salazar, marmonna Severus pour lui-même, horrifié par ce qu'il avait entendu.

- Mais après, il m'a embrassé, embrassé encore et caressé. Il s'est excusé pour m'avoir fait mal, il a dit qu'il croyait que j'aimerais, et il a dit qu'il m'aimait. « Lupin n'essayait même plus de retenir ses larmes. » Je veux le croire, dieu ce que je veux le croire.

- Il ment, dit simplement Severus. Si il t'aimait vraiment, il s'arrêterait quand tu dis non.

- Il doit m'aimer, répondit doucement le loup-garou. Pour quelle autre raison serait-il avec moi ?

- Parce qu'il a un grand besoin de sexe, gronda le Slytherin. Et tu es toujours disponible pour lui. Tu ne lui refuserais rien de ce qu'il demande –ou rien de ce qu'il ne se donne pas la peine de demander.

Lupin tressaillit à nouveau, puis il dit :

- Mais il pourrait coucher avec n'importe qui. Je le sais. Tu le sais. Quoi que tu puisses lui reprocher, tu dois admettre qu'il est beau. Pourquoi coucherait-il avec un monstre de la nature tel que moi si il ne m'aimait pas ?

- Un monstre de la nature ? répéta Severus. Merlin, Lupin, qu'as-tu fait de ton amour-propre ? Où est passé l'homme qui a passé une année entière à essayer de me dire qu'il était juste aussi humain que n'importe qui d'autre ?

- Peut-être que cet homme a réalisé que tu avais entièrement raison », fit Lupin d'un ton soudain très fatigué. Pas fatigué de sommeil, non, mais…Fatigué de la vie. Fatigué de tout. » Peut-être que cet homme a réalisé que ça ne servait à rien de combattre la vérité, quelle que cruelle et insensible qu'elle puisse être ». Là-dessus, Lupin se leva. » Au revoir, Severus », dit-il en vitesse, et il partit avant que le Slytherin ait pu répondre quelque chose.