Titre : Working girl

Résumé : De nos jours, la société des shinigamis est toujours en marche. John, un aspirant, est sur le point de passer son examen final avec un coéquipier complètement misogyne prénommé Elliot. Mais, lorsque celui-ci découvre le terrible secret de John, son enrôlement en tant que shinigami à part entière est sérieusement compromis...

Rating : Entre K+ et T pour les gros mots. Je ne crois pas que ça va changer.

Disclaimer : L'univers de Kuroshitsuji ne m'appartient pas, tout comme les personnages que vous ne retrouverez que trés peu dans ma fic'.

A ceux qui ont lu ma première fic "la fille du professeur", non je n'ai pas abandonné mais l'inspiration n'est pas du tout au rendez-vous et, en plus, je suis dans une période très "manga" en ce moment. Du coup, je risque de ne la reprendre que dans un bon moment.

Cette histoire n'a rien à voir avec Ciel, Sebastian, et les autres. J'ai simplement reprit le concept des shinigamis en m'inspirant largement de l'OAV n°5 de la deuxième saison : "l'histoire de Will, le shinigami". Et j'en ai profité pour faire sortir mon côté féministe. Oui, cette fic défend une cause, je vous laisse deviner laquelle...

Sur ce, bonne lecture!


Bip bip bip... Bip bip bip... Bip bip bip... Bip bip bip... Bip bip bip... Bip bip bip... Bip bip bip...

Il m'agace ce réveil-matin! Sans même daigner ouvrir les yeux, je tâtonne le dessus de ma table de nuit dans l'espoir de faire cesser cet affreux grésillement. Mais où est donc ce fichu bouton, m...! Devant mon manque de succès, j'oblige mes paupières à se soulever afin de repérer enfin comment éteindre cette ô combien énervante sonnerie. J'y vois aussi flou que dans une vitre dépolie mais les vagues formes que j'apperçois sont suffisantes pour comprendre où est mon radio-réveil. Quelques secondes plus tard, je me replonge avec délice dans les méandres du sommeil, sans prêter attention à l'heure qui clignote rouge sur l'horloge digitale. C'est alors que mon téléphone portable s'y met aussi. P...! Ils se sont donné le mot ou quoi? Légèrement exaspérée, je ramasse le petit objet et le porte à mon oreille avant de décrocher. Rien. C'était une sonnerie programmée.

Exaspérée, je me redresse et attrape mes grosses lunettes posées sur la table de chevet. Ma vision s'éclaircit aussitôt, m'offrant une belle vue sur le reste de ma chambre d'étudiant, dans le plus pur style "dépouillée" et, plus particulièrement, sur l'heure de mon réveil-matin qui clignote toujours comme un fou : 7:02. Intriguée, je tente de me remémorer pourquoi j'ai fait autant d'efforts pour me lever tôt. J'ai beau chercher, rien ne viens. Je finis par jeter un oeil dans mon agenda de poche. Alors, aujourd'hui... Quoi?

Sans plus de protestations, je saute de mon lit et me rue vers l'armoire d'où je sors un slip, une chemise et des chaussettes blanches, un pantalon, une veste et une cravate noire ainsi que quelques accessoires que j'affectionne, comme cette jolie montre en argent. Je m'habille et plonge mes pieds dans des chaussures noires et impeccablement cirées avant d'attraper ma faux et de la glisser à ma ceinture. Je prends tout de même le temps de jeter un oeil dans le miroir avant d'aller déjeuner. La glace me renvoie l'image d'un tout jeune homme, d'un étudiant aux cheveux brun en bataille, aux grands yeux verts et jaunes cachés derrière une paire de lunettes rondes, sans un poil sur le menton et avec des traits pas assez viriles à mon goût. Je soupire devant cette image qui me file des complexes. Pourquoi n'ai-je pas une bonne machoire carrée comme mon père? On me prendrait peut-être plus au sérieux?

Tout cela changera lorsque je deviendrais un vrai shinigami! Ils verront à quel point je peux être efficace! Et justement, ce jour est pour bientôt. Le coeur gonflé d'un nouveau courage, je me dépèche de franchir la porte de ma chambre et déboule dans le couloir du dortoir des garçons, entre les autres étudiants ahuris. Pas question d'être en retard aujourd'hui!

Quelques minutes plus tard, me voilà à la cafétéria du pensionnat. Les fruits et les pancakes me tendent les bras mais j'ai soudain l'estomac complètement noué. Dans moins d'une demi-heure, je jouerai le reste de ma vie immortelle à un examen. Je me contente d'un jus d'orange que je pose sur mon plateau et me dirige vers les tables où les autres élèves discutent bruyament entre deux bouchées. Une jeune fille aux courts cheveux roux et bouclés me fait de grands signes des bras pour me faire comprendre qu'elle m'a réservé une place. Il s'agit d'Emy, ma meilleure amie depuis que je suis arrivée à l'académie. Elle avait voulu devenir un dieu de la mort, elle aussi, mais une fille ne peut pas faire ce métier sans être montrée du doigt. Trop physique, trop dangereux, trop important... "Ce n'est pas convenable" comme dirait un certain William. Du coup, elle fait des études pour travailler au sécrétariat. En souriant galament, je m'approche et vient m'asseoir à côté de mon amie.

- Eh ben, Johny? Tu es encore arrivé un peu tard! T'as fait quoi cette nuit?

- Je dormais, qu'est-ce que tu crois? Et arrête de m'appeler "Johny"! C'est gênant...

Les joues légèrement rosies, je jette un oeil aux alentours pour faire taire du regard ceux qui nous regardent. J'ignore pourquoi mais tous le monde croit qu'on sort ensemble, Emy et moi. Ça m'énerve, franchement. Pourquoi, dés qu'un garçon parle gentiment à une fille, ils doivent forcément sortir ensemble?

- Bon, John alors... Pourquoi est-ce que tu t'obstine à dormir, la nuit? Tu sais qu'on en as pas besoin?

- C'est quand la dernière fois que tu as dormis?

- Hum... Je crois que ça remonte à... il y a cinq, avant d'avoir attaqué les études.

- Alors je comprend pourquoi tu ne te souviens pas de ce que ça fait. Si tu savais à quel point c'est agréable... Tu devrais essayer, à l'occasion.

- M'en fout... C'est que du temps perdu..., fait-elle en enfournant un quartier de pomme entier dans sa bouche.

Je la regarde mastiquer en silence et porte la petite bouteille de jus d'orange à mes lèvres. Je n'ai même pas eu l'idée de prendre un verre pour boire.

- Au fait, ch'est le grand chour, pas vrai? Ch'est auchourd'hui que tu commenche l'exchamen final pour devenir shinigami?

Je repose calmement ma boisson et essuie stoïquement les postillons de pomme que ma chère amie a disséminé sur mon visage à chacun de ses "ch". J'adore Emy comme une soeur mais elle a la délicatesse, la féminité et le savoir-vivre d'un gorille en colère élevé par des loups (je vous laisse imaginer le tableau).

- En effet, c'est bien aujourd'hui, à huit heure précise.

- Punaise! Finalement, je suis pas mécontente d'être une fille! Il paraît que c'est trés difficile de voir un humain mourir...

- Et toi? Pour devenir secrètaire?

- Hum? Oh, nous on passe juste un examen écrit, à la façon des humains. Il suffit de réviser...

- Je vois...

Je lève les yeux et m'étrangle presque devant le regard espiègle que me lance Emy. Sans me laisser le temps de réagir, elle se penche au-dessus de la table, m'offrant une vue de rêve, que tous mes camarades de classe envieraient, sur son décolleté et chipe honteusement mes lunettes d'apprenti. Subitement à moitié aveugle, je réprime un cris de protestation et tend les bras devant moi pour récupérer mes précieuses binocles. Je ne vois plus que des tâches trop floues pour que je les identifie et je n'apprécie plus les distance, si bien que je renverse accidentellement la salière dans l'assietté d'omelette de mon interlocutrice qui ne semble se rendre compte de rien. Elle me rend mes verres au bout de quelques secondes de ricanement, non sans y avoir fait attention. On ne plaisante pas comme ça avec les lunettes d'un shinigami, enfin! Je les remet sèchement sur mon nez. Emy aussi en porte sur ses yeux verts et jaunes, comme tous les membres de notre honorable "espèce". Elle me sourit d'un air effronté tout en piochant un morceau d'omelette du bout de sa fourchette avant de l'enfourner dans sa bouche sans prêter une once d'attention à la salière qui se vide dans son assiette. Le cris de dégoût qu'elle crache en même temps que sa bouché me fait sourire de joie. Ah! Quelle douce vengeance! Je m'apprète à lui lancer une réplique aussi salée que son plat lorsque...

- A tous les apprentis, le début des examens débute dans cinq minutes! Prière de vous présenter immédiatement au bureau des missions avec vos faux de la mort et vos dossiers d'étudiants!, fait le haut-parleur d'une voix plate et métallique.

Soupir... Je me lève et ramasse mon plateau sous le regard assassin d'Emy qui s'essuie frénétiquement la langue avec sa serviette.

- Bon, ce n'est pas que je m'ennuie mais on m'attend quelque part. A plus, Emy!

Elle refuse tout simplement de me répondre. Elle m'en veut un peu mais, la connaissant, elle m'aura tout pardonné avant le déjeuné. Quoique, je ne serai pas là pour le savoir puisque je serai sur Terre... Temps pis! Je jette ma brique de jus dans une poubelle et pose mon plateau au nettoyage.

Un peu plus tard, je suis devant le chef de stage et son adjoint, aussi nerveux qu'un canari enfermé dans une cage avec un chat à l'extérieur. Je sais que je ne risque rien mais mes poings se serrent frénétiquement sous la pression de leur regard. Il y a, à côté de moi, un autre étudiant avec qui je devrai faire équipe durant l'examen. Je ne le connais pas bien mais il n'a pas l'air trop antipathique...

- Voici le sujet de votre épreuve pratique à l'examen final, fait notre supérieur d'une voix monotone.

On sent à son ton transpirant d'ennuie qu'il en a vu beaucoup, des étudiants. Cela doit faire un moment qu'il travaille dans ce bureau. Il prend nos dossiers et lit à voix haute, comme pour faire les présentations :

- Mr John Green : compétence pratique, B ; compétence théorique, A ; compétence morale, A ; moyenne, A-.

Il se tourne vers mon camarade pour lire son dossier, toujours aussi ennuyé.

- Mr Elliot Roberts : compétence pratique, A ; compétence théorique, A ; compétence morale, C ; moyenne, B+.

Il repose les feuilles sur son bureau, croise ses main et pose son menton dessus.

- Comme pour les autres, vous avez trente jours pour prendre votre décision au sujet de l'humain dont vous aurez la charge. Voici les documents le concernant, fait-il en nous tendant une maigre pochette cartonnée.

Je tend la main pour prendre le dossier mais mon partenaire est plus rapide. Je me tourne vers lui, légèrement surpris, mais il ne me regarde même pas. Le supérieur nous fait sortir, il a d'autres binômes à voir.

Un peu étonnée par le mutisme de mon coéquipier, je tente courtoisement d'entrer en contact alors que nous marchons côte à côte dans le couloir.

- Heu... Hum... Salut?, fais-je timidement.

Pas de réponse. Je détaille rapidement son visage carré, ses cheveux courts et noirs et son regard dur. Voilà un physique que j'aurais aimé avoir...

- Tu... Ton prénom c'est Elliot, pas vrai?

Léger hochement de tête. On progresse apparament...

- C'est... heu... chouette comme prénom... Alors comme ça, tu as eu un A en pratique? Tu pourrais m'aider, peut-être? J'ai toujours un peu de mal à manier ma faux et j...

- Tu devrais te taire.

Je reste sans voix. Quoi? Pourquoi est-ce que je dois me taire? J'ai dit quelque chose de mal?

- Ta voix... Elle est bizarre, continue-t-il sans me regarder. Elle trop aigü. On dirait une fille...

Il arrête de marcher et se retourne, un sourire narquois aux lèvres. Il y a comme du mépris et de la moquerie dans ses yeux. C'est assez étrange. Je le dérange avec ma voix? Je n'y peux rien! Elle est comme ça! Eberluée, je le regarde s'éloigner avec le dossier.

- Tu viens?, me lance-t-il. On lira ça une fois sur Terre.

Je n'ai plus de voix pour lui répondre. Je me contente de lui emboiter le pas...


Voilà! Bon, je ne suis pas mécontente de mon travail même si j'ai l'impression d'avoir un peu forcé sur les descriptions... J'espère que, dans l'ensemble, c'est pas trop mal! Soyez gentils, s'il-vous-plaît, dîtes-moi ce que vous en pensez que je puisse améliorer le prochain chapitre. Une review, ça prend quoi... 1 minute et demi, ne?

Allez! Je vous retrouverai au prochain chapitre! Sayonara!