Bonjour (ou bonsoir) à tous !

Je poste ici ma première Dramione, j'espère qu'elle vous plaira !

Disclaimer : Les personnages, les lieux, etc. Tout appartient évidemment à J.K. Rowling.


Chapitre Un.

Revenir à Poudlard n'avait pas été une décision facile à prendre. Longeant le train présent sur la voie 9 ¾, j'avais conscience de tous les regards remplis de haine tournés vers moi, des murmures qui s'amplifiaient dans mon dos au fur et à mesure que j'avançais, que les bousculades n'étaient pas involontaires et que je subirais bien pire en prenant ce train et en allant à Poudlard. J'avais de nombreuses fois pensé à abandonner, à prendre la fuite dans un pays lointain et ne plus jamais revenir. Mais la haine qui s'accumulait en moi depuis la fin de la guerre avait pris le dessus sur la lâcheté caractéristique des Serpentards. Je me sentais envahi d'un courage que je n'avais jamais eu jusqu'à présent. Je relevais la tête et me redressai pour me tenir bien droit. Je laissai même un faible sourire se dessiner sur mon visage en montant dans le train. Je traversais rapidement le Poudlard Express pour me rendre dans les derniers wagons, là où personne n'allait jamais, là où j'étais sûr d'être tranquille. Ou pas, je la vis au moment où j'allais ouvrir la porte. J'avais la main tendue dans le vide, à deux centimètre de la poignée à peine quand je l'aperçue. Heureusement que j'avais quand même regardé dans le wagon avant d'ouvrir cette porte. Ma main retomba lourdement. Elle était assise contre la fenêtre et lisait quelque chose tout en griffonnant dans un carnet. Des feuilles étaient éparpillées autour d'elle, des coupures de journaux moldus à en croire les images immobiles. J'essayais de lire les titres, mais j'étais trop loin. J'allais faire demi-tour quand elle releva brusquement la tête vers moi, me faisant sursauter. Son visage marqua la surprise mais elle se ressaisit bien vite, se leva et ouvrit la porte.

- Qu'est-ce que t'as à me fixer comme ça Malefoy ?

- Je me demandais qu'elle était cette puanteur Granger, mais j'ai ma réponse, répondis-je.

- C'est juste ton parfum Malefoy, tu devrais avoir l'habitude depuis le temps, riposta-t-elle.

- Tu es encore plus insupportable qu'avant Granger ! C'est pour ça que tu n'es pas avec Weasmoche et le Balafré ?

- Tu es aussi seul que moi au cas où tu n'aurais pas remarqué pauvre idiot. Toi aussi personne ne te supportes on dirait.

- La ferme Granger.

Ses lèvres frémirent comme si elle essayait de se retenir de sourire. Tout comme moi. J'étais presque certain qu'elle pensait la même chose que moi. Cette dispute était complètement stupide et puérile. Une guerre venait à peine de se terminer, de nombreuses personnes étaient mortes, les survivants en deuil, les perdants croupissaient presque tous en prison. Mais on était là, en train de se disputer comme deux gamins. Cette dispute n'avait aucun sens, mais elle me faisait du bien. Et à Granger aussi apparemment puisque son visage se fendit d'un sourire débile que je ne pus m'empêcher de lui rendre. Elle me détestait, je la détestais. Mais cette haine infantile nous permettait de revenir quelque temps dans l'innocence de l'enfance et de l'adolescence, d'oublier pour quelques instants que le monde dehors était détruit et qu'il faudrait beaucoup de temps pour le reconstruire. Là maintenant, je n'avais qu'une envie : continuer à me disputer avec elle et oublier le reste. Alors, je la bousculais légèrement pour rentrer dans le wagon et m'assis. Elle agita sa baguette pour faire disparaitre tous ses papiers et s'assit à son tour, en face de moi.

- Quand est-ce que tu vas t'acheter une brosse ? Quelqu'un va finir par faire une crise cardiaque un de ces jours en voyant tes cheveux. Si tu veux, la sœur Patil de Gryffondor doit sûrement connaitre quelques sorts pour en faire quelque chose.

- Ah Malefoy, quand tu auras du goût peut-être qu'on pourra en reparler, d'ailleurs comme va le bouledogue qui te sert de copine ?

- C'est une bonne question ça. Je crois qu'elle est toujours en dépression depuis que je lui ai dit qu'elle était encore plus laide que toi, dis-je en lui faisant un clin d'œil qui la surprit.

- Je suis désolée pour elle mais peut-être réalisera-t-elle enfin à quel point tu n'es qu'un crétin sans intérêt et qu'elle mérite beaucoup mieux que toi.

- Un crétin sans intérêts ? Alors que fais-tu là avec moi ?

- J'étais là avant toi. Si quelqu'un doit partir c'est toi, répondit-elle.

Et là, elle me montra sa langue puis elle éclata de rire en voyant ma tête. J'étais choqué. Elle avait tiré la langue comme une gamine. Elle était à Gryffondor et s'appelait Hermione Granger. J'étais à Serpentard et je m'appelais Drago Malefoy. On avait survécu à une guerre dans laquelle nous étions des ennemis. C'était une sang-de-bourbe et j'étais un sang-pur, même si ça n'avait plus d'importance aujourd'hui c'était quand même un détail important car c'était pour cette raison que je l'avais insultée et maltraitée depuis que je la connaissais. J'étais un mangemort, pas volontairement, mais j'en étais un quand même et elle appartenait à l'Ordre du Phénix. Et pourtant, elle était là, en face de moi à rigoler à n'en plus finir après avoir tiré la langue. J'avais du mal à comprendre. Pensait-elle qu'on était « amis » juste parce-que cette dispute nous faisait du bien à tous les deux ?

- Qu'est-ce qui te prend Granger ?

- Détends-toi Drago.

- Ne m'appelle pas Drago. On n'est pas amis, je te déteste et tu me détestes, point final.

- T'es complétement puéril, grandis un peu. Et je ne te déteste pas, enfin je ne te déteste plus. Pas après cette guerre, Drago.

- Pourquoi une guerre devrait changer ce que l'on ressent l'un pour l'autre ?

- Tout le monde change lors d'une guerre. Toi y compris Drago. Je sais que tu n'es pas aussi mauvais que tu essayes de nous faire croire. Je suis sûre que dans le fond, on est tous pareil. Des enfants qui ont grandis trop vite et qui ont vus trop de choses horribles sans rien pouvoir faire.

- La ferme, tu ne me connais pas Granger. Je suis loin d'être comme vous.

- Ah oui ? Et en quoi tu es différent ? Parce-que tu as un sang pur et que moi je suis une sang-de-bourbe ? cria-t-elle en remontant la manche de son t-shirt.

Affreux était un mot faible pour décrire l'hideuse cicatrice qui était gravée sur son avant-bras. Je sentis mon estomac remuait. Je détournais les yeux, incapable de la regarder plus longtemps car voir cette cicatrice me rappelait que parmi les cris qui hantaient mes nuits, il y avait aussi les siens.

- Pourquoi ne l'as-tu pas faite effacer par des médicomages ? Murmurais-je.

- Parce-que c'est une blessure infligée par de la magie noire idiot. Et de toute manière, même si j'avais pu, je ne l'aurais pas faite enlever.

- Pourquoi ?

- Parce-que je n'ai pas honte de ce que je suis. Je suis née de parents moldus et je suis fière de ça. Parce-que malgré tous vos préjugés et vos insultes, le sang n'est rien d'autre que du sang. Peu importe ce que tu peux penser Malefoy ou ce que les autres peuvent penser, je suis ce que je suis.

« Je suis ce que je suis ». Joli maxime. Si seulement ça pouvait être aussi simple. Moi aussi j'aimerais être qui je suis, sans avoir honte. Moi aussi j'aimerais être fier d'être moi, d'être Drago Malefoy. Mais les gens ne voient que le fils Malefoy, le fils d'un mangemort, ou l'enfant victime. Ils ne voient que le mauvais ou le faible fils Malefoy. Il ne me voit pas à travers tout ça. Il ne voit pas Drago.

Hermione me fixait. Attendait-elle une réponse ? Ou cherchait-elle à voir quels effets ses paroles avaient eu sur moi ?

- Arrêtes de me fixer et dégages Granger, grognais-je.

A ma grande surprise, elle se leva et s'approcha de moi. Je déglutis quand elle approcha son visage du mien pour me regarder droit dans les yeux. A quoi jouait-elle bon sang ? J'étais franchement mal à l'aise et je ne trouvais aucune phrase blessante à lui dire. Je ne pouvais que la regarder dans les yeux jusqu'à ce que l'un d'entre nous détourne le regard. C'est elle qui détourna le regard, mais j'avais quand même l'impression d'avoir perdu ce duel. Elle se dirigea vers la porte et ne me regarda plus.

- Toi aussi tu peux être qui tu es Drago, dit-elle en partant.


Alors ? Vous en pensez quoi ?

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