Criminal minds ne m'appartient pas.

Avez-vous vu Milgram ?


« Veuillez continuer, s'il vous plaît. »

L'homme hésita, la main posée sur la manette. L'abaisser ou non ? Il ne savait plus trop quoi faire.

« L'expérience exige que vous continuiez. »

L'homme abaissa la manette. La voix rassurante du Maître du jeu vainquit ses dernières réserves. Ils étaient déjà à 150 volts. Mais tout allait bien, non ? Ce n'était qu'un jeu. Juste un jeu.

Encore une mauvaise réponse. Derrière lui, les caméras ne manquaient aucun de ses mouvements. A deux mètres de lui, le Maître du jeu l'observait. Avec sa blouse grise, sa coiffure impeccable et ses lunettes carrées, il avait un air austère qui, curieusement, le rassurait. Il baissa encore trois manettes, guère rassuré devant le manque flagrant de réponse de l'étudiant.

Pourtant, à nouveau, l'homme s'arrêta, indécis devant la manette suivante. La dernière.

« Il est absolument indispensable que vous continuiez. »

La voix grave, posée, un peu rauque du Maître du jeu ne suffit pas à convaincre l'homme. Cette fois, il enleva ses doigts boudinés de la poignée rouge.

« Je ne sais pas…murmura-t-il.

— Vous n'avez pas le choix, vous devez continuer. »

L'homme céda. Il ferma les yeux et posa sa paume moite sur la manette. Peu à peu, il la baissa. Le Maître du jeu esquissa un large sourire tandis que le générateur déversait 450 volts.


Morgan et Rossi discutaient devant la machine à café. Après trois heures d'études et de consultation, ils avaient décidé de faire une pause et plaisantaient allègrement. Ils croulaient régulièrement sous les cas mais, curieusement, cette fois ils avaient su enchaîner deux semaines sans quitter Quantico.

« Les vacances sont finies » remarqua Reid en s'avançant vers eux.

Il fit un geste en direction du bureau de Hotch, en pleine discussion au téléphone. Il avait délaissé la paperasserie habituelle pour se pencher sur l'étude d'un dossier. Reid termina son café. Il ne pouvait pas dire que la situation lui déplaisait. Contrairement à Hotch et JJ, il n'avait pas de famille, si bien qu'il s'ennuyait un peu quand ils restaient au bureau.

Comme pressenti, Hotch s'avança sur la passerelle et leur fit signe de se diriger vers la salle de conférence. Ils y retrouvèrent une Garcia pétillante, redevenue rousse, vêtue d'une improbable robe multicolore.

Hotch attendit quelques instant que toute l'équipe soit réunie autour de la table ronde avant de commencer à décrire leur nouveau cas :

« La police de Washington a découvert le corps de Nathan Mason, il y a trois jours. Les analyses ont démontré qu'il avait été électrocuté à plusieurs reprises. Il en est mort. »

Garcia grimaça. A chaque fois, elle s'arrangeait pour être dos à l'écran.

« Nathan Mason n'était pas la seule victime, poursuivit Hotch. Julio Salomez a été tué d'une balle dans la tête. Les corps ont été retrouvés à quelques mètres l'un de l'autre. L'enquête préliminaire n'a pas permis de montrer de lien entre les victimes. Elles ont été abandonnées dans une ruelle de la banlieue. Comme l'endroit est à proximité de squats de toxicomanes, la police n'a pu relever aucun élément utile.

— Ils nous ont contactés parce qu'ils ont découvert que deux autres personnes ont été tuées il y a deux semaines avec le même mode opératoire, détailla sombrement Garcia. Kurt Byfield et Jane Mulens.

— Un décès par électrocution et un autre par balle, releva Blake en étudiant les photos.

— Tiens… » marmonna Reid.

Il venait de tomber sur un détail troublant. Sur chacune des victimes par balle, le suspect avait gravé le mot « dangereux ».

« Le légiste estime que l'arme était un couteau tel qu'on peut en trouver dans des grandes surfaces, expliqua Hotch. Aucune particularité.

— Pourquoi deux modes opératoires différents ? remarqua Morgan. Est-ce qu'on aurait deux suspects ?

— On ne dirait pas, c'est comme s'il poursuivait un but différent pour chacune de ses victimes, murmura JJ en terminant de lire les consultations du légiste.

— Ne devrait-ce pas être l'inverse ? remarqua Reid. L'homme étiqueté comme dangereux devrait plutôt avoir droit à la torture au lieu d'une exécution rapide et sans douleur. Ça n'a pas de sens.

— Pas pour nous en tout cas, releva Hotch, mais certainement pour le suspect. Tout est trop bien orchestré pour être un hasard. Les lieux d'enlèvement sont éloignés les uns des autres. Nathan Mason a été kidnappé chez lui alors que sa femme et leur fille étaient dans la maison !

— Un psychopathe organisé, comprit Rossi.

— Ou un sadique organisé, nuança Hotch. Le jet décolle dans une demi-heure. »


Le temps qu'ils atterrissent à Washington, ils avaient passé en revue la totalité du dossier, s'attardant sur les moindres détails de l'autopsie et des scènes de crimes. L'équipe se sépara : Morgan emmena Blake voir le médecin légiste. Reid et Rossi allèrent sur les scènes de crime. Hotch et JJ se dirigèrent vers le commissariat. En plus de nouer le contact, ils avaient besoin de rencontrer les policiers en charge de l'enquête. Peut-être avaient-ils des éléments non encore communiqués.

Au milieu des bouteilles d'alcool vides, de seringues et d'autres déchets, Reid et Rossi tentèrent de déceler des éléments utiles. Leurs regards aiguisés ne manquèrent pas de noter que l'endroit était à proximité d'une route fréquentée. N'importe qui aurait pu voir le suspect déposer les corps : une voiture passait difficilement inaperçue dans un tel endroit. Reid sortit les photographies de la scène de crime. La position des corps l'intriguait.

« Le suspect a jeté les cadavres de là, » indiqua Reid en s'enfonçant de quelques pas dans le squat.

La route grimpait sur quelques mètres. La faible altitude avait suffit pour que, jeté d'une voiture, le corps de Nathan Mason s'immobilise à quelques mètres de celui de l'autre victime.

« Le suspect a dû traverser tout le squat, remarqua Rossi. Quelqu'un l'a forcément vu. »

Reid acquiesça. Pour autant, leur mission était loin d'avancer. Parler avec des toxicomanes d'éléments qui remontaient à quelques jours ne serait pas facile.


Lorsque Blake et Morgan arrivèrent à la morgue, ils trouvèrent le médecin légiste penché sur le corps de la dernière victime, tuée par balle. Il inspectait l'inscription laissée par le couteau. Il avait déjà fait un moulage au cas où il parviendrait à obtenir des précisions sur la lame utilisée.

Devant les interrogations des agents, il délaissa les victimes par balle pour se concentrer sur les électrocutés. L'homme désigna les deux cadavres déposés sur des tables en acier, pudiquement recouverts de draps blancs jusqu'à la taille. Il indiqua aux profileurs la main droite de la victime la plus proche. Le doigt était noirci à deux endroits.

« La victime a été attachée à un objet électrifié, peut-être des électrodes. J'ai également relevé des marques de ligatures sur torse. Tous les deux se sont débattus.

— Aucune chance que ça ait été accidentel, conclut sombrement Morgan. Le suspect voulait…quoi ? Torturer ou tuer ?

— Les décès sont tous deux dus à des arrêts cardiaques provoqués par le courant électrique. Ils n'auraient jamais pu s'en sortir indemnes, l'intensité était trop importante.

— Est-ce que vous êtes parvenu à savoir combien de temps ont duré ces électrocutions ? intervint Blake.

— Difficile à dire. Néanmoins, Nathan Mason montrait des signes de déshydratation. Il a sans doute été détenu au moins une dizaine d'heure avant son décès. »

Blake se replongea dans son dossier. Effectivement, la famille de la victime avait évoqué sa disparition, seize heures avant la date estimée de sa mort.

« Le suspect ne garde pas ses victimes très longtemps, regretta-t-elle. S'il se décide à passer de nouveau à l'acte, les heures seront comptées. »

Morgan hocha distraitement la tête. Ils en étaient à quatre victimes avec un intervalle de deux semaines entre chacune. Leur tueur pouvait parfaitement attendre, chercher ses prochaines cibles et respecter ses délais. Il pouvait aussi prendre en considération la présence du FBI et changer de mode opératoire, auquel cas chaque minute comptait.

Le profileur se retourna vers le médecin légiste qui s'était éloigné de quelques pas.

« Que pouvait-vous nous dire sur les autres victimes ? interrogea-t-il.

— Le décès a été causé par une seule balle tirée en pleine tête. Elles n'étaient pas attachées. Aucune marque de ligature aux poignets ni aux chevilles. Je n'ai trouvé aucune blessure suspecte. Néanmoins, les analyses sanguines ont révélé que les victimes ont été droguées. J'ai trouvé des traces résiduelles de GHB.

— La drogue du viol ? s'exclama Blake.

— Aucune des quatre victimes ne montrent de signes d'agression sexuelle.

— Le GHB est une drogue qu'on peut se procurer dans la rue au même titre que la cocaïne ou les meths, songea Morgan.

— Facile à trouver, certes, mais il abandonne les corps dans des squats, remarqua Blake. Ça fait deux points communs avec l'économie souterraine. »

Elle avait raison : c'étaient leurs seuls éléments concordants, hormis le mode opératoire. De quoi enquêter plus profondément.

« Autre chose ? » intervint Blake par acquis de conscience.

Malheureusement, le tueur n'avait pas laissé d'ADN ni d'empreintes.


« Agents Hotchner et Jareau, se présenta Hotch en serrant la main de l'officier de police.

— Ravis de vous rencontrer. Cette affaire est un véritable bourbier. Vous croyez qu'il va recommencer ?

— C'est probable. »

Le policier, Jesse Lewis, grimaça. Les journalistes commençaient à se presser hors du commissariat. Ça allait vite devenir ingérable. L'absence de tout lien entre les victimes allait accroitre la psychose, rappelant les victimes aléatoires du fils de Sam.

« Nous avons installé le tableau que vous avez demandé dans la salle de réunion, s'empressa d'ajouter Lewis.

— Vous avez des nouvelles informations ?

— Les proches de Julio Salomez sont dans des salles d'interrogatoire. »

Les profileurs échangèrent un coup d'œil rapide. Ils déposèrent leurs affaires dans la salle qui leur était réservée avant de s'avancer dans la salle. L'épouse de la dernière victime avait les yeux rougis par les larmes. Elle triturait ses cheveux noirs, attachés lâchement dans son dos dans une queue de cheval négligée, d'une main tremblante.

Hotch s'assit sur la chaise à côté de la jeune femme.

« Madame Salomez, je suis l'agent Hotchner, du FBI. Je sais que c'est difficile mais nous avons besoin de votre aide. »

Elle hocha la tête, retenant difficilement ses larmes.

« Est-ce que votre mari a déjà eu des altercations, mêmes minimes ? demanda-t-il doucement. Des coups échangées, des insultes, ce genre de chose.

— Il s'énervait souvent dans les bouchons. Il…Il insultait les autres conducteurs…

— Est-ce qu'un de ces conducteurs aurait pu répliquer ?

— Je ne sais pas ! C'était juste dans les embouteillages…tout le monde fait ça...Julio n'était pas violent. Il n'a jamais frappé quelqu'un… Toujours très poli avec tout le monde…

— D'accord. Est-ce que vous vous souvenez de quelque chose d'autre ?

— Que faisait votre mari le soir de sa disparition ? intervint gentiment JJ après un long silence.

— On était au cinéma, murmura la jeune veuve. Il n'est jamais revenu…Avant le film, il a voulu fumer une cigarette. »

Elle éclata en sanglots. JJ lui prêta une épaule compatissante tandis que Hotch s'éclipsa discrètement. Son esprit en ébullition connectait les éléments entre eux. Le témoignage de la veuve Salomez concordait avec l'absence de condamnations des autres victimes, pourtant étiquetées dangereuses par leur suspect. D'où venait donc cette dangerosité ? C'était la clef. Peut-être un élément qu'ils n'avaient pas encore découvert ? Il s'empara de son téléphone.

« Garcia, j'aimerais que tu fouilles dans le passé des victimes par balle, demanda-t-il. Trouve toutes les mentions de violence, même si les victimes ont retiré leur plainte ou que les enquêtes n'ont pas été concluantes. Regarde les comptes-rendus des hôpitaux et croise les avec la liste des proches des victimes.

— ça va prendre du temps » prévint l'analyste.

Le reste de l'équipe rentra peu après onze heures du soir. Ils se réunirent dans un restaurant indien et en profitèrent pour échanger leurs remarques sur l'affaire. La divergence des modes opératoires continuait de les troubler et rien dans ce qu'ils avaient trouvé ne leur permettait d'élaborer d'hypothèses.

Reid et Rossi n'avaient eu aucune information intéressante des drogués du squat. Malgré leurs multiples tentatives pour les faire parler, ils avaient obtenu autant de version de la voiture que de personnes interrogées.

« Les témoignages oscillent entre un espace noir et un SUV bleu foncé, voire une fourgonnette grise, regretta Rossi. Rien de concret de ce côté là.

— Pas grand-chose de notre côté non plus » marmonna Morgan avant de raconter leur entrevue avec le légiste.

Une fois les informations échangées, ils terminèrent leurs repas en silence.

JJ sortit son téléphone. Will lui avait laissé un message. La jeune femme l'écouta en silence, un léger sourire sur les lèvres. Son mari et son fils savaient lui remonter le moral, enlever instantanément toute la pression d'un cas. Hormis eux, seule Garcia avait ce don si particulier de rendre les choses moins graves qu'elles ne le paraissaient. A côté d'elle, Reid et Morgan se chamaillaient gentiment à propos de la dernière conquête de Morgan. Hotch et Rossi discutaient de stratégie footballistique. Seule Blake restait silencieuse, se contentant d'écouter les discussions autour d'elle. Son mari était reparti dieu seul savait où et il lui manquait affreusement. Par moments, elle se sentait encore coupable d'avoir refusé de quitter le FBI.

Rapidement, les conversations se turent et d'un commun accord, les profileurs décidèrent de retourner à leur hôtel. Le lendemain serait bien assez rempli entre les interrogatoires des proches des victimes et l'examen des lieux d'enlèvement pour ne pas s'attarder plus que nécessaire.


A sept heures et demie le lendemain matin, Hotch et Rossi se retrouvèrent devant le cinéma, dernier endroit où Julio Salomez avait été vu vivant. Evidemment, aucune caméra de surveillance ne protégeait la ruelle sombre où les clients allaient fumer.

« Je doute que la victime ait été la seule à sortir du cinéma avant la séance » remarqua Rossi.

L'idée avait frappé Hotch également. Il hocha la tête et parcourut la ruelle dans toute sa longueur jusqu'à déboucher sur une autre impasse glauque, sans éclairage.

« N'importe qui pouvait venir de là, souleva Hotch. Une voiture passerait inaperçue.

— Donc le suspect se mêle aux fumeurs et injecte du GHB à la victime. Ça ressemble à une victime d'opportunité.

— Une victime d'opportunité pour un tueur aussi organisé ?

— Peut-être que la victimologie n'a pas d'importance. Ce qui compte, c'est uniquement la manière dont il va tuer. »

Hotch frissonna. Omnivore. Leur suspect était un omnivore. Il se força à inspirer profondément. Foyet n'était qu'un lointain souvenir.

« Je ne pense pas que notre homme soit un sadique, poursuivit Hotch. S'il tirait son plaisir de la torture, il n'aurait pas exécuté deux de ses victimes par balle. Ça ne colle pas.

— Je suis d'accord.

— En tout cas, il est définitivement organisé. Tout est paramétré au millimètre près. Aucune hésitation. »

Hotch observa encore quelques instants la ruelle. Il fallait bien connaître la route et l'impasse. Le suspect avait dû garer son véhicule à quelques mètres de là, aller au cinéma puis attirer l'attention de sa victime, la droguer et la traîner à la voiture.

« Il est déterminé, conclut Rossi. Il ne s'arrêtera pas. »


Blake et Reid interrogèrent les proches des trois autres victimes toute l'après midi. Si les proches de Jane Mulens ne furent retenus qu'à peine une heure, ceux de Kurt Byfield en furent retenus trois : Garcia avait trouvé le nom de sa concubine dans les fichiers des hôpitaux. Des suspicions de maltraitance à l'égard des enfants du couple persistaient mais les services sociaux, débordés, n'avaient aucune preuve tangible.

« Nous sommes séparés, murmura faiblement Sasha Byfield. Je ne l'ai pas vu depuis des années…

— J'en suis consciente Madame et je suis navrée de vous rappeler de mauvais souvenirs mais il est probable que vous puissiez nous aider dans notre enquête, déclara gentiment Blake. Est-ce que votre ex-concubin a parfois été violent ? Envers vous, envers vos enfants… »

En dépit des dénégations farouches de la jeune femme, Reid, en retrait, nota les moindres de ses gestes : que ce soit les lèvres tremblantes, les yeux fuyants ou les mains agrippées à sa robe. Le langage corporel suffit pour qu'il se fasse une idée de l'ambiance domestique du couple. Pour autant, ses sentiments restaient ambivalents : même si elle avait souffert entre les mains de son ex-compagnon, elle continuait de l'aimer et il restait le père de ses enfants.

Blake décida de ne pas poursuivre davantage sur ce terrain et décida de se focaliser sur le mode opératoire du tueur.

« Si je vous parle d'électricité, qu'est ce qui vous vient à l'esprit ? Est-ce que l'électricité a un lien avec Kurt ? »

Cette fois, les yeux de Sasha s'ouvrirent et Reid comprit qu'elle n'avait aucune idée de quoi ils parlaient.

« Parfois quelques fils des ampoules étaient dénudés et Kurt bricolait. Ça compte ?

— Est-ce qu'il vous a déjà électrocuté ?

— Non, jamais. Pourquoi ? »

Les profileurs échangèrent un coup d'œil. La situation allait se corser sensiblement.

« Kurt a été tué par électrocution, commença Reid. Plusieurs décharges. »

Sasha Byfield frissonna et détourna le regard.

« Quelqu'un aurait-il pu lui en vouloir au point de le torturer ? poursuivit le profileur.

— Mon frère, peut-être…Ils ne s'aimaient pas beaucoup.

— Quelqu'un d'autre ? »

Elle secoua négativement la tête. Après son départ, Reid et Blake se retrouvèrent devant la machine à café, quelque peu dépités par leur entretien. Le frère de Sasha Byfield avait déjà fourni un solide alibi pour les nuits des quatre meurtres.

« Quelque chose me chiffonne, remarqua Blake. Si Kurt Byfield était dangereux, pourquoi n'a-t-il pas eu une inscription ?

— J'étais en train de me le demander, confessa Reid. Ça n'a pas de sens. Les victimes par balle étaient bien moins dangereuses que lui.

— Mis à part la violence physique, qu'est ce qui pourrait faire peur à notre suspect ?

— La violence économique, éventuellement…Jane Mulens était Cheffe d'entreprise. Depuis la crise, elle a renvoyé quatre salariés… »

Ni Reid ni Blake n'étaient convaincu par cette hypothèse : les trois autres victimes étaient salariées et n'avaient pas particulièrement d'argent ni de pouvoir.


JJ et Morgan inspectèrent la maison du couple Mason. Le soir de l'enlèvement, l'homme s'occupait du chien tandis que le reste de sa famille regardait la télévision. La réaction de l'animal intriguait les profileurs. Les proches de Nathan Mason ne l'avaient pas entendu aboyer.

JJ observa le chemin qui séparait le terrain de celui du voisin. Quelques traces de vélos restaient incrustées dans le sol meuble.

« Soit le suspect connaissait le tueur…commença-t-elle.

— Soit le tueur présente un visage amical, éventuelle quelqu'un à aider, poursuivit Morgan. Ça correspond au fait qu'aucune des victimes ne se soit inquiétée. Il inspire confiance. »