Alors je sais qu'on a dépassé le stade du "teen" de cette fic puisqu'elle se déroule 9 ans après la saison 6A mais j'ai eu cette folle idée de fic. Autant vous dire que certains vont m'en vouloir rien qu'avec le premier chapitre ! Mais c'est un mal nécessaire dirons-nous !
Un grand merci à Angie45310 pour sa correction !
Bonne lecture
Bureaux du FBI, Washington DC,
Cellule antiterroriste,
6 juin 2026
L'agent était en train de se concentrer sur des données que lui avait apportées un collègue tôt dans la matinée. Cela faisait presque dix heures qu'il était penché dessus. Il n'avait pas eu le temps de manger mais pour rien au monde il n'aurait lâché ce qu'il analysait. Il savait de source sûre qu'un prêteur sur gage dans l'état de New York, était un passeur de terroristes. Il avait réfléchi toute la journée à élaborer un plan pour infiltrer un de leurs agents. Il n'avait pas le droit à l'erreur dans ce genre de plan, c'était d'ailleurs dans ce cas de figure qu'il était le meilleur et pourquoi il avait été sélectionné parmi plusieurs agents. Il avait cette faculté de parer à toutes les éventualités et ce boulot lui plaisait tellement ! Jusqu'ici, toutes les opérations qu'il avait préparées s'étaient soldées par de brillantes réussites. Il finit par terminer son plan dans les grandes lignes. Maintenant, il passerait les prochains jours à le détailler point par point. Il regarda son téléphone et vit que sa femme lui avait envoyé un message comme quoi elle partait du travail et qu'elle prenait le dîner au passage. Il sourit, se sentant privilégié d'être avec la femme qu'il aimait tant, de pouvoir travailler à proximité l'un de l'autre et de pouvoir rentrer tous les soirs dans leur belle maison, à ses côtés. Alors qu'il s'apprêtait à rentrer, son supérieur entra dans son bureau :
- Stilinski, un appel pour vous, sur la ligne 3.
- Euh, pourquoi c'est vous qui venez me dire ça, on n'a pas d'assistante pour ça ?
- Prenez l'appel.
Stiles n'insista pas mais il comprit qu'il se passait quelque chose de grave. Le patron du service n'était pas du genre à faire de commission, loin de là ! Il regarda autour de lui et se rendit compte qu'il n'y avait plus que trois de ses collègues. En journée, le bureau grouillait d'agents mais il regarda sa montre et vit qu'il était 21 heures. Qui pouvait bien l'appeler à cette heure-ci et au bureau ! Il prit alors l'appel.
Lorsque Lydia rentra, elle vit que la voiture de Stiles était là. Elle sourit, ils pourraient enfin avoir une soirée ensemble. Dernièrement, entre son travail et celui de Stiles, ils ne passaient pas assez de temps ensemble à son sens cependant, ils s'aimaient toujours autant. Elle entra alors et l'appela mais n'eut pas de réponse. Elle mit son sac et sa veste sur le porte manteau, déposa leur repas dans le four afin qu'il reste chaud et sourit. Elle ne désirait qu'une chose, passer une soirée en présence de son mari, au calme. Elle monta, se changea et partit rejoindre Stiles. Comme il n'était pas dans le salon ni dans la chambre, il ne pouvait être que dans son bureau. Elle espéra qu'il n'avait pas ramené du travail à la maison bien que ce fut devenu presque une habitude pour lui. Il avait installé dans ce bureau, comme dans sa chambre à l'époque, un tableau transparent qui prenait presque toute la largeur du mur de la pièce. Elle entra donc dans le bureau et vit qu'il était assis sur son fauteuil, dos à elle, face à la baie vitrée qui donnait sur la vue magnifique qu'ils avaient. Mais elle observa aussi qu'il y avait une bouteille de bourbon sur le bureau et qu'il avait un verre à la main. Elle comprit qu'il y avait un problème, en effet, Stiles n'était pas du style à boire du bourbon directement de retour de bureau, sans raison. Elle s'approcha alors du fauteuil et finit par lui faire face. Son cœur ne fit qu'un tour quand elle vit son mari en pleurs, l'air perdu.
- Mon amour, qu'est-ce qu'il se passe ?
Mais il ne lui répondit pas, il était comme anesthésié et le manque d'activité de son compagnon apeura la jeune femme.
- Tu me fais peur Stiles. Parle-moi !
Ces paroles firent réagir Stiles qui finit par regarder sa femme. Les larmes continuèrent de couler sans qu'il ne puisse les arrêter.
- Mon père est mort. Rupture d'anévrisme.
Ce fut à Lydia de ressentir la peine de la perte d'un être cher. Le shérif Stilinski s'était comporté en père plus que le sien ne l'avait jamais fait alors la perte de cet homme la touchait énormément. Elle sentait le chagrin que lui provoquait la mort de cet homme alors elle pouvait à peine imaginer l'état d'esprit de Stiles. Elle ne perdit pas un instant et le prit dans ses bras. Il pleura comme un vrai gamin dans les bras de sa bien-aimée. Il était dorénavant orphelin et elle allait devoir lui tenir la tête hors de l'eau. Elle saisit le verre qu'il avait dans les mains et le posa sur le bureau puis elle prit sa main droite et lui intima de se lever. Il se laissa faire, sachant pertinemment qu'elle prendrait soin de lui. Elle le tira dans la chambre puis l'assit sur le lit. Elle lui retira ses chaussures puis l'attira pour s'allonger dans le lit où il se blottit dans les bras de sa femme. Là, les larmes coulèrent à nouveau jusque tard dans la nuit jusqu'à ce qu'il finisse enfin par s'endormir, épuisé par le chagrin.
Le lendemain matin, quand Stiles se réveilla, il sentit qu'il était seul dans le lit. Il s'assit et contempla la vue qu'il avait de sa chambre. Il faisait un temps magnifique, une journée comme on les aimait pour aller se balader puis soudain tout lui revint en tête. Les jours à venir allaient être très difficiles et il n'avait pas envie de se lever, comme si de rester là, dans son lit, l'empêcherait de vivre les émotions qui l'attendaient. A cet instant, Lydia entra avec un plateau pour le petit déjeuner. Il sourit, sachant pertinemment que la cuisine n'était pas sa tasse de thé mais qu'elle avait tout de même fait un effort, pour lui. Elle posa le plateau à côté de lui puis l'embrassa :
- Comment ça va ?
- J'ai tellement envie que ce soit juste un cauchemar.
- Scott a appelé. Je lui ai dit que tu le rappellerais plus tard. Je vais prévenir mon bureau que je prends quelques jours…
- Non, je sais que tu es sur un gros boulot en ce moment. La CIA n'est pas du genre à faire dans le sentiment.
- Mon amour, tu es plus important que mon boulot ! Je vais venir avec toi.
- Ecoute, l'enterrement ne sera probablement pas avant deux jours. Je vais partir tout à l'heure pour Beacon Hills, hier soir j'ai réservé un vol. Là-bas, j'aurai plein de paperasse à faire, rien de bien glamour. Tu n'as qu'à me rejoindre après-demain.
- Mais je ne veux pas te laisser seul !
- Scott sera avec moi, ne t'inquiète pas mon cœur. Tu vas être en retard pour le boulot.
- Bon, j'ai un algorithme à finir et je te rejoins mais c'est vraiment parce que tu insistes. Je n'aime pas te savoir sans moi pour traverser ça.
- Tu seras à mes côtés quand j'en aurais le plus besoin, dit-il en la prenant dans les bras. Je t'aime.
- Moi aussi, répondit-elle en l'embrassant. Tu m'appelles dès que tu arrives là-bas et ce soir c'est moi qui t'appelle.
- Très bien, ajouta-t-il amusé de son comportement maternel.
Il lui embrassa la main et elle partit s'habiller. Il but quelques gorgées de café mais ne put rien avaler. Il enfila un jogging, un t-shirt et chaussa ses baskets. Lydia s'apprêtait à partir :
- Tu vas courir ?
- Oui, j'ai besoin de me vider la tête et puis mon avion n'est que dans trois heures.
- Très bien. Je pense fort à toi.
Il l'embrassa tendrement et la regarda partir. Il prit son portable, chercha dans ses listes musicales et sélectionna celle qu'il avait faite avec son père. Le jeune homme se rappela lui avoir fait quand il lui avait payé son premier i-phone. Ensemble, ils avaient sélectionné une vingtaine de musiques. Stiles l'avait ensuite transféré sur le sien car après tout, il s'agissait aussi des musiques de son enfance. Il sourit puis sortit et se mit à courir. Tout d'abord au rythme habituel puis il accéléra de plus en plus vite, traversant les bois adjacents à sa maison. Il finit par s'arrêter, à bout de souffle, s'appuyant contre un arbre. Comment allait-il trouver le courage de traverser le pays et affronter la mort de son père ? Il allait devoir faire face à tous ces gens qui connaissaient le shérif, tous ses amis qui seraient certainement là pour lui. Soudain, il pensa à Scott. Il n'avait pas le courage de l'appeler, pas maintenant. Il lui envoya alors un sms lui indiquant qu'il arriverait dans l'après-midi et qu'il l'appellerait quand il serait à Beacon Hills. Il savait que son frère de cœur comprendrait qu'il n'ait envie de parler à personne pour le moment puis il repartit en courant chez lui pour préparer ses affaires.
Lorsqu'il arriva dans sa ville natale, il prit un taxi et demanda à être amené chez son père. Une fois à destination, il paya son chauffeur, descendit du véhicule en prenant sa valise puis se retrouva devant la maison de son enfance. Il resta là, comme figé. Après quelques secondes, il trouva le courage de rentrer. Il laissa sa valise dans l'entrée puis se dirigea vers la cuisine. Sur la table, son père avait laissé une assiette vide et une bouteille de bière à moitié pleine, comme s'il allait revenir la finir et faire la vaisselle. Stiles regarda vers l'entrée, à espérer que son père arriverait, sa veste dans les mains comme quand il était gamin. Le jeune homme se rappelait qu'il prenait la veste de son père et le mettait directement à table. Comme presque tous les soirs, c'était lui qui avait fait à diner et le shérif n'avait qu'à s'asseoir et manger. Mais le shérif n'arriverait pas aujourd'hui. Il ferma les yeux, submergé par le chagrin quand son téléphone sonna.
- Mon amour ? demanda une voix familière. Tu es arrivé ?
- Oui, répondit-il, fébrile.
- Tu es tout seul ?
- Je m'apprêtais à rejoindre Scott à sa clinique vétérinaire.
- Tu sais que je préfère que tu ne sois pas seul.
- Oui, ne t'inquiète pas, ajouta-t-il, les larmes sur le point de tomber. Je dois y aller.
- Je t'aime.
- Moi aussi je t'aime, mon cœur, finit-il en raccrochant.
Se retrouver seul dans cette maison, le bouleversa. Il savait que les jours à venir allaient être riches en émotions mais il ne pensait pas que cela le mettrait dans un tel état. Il porta sa main à sa bouche, comme pour s'interdire de pleurer.
- Je ne m'y ferai jamais que tu l'appelles « mon cœur ».
Stiles regarda à l'entrée de la cuisine et vit son meilleur ami. Là, le jeune homme ne perdit pas un instant et bondit dans les bras de l'alpha où il laissa échapper les sanglots qu'il avait retenus quelques instants auparavant. L'alpha serra fort son meilleur ami, peiné de le voir dans un tel état de tristesse.
- Ca va aller Stiles, je suis là.
