OS en réponse au 34e défi du poney fringant: la flaque de boue
Tout les lieux, personnages et évènements sont à Tolkien sauf le personnage principal qui est de mon invention.
Bonne lecture.
Le spectre guerrier
Les odeurs de la sueur et du sang lui emplissaient les narines. Frappant une fois de plus des ennemis qu'il ne voyait même plus, il continuait à avancer aveuglément dans la foule à la recherche de celui sur lequel il avait promis de veiller au péril de sa vie. Car, ce serment était la seule chose, dans toute sa courte existence, qu'il ne pouvait échouer.
«Veillez sur mon frère», lui avait demandé un jour une jeune enfant et que lui-même n'était encore un jeune écuyer. Et depuis toutes ces années, pas une seule fois il n'avait failli à sa tâche. La tâche avait été ardue, mais après des heures et des heures de pratique à tous les jours et pendant toutes ces années, il était parvenu à devenir le meilleur combattant et le meilleur cavalier du Rohan tout entier.
Il aurait voulu se retourner, mais dans la bataille, s'arrêter était impensable. C'était s'exposer inutilement à une mort presque certaine. Entouré d'orcs de tous les côtés, il ne voyait qu'une seule solution. Continuer à avancer jusqu'à ce que plus aucun ennemi ne se dresse devant lui.
On le qualifiait souvent d'insensible car aucun homme encore vivant en ce jour ne pouvait se souvenir l'avoir vu sourire un jour ou encore aimer. Sans famille, sans femme ni enfant, avait passé toute sa vie à la guerre. Et bien des gens disaient que si un jour la paix régnait sur le Rohan, le champion d'Éomer et du Rohan disparaitrait à jamais comme un spectre guerrier à la recherche d'une nouvelle quête à défendre.
Mais ce que tous ignorait, c'était qu'en vérité, comme tous les hommes, il aspirant à une paix pour son royaume pour cette jeune femme pour laquelle son cœur battait, mais avec laquelle il ne pourrait jamais vivre. Éomer était le seul qui, peut-être, savait ce sentiment qui lui déchait le cœur depuis toutes ces années alors que la jeune Eowyn vivait sa vie, ignorant complètement qu'en vérité, le champion de son frère combattait pour elle.
Soudainement, un son puissant retenti de tous les côtés. Et pour la première fois de cette longue nuit, il se retourna vers la forteresse. Il vit son roi chevauchant avec ce rodeur de grande lignée avec lequel elle semblait si heureuse. Cherchant Éomer du regard, il ne le trouva jamais. Car avant même qu'il n'ait eu le temps de réfléchir, une lame souillée par le sang des hommes lui traversa le corps, lui retirant ainsi toute chance de revoir un jour celle pour laquelle son cœur avait battu.
Et ce fut dans une flaque de boue, où se mêlait les larmes du ciel et le sang des hommes que l'on retrouva le champion d'Éomer étendu sur le sol le visage blême, le souffle coupé et un sourire à demi évanouit.
