Auteur : Sasha
Titre : Der Schlüssel Zu Meinem Paradies [La clé de mon paradis, merci à X-HEILIG-Xpour la traduction
Disclamer : Ben les membres du groupe Tokio Hotel ne m'appartiennent pas... heureusement pour eux d'ailleurs... par contre le reste de ma fiction oui, alors si vous voulez en utiliser des bouts, ou l'intégralité pour... ben chais pas moi, qu'est-ce qu'on peut faire avec une fiction ? A méditer...
Bref, prévenez moi
Rating : Yaoï/Slash et twinceste, vous êtes prévenus.
Synopsis : Ahem... toujours du mal avec ce résumé... Lorsqu'un orphelin fugueur se retrouve à la rue, rien de pire ne peut lui arriver... au contraire...
Chapitre 1
Le froid était arrivé plus tôt cette année. Malgré l'arbre sous lequel il avait espéré être protégé, de froides bourrasques de vent sifflant venait ébouriffer ses fins cheveux. Mais ce ne le gênait pas outre mesure, le froid il y était habitué. Dans tous les sens du terme.
Lorsqu'on a été élevé dans un orphelinat, ce n'est pas toujours la chaleur humaine qui vous maintient en vie. Ses parents étaient morts dans un accident de voiture, il y avait à présent un peu plus de dix-sept ans, aucuns souvenirs n'étaient restés, et souvent il se disait que c'était d'autant mieux.
Pas de souvenirs, pas de regrets.
Quoique…
Il aurait bien aimé lui aussi avoir une famille qui veuille bien de lui. Peut-être pas de l'amour, mais au moins de la tendresse. A l'orphelinat, les bonnes sœurs devaient s'occuper de trop d'enfants pour leur donner à tous de la tendresse. Et lui, il n'en avait pas eu droit à beaucoup.
Il aurait bien aimé aussi avoir des amis, des compagnons de jeux quand il était enfant, des amis de confiance durant son adolescence. Mais ici personne n'avait son âge, quatre ou cinq ans de plus ou de moins, les autres orphelins le laissaient à part. La solitude on s'y fait, et quand les jours sont devenus des semaines, et les mois des années, on finit par ne plus vouloir qu'elle. Les bonnes sœurs donnaient elles même les cours, et ce qu'elles considérait comme la chance d'avoir une éducation, se transformait pour le jeune homme en enfermement quotidien. Pas le droit de sortir, pourquoi sortir d'ailleurs ? Il n'y a rien pour toi dehors… Tu es en sûreté ici, personne ne te fera du mal, alors que dehors les gens ne sont pas méchants mais… ils sont pires, ils sont indifférents.
Personne ne te donnera à manger, un lit ni une éducation, tu as tout ce qu'il te faut ici.
C'est vrai, pourquoi voudrait-il sortir finalement ? Longtemps il avait cru aux discours des religieuses.
Mais le monde n'était pas que ça. Il l'avait vu, ce jour de début de mai, où il était enfin sortit après tant d'années enfermé "pour son bien" dans ces bâtiments gris et froids de Berlin. Il ne devait pas avoir plus de onze ans, et une des sœurs qui habituellement allait faire le marché était tombée malade, le changement de saison avait dit le médecin. L'orphelin s'était vu emmené par une autre religieuse à l'extérieur en tant que porteur.
La matinée avait été magnifique.
Les bourgeons sortaient peine après le froid de l'hiver, et les premiers rayons de soleil réchauffaient l'enfant qui essayait de tout voir, tout sentir, pour ne rien oublier.
Sur le chemin du retour, un jeune garçon l'avait bousculé sur le trottoir en courant après d'autres enfants. Regardant sur le sol pour tenter de reprendre son équilibre, ses yeux s'étaient accrochés à un objet brillant sur le sol.
La petite clé qu'il avait trouvée ce jour-là représenterait à présent pour lui l'extérieur, la joie du dehors, le bonheur de découvrir le monde, la liberté.
Ce n'était pourtant qu'une petite clé ordinaire, avec un petit trou et une étoile gravée sur le métal. Une clé toute simple, d'un cadenas sûrement, le genre de clé que l'on utiliserait pour fermer un journal intime.
Mais pour lui, c'était la clé de son paradis.
A partir de ce jour, et pour longtemps, il prit la décision de sortir le plus vite possible de l'orphelinat.
Une bourrasque plus violent que les autres le fit frissonner, et le jeune homme ferma le petit carnet dans lequel il écrivait quelques minutes plutôt, d'un claquement sec. S'il se laissait à nouveau glisser dans les souvenirs, il ne finirait jamais à temps. Soupirant, il entreprit de réfléchir à nouveau aux équations mathématiques qui attendaient d'être résolues dans un cahier sur ses genoux. Les maths, il aimait assez ça, mais c'étaient plutôt les maths qui l'aimaient pas trop. Les chiffres semblaient se fondrent les uns dans les autres, danser sur les feuilles de papiers, et finalement il avait beau faire tout ce qu'il pouvait pour essayer de les mettre dans le bon ordre, le résultat n'était jamais le bon.
Ses années de primaires, puis de collèges avaient toujours comportées la tache noire de ses notes de mathématiques, et finalement les bonnes sœurs avaient abandonné. Lorsque les orphelins passaient au lycée, un professeur de l'extérieur venait leur donner les cours. Le jeune solitaire avait été son unique élève durant toute sa scolarité de lycéen, et ce dernier appréciait le vieux professeur.
Il n'avait jamais fait preuve de tendresse à son égard, mais pas d'indifférence non plus. Le jeune orphelin était un élève, et c'était tout. Il était juste, mais pas démagogue, sévère et exigent, mais pas partial ou méprisant. Il s'efforçait tout simplement de pousser le jeune homme le plus loin possible.
Ils avaient un jour discuté entre eux de son avenir, et l'orphelin lui avait confié son désir de poursuivre des études de lettres. Il ne lui restait qu'une année avant de passer le bac, et le professeur avait alors entreprit de pousser plus en avant ses cours de littératures, pour lui permettre une entrée assurée à l'université.
Ce qui ne l'empêchait pas de continuer les cours de maths.
Un son de cloches retentit, et l'adolescent referma son cahier dans un soupire, avant de le fourrer dans un sac de cuir qu'il mit en bandoulière. D'un coup de rein il se redressa et marcha, un peu courbé sous le vent, jusqu'au porche d'un haut bâtiment gris.
Une longue après-midi monotone s'annonçait.
Lorsque le feu prit, rien ne pu l'arrêter. Ni les vieux extincteurs couverts de poussières dans les coins de la vielle bâtisse, ni les pompiers arrivés pourtant rapidement, et encore moins les prières suppliantes des religieuses.
Heureusement, il ne se répandit pas à tout les bâtiments, seule la cuisine, le réfectoire et le garde-manger, furent consumés par les flammes.
L'insomnie de sœur Emmanuelle, permit à tous de se mettre à l'abri peu après le début de l'incendie, et, à part le chat qui c'était enfuis, tout le monde c'était regroupé sains et sauf, dans la cour intérieure.
Le problème résidait dans le fait que ni les orphelins ni les sœurs ne pouvait à présent vivre dans le vieil orphelinat. L'état prit en charge les enfants, et les plaça dans un autre orphelinat, tandis que les sœurs trouvèrent asile dans un couvent des alentours.
L'orphelin solitaire se retrouva bientôt dans un nouveau dortoir, où une dizaine d'autres garçons de son âge chahutaient.
Si la vie lui paraissait triste à mourir dans l'ancien orphelinat, il se vit rapidement qu'il aurait mieux fallu pour lui qu'il y reste.
Il se rendit vite compte que la solitude qui l'avait accompagné toute ces années, le rendait différent aux yeux des autres. Et malheureusement pour lui la différence n'était pas bien acceptée.
Les premiers jours c'était déroulé paisiblement, mais rapidement les ennuis arrivèrent. Et ils commencèrent par apparaître dans la personne de David Goffman.
Petit caïd de l'orphelinat, il y régnait en maître et ne paraissait pas apprécier la nonchalance du nouveau venu.
Si dans l'ancien orphelinat sa solitude le mettait à l'écart, les autres enfants et jeunes adolescents le laissaient en paix. Mais à présent sa tranquillité, si elle avait perdurée les premiers jours, semblait de plus en plus menacée. On l'observait partout, tout le temps, et il sentait bien que quelque chose se tramait. Quelque chose qu'il devinait sans peine, peu appréciable.
Effectivement, il n'apprécia pas.
Cinq jours étaient passés depuis qu'il était arrivé, et en cette fin d'après-midi pluvieux le jeune homme avait trouvé refuge au pied d'un grand chêne qui poussait paisiblement dans un coin de la cours. Il n'arrivait pas à se concentrer sur le roman qu'il tenait entre ses mains, un mauvais pressentiment l'empêchait d'être tout à fait calme. C'est pourquoi il vit tout de suite le petit groupe qui se dirigeait vers lui sous la pluie légère et brumeuse.
- Hé, le nouveau ! Qu'est-ce que tu fais ici à bouquiner ?
L'adolescent de releva de la racine sur laquelle il était assis, et glissa son livre dans la poche avant de son vieux sweat-shirt, sans répondre.
- Bon, moi c'est Goffman, et tu vois ici... j'aime bien que tout soit en ordre, réglo quoi, tu capte ? Alors pour que ça soit réglo, t'as deux règles à respecter, comme tout le monde pas d'exceptions. Primo, c'est moi qui fixe les règles. Et deuzio, quand Goffman pose une question, on répond à la question. T'as pigé le nouveau ?
Seul le silence lui répondit. L'adolescent face au petit caïd se contentait de le fixer, une expression neutre sur le visage. Goffman laissa échapper un petit rire en secouant la tête, avant d'empoigner brutalement l'autre orphelin par le col.
- Je crois que t'as pas bien capté. Je t'ai posé une question... alors tu réponds à la question. Est-ce que c'est assez clair pour toi là ?
Le regard du nouveau changea, de neutre il passa à méprisant avec une petite pointe d'insupportable pitié, le tout ajouté à un vague ennuis. Il savait parfaitement que cette réaction allait lui coûter assez cher, mais cette petite brute sans cervelle le faisait décidément bien rire... croyait-il vraiment qu'il valait plus que les autres ?
Le coup allait venir, il voyait déjà le poing de l'autre se lever. Il ne fit que le fixer d'avantage, pas question de s'aplatir devant lui, pas question de répondre non plus.
Mais le coup ne l'atteignit pas.
A l'autre bout de la cour, un surveillant venait de l'appeler dans le froid de cet automne allemand.
Une demi-heure plus tard, quand il ressortit du bureau de la directrice de l'établissement, sa décision était prise. L'orphelinat lui avait laissé quelques jours de repos pour qu'il s'habitue à son nouvel environnement, il devait à présent reprendre les cours. Seulement voilà, ici personne n'allait au lycée, les adolescents suivaient des formations professionnelles jusqu'à leur dix-neuf ans, ils passaient des examens et quittaient l'orphelinat pour rechercher un travail et faire leur vie. Et pas question de faire une exception pour lui. Le lycée le plus proche était à vingt kilomètres, le bus coûtait trop cher et l'orphelinat n'avait de toutes façons pas les moyens de lui payer des fournitures scolaires. Quant à engager son ancien professeur, il ne fallait pas rêver.
Et lorsque l'adolescent parla de son désir de poursuivre ses études à l'université... il se demanda un instant si la directrice ne faisait pas un malaise, avant de rendre compte qu'elle se retenait d'éclater de rire. Lui ? A l'université ? Mais que croyait-il ? Jamais il n'aurait le niveau et encore moins les moyens financiers pour ne serait-ce que rêver d'y aller. Jamais.
L'orphelin ne dit rien de ses notes tout à fait honorables aux examens nationaux que lui avait fait passer son professeur, ni de l'espoir d'avoir une bourse.
Quoiqu'il en soit... ça décision était prise.
Ça n'avait pas été bien dur. Il avait juste eu à attendre que la nuit soit assez profonde pour que le bruit de ses pieds nus sur le parquet du dortoir ne réveille pas les autres adolescents, ni le surveillant ronflant dans sa chambre à coté de la porte. Se faufiler dans les couloirs avec son sac en bandoulière contenant ses maigres biens n'avait pas été bien difficile, ni le vol de nourriture aux cuisines. En réalité le plus dur avait été de se glisser dans l'administration. Heureusement pas d'alarmes, pas de chiens. Le soupirail du secrétariat donnait juste sur la cour des cuisines, il n'eut aucune difficulté à le retirer en silence pour de faufiler dans la pièce. Chercher son dossier avait aussi été relativement facile, et sa carte d'identité se retrouva bien vite en sécurité dans la poche arrière de son vieux jean élimé. Son seul soucis fut qu'il prit peur en entendant le concierge faire sa ronde, et son impatience à sortir par le soupirail lui valu de heurter méchamment un des crochet soutenant la grille. Se mordant les lèvres pour contenir sa douleur, il escalada agilement le mur d'enceinte en s'aidant des poubelles.
Si le concierge n'avait pas été à moitié sourd, peut-être aurait-il entendu le bruit des baskets du fugueur alors que celui-ci courait dans le froid des banlieux de Berlin.
A suivre...
Dites
moi ce que vous en pensez, la suite devrait arriver très
bientôt
