Disclaimer : Tout est à JK Rowling, sauf les idées loufoques !

Béta : BettyMars

Bon lundi de Pâques à tous.

Me voici aujourd'hui avec une petite bêtise qui m'est venue en tête il y a peu de temps. Ce n'est pas une grande histoire mais ça devrait vous amuser. Je crois que j'avais besoin de faire une pause dans l'ambiance sombre de Perpétuelle Obsession et je n'avais pas encore touché aux Maraudeurs, donc c'était l'occasion de faire d'une pierre deux coups !

Précisions : ceci est plus un recueil d'OS qu'une vraie histoire à chapitre. Même si je vais essayer de ne pas bouleverser la chronologie, les chapitres seront indépendants les uns des autres. Ensuite, et pas des moindres, ceci n'est pas ma fiction principale donc ne vous attendez pas à une publication régulière toutes les semaines. Ce sera au fil de mes idées et de mes disponibilités pour écrire.


COMME UN CHEVEU SUR LA SOUPE


Mauvais Timing

Le sourire de James se crispa lorsqu'il vit le volatile entrer dans le salon. Il avait bien reconnu le hibou ébouriffé de Sirius et l'enveloppe rouge qu'il tenait ne lui disait rien qui vaille. Pourtant les vacances d'été venaient juste de commencer. En fait, il était rentré chez lui la veille au soir et donc il n'avait été séparé de son ami qu'à ce même moment. Et voilà qu'il recevait déjà du courrier. Il pouvait comprendre qu'il ait besoin de connexion avec le reste du groupe mais James ne voyait pas trop ce qu'il avait pu faire pour mériter une beuglante. Peut-être qu'au fond les Serpentards n'avaient pas tort et qu'il avait le chaudron un peu fondu … mais bon, il avait aussi des circonstances atténuantes de par l'ambiance familiale dans laquelle il évoluait.

La famille de Sirius était une famille de Sang-Pur traditionnelle et Sirius était lui-même loin d'être conventionnel. D'après sa mère, il avait jeté l'opprobre sur eux dès son premier jour à Poudlard en étant envoyé à Gryffondor au lieu de Serpentard. Et depuis ce moment là, c'était l'horreur au 12 square Grimmaurd. Walburga hurlait sur son fils ainé à la moindre occasion et Sirius faisait tout pour contrer son autorité. James se demandait d'ailleurs comment la maison était encore debout car franchement dans ces cas là, la noblesse des Black en prenait un grand coup. Oh, il n'était pas souvent allé chez Sirius. Juste deux semaines réparties sur deux étés. Mais cela avait été suffisant pour qu'il décide de toujours jeter un œil sur le journal pour vérifier si la famille de son ami n'était pas en première page pour cause d'attaque à l'argenterie ancestrale … ou dans la rubrique nécrologique.

Ils s'étaient rencontrés la première fois sur le quai du Poudlard Express le jour de leur première rentrée au collège. James venait de passer la barrière et s'était arrêté un instant pour profiter de la vue de la magnifique locomotive, laissant ses parents prendre de l'avance et saluer quelques connaissances. Une excitation énorme l'avait envahi tant il était impatient d'arriver au château. Mais alors qu'il avait tout juste commencé à avancer, il avait été violemment bousculé par un chariot qui venait d'arriver. S'en était suivi une chute de bagages, un enchevêtrement de corps et une forte douleur due au choc.

James s'était assis en grimaçant avant de redresser ses lunettes sur son nez. Devant lui, un garçon aux cheveux châtain se tenait le nez d'une main alors qu'il cherchait quelque chose dans sa poche de la deuxième. Un instant après il avait sorti un mouchoir et s'en était servi pour tenter d'arrêter l'écoulement sanguin que le choc avait généré. Ils avaient échangé alors un regard surpris de cette percutante rencontre. Ils n'avaient pas eu le temps de se présenter qu'un autre chariot poussé par un autre garçon aux cheveux noirs avait ajouté un peu plus au désordre dans lequel ils étaient assis.

-Nom d'un troll, s'était exclamé le dernier arrivant en se frottant le genou. C'est déjà l'épreuve d'entrée au collège ?

-Désolé, c'est de ma faute, je suis resté devant le passage, s'excusa James. C'est ma première année et ça m'a impressionné.

-Moi aussi c'est ma première année. Je m'appelle Remus Lupin.

-Moi c'est James Potter. Ça va ton nez ?

-Oui oui, il ne saigne presque plus. Mais on devrait se pousser avant qu'on se retrouve sous une pile de bagages.

-Attendez, je ramasse mes affaires en premier, ce sera plus facile. Moi c'est Sirius Black et je suis aussi nouveau.

-Et puis on devrait vite y aller sinon on aura plus de wagon libre.

Les trois garçons s'étaient dépêchés de remettre leurs bagages sur leurs chariots avant de se rapprocher du train. Leurs parents respectifs leur avaient souhaité un bon voyage avec des degrés d'attention différents. James avait dû repousser les bras de sa mère qui n'en finissait pas de l'embrasser en lui prodiguant maintes recommandations. Remus avait soigneusement écouté ses parents quand ils lui avaient fait promettre de leur écrire aussi souvent que possible et particulièrement s'il avait besoin de quoi que ce soit. Sirius s'était contenté de mises en garde de la part de son père, lui intimant de ne rien faire pouvant compromettre la réputation de leur famille.

Puis tous les trois s'étaient retrouvés dans le même wagon, à faire connaissance. Ils eurent ensuite la joie de se retrouver dans la même maison. Très rapidement, ils s'étaient liés d'amitié avec le quatrième garçon de leur dortoir, Peter Pettigrow. Tous les quatre ne furent pas exactement des élèves modèles, bien que Remus était bien plus sérieux que les trois autres. Mais malgré quelques échauffourées avec les Serpentards, les professeurs purent goûter à leur dernière année de tranquillité avant la fin de la scolarité des quatre garçons. Sauf qu'étant donné qu'aucun n'avait le troisième œil, ils ne furent pas au courant de la chance qu'il étaient en train de laisser passer et ne purent réellement en profiter.

Lorsque les vacances d'été étaient arrivées, Sirius avait craint de rentrer chez lui. Après tout, il avait été envoyé à Gryffondor alors que toute sa famille était à Serpentard depuis aussi loin que les mémoires remontaient. Et effectivement, malgré la beuglante reçue au lendemain de sa répartition, ses oreilles avaient chauffé, tout comme ses fesses, lançant le début de la guerre entre lui et ses parents. James ne savait pas comment il avait réussi à en avoir l'autorisation, mais fin juillet, son ami l'avait invité à venir passer une semaine chez lui. Remus avait décliné l'invitation prétextant être occupé à ce moment là, mais Peter avait pu se joindre à eux. La semaine s'était passée dans la joie et la bonne humeur, tant qu'ils restaient dans la chambre car dès qu'ils en sortaient, l'ambiance devenait à couper au couteau.

La seconde année de leur scolarité avait été bien moins reposante pour les professeurs. Une petite rousse de leur année avait, bien malgré elle, tapé dans l'œil de James qui la trouvait des plus jolies. Sauf qu'elle passait beaucoup de temps avec Severus Snape, un Serpentard aux longs cheveux noirs graisseux et à la sociabilité d'un Détraqueur. Cela suffit pour qu'il devienne leur cible favorite. Une cible pas docile car elle ripostait avec beaucoup de morgue. Evidement, à quatre contre un, les Gryffondor avaient plus souvent le dessus que le vert et argent. Pourtant celui-ci était plus retors qu'il ne le montrait, et arrivait à régulièrement avoir le dessus quand il s'en prenait à l'un des quatre garçons en solitaire.

Regulus, le jeune frère de Sirius, était aussi entré à Poudlard cette année là et fort de la fierté de la noble famille des Black en étant envoyé à Serpentard, avait été leur deuxième cible favorite. James ne comptait plus le nombre de beuglantes que son ami avait reçu de ses parents après que son frère se soit plaint de leurs agissements à son encontre. Ce qui ne les arrêtait pas. Bien au contraire, cela les motivait à continuer leurs blagues avec parfois plus de subtilités afin de paraitre, de temps en temps, aussi innocents qu'un calamar géant juste né.

Et Remus fut une grande aide car étant le plus réfléchi du groupe, il arrivait presque toujours à assurer leurs arrières. Presque, car il faut être réaliste, à douze-treize ans, quelles sont les chances pour des farceurs aussi rusés que possible mais perpétuellement surveillés comme du lait sur le feu, de ne pas se faire prendre ? En attendant, Rusard était content d'avoir régulièrement de la main d'œuvre pour astiquer armures, trophées et autres couloirs poussiéreux.

Mais l'évènement le plus important entre eux, fut la découverte de la lycanthropie de Remus. Effectivement, le fait qu'il devait séjourner tous les mois à l'infirmerie avait déjà attiré l'attention de ses amis un an auparavant. Car même s'il semblait parfois fatigué, voire épuisé, il ne leur apparaissait pas comme un garçon à la santé fragile. Quand Peter avait fait la remarque, dans le courant de l'année, qu'une nouvelle fois, Remus avait été malade à la pleine lune, l'idée qu'il y ait quelque chose de plus les avait titillés.

James se rappellerait toujours du regard horrifié mais surtout paniqué et triste que Remus leur avait lancé lorsqu'ils lui avaient demandé s'il était bien un loup garou. Mais à force de discussions et de paroles rassurantes, leur amitié s'en était sortie renforcée. L'été suivant, Sirius avait relancé ses invitations en faisant attention de prévoir une semaine en dehors de la pleine lune. Et s'ils avaient été heureux de se retrouver, aucun d'eux n'avait vu Regulus en dehors des repas. Celui-ci avait passé ce temps là enfermé dans sa chambre pour éviter un quelconque mauvais tour.

Peu de temps après leur retour à Poudlard pour leur troisième année, lors d'une pleine lune, Sirius avait exposé une idée qui lui était venue durant l'été. Pour tromper l'ennui et éviter de se faire crier dessus par sa mère, il avait soigneusement lu tous les ouvrages de la bibliothèque familiale traitant des loups garous. Il avait rapidement arrêté quand il s'était rendu compte que cela traitait plus de la manière de les exterminer que d'une étude sur les mœurs de ces créatures. Cela avait renforcé chez lui l'envie d'aider leur ami à passer ce mauvais moment du mois.

Après avoir fait quelques recherches discrètes pour ne pas éveiller les soupçons de Remus, ils avaient décidé de devenir animagus pour l'aider lors de ses transformations. Après tout, un loup garou était bien moins dangereux pour un animal. Par la suite, James, Sirius et Peter avaient mis à profit tous les petits moments où leur ami n'était pas là pour en savoir plus sur cette magie et s'entrainer. C'était assez fastidieux car très difficile et pas à la portée de tout le monde. Mais juste avant les vacances d'été, ils avaient tous eu une petite récompense.

Le premier fut Sirius qui avait réussi à se retrouver avec des poils noirs épais sur les mains bien que cela ne lui permettait pas de savoir quel animal dormait en lui. Lors d'une autre séance, James avait fini cul-nu lorsqu'une petite queue vigoureuse avait poussé sur ses fesses, le faisant pleurer de douleur tant elle fut comprimée dans son pantalon. Cela avait fait tellement rire ses deux camarades que sous la perte de concentration Peter s'était retrouvé avec des moustaches fines plantées sur les joues. Il lui avait fallu tellement de temps à les faire disparaitre qu'il en avait été horrifié. Remus ne comprit pas pourquoi pendant plusieurs jours, James railla Peter en lui disant qu'un jour il serait content d'avoir du poil au menton, ni pourquoi celui-ci lui répondait que lui au moins, il n'avait pas les fesses qui grattaient.

D'un commun accord, ils avaient décidé de ne parler de leur projet à leur ami lycan que le jour où ils maîtriseraient totalement leur métamorphose. Et avant de se séparer pour les vacances d'été, ils s'étaient échangés clin d'œil complice signifiant qu'ils continueraient à s'entrainer dès qu'ils le pourraient. Avant que Sirius ne grimace au regard froid de son père en indiquant qu'il n'était pas certain de pouvoir les inviter cette année. Il fallait avouer que Regulus affichait toujours des cheveux rouges à mèches dorées et qu'il attendait déjà à côté de ses parents, un air renfrogné affiché sur son visage.

James sortit de ses pensées lorsque le hibou s'enfuit à tire d'aile après lui avoir lâché la lettre rouge dans les mains. Comme s'il savait déjà qu'il valait mieux être loin au moment de l'ouverture. Avec un soupir, il se décida à la retourner pour la décacheter. Il avait déjà vu ce que des beuglantes non ouvertes faisaient lorsque certains élèves en recevaient de leur parents, Sirius le premier … et ce n'était pas beau … Lui avait de la chance que ses parents ne lui fassent pas une telle honte. Quoique de se faire passer un savon pour ses nombreuses bêtises, dans le bureau du directeur sous le regard de celui-ci et de sa directrice de maison n'était pas non plus une partie de plaisir. Au moins ça restait discret pour les autres élèves.

JAMES ! C'EST GENIAL ! CE MATIN LES CHEVEUX DE REG ONT COMMENCE A RETROUVER LEUR COULEUR QUAND D'UN COUP ILS SONT TOUS TOMBES ! MEME SES SOURCILS ! L A PLUS UN POIL SUR LE CAILLOUX ! T'AURAIS VU SA TETE ET CELLE DES VIEUX ! DEMENTIEL ! BON, LA PUNITION AUSSI LE SERA MAIS JE M'EN MOQUE CAR CA EN VALAIT LA PEINE ! FAUT ABSOLUMENT QU'ON GARDE LA RECETTE ET QU'ON LE REFASSE SUR SNIVEL ! ON VA BIEN SE MARRER A LA RENTREE !

Un grand cri de joie suivit cette tirade avant que la lettre ne s'enflamme et tombe en cendres à ses pieds. Bien, c'était une finalité très intéressante à cette potion expérimentale qu'ils avaient fabriquée avant les examens. Mais le timing aurait pu être bien meilleur. James releva la tête et tenta de sourire innocemment à ces parents, style : il est fou, je ne sais pas de quoi il parle. Mais le regard courroucé de sa mère et celui sévère de son père ne put que le faire déglutir difficilement et tourner la tête vers les autres invités incrédules. Oui, il avait fallu que cette lettre arrive pile poil au moment où une grande réception était donnée chez les Potter pour la promotion du paternel au poste d'Auror en chef. Même le ministre était là … Il allait tuer son ami.


Voilà, j'espère que ce premier OS vous aura plu. Je ne sais pas quand le prochain arrivera mais au plus vite, je l'espère !