Quatre et Six

Présentation :

Disclaimer : Les lieux et les personnages appartiennent à Veronica Roth ainsi que toute la partie du texte en italique. J'adore le couple Quatre/Tris et en connaissance des 3 tomes je voulais leurs offrir un moment, une bulle dans l'histoire, où il pourrait oublier leurs problème et s'aimer pleinement. Je ne touche pas d'argent pour ces écrits, mon seul salaire sont les reviews !

Cette histoire ne prend en compte que le TOME 1 et une partie du TOME 2. Pas de vidéo dans ma version et le monde en dehors de Chicago n'intervient pas non plus!

Pairing : Tris/Quatre

Résumé (Histoire): Jeanine lance son attaque contre les Altruistes en plongeant les Audacieux dans une Simulation. Tris prévient Quatre juste avant le début de celle-ci et Quatre parvient à libérer une vingtaine de personnes. Leur but : empêcher ça.

Explication : L'histoire ce situe dans le tome 1 juste après l'évaluation finale de Tris. Tobias lui propose de passer du temps avec lui juste avant le banquet. Toute la partie en italique est extraite du livre, je ne l'ai pas mis pour ajouter mon nombre de mot mais pour ne pas couper la scène car ce que je vous propose est une extension de cette scène. Vous pouvez ne pas la lire en sautant toute cette partie là.

Résumé (Chapitre 1): Tris n'est pas une peureuse mais une audacieuse. Jamais elle ne laisserait une peur dicter sa conduite ou contrarier ses envies, d'autant plus quand Quatre avoue être un peu effrayé lui-même, alors son côté altruiste prend le dessus et elle se décide à ce qu'ils affrontent cette peur ensemble, comme dans le paysage des peurs de Tobias.

Ce qui ne devait être qu'un One Shot au début, se retrouve finalement être une histoire à chapitre. Je ne pouvais pas juste finir ainsi. Je vous donne donc rendez vous très rapidement pour la suite.

BETA READER : Quetzy (Merci encore :) )

(Update le 23/09)

Bonne lecture.


CHAPITRE 1

Il ferme la porte derrière nous et enlève ses chaussures.

Tu veux un verre d'eau ? me propose-t-il.

Non, merci.

Ça va ? me demande-t-il en me caressant la joue.

Il glisse une main derrière ma tête, enfouissant ses longs doigts dans mes cheveux. Il sourit et m'embrasse. Une vague de chaleur envahit lentement tout mon corps. Ainsi que la peur, comme une alarme dans ma poitrine.

Tout en m'embrassant, il fait glisser mon blouson qui tombe par terre avec un bruit sourd. Je tressaille et je repousse Tobias, les yeux brûlants. Je ne sais pas pourquoi je réagis ainsi. Je n'ai pas ressenti ça quand il m'a embrassée dans le train. Je cache mon visage dans mes mains.

Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ?

Je secoue la tête.

Ne me dis pas qu'il n'y a rien, reprend-il.

Il m'attrape le bras.

Hé. Regarde-moi.

Je retire mes mains et lève les yeux sur lui. Je ne m'attendais pas au mélange de peine et de colère que trahissent son regard et sa mâchoire crispée.

Je réponds, le plus calmement possible :

Quelquefois, je me demande… où est ton intérêt là-dedans. Dans ce… ce truc entre nous.

Mon intérêt, répète-t-il froidement.

Il recule en secouant la tête d'un air incrédule.

T'es vraiment une idiote, Tris.

Non, répliqué-je. Et justement parce que je ne suis pas une idiote, je sais que c'est un peu bizarre que tu m'aies choisie, moi, au milieu de toutes les filles que tu pourrais avoir. Alors si tu cherches juste… enfin, tu sais…

Quoi ? À coucher ?

Il me jette un regard mauvais.

Si c'était ce que je cherchais, tu ne serais sans doute pas la première à qui je m'adresserais.

C'est comme s'il m'avait donné un coup de poing dans le ventre. Évidemment que je ne suis pas la première à qui il s'adresserait. Ni la première, ni la plus jolie, ni la plus désirable. Les mains pressées sur mon ventre, je détourne les yeux en ravalant mes larmes. Je ne suis pas du genre à pleurnicher. Ni à brailler. Je cligne des paupières deux ou trois fois, je laisse retomber mes mains et je le regarde en face.

Je vais te laisser, murmuré-je avant de faire un pas vers la porte.

Attends.

Il m'attrape par le poignet et me force à me retourner. Je le repousse, violemment, mais il me saisit l'autre poignet et maintient nos bras croisés entre nous.

Excuse-moi. Ce que je voulais dire, c'est que tu n'es pas ce genre de fille. Et je le sais depuis le début.

Tu étais un obstacle dans mon paysage des peurs, lâché-je d'une voix tremblante.

Quoi ?

Il me lâche et son air blessé réapparaît.

Tu as peur de moi ?

Pas de toi…

Je m'arrête pour stabiliser ma voix.

— … mais d'être avec toi… ou avec n'importe qui. Je n'ai jamais eu une histoire avec quelqu'un et… tu es plus vieux que moi, et je ne sais pas ce que tu attends, et…

Tris, me coupe-t-il d'un ton grave. Je ne sais pas ce que tu t'es imaginé, mais tout ça, c'est nouveau pour moi aussi.

M'imaginer ? Tu veux dire que tu n'as pas…

Je hausse un sourcil.

Oh ! Oh… J'avais supposé… enfin, tu vois…

Que parce que j'étais aussi attirée par lui, ça devait être le cas de toutes les filles.

Il détourne le regard et rosit, comme s'il était gêné.

Ben tu supposais mal.

Puis il prend mon visage entre ses mains.

Tu peux tout me dire, tu sais. Je suis plus gentil que ce que tu as vu pendant l'entraînement.

Promis.

Il a les doigts froids et les paumes chaudes.

Je le crois. Mais ça n'est pas le problème.

Il m'embrasse sur les sourcils, sur le bout du nez, puis, doucement, pose ses lèvres sur les miennes. Je suis comme une pile électrique, comme si tout mon sang avait été remplacé par du courant. Je veux qu'il m'embrasse ; je ne veux que ça. J'ai juste peur de là où ça peut nous mener.

Il pose ses mains sur mes épaules et ses doigts effleurent mon bandage. Il s'écarte avec un froncement de sourcils.

Tu t'es fait mal ?

Non. C'est juste un nouveau tatouage. Il est cicatrisé, mais je… je voulais le garder couvert.

Je peux voir ?

La gorge nouée, je tire sur ma manche pour dégager mon épaule. Il la regarde pendant une seconde, puis promène ses doigts dessus en suivant les creux et les bosses formés par mes os, plus saillants que je ne le voudrais. Quand il me touche, j'ai l'impression que chaque particule de ma

peau en contact avec la sienne en est modifiée. Ça m'envoie une décharge dans l'estomac. Pas seulement de la peur. Du désir aussi.

Il décolle le coin du pansement, pose les yeux sur le symbole Altruiste et sourit.

J'ai le même, déclare-t-il en riant. Dans le dos.

C'est vrai ? Je peux le voir ?

Il remet mon pansement en place et mon tee-shirt par-dessus mon épaule.

Tu me demandes de me déshabiller ?

Je suis prise d'un rire nerveux.

Juste… partiellement.

Il hoche la tête et son sourire se dissipe. En me fixant, il descend la fermeture Éclair de son sweat-shirt, l'enlève et le jette sur sa chaise de bureau. Je n'ai plus envie de rire. Je ne peux rien faire d'autre que le regarder.

Ses sourcils froncés se rejoignent sur son front. Il attrape le bas de son tee-shirt et, d'un geste rapide, le fait passer au-dessus de sa tête.

À part le motif des flammes des Audacieux sur son flanc droit, il n'y a rien sur sa poitrine. Ses yeux m'évitent.

Qu'est-ce qu'il y a ? demandé-je.

Il a l'air… mal à l'aise.

Je ne me montre pas souvent comme ça, me répond-il. Jamais, en fait.

C'est un tort… dis-je à mi-voix. Tu es magnifique.

Je tourne lentement autour de lui. Il y a plus d'encre que de peau nue sur son dos. J'y retrouve les symboles de chaque faction : Audacieux en haut de sa colonne vertébrale, Altruiste juste en dessous et les trois autres plus bas, en plus petit. Pendant quelques secondes, j'observe les écailles

qui représentent les Sincères, l'œil des Érudits, et l'arbre des Fraternels. Rien d'étonnant à ce qu'il se soit fait tatouer l'emblème des Audacieux, son refuge, et même celui des Altruistes, son lieu d'origine, comme moi. Mais pourquoi les trois autres ?

Je crois qu'on a commis une erreur, déclare-t-il doucement. On s'est tous mis à dénigrer les valeurs des autres factions sous prétexte de mettre les nôtres en avant. Je n'ai pas envie de faire ça. Ce que je veux, c'est être courageux, et altruiste, et intelligent, et gentil, et sincère. (Il fait unepause.) Pour la gentillesse, je dois me battre en permanence.

Personne n'est parfait, murmuré-je. Mais ça ne marche pas comme ça. On ne se débarrasse d'un défaut que pour le remplacer par le défaut inverse.

En ce qui me concerne, j'ai échangé la lâcheté contre la cruauté ; la faiblesse contre la férocité.

J'effleure le symbole Altruiste dans son dos.

Il va falloir qu'on les prévienne, dis-je. Sans tarder.

Je sais. On va le faire.

Il se retourne. J'ai envie de le toucher, mais j'ai peur de sa nudité ; peur qu'il me dénude aussi.

Ça t'effraie, Tris ?

Non, rectifié-je d'une voix rauque. Pas vraiment. J'ai juste… peur de ce que je veux.

Ses traits sont tendus.

Et tu veux quoi ? Moi ?

Je hoche lentement la tête.

Il prend doucement mes mains dans les siennes. Il guide mes paumes sur son ventre. Les yeux baissés, il les fait remonter sur son abdomen, sa poitrine, et les tient contre son cou. Ma peau frémit au contact de la sienne, lisse et tiède. J'ai le visage en feu, ce qui ne m'empêche pas de frissonner. Il me regarde.

Un jour, reprend-il, si tu veux toujours de moi, on pourra…

Il s'arrête pour s'éclaircir la voix.

On pourra…

J'ébauche un petit sourire et je referme mes bras autour de lui sans le laisser finir, la joue sur sa poitrine. Je sens son cœur qui bat, aussi vite que le mien.

Tu as peur de moi, Tobias ?

Je suis terrifié, répond-il avec un sourire.

J'embrasse le creux à la base de son cou.

Peut-être que tu ne vas plus être dans mon paysage des peurs, chuchoté-je.

Il penche la tête et m'embrasse lentement.

Alors on pourra t'appeler Six.

Quatre et Six.

On s'embrasse de nouveau, et cette fois, tout paraît familier. On s'imbrique tout naturellement : son bras autour de ma taille, ma main sur sa poitrine, la pression de ses lèvres sur les miennes.

Chacun a mémorisé l'autre.


Son cœur bat toujours aussi vite que le mien, étrangement sa propre peur apaise la mienne.

Je souris, lui aussi.

On s'embrasse encore et je sens tout son corps contre le mien, chaque muscle de son torse contre mon buste.

Cette fois mes mains parcourent son dos de multiples caresses, et, à ma plus grande satisfaction je le sens tressaillir et frissonner sous mes doigts.

Il se décolle de moi à mon plus grand regret et plonge son regard dans le mien.

Tu n'as plus peur.

Ça aurait pu être une question, mais non. A croire qu'il l'a deviné à mon comportement.

Non. Je réponds malgré tout.

Il me sourit à son tour et je sens son cœur s'accélérer en même temps que sa peur s'intensifie.

La mienne aussi.

Il m'a dit un jour que la peur ne me faisait pas reculer et qu'au contraire elle me permettait de trouver ma voie. Je pense que je l'ai trouvée.

Et toi Tobias… Qu'est-ce que tu veux ? Je demande dans un souffle avant de l'embrasser à pleines lèvres.

Je ne pensais pas que mon ton serait aussi enjôleur, à croire que j'ai fait ça toute ma vie.

Son cœur ne fait qu'accélérer tandis que ses mains passent sous mon T-shirt qu'il remonte millimètre par millimètre. Une vraie torture.

Sa bouche glisse de la mienne et descend le long de ma mâchoire, je tends la tête en arrière pour lui faciliter la tache.

Je suis essoufflée, et mon cœur cogne fort contre ma poitrine. Des étoiles dansent devant mes yeux. La bulle de rire se loge dans mon ventre et me chatouille.

Tobias embrasse chaque parcelle de mon cou.

Je ferme les yeux de plaisir. J'ai le corps en feu.

Il a réussi à faire remonter mon T-shirt jusqu'en haut de mon dos tandis que sa bouche a tracé son chemin de baisers jusqu'à mon épaule.

Je me recule de lui, électrisée.

Ses yeux sont presqu'entièrement noirs, mais là encore je n'y vois rien que du désir, rien à voir avec les yeux de son père.

Perdue dans leurs immensités je retire mon T-shirt noir sans le quitter des yeux.

Si je détourne le regard je sais que je n'aurais pas le courage d'aller plus loin.

Il nous faut affronter cette peur ensemble.

Tris…

S'il voulait me dire quelque chose sa voix est bien trop rauque pour qu'il se permette de continuer. Je le vois avaler sa salive en fermant les yeux. Tout son corps est tendu.

Le doute m'envahit. Et si je ne lui plaisais pas finalement. Je n'ai aucunes formes.

Peter ne s'est pas privé pour me le faire remarquer…

Je détourne les yeux à cette pensée. Honteuse.

Comment une gamine comme moi aurait-elle pu plaire à un homme tel que lui ?

Alors que je m'apprête à ramasser mon T-shirt je sens ses doigts me remonter le menton.

Il s'est avancé vers moi sans bruit.

Il force mon regard à rencontrer le sien. Il parait beaucoup plus sérieux qu'il y a une minute.

Tris…

Ça y est… cette fois il va me dire qu'il s'est trompé. Que je ferais mieux de retourner dans mon dortoir. Je tente de calmer les battements déraisonnés de mon cœur et d'ignorer la douleur du coup de poignard que je ressens dans mon ventre. La bulle de rire a éclaté.

Tu es magnifique.

Je sens les larmes que je me retenais de verser, couler sur mes joues.

Eh… Qu'est-ce qu'il y a ? Demande Tobias tout à coup inquiet. J'ai fait quelque chose de mal ?

Non je suis juste une idiote, et je suis heureuse… je me sens ridicule.

Je t'aime Tobias.

Mes mots ont un goût salé. Je suis heureuse. Vivante. Et je dois être la seule femme au monde à pleurer en disant ces mots merveilleux.

Il sourit.

Mon cœur a un sursaut de plaisir.

La bulle de rire dans mon ventre n'a jamais été si grande.


Je suis peut-être bien amoureux de toi. (Il a un petit sourire.) Mais bon, j'attends d'être sûr pour te l'annoncer…

Ça me paraît raisonnable, approuvé-je mes larmes se mêlant à mon rire. Il te faudrait un papier pour lister les pour et les contre, un truc comme ça.

Je sens le rire secouer sa cage thoracique. Son nez glisse le long de ma mâchoire, ses lèvres se pressent derrière mon oreille.

Peut-être bien que je suis déjà sûr et que je veux juste éviter de te faire peur.

J'ai un petit rire.

C'est que tu me connais mal.

Très bien. Alors, je t'aime.


Mon corps est peau à peau contre le sien. Je frissonne. Je suis en feu. Je suis une contradiction à moi toute seule.

Dans notre danse de caresses et de baisers je me sens fondre et m'embraser tout à la fois. Je ne pourrais dire combien de temps s'écoule en nous laissant ainsi enlacés à savourer la sensation d'être enfin entiers. Tout ce que je sais, c'est lui contre moi, sa bouche sur la mienne, ses mains sur mon corps et les miennes sur le sien.

Je reviens à moi quand je sens ses mains s'attaquer au bouton de mon pantalon.

La peur revient en moi, mais le désir est maintenant bien plus fort.

Par ignorance je l'imite. Je me sens aussi gourde que lorsque nous nous sommes tenus la main pour la première fois. Je ne sais pas comment m'y prendre. Je n'ai aucune expérience avec les garçons. Ça ne semble pas gêner Tobias qui vient à ma rescousse quand il voit que je ne parviens pas à bout de son bouton.

Ses mains se posent sur les miennes et je me rends compte que je tremble. Il me montre les gestes avec lenteur. Une fois le champ libre il pose mes mains contre sa peau, au bas de son ventre.

Sa peau est douce et chaude et avec un sourire je fais glisser le vêtement au sol.

Il en fait de même avec le mien et je me sens rougir.

Ses yeux parcourent mon corps et il me semble entendre le mot magnifique s'échapper de ses lèvres tellement bas que je ne peux en être sûre.

Tobias m'entraine vers son lit où nous nous asseyons.

Il m'allonge sur le lit et je me laisse faire.

Je le regarde, comme dans un rêve.

Il en fait de même.

Ses doigts effleurent tout juste la peau de mon ventre. Au début, je ne comprends pas les motifs qu'il dessine sur ma peau mais bientôt je reconnais qu'il s'agit des symboles des cinq factions.

Le temps a arrêté son cours une fois encore.

On peut s'arrêter là pour aujourd'hui si tu veux… Me demande-t-il avec douceur comme s'il prenait garde de ne pas m'effrayer.

C'est donc ça qu'il faisait. Il reprenait le contrôle de ses émotions avant de me poser la question.

Je souris malgré moi, mes yeux dans les siens.

Ne compte pas t'en tirer ainsi. Je lui réponds mais je suis heureuse qu'il me le propose. Je sais, tout au fond de moi que j'en ai envie. La peur a disparu. Je pourrais affronter mon paysage des peurs à l'instant même, je sais que je n'en aurais que six à affronter.

Je suis Six et lui Quatre. Deux transferts Altruistes dans la faction des Audacieux. Deux divergents, j'en suis certaine…

Le bruit qui retentit dans les couloirs me coupe dans mes pensées. Nous devons nous rendre à la cafétéria avant l'annonce des résultats. Mais je n'ai plus peur…

Je l'aime. Il m'aime. Nous avons toute la vie devant nous…


A Suivre...

J'espère que ça vous avez aimé ?

N'hésitez pas à me dire si vous voyez des fautes, je m'efforcerais de les corriger au plus vite. Merci.

Et encore plus à Quetzy pour m'avoir lu et corrigé :-)