Hello tout le monde!
Avertissement aux lecteurs (particulièrement pour ceux qui comme moi sont des addicts de Harry Potter et qui connaissent toutes les répliques par cœur) : prise de libertés, mais totalement basé sur Harry Potter 5 le film (L'histoire en elle-même est très semblable, voir totalement à certains moments, mais il y a un scénario différent derrière). Dans cette fic, il n'y a que trois Horcruxes, et Harry n'en fait pas partie (question de choix). Il y aura également une brève allusion aux reliques de la mort, mais disons que je ne vais pas m'attarder dessus, d'ailleurs l'une d'entre elles n'existe plus… (ATTENTION TOUT EST TOTALEMENT REVISITE, ALORS PAS DE PANIQUE !) En dehors de personnages de Harry Potter, tous les autres noms visibles font partie de l'univers de Supernatural, alors à vous de les reconnaître ;-)
Je tiens d'avance à remercier ma Beta lectrice, Prolixius5, qui relit, avec beaucoup de patience et d'attention, cette toute nouvelle fic qui, je l'espère, vous plaira. Comme toujours, les reviews font vachement plaisir (positives ou négatives, ça me permet de m'améliorer).
Enfin, préparez-vous, il s'agit d'une fic assez longue. Je posterai, sauf cas de force majeure, deux chapitres par semaine, le dimanche et le mercredi (le soir en général).
Bonne lecture!
Je ne sais pas vraiment comment je dois réagir à cette nouvelle. Premièrement, mon frère ne m'avait pas appelé depuis au moins deux mois. Et le voilà qui téléphone pour m'annoncer un truc pareil. Si au moins, il avait fait l'effort de se déplacer… Il faut que j'arrête de me faire des illusions de ce style. Il est comme ça et je doute fort qu'il change un jour. Il a dix-neuf ans, bientôt vint, et pourtant, j'ai l'impression que toute sa vie est déjà écrite à l'avance. Il n'a vraiment aucun projet. Lui qui était si déterminé à suivre la route de notre père, le voilà servi. Mais je comprends qu'il soit comme ça. Après tout ce qu'il a dû traverser… On n'en ressort jamais indemne.
Mon cours de français posé sur les genoux et un stylo-bille en main, je me mets à repenser à la conversation que nous avons eue, il n'y a pas trois minutes.
"-Allô ?
-Hey, Charlie. C'est moi. C'est bien de t'entendre.
-Ah, Sam.
Je ne sais pas vraiment comment je dois réagir au fait qu'il n'a demandé aucune de mes nouvelles depuis je ne sais combien de temps et qu'aujourd'hui, il se décide finalement à m'appeler, alors que je suis en train de me construire ma propre « vie » loin de tout ça.
Je l'entends soupirer au bout du fil. Il n'a pas l'air si content que ça d'entendre ma voix. A mon avis, il a dû passer une assez mauvaise semaine.
-Bon, qu'est-ce qu'il y a, je finis par lui demander. Qu'est-ce que tu veux ?
Je reconnais que je me montre assez froide et distante avec lui, mais je ne fais que lui rendre la pareille, même si je n'aime pas trop ça. De toute façon, il agit ainsi avec moi depuis qu'on a perdu notre mère. Depuis cinq ans. Je n'oublierai jamais ce moment qui m'aura à jamais marquée.
-On a eu un problème, ici. Et il faudrait que tu viennes.
Ben voyons. Lui et notre père étaient déterminés pour ce qui était de la chasse et voilà qu'aujourd'hui, ils auraient besoin de moi ? Ils peuvent toujours courir. Je ne veux plus de cette vie.
-Je suis occupée, je te rappelle que je suis des cours, Sam. Je suis au lycée, tu te souviens ? J'essaye de me préparer à avoir une vie. Une vraie. Alors si toi et papa vous voulez encore chasser, faites-le de votre côté sans me déranger. Vous savez que je me plais, à Londres, j'arrive à m'en sortir au niveau des études, et…
-Papa est mort, Charlie.
Je ne réponds pas. Je m'étais attendu à tout, sauf à cela. Notre père… Mort ?
-Qu'est-ce qu'il s'est passé, je finis par lui demander, la voix brisée par un sanglot que je tente d'étouffer.
-Des vampires nous sont tombés dessus avant-hier. Son enterrement a lieu dans trois jours. Si tu veux venir…
Je sens dans sa voix qu'il est profondément blessé. Il parait très affecté par ce qui est arrivé à notre père. Qui aurait pu penser qu'un jour, le grand Mickaël Bradbury se ferait terrasser ainsi ? Et moi qui pensait qu'il finirait par se sacrifier pour sauver mon frère… Mais sa mort m'affecte également. Lui et Sam se sont peut-être montrés distants avec moi depuis la mort de ma mère, mais ils restaient ma famille. C'est-à-dire les personnes auxquelles je tiens le plus, même si elles n'ont pas toujours été là pour moi.
-Je… Je te rappellerai quand je me serai décidée, Sam… Au fait, je… Je suis contente que toi, tu t'en sois sorti.
-Mh. Merci, Charlie. J'espère que… Que je pourrai te voir."
Honnêtement, je n'ai aucune idée de ce que je vais faire. Pour l'instant, je suis assise sur un muret devant mon lycée, en train de feuilleter un cours de l'an dernier. Pas vraiment passionnant. Mais Sam était heureux de m'entendre. Et ça, c'est important pour moi.
« Ton père est mort, Charlie. Mort » me répète sans cesse une insupportable petite voix dans ma tête. Je n'arrive pas à me sentir aussi triste que je ne devrai l'être. Et je culpabilise à cause de ça. C'était quand même l'homme qui m'avait élevée. Qui avait accepté mes choix, avec beaucoup de difficultés, et qui m'avait laissé intégrer cette école. J'ai l'impression de ne pas être une enfant exemplaire, dans ces moments-là.
Je soupire longuement et me mets à observer les gens qui passent en attendant que la cloche du lycée sonne la reprise des cours. Je vois une bande de jeunes passer, poussant chacun un charriot. Ce qui n'a rien d'étonnant, vu qu'on se trouve à côté de la gare. Ils doivent sûrement repartir vers leur école. Cependant, ici, les cours ont déjà commencé depuis deux jours. Peut-être que chez eux, c'est différent… On a beau être à Londres, tout n'est pas pareil partout, je crois...
Un jeune homme aux cheveux sombres passe, poussant son charriot. Je dirai qu'il a à peu près le même âge que moi, c'est-à-dire quinze ans. Tiens, il y a un animal en cage, au-dessus de ses bagages… Une splendide chouette d'une couleur blanche éclatante. Presque surnaturelle. Depuis quand les établissements scolaires autorisent-ils les animaux dans les dortoirs ? Ah, la fille derrière lui a un chat roux, tranquillement posé sur un de ses sacs. Bon, ça a l'air d'être normal, apparemment…
Je les regarde passer sans broncher. Puis, quelque chose commence à m'intriguer. Il y a des jumeaux qui semblent faire partie du groupe, à en juger par le nombre de bagages, et qui… Je me frotte les yeux. Non, j'ai dû rêver, c'est… Et pourtant, je ne me trompe pas l'un d'entre eux vient d'exercer une sorte de… de sortilège.
Non… Même ici, je ne peux pas être tranquille, il faut toujours qu'un truc surnaturel traîne dans les parages… Je suis sur le point de me lever pour le suivre, mais quelque chose m'en empêche. Peut-être devrai-je appeler Sam… Oui, mais pour qu'il fasse quoi, exactement ? Je doute que de là où il est, il puisse se montrer d'une grande utilité… Et moi, je ne suis même pas armée. Je sais chasser depuis « toujours », mais sans le strict minimum, c'est assez compliqué. D'un autre côté, une voix au fond de moi me pousse à le suivre, mais sans mauvaises intentions. Au contraire, je suis plus curieuse qu'autre chose, pour l'instant.
Une femme aux cheveux roux se met à gentiment gronder celui qui a eu recours à la magie. Vu la ressemblance, ça doit être sa mère. Ah, il y a un autre garçon aux cheveux de la même couleur qui s'avance, ainsi que… Mais combien sont-ils dans cette famille ? J'ai dû voir passer au moins six têtes rousses devant moi. Bah, déjà, ils ont un point commun avec moi…
Je soupire quelques instants. C'est vrai, après tout, peut-être ne sont-ils pas violents, et qu'ils ne cherchent pas à semer le trouble parmi les gens… Car je me mets à penser que ce jeune homme n'est pas le seul à pouvoir faire cela.
Ça y est, j'ai pris ma décision. Je me lève lentement, et je commence à les suivre, en prenant soin de ne pas les serrer de trop près. Quelque chose me pousse à en savoir plus, quitte à manquer les cours, ce qui ne m'est absolument jamais arrivé depuis que je suis ici.
Une fois entrés en gare, ils se mettent à avancer en file indienne sur le quai en parlant joyeusement de l'année scolaire qui va s'offrir à eux. Bon, apparemment, ce sont bel et bien des étudiants. Mais des étudiants allant où exactement ? La femme de tout à l'heure dépasse le petit groupe et se met en tête de file, faisant signe aux autres de la suivre et de se dépêcher.
J'essaie, en tendant l'oreille de percevoir quelques mots, quelques phrases échangées sans me faire remarquer. J'arrive cependant à entendre le prénom « Ronald », ainsi que les mots « livres » et « train ». Ce qui ne m'aide pas vraiment.
Tiens, ils semblent ralentir. Je me dresse sur la pointe des pieds afin de voir ce qu'il se passe, et je me mets à douter de ce que j'ai fait lors de la nuit dernière pour voir un truc pareil. Ce qu'il se passe, là… En pleine gare. Devant tout le monde. Et à présent, je suis suffisamment près d'eux pour entendre ce qu'ils disent. Mais étant donné que je viens de voir passer un gars à travers un mur, je doute de ce que je pourrais apprendre. Il est vraiment passé à travers. Même pas écrasé contre, non. Passé entre les voies neuf et dix. Sans que cela ne choque personne autour d'eux. Mais est-ce que les gens sont aveugles, ou quoi ?
Je sursaute en sentant mon téléphone vibrer dans ma poche. Je parie qu'il s'agit de Kevin, un gars de ma classe avec qui je suis amie depuis longtemps, qui doit s'inquiéter de mon absence injustifiée. Il faudra sûrement que je le prévienne à un moment ou un autre pour ce qu'il s'est passé avec mon père, étant donné qu'il sait tout de mon ancienne vie… En attendant, je suis à peu près certain qu'il me couvrira. Du moins, pour le moment… Mais je m'en fiche pas mal. Pour l'instant, la seule chose qui m'importe est d'en savoir plus. Une jeune fille aux longs cheveux roux du nom de Ginny, d'après ce que j'ai pu entendre, passe à son tour. Mais qu'est-ce qu'il se passe, là, exactement ?
Ils disparaissent, les uns après les autres, derrière le mur de pierre qui me parait quand même assez épais. Le garçon aux cheveux sombres, la fille avec son chat… Tous y passent, toujours en poussant leur charriot. Puis, les derniers à disparaître sont cette fameuse femme, et un homme auquel son bras est accroché. Très certainement son mari, mais… « Charlie, ils viennent de traverser un mur devant toi. Un foutu mur. Et tu les as vu utiliser des sortilèges il n'y a pas dix minutes. Fais-toi une raison. Tu te doutes de ce qu'il se trame ici. ».
J'essaie de me dire que je dois retourner en cours, mais… La tentation est trop forte. De toute ma vie, même après mon expérience assez désagréable en tant que chasseur, je n'ai jamais rien vu de tel, et je n'en ai jamais été si fascinée. Et je me sens incapable de reculer. « Tu voulais en savoir plus. Alors vas-y. Fais-le. » La voix dans ma tête me pousse à le faire. Mais j'hésite à lui obéir.
Je lève la tête vers l'horloge blanche du quai numéro neuf, qui indique dix heures cinquante-sept. Et comme par hasard, quelque chose me dit que je n'ai pas toute la vie devant moi pour me décider. Mes mains tremblent. Je sens comme une sueur froide le long de mon dos. La voix résonne dans ma tête comme si on y sonnait les cloches de beau matin.
Dix heures cinquante-huit. C'est parti. Mon pied droit se met à avancer, tantôt suivi de mon pied gauche. Ma curiosité l'emporte sur tout le reste, cette fois. Tout comme ce besoin de savoir, de connaître la vérité, celui d'obtenir une explication logique au plus profond de moi-même. Bien qu'il n'y ait rien de très logique en ce qui concerne la chasse et toutes les créatures surnaturelles… Je me mets à avancer à grandes enjambées vers le mur sans me soucier de quoi que ce soit. J'ai l'impression que s'ils l'ont fait, alors moi aussi je le peux. Et c'est en entendant le sifflement aigu d'un train que je m'enfonce dans le bloc de briques brun clair.
