Il est évident que tous les droits reviennent à Stephenie Meyer…
Chapitre 1: Fin des jours sombres
POV Bella
Si quelqu'un m'avait demandé il y a deux mois si on pouvait mourir d'amour, je lui aurais ri au nez. Maintenant j'en suis sure. Oui, on peut mourir d'amour. D'ailleurs, je meurs en ce moment même, douloureusement, à petit feu...
Il m'a quitté.
Comment puis-je vivre sans lui ? Je me pose cette question à chaque instant. Je ne peux pas, je ne veux pas. Ma vie m'a déserté il y a deux mois, le jour où il m'a dit que tout était terminé. Tout autour de moi me rappelle cet être que j'aimais plus que tout, que j'aime plus que tout. Je n'arrive pas à le détester, à l'oublier, comme s'il était gravé en moi. Je n'aurais jamais imaginé me retrouver dans cet état, totalement asthéniée par la souffrance, vidée.
-« Bella, tu es prête ? Tu vas rater ton avion ! » Me cria Charlie.
-« Oui, papa c'est bon », répondis-je
Charlie avait décidé de m'envoyer chez ma mère pour les fêtes de fin d'année. D'après lui, aller prendre l'air à Phoenix ne pouvait que me faire du bien. Je n'avais pas eu la force de me battre avec lui et avais acquiescé sans résistance, tant que je n'avais pas à repartir habiter là-bas... Je savais que Charlie s'inquiétait pour moi, je le voyais souvent me jeter des regards en coin. Mais il fallait avouer que je faisais peu d'efforts pour aller mieux. Pourquoi faire ?
Je descendis les escaliers avec mon sac sur l'épaule, où mon père m'attendait. Il prit mon sac et m'entraina dehors.
L'aéroport de Seattle était bondé. Il fallait s'y attendre en période de fête. Après avoir enregistré mes bagages, nous nous dirigeâmes vers la porte d'embarquement.
-« Passe le bonjour à Renée et Phil pour moi. Et essaye de passer de bonnes fêtes, chérie », me dit-il avec un regard inquiet qui le rendait si attendrissant. « Prend un peu de couleurs hein ?! » rit-il nerveusement. J'avais presque oublié. Là-bas il fait chaud même en décembre.
-« A dans deux semaines, papa ». Lui répondis-je tristement. Il me donna un timide baiser sur le front et me regarda m'engouffrer dans la passerelle.
Le temps passé dans l'avion me parut long, tout comme ces deux derniers mois d'ailleurs. A l'arrivée, je vis ma mère qui m'attendait, et comme à son habitude, elle m'accueillit avec le débordement d'émotions que je lui connaissais bien. Elle me demanda si mon voyage s'était bien passé, comment Charlie allait, si j'étais fatiguée... elle enchainât les questions les unes à la suite des autres me contentant de lui répondre par oui ou non. Elle était nerveuse, elle devinait dans quel état je me trouvais. Alertée par mes mails qui étaient très succincts ainsi que par les appels de Charlie. Je pouvais voir dans ses yeux la fille malheureuse que j'étais devenue. Cela m'était égal à vrai dire.
Comme je m'y attendais, ces
vacances furent pénibles. Je ne me sentais pas à ma place à
Phoenix.
Où avais-je vraiment ma place ?
Après être rentrée à Forks, je repris rapidement mes habitudes, au grand désespoir de mon père. Tel un automate, je répétais les mêmes gestes chaque jour. Je ne parlais plus a personne, si ce n'était pour répondre à une question qu'on avait posé. Je vivotais dans ma bulle. Ma bulle de désespoir. J'en venais à me détester, à haïr cette fille que j'étais devenue, à haïr ma vie insignifiante et noire. La douleur qui me transperçait le cœur quand je songeais à lui devenait intolérable. C'était surtout la souffrance et le vide qui me hantaient, et que je ne pouvais plus supporter.
Ce jour là, Charlie était parti tôt pécher.
Ce jour là, j'allais changer une dernière fois mes habitudes.
Ce jour là, j'avais décidé de briser la promesse que j'ai faite à Edward.
Ce jour là, j'allais en terminer une bonne fois pour toute avec cette douleur.
Ma décision était prise, ferme et définitive. Mais comment allais-je mis prendre ? Je n'étais pas du genre... suicidaire avant. Je n'y avais jamais vraiment réfléchi, sauf depuis quelques jours. Bien entendu je ne voulais pas souffrir . Il fallait quelque chose de rapide et sure, je ne souhaitais pas devoir m'expliquer en cas d'échec. Beaucoup d'idées noires me traversaient l'esprit mais une seule revenait.
Je me levai de mon lit et me dirigeai dans notre minuscule salle de bain. J'ouvris l'armoire à pharmacie et commençais à rechercher furieusement l'objet de ma délivrance. Un tube de médicaments de Charlie, à forte dose je savais que l'issue serait fatale
Je descendis dans la cuisine
où je pris un grand verre d'eau, et m'assis à table. Je disposais
devant moi les petits cachets ronds et mon verre. J'avais laissé une
lettre pour Charlie et Renée écrite un peu plus tôt.
Tout était
prêt.
Je pris une poignée de cachet et les fis doucement
sauter dans ma paume, avant de les amener vers ma bouche. Quand
soudain, une longue main blanche venant de derrière apparue et serra
fermement mon poignet, interrompant mon geste.
La stupeur
m'envahit, je ne bougeais plus, ne respirais plus, n'osant même pas
me retourner.
C'était impossible.
POV Edward
Qui étais-je ? Je ne savais plus. Je n'étais que chagrin et souffrance, juste une enveloppe, une coquille vide. Le vide. Rien.
Après avoir laissé Bella, j'étais parti rejoindre les autres à Denali, chez Tanya et sa famille. Cependant, je m'isolais le plus possible, je ne pouvais pas supporter d'entendre leur pitié et leur compassion constamment.
Son visage me hantait, me manquait. C'était déchirant.
Tanya ne comprenait pas comment une petite humaine avait pu me mettre dans un tel état. Je la sentais roder autour de moi., ses pensées jacassant sans cesse « Quel gâchis ! » ou « Si seulement il avait accepté mes avances, il n'en serait pas là... ». Décidément Tanya ne comprenais jamais rien.
Je ne faisais plus rien, je chassais peu juste pour éviter d'être trop irritable pour mes proches. Je n'avais plus d'appétit . Je ne jouais plus de piano, ne lisais plus, toutes occupations étaient au dessus de mes forces. Mes journées consistaient à rester assis dans la forêt et laisser le chagrin s'emparer de moi .
Le temps ne m'avait jamais autant paru interminable, les minutes défilant comme des heures. Je fermais les yeux et revoyais sans cesse son visage, sa peau si fine et pâle. C'était dur mais nécessaire, m'évitant ainsi de devenir complètement fou. Je savais qu'elle vivait en sécurité. C'était l'essentiel, elle allait bien.
Alice m'en voulait de l'avoir arrachée à sa meilleure amie mais elle m'avait promis de ne pas intervenir dans sa vie en scrutant son futur. Il était primordial que tout le monde fasse son deuil de Bella. A part Rose, toute la famille s'était attachée à mon amour.
Après deux jours d'isolement, Je me décidais enfin à renter à la maison de Tanya. Esmée ne supportait pas que je parte seul comme ca.
Quand j'approchais de la propriété, j'entendis les pensées affolées d'Alice. Aussitôt, je me mis à courir plus vite. Lorsque j'entrai dans la maison, je me dirigeai directement dans sa chambre.
-"Oh Edward "! me cria Alice. Si elle avait pu pleurer elle serait en larmes.
-« Alice ? Qu'y a-t-il ? Je n'arrive pas à suivre tes pensées, calme-toi s'il te plaît ». Lui ordonnais-je doucement en la prenant par les épaules.
-« Edward, j'ai eu une vision, je l'ai vu... » Je voyais de la crainte dans son regard. D'un léger mouvement de tête je l'encourageais à continuer. «Elle... » elle ??! alors sa vision me captura l'esprit .
Bella prenant une pleine poignée de médicament, les larmes se déversant sur ses joues.
Bella, allongée sur son lit, blanche, froide. Morte.
Instantanément, je lâchais ma sœur.
-« C'est impossible ! Elle a promis Alice !» criais-je.
-« Edward, à chaque minute ma vision devient de plus en plus claire », murmura t'elle.
- « Je dois y aller. Je ne peux pas la laisser faire ca », lui répondis-je.
-« Je t'accompagne » dit-elle aussitôt.
- "Plus tard," hurlais-je.
Je sautais dans la voiture et partis en direction de Forks en espérant arriver à temps. La vision d'Alice s'agrippait à mon esprit. Ma Bella avait décidé de mettre fin à ses jours. Non, c'était impossible. Elle m'avait promis...Mais j'étais bien placé pour savoir qu'une promesse était vite brisée. J'accélérais.
J'arrivai aux abords de la petite ville familière et me dirigeai rapidement vers sa maison. Charlie n'était pas là. Je décidai de rentrer dans la maison croisant les doigts pour ne pas arriver trop tard.
Bella
était assise dans la petite cuisine avec un verre d'eau dans une
main et une poignée de petits ronds blancs dans l'autre. Je pouvais
voir des légers tremblements la parcourir. Elle ne m'avait pas
entendu arriver dans la pièce . Son odeur me saisit et me brûla la
gorge. J'avais été trop longtemps éloigné d'elle. Alors que je
vis sa main commencer son ascension vers sa bouche, je me ruais
derrière elle et lui saisis le poignet fermement.
La surprise fut
telle qu'elle s'arrêta de respirer. Sa tête bougea légèrement
vers l'obstacle, et j'entendis son cœur stopper puis battre à coups
redoublés lorsqu'elle vit ma main. Bella ne se retourna pas, se
contentant de fixer ma main froide et blanche.
