Babylone
Avertissement : Un grand merci à H. Takei pour avoir créer l'univers fantastique de Shaman King et ses personnages génialissimes !
Note : Ecrit pour l'anniversaire de Rain on your back. Bonne lecture à tous !
Bon anniversaire Rain ! Ça fait longtemps que j'ai cette idée. Je voulais te faire une fic avant-Rain, avec un chapitre par jour, mais j'avais écrit que le prologue x)
Personnage : Jeanne
Prologue
Il fait froid. C'est la première chose que remarque Jeanne en s'approchant dans le sanctuaire. Si l'over soul qu'elle maintient l'entoure de courage et de lumière, il ne suffit pas à la protéger contre le froid. Son corps sera la seule source de chaleur de toutes les salles souterraines, c'est pourquoi Jeanne touche une dernière fois la terre chaude des parois du tunnel avant de s'avancer sur les dalles gelées.
Des lézardes courent sur les murs gris et lisses mais aucune plante rampante n'est venue s'infiltrer dans la pièce. Il y a des torches accrochées aux murs éteintes depuis des lustres. Si elle avait le pouvoir du feu, Jeanne les aurait allumées, ne serait-ce que pour la lumière diffuse qu'elles dégageraient.
« Si mon furyoku s'épuise, pense-t-elle, je mourrai dans ces salles sombres, perdue et sans lumière. »
« Je vous guiderai vers la sortie, Seigneur Maiden », fait remarquer Shamash.
Et alors elle réalise qu'elle a pensé à voix haute.
Au fond du sanctuaire se dessinent deux arcades, ouvertures sur d'autres salles dont Jeanne ne distingue rien. Entre les deux, le mur n'est pas lisse mais couvert de gravures qui dessinent des symboles incompréhensibles. Combien d'années ont-ils ? 1000 ans ? 3000 ans ?
- Quel âge as-tu Shamash ?
Son fantôme gardien l'observe longuement. Elle sait quel âge il a.
- L'âge des murs, répond-t-il.
Et elle a sa réponse.
…
Jeanne avance dans les lieux, toute petite dans cet endroit sacré et silencieux. Elle trouve l'obscurité qui y règne étouffante.
Elle lève la tête mais son over-soul ne dégage pas assez de lumière pour lui permettre d'apercevoir le plafond. Etrange que dans une pièce si grande sa voix ne résonne pas.
Jeanne s'avance vers l'arche de gauche et Shamash l'interpelle.
- C'est la porte du cœur, lui indique-t-il.
Elle acquiesce mollement et passe sous l'arcade.
La salle qui se découvre à elle est vide. Toute petite, avec des murs en bronze, la pièce semble ridicule comparée au sanctuaire que Jeanne vient de traverser. Les cendres d'un foyer forment un cercle au centre.
- Quelle est l'autre pièce ? demande Jeanne.
- Celle de la justice.
Jeanne fait demi-tour et se rend à la deuxième arche. Ce n'est sûrement qu'une impression, mais alors qu'elle passe dessous, il lui semble qu'il y fait plus froid.
Des murs blancs et lisses forment comme un long couloir au bout duquel se trouvent quelques marches. Sur un petit surélèvement, se trouve un autel en pierre dont Jeanne s'approche lentement, presque timidement.
En montant les marches, elle peut apercevoir une grosse clé rouillée posée au centre de l'autel.
- La clé qui ouvre la porte de Babylone, lui présente Shamash. Et les inscriptions pour l'invoquer.
Jeanne baisse alors les yeux pour découvrir, brillant, un large cercle autour de l'autel rempli d'arabesques. Inconsciemment, elle grave chaque ligne dans sa mémoire.
Elle relève la tête vers la clé. Hésite.
Elle n'est plus sûre de vouloir acquérir ce pouvoir et des doutes surgissent dans son esprit. Pourtant, quand elle avait demandé à Shamash un moyen de vaincre Hao, quel qu'en soit le prix, elle n'en avait pas. Et elle n'avait pas hésité une seule seconde à sortir seule au beau milieu de la nuit pour suivre son fantôme gardien jusqu'ici.
- Tu as le choix, dit Shamash.
Jeanne hésite toujours. Puis prend une décision.
- Non, dit-elle.
Et elle se détourne de ce pouvoir immense, à tel point qu'il en deviendrait presque maléfique. Elle retraverse dans l'autre sens le sanctuaire, remonte le tunnel jusqu'à l'air libre et retourne auprès des siens. Elle a senti qu'elle était en présence de quelque chose de beaucoup plus grand qu'elle, quelque chose qu'elle ne contrôlait pas, quelque chose qui détruirait ceux qu'elle aimait autant qu'il détruirait ses ennemis. Quelque chose qui allait à l'encontre de ce en quoi elle croyait.
Jeanne a compris qu'il y avait des limites à ce qu'elle était prête à sacrifier pour vaincre Hao. Mais s'il n'y en avait pas eu ? Si elle avait dit oui ?
