Un hurlement de douleur et de détresse résonna dans le couloir du quartier des mages, faisant tourner la tête aux quelques magiciens qui se trouvait dans les parages. Le cri aigu d'une femme qu'ils connaissaient bien. Et il savait pertinemment pourquoi elle criait aussi fort. Elle était en train d'accoucher.
L'intérieur du petit appartement était rempli de bruit, comme une ruche. Dans la chambre, allongée sur le lit, en chemise de nuit, Sonea laissait libre cours à sa douleur, les mains sur le ventre. À côté d'elle, Rothen, les mains sur les tempes de la jeune fille, lui passait de l'énergie de guérison. Malheureusement, cela ne suffisait pas à apaiser la douleur de la jeune fille. Celle-ci se maudissait de sa stupidité. La veille, jour de sa titularisation en tant que magicienne à la guilde (après avoir achevé fastidieusement ses études) elle avait commencé à sentir une ou deux contractions. Dame Vinara, chef des guérisseurs, lui avait tendu un médicament en lui conseillant de le prendre, pour limiter la douleur de l'accouchement. Mais Sonea avait refusé de le prendre. Au cours de sa grossesse, surtout vers les derniers mois, elle avait ressenti plus d'une fois ces petites contractions (et s'en était affolée plus d'une fois), celles qu'elle ressentait sur le coup n'était pas différente. Ce n'était pas pour tout de suite. Et, au cours de la nuit, elle avait perdu les eaux et, le temps que Dame Vinara soit réveillée et prévenue, la douleur avait eu le temps de s'installer.
Mais il n'y avait pas que la douleur qui faisait crier (et pleurer) Sonea. Elle avait peur. C'était finalement le moment de mettre au monde ce petit être qui avait poussé dans son ventre. Son enfant et celui d'Akkarin. Elle avait plus d'une fois pensé au moment de l'accouchement, avant de bien vite penser à autre chose. Les femmes mettaient les enfants au monde depuis la création de l'espèce humaine, ça ne pouvait pas être si terrible ! Elle en avait vu d'autres, elle s'en sortirait bien. Douce innocence. En y repensant, elle avait bien envie de se rire au nez. Y avait-il quelque chose de pire que de sentir ses entrailles s'écarter entre elles ? Elle n'en était pas bien sûre ! Et en elle, s'insinuait également la peur que quelque chose ne se passe pas bien. Sa grossesse n'avait pas été facile, entre le chagrin d'avoir perdu l'homme qu'elle aimait, le stress pour terminer sa formation et les aléas de santé qu'une grossesse amenée naturellement chez une femme enceinte, Sonea s'était retrouvée aux quartiers des guérisseurs, en train de se faire gronder par un des magiciens qui lui répétaient à quel point il était nécessaire qu'elle ménage ses forces, pour elle et son enfant. Facile à dire !
Elle tourna la tête sur le côté, là où elle savait que Rothen se tenait, bien qu'elle ne puisse pas y voir grand-chose avec les larmes qui coulaient de ses yeux. Cet homme qu'elle aimait comme un père l'avait soutenu sans relâche pendant sa grossesse, l'aidant de son mieux, supportant sa panique et ses doutes, y répondant de son mieux. Elle sentit une bouffée de gratitude, bien vite remplacée par une autre contraction. Elle frappa du poing son matelas, histoire de se défouler un peu.
« -Pourquoi Dame Vinara n'est pas encore làààà!cria-t-elle vers le plafond
-Elle doit être en train de prendre tout ce dont elle pourrait avoir besoin, Sonea répondit Rothen lui caressant le crâne. Elle va arriver.
-Et quand elle sera là j'aurais déjà accouchéééé ! Ou bien je serais morte de douleur !
-N'exagérons pas ! »
Sonea sursauta et se redressa. Dame Vinara. La guérisseuse s'approcha en posant sa mallette sur la petite commode de la chambre. D'un air expert, elle commença à examiner Sonea qui attendait, le souffle court, dans l'angoisse d'une mauvaise nouvelle.
« Sonea, il est trop tard pour prendre de quoi atténuer la douleur, les contractions arrivent les unes sur les autres, il va falloir être courageuse et pousser! »
La concernée sentit un frisson glacé dans son dos. Ça y est. La dernière ligne droite. La douleur se fit plus intense encore, mais dame Vinara ne lui laissait pas le temps de se concentrer dessus, enchaînant les « on respire! » et « on pousse ! », faisant la même chose par mimétisme, sous l'œil mi-inquiet mi impatient de Rothen, dont Sonea broyer les mains.
Dans un cri de dernier effort, Sonea poussa encore une fois, de toutes ses forces. Quelques instants après, un cri envahissait la chambre, les premiers pleurs d'un bébé qui respirait pour la première fois. Elle s'écroula, à bout de souffle. Dame Vinara se redressa, finissant d'essuyer un petit être tout rouge.
« -Sonea c'est un petit garçon! fit-elle en mettant le bébé devant Sonea »
Sonea ouvrit les yeux et les mis sur ce petit être rouge qui s'agitait en criant. C'était son fils. Celui d'Akkarin. Elle tendit les bras, dame Vinara lui tendit le bébé, qui commença à se calmer. Elle lui caressait la tête avec d'infinies précautions, sous le regard ému de Rothen, qui se remémorait la naissance de son fils.
« -Il est... Il est tellement petit...souffla Sonea
-Crois-moi, il va très vite grandir. Trop vite même répondit Rothen en baissant les yeux sur le nouveau-né »
Celui-ci ne pleurait plus, apaisée par les battements de cœur de sa mère. Sonea le regarda encore un peu, comptant ses doigts et ses orteils. Il avait l'air en bonne santé, heureusement... Elle vit le petit visage se tordre alors qu'il recommençait à pleurer.
« -Non non, pleure pas! fit Sonea, de la panique dans la voix. Pourquoi tu pleures ?
-Il a faim, Sonea répondit dame Vinara. Vous voulez le mettre au sein .
-Heu... Je... Oui ?
-Si vous préférez je peux vous apporter un biberon.
-Je... Je vais essayer de le mettre au sein. »
Dame Vinara hocha la tête et lui montra les gestes à faire. Sonea laissa échapper un glapissement de surprise en sentant la bouche de son fils lui pinçait le sein. La sensation était vraiment bizarre ! Elle regarda son fils. Celui-ci tétait avec énergie, visiblement avec plaisir.
« -Il est très mignon dit Rothen en hochant la tête
-Avec tout ce que j'ai souffert pour le mettre au monde, il a intérêt à être mignon ! répondit Sonea d'une voix forte »
Sa réponse fit rire Rothen. Dame Vinara sourit et s'occupa des soins sur le corps de Sonea. Elle était contente que tout se soit bien passé.
« -Maintenant Sonea, il va vous falloir beaucoup de repos.
-Beaucoup ? Combien ?
-Je ne veux pas vous voir debout avant trois jours, minimum ! »
Sonea se retint de protester et se contenta de grogner. Elle ne pas supporter de rester sans rien faire. Rothen sorti, pour prévenir les autres que l'enfant était né, dame Vinara à sa suite, afin de réclamer des serviettes propres. Sonea resta donc seule avec son nouveau-né, qui avait terminé de manger et rester blottit contre elle. Elle l'observa.
« -Alors comme ça tu es bel et bien là...pensa-t-elle. Tu es... Tu es Lorkin. »
Elle avait lu ce nom dans de vieux romans d'aventures. Il faisait référence, dans ce livre, à un jeune homme doué, connu pour sa gentillesse et sa générosité. Et puis elle trouvait que ce nom sonnait bien. Ses pensées dérivèrent sur Akkarin et elle sentit son cœur se serrer de tristesse. Il était mort pendant l'invasion ichani en lui donnant toutes ses dernières forces, sans même savoir qu'elle était enceinte de lui. Elle sentit les larmes montées et renifla pour les chasser.
« -Non, je ne dois pas pleurer maintenant. Lorkin est là, je dois être heureuse. C'est comme si j'avais un peu d'Akkarin avec moi. Encore. »
Elle secoua la tête. Elle ne devait pas penser comme ça. Son fils et Akkarin étaient deux personnes différentes, elle ne devait pas voir Lorkin comme un autre Akkarin. Ça ne les rendrait pas heureux ni l'un ni l'autre. Elle ne devait pas le faire grandir dans l'ombre de son père. Elle lui en parlerait, mais elle ne lui donnerait pas pour défi de lui ressembler. Ça n'apporterait rien de bon à Lorkin.
Elle s'installa un peu mieux, en grimaçant, pour pouvoir prendre une couverture, afin de couvrir le petit corps nu du bébé. Au moment où elle terminait, péniblement, cette tâche, Rothen entra, suivi des seigneurs Dannyl, Dorien et Tania, la servante de Rothen.
« -Bravo Sonea ! Dit Dorien en entrant dans la pièce. Tu as réussi à alerter tous les mages de la guilde, Rothen ne peut pas faire un pas sans que quelqu'un ne lui demande si tu va bien ! Si tu avais crié un peu plus fort, tu aurais fait accourir les gens des Maisons !
-Fait passer un petit être humain de 3 kilos à travers tes parties génitales, en supportant des contractions toute une nuit, avant de me donner des conseils. Grogna Sonea, faussement vexée. En attendant, j'ai retenu la leçon, cessera le seul.
-Bah, tu dis ça maintenant ! Allez montre le nous ! »
Amusée, et heureuse, de l'impatience de ses invités, Sonea écarta un peu la couverture dont elle avait enveloppé Lorkin afin de le montrer. Tania laissa échapper un petit « ooh » attendri, avant de se reprendre très vite.
« -Il est en bonne santé? demanda Dannyl
-Oui, enfin il en a l'air répondit Sonea
-Tant mieux !
-Il est minuscule souffla Dorien. J'ai souvent aidé des femmes à accoucher dans mon village mais à chaque fois je redécouvre un nouveau-né est petit ! Toi qui avais un gros ventre, ça fait un paradoxe !
-Mon ventre n'était pas si gros ! Rothen !
-Dorrien, laisse Sonea tranquille! fit le mentor de la jeune fille en souriant. Elle a déjà failli me broyer la main, imagine ce qu'elle pourrait te faire à toi !
-Je me tais, je me tais ! Mais je n'en pense pas moins ! »
Sonea renifla en prenant un air boudeur et se concentra sur son bébé.
« -Toi, murmura-t-elle à Lorkin, tu n'as pas intérêt à être aussi provocateur que Dorien !
-Dame Sonea, voulez-vous me le donner. Je vais lui donner un bain proposa Tania
-Oh ! Heu... Je vais le faire !
-Non, dame Sonea, vous ne devez pas vous lever maintenant. Je suis juste à côté, vous n'avez pas à vous en faire. »
La servante prise le nourrisson et se dirigea vers un petit baquet d'eau tiède. Mécontent d'être arraché du giron de sa mère, et de se voir déshabiller comme ça, l'enfant se mit à pleurer. Mais il cessa vite une fois dans l'eau, surpris par cette sensation toute nouvelle. Sonea se sentait nerveuse et ne perdait pas un geste de Tania. Elle avait complètement confiance en elle. Mais… Elle ne s'expliquait pas son inquiétude. Un accident, ça pouvait arriver si vite !…
Pendant que Tania laver Lorkin, les magiciens discutèrent avec Sonea. Rothen la prévint que la quasi-totalité de la guilde allez venir aujourd'hui, pour adresser leur félicitation. Sonea retint un rire sarcastique. Elle, elle était plutôt sûre qu'elle ne verrait pas grand monde. Tout le monde la craignait, à cause de ses robes noires, signe qu'elle connaissait la magie noire. Dame Vinara entra rapidement, équipée de langes et de biberons en verre, remplie de lait. En voyant le regard interrogateur de la jeune femme, elle lui expliqua que Tania allait rester pendant la nuit et qu'elle pourrait donner du lait à Lorkin, s'il avait faim, afin que Sonea puisse récupérer. La jeune femme lui en fut reconnaissante. Alors qu'ils allaient reprendre leur conversation, de nouveaux coups se faisaient entendre contre la porte de bois vernie. Sonea retint un soupir. Eh bien si, visiblement, le ballet des mages allait commencer. Elle s'assied complètement dans son lit et se prépara à recevoir ceux qui frappaient.
–
Elle était épuisée mais, bizarrement, aussi trop excitée pour arriver à dormir. La veille, elle avait accueilli une bonne majorité de mages qui la félicitait de la naissance de son enfant. Sonea s'en était d'abord étonnée avant de trouver l'explication : le père de Lorkin était Akkarin. Même si celui-ci était mort, il appartenait à l'une des Maisons les lues anciennes, il aurait donc été extrêmement impoli de ne pas voir son enfant nouveau-né.
La première nuit avait été...particulièrement étrange. Lorkin n'avait que peut pleurer pendant la nuit et, à chaque fois, Tania s'était levée pour venir voir ce qu'il avait, afin que Sonea puisse se reposer, même si les pleurs de son fils la réveillaient aussi et qu'elle ne pouvait dormir qu'une fois celui-ci apaisé. Elle avait passé un bon moment les yeux rivés sur le berceau, fasciner par le petit corps qui s'y trouvait et qui manifester déjà son existence dans ce monde, au moyen de pleurs strident.
C'était maintenant le matin et, après lui avoir apporté de quoi manger, Tania avait dû partir pour ses autres occupations. Sonea était donc seule avec son fils, avec obligation de rester au lit. Elle avait pris Lorkin sur ses genoux, pour pouvoir l'observer un peu. Il n'était plus tout rouge et sa peau avait perdu ses petites rides causées par l'accouchement. Maintenant il avait une peau toute pâle. Comme ses parents. Inconsciemment, Sonea avait commencé à chercher des ressemblances physiques avec Akkarin ou elle-même. C'était encore assez difficile à dire pour le moment. Akkarin et elle avait tous deux les cheveux noirs et la peau pâle. Mais, à bien y regarder, ce nez pouvait être celui d'Akkarin... Sonea avait était surprise en voyant Lorkin ouvrir les yeux pour la première fois, pendant qu'il tétait. Si la plupart des nourrissons avaient des yeux bleus ou gris à la naissance, ceux de Lorkin étaient très sombres, grands, curieux du monde qui l'entourait. Comme ceux de sa mère. Sonea s'était rengorgé en voyant ça. Ses yeux étaient la partie de son visage qu'elle aimait le plus. Elle était donc contente de voir qu'elle les avait transmis à son fils.
Une fois cette inspection terminée, elle avait dû reposer Lorkin dans son berceau, afin qu'il puisse dormir un peu, et elle aussi par la même occasion. Mais elle n'avait pas envie de dormir. L'idée de ne pas quitter son lit avant de trois jours lui donner de suite envie de bondir sur ses pieds. Mais elle se serait bien gardé de désobéir à dame Vinara. Elle pensa ensuite à sa tante et son oncle. Elle leur avait demandé de vivre avec elle mais les choses n'étaient pas si simples. Il ne pouvait pas simplement vivre ici, tant la place manquée Ils s'étaient donc mis en quête d'une place de domestique et cela prenait du temps, sans parler de leur déménagement. Mais il avait fait de leur mieux pour aider et Sonea leur en était infiniment reconnaissant.
Elle soupira en fixant le plafond. Elle s'ennuyait déjà à mourir, et elle avait encore deux jours à tenir. Et même là, elle ne pourrait pas faire grand-chose, puisque Lorkin avait besoin d'elle et de soins en permanence. Ses pensées dérivèrent vers les dispensaires. Le premier avait ouvert il y a peu et elle mourrait d'envie d'y aller afin de donner des soins, de se rendre utile. C'était encore un peu le chaos mais c'était efficace. Dame Vinara lui avait envoyé une équipe de guérisseurs dévoués et compétents, bien qu'il soit découvert que les connaissances leur manquer en médecine traditionnelle. Mais ils travaillaient à régler le problème.
« -Je pourrais emmener Lorkin avec moi au dispensaire, quand je pourrais marcher pensa Sonea. Je mettrais un berceau dans un coin, il ne sera pas dérangé par le bruit et je ne serais pas obligé de le laisser tout seul. »
Sonea était satisfaite de son idée. Elle ferma les yeux quand quelques coups polis résonnèrent contre la porte de bois. Une visite ? Qui cela pouvait-il être ? Sa tante et son oncle étaient passés la veille ! Sonea se redressa et envoya une poussée magique vers la porte, afin qu'elle s'ouvre. Un mage en robe rouge se tenait sur le seuil. Sonea en resta surprise.
« -Magicienne noire Sonea.
-...Seigneur Regin. »
Le concerné inclina la tête et entra dans l'appartement, se dirigeant vers elle. Sonea le regardait avancer. La veille elle ne l'avait pas vu durant le flot de visiteurs, mais sur le coup elle ne s'en était pas vraiment rendu compte. Depuis l'invasion ichani, où Regin avait courageusement servi d'otage, en lui promettant de se racheter s'il survivait, il la traitait avec respect et lui parler toujours poliment. Il ne l'avait plus jamais ennuyé, contrairement à leurs premières années d'apprentissage. Il venait donc faire une visite de politesse. Mais pourquoi maintenant ?
« -Je suis désolé de ne venir vous voir que maintenant fit Regin, comme s'il avait deviné. J'ai pensé à venir hier, mais en voyant la foule qu'il y avait, j'ai pensé que vous en auriez par-dessus la tête de ces visites.
-Mmmh ce n'est pas faux. Je pense que si j'avais eu un seul visiteur de plus, je lui envoyais des livres au visage. »
Regin releva les coins de sa bouche en un sourire amuser, avant que son regard ne tombe sur le berceau. Sonea vit ses yeux se remplirent d'intérêt.
« -Je vous présente Lorkin dit-elle
-Bonjour Lorkin. »
Le bébé se contenta de remuer un peu, les yeux sur le haut de son berceau. Visiblement, les visiteurs ne le dérangeaient pas, tant que ceux-ci ne s'amusaient pas à le manipuler (dame Vinara en avait fait les frais). Regin s'approcha un peu pour mieux le voir. Surprise, Sonea le vit sourire. Regin était-il un homme qui aime les enfants ?
« -J'ai du mal à l'imaginer père pensa Sonea. Mais peut-être qu'il est du genre papa poule en privé et strict en public, comme c'est souvent le cas.
-Félicitations, magicienne noire Sonea. J'ai cru comprendre que ça n'avait pas été simple. »
Sonea grogna.
« -Si un jour votre femme ne veut pas prendre les médicaments pour atténuer la douleur, forcez là à les prendre, ça vous évitera des malheurs. J'ai broyé les mains de Rothen dit-elle
-Je prends note de ces conseils répondit Regin en hochant la tête. Ah, avant que j'oublie... »
Il sortit d'un pli de sa robe un petit paquet et le donna à Sonea. Celle-ci ne cacha pas sa surprise. Quelques magiciens, surtout des guérisseurs, lui avaient effectivement apporté quelques cadeaux de naissances pour Lorkin, mais jamais elle n'aurait cru que Regin prendrait la peine de le faire. Elle retira le papier et en sortant un petit animal en peluche. Elle faillit éclater de rire en reconnaissant l'animal : un ceryni. Elle se demanda un instant si Regin l'avait fait exprès. Mais il ne connaissait pas le nom de Cery, c'était purement un hasard. La douceur de la peluche lui plus. Elle la posa à côté de Lorkin, qui y mit sa petite main.
« -Je crois qu'elle lui plaît fit Regin
-Je crois aussi. Merci, seigneur Regin.
-C'est un plaisir. Je vais vous laisser, vous avez besoin de sommeil. Au revoir, magicienne noire Sonea. »
Et il partit. Sonea le suivit du regard Cette visite avait été des plus courtoises. Elle ne s'était pas senti gênée par la présence de Regin et le cadeau qu'il avait fait à Lorkin la toucher beaucoup. Peut-être que Cery allait venir lui aussi.
« -Peut-être pas aujourd'hui. Mais dès qu'il saura que j'ai accouché, il viendra vite, pour voir Lorkin. »
Elle se blottit contre son oreiller et ferma les yeux.
