Bonjour bonjour !
Ce texte est issu du Topic de prompts du Forum de Tous les Périls
Le thème, cette fois-ci, était : "Law et Sordide sérénade"
Je me suis aventurée sur une écriture qui ne m'est pas habituelle, pour changer, mais je me suis surtout éclatée à truffer ce texte de termes musicaux. Puis bon, au moins, ça me changeait les idées après l'épreuve de ce matin.
Disclaimer : Tout est à Oda !
Tu détestes la musique.
Tes hommes ne comprennent pas pourquoi, d'ailleurs. Mais ils respectent cette partie de toi, comme tout le reste, et ils attendent patiemment que tu t'enfermes dans ta cabine avant de s'amuser.
Et pourtant, rien qu'en entendant la faible mélodie lointaine, tes doigts se crispent sous ta colère. Cette fureur, tu sais très bien d'où elle vient. Elle te laisse à chaque fois un goût amer dans la bouche et une nouvelle déchirure dans ton cœur, seule preuve que tu gardes par ailleurs de son existence.
Tu as tout essayé et pourtant, tu tentes encore de surmonter cette faiblesse. Mais elle refuse de disparaître. Elle s'accroche de ses doigts gelés à ton âme. Tu as conscience qu'il faudrait que tu en sacrifies un bout, encore un, pour la faire disparaître.
Mais le bout que tu devrais renier, tu ne parviens pas à le lâcher. Malgré tous les souvenirs douloureux qui s'y rattachent. Simplement pour que ceux qui te hantent ne disparaissent pas à nouveau.
Quand tu entends de la musique, seule la sérénade sordide qui a ravagé Flevance te parvient. Celle des balles qui sifflent dans l'air, celle des cris de souffrance, des hurlements de chagrin. Du crépitement des flammes.
Puis te revient l'odeur du sang, des flammes et la mort qui chasse celle de la maladie et tu veux simplement te libérer de cette horreur avec laquelle tu vis depuis tes dix ans. Mais tout reste, car tu n'es pas capable d'oublier. Pire que tout, tu souhaites à la fois oublier et continuer à te souvenir, car tu refuses de tuer Lamy et tes parents une deuxième fois.
Quand tu entends de la musique, ce sont les chansons idiotes de Cora qui dansent dans ta mémoire, avant que la même sérénade ne les emporte. Et tout ton être souffre, hurle, et tu voudrais faire disparaître cette douleur, sans pourtant effacer les souvenirs qui l'accompagnent. Tu ne peux supporter l'idée de tuer Cora par ta volonté.
Quand tu entends de la musique finalement, ce sont tous tes morts qui reviennent te hanter et tu préfères fuir, car c'est la seule option qui ne te fait pas souffrir.
Puis souvent, ta haine enfle et gronde au rythme des notes. Tu rêves de voir Doflamingo mort à tes pieds, parce qu'il n'y a qu'une perspective qui te relie encore à la vie : diriger la symphonie mortuaire du pirate. Tu veux son sang sur tes mains et un sourire victorieux sur tes lèvres. Tu veux être dépositaire de ses dernières paroles et recueillir son dernier souffle. Tu veux être la dernière chose qu'il voit, la cadence parfaite, celle finale.
Pourtant, tu as laissé à un autre le soin d'orchestrer sa dernière danse et, encore maintenant, alors que tu le soignes, tu te demandes pourquoi.
Et alors que tes alliés fêtent leur victoire, tu ne comprends pas pourquoi la musique ne te déchire plus alors que ton regard rencontre une paire d'yeux bruns chaleureux, semblables à du chocolat.
Et quand leur propriétaire t'entraîne dans un quadrille endiablé, tu ignores pourquoi ton cœur semble soudain se réchauffer au son harmonieux des notes.
Et quand, finalement, il se serre contre toi pour dormir alors que les doux accords d'une berceuse résonnent, tu arrêtes de réfléchir et tu le prends dans tes bras.
Peut-être que tout ce qui te manquait pour apprécier la musique, c'était quelqu'un qui effacerait tes tourments de son sourire lumineux.
... Je sais, la fin est honteusement guimauve. J'assume.
Une 'tite review ?
