Bonjour tout le monde !

Je sais que ça fait un bail que je n'ai pas publié et je m'en excuse profondément, mais les cours n'aidant pas, j'ai un peu laissé ma fiction « la vengeance du Serpent » de côté. Mais je ne l'abandonne pas !

En attendant, je vous offre un two-shot sur lequel j'ai eu beaucoup de plaisir à travailler. C'est une histoire sans prétention, toute simple, et je l'ai surtout axée sur l'humour.

En bref, juste une petite histoire pour se détendre.

Sa structure est assez spéciale car les deux chapitres sont divisés en une multitude de petits chapitres. Ne me jugez pas sur les jeux de mots pourris, je vous en prie !

Le second chapitre sera publié dans une semaine environs.

Bonne lecture !

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Premier chapitre

La mécanique du karma

Un bip supplémentaire s'additionna au bruit ambiant. Puis un deuxième. Et un troisième.

Je perdis le compte à la boîte de tampon.

Je jeta un regard las à la femme qui vidait son cadi sur le tapi roulant qui menait d'une façon irrévocable à moi. Sombre destinée tout comme ce papier toilette.

Bip.

Dernier client avant la fermeture qui, comme d'habitude, m'était toute désignée.

Bip.

Brosse à dent.

Bip.

La femme déposa une dernière boîte de conserve sur la mécanique du karma, et me rejoignit de l'autre côté des portes de sécurité. Forcément, cette fois, aucun bip ne retenti. Pourquoi ça me m'arrivait jamais ? Rien qu'hier, c'était arrivé au petit nouveau ! Pas que cela ne me déplaise, j'ai pu le voir se précipiter maladroitement pour courser le gamin qui tentait de voler une boîte de capote.

Bip.

Se fut l'étoile qui illumina ma journée. D'accords, ma semaine. Bon, vous voulez que je sois franche ? Ca a égaillé mon foutu mois !

Vie de chien !

Bip.

Conserves sous marque pas cher - en super promo - avec super ticket de réduction délicatement posé dessus.

Bip.

Alors que mes mains s'animaient de façon, ma foi, quasi automatique maintenant (six mois d'expérience professionnelle en tant que caissière ! champagne !), je regardais d'un air morne la femme qui remplissait ses sacs d'un air affolé. Je plissais les yeux et me lançais dans mon jeu fétiche du moment que j'avais nommé avec, et je n'ai pas peur de le dire, beaucoup de goût.

« Qui suis-je ? »

Renversant, n'est-ce pas ?

Bip.

Fromage.

Bip.

La femme aux sacs plastiques réutilisables/écologiques/économiques/je suis totalement hype d'il y a dix ans était d'un banal affligeant. Trop banale.

…Elle devait sûrement cacher quelque chose.

Bip.

La quarantaine, les cheveux teints depuis bien trop longtemps laissant apparaitre une bande somme toute disgracieuse de poils blanchâtres tirant sur le gris, des petits yeux brun ternes et n'étant plus habités que par la crainte, semblait-il, d'être en retard. De quoi ? Je ne n'aurais su le dire.

Ils reposaient sur un hamac noir, plutôt bien ficelé, légèrement bouffi sous la paupière inférieure, surplombant des pommettes saillantes mal camouflées par un blush vulgaire et peu cher. Ses dents jaunies par le temps (mais tachées par le rouge à graisse de baleine), les lèvres déchiquetées par les dents et le froid, les ongles brisés en les rongeant, finirent de me satisfaire de mon observation. Cette femme était le stéréotype de la mère quarantenaire au foyer, mal fagotée, qui venait faire ses emplettes à la supérette du quartier, en espérant que son mari travailleur ouvrier ne rentre pas avant elle… surtout que les enfants devaient attendre, forcément.

Chips.

Bip.

Hum… Trois. Deux garçons (elle avait acheté les céréales avec le cadeau pour les « supers héro du cacao » ! yeah !) et une gamine (le vernis sous marque poupée blonde en était un marqueur flagrant). Pourquoi trois ? Son cul, ses seins, ses cuisses. Fin de ma plaidoirie.

Bip.

Lorsqu'elle vit le montant total s'afficher, j'observais avec une admiration morbide ses petits yeux de téléspectatrice acharnée s'écarquiller légèrement, ses sourcils se relever en un angle parfaitement étudié, les coins de sa bouche se tordre en une moue dépréciative et une intéressante pâleur s'installer sur son visage.

Attention, mesdames et messieurs, il me manque un signe clinique essentiel pour pouvoir poser le diagnostic ! Va-t-elle se résigner ? Et bien non ! Voilà enfin le petit regard comparatif cadi/prix.

Oui, c'est une courbe exponentielle, non il n'y a pas d'erreur sur la facture et oui, j'accepte les chèques.

Je poussais un soupir bruyant, peu gracieux et distinctif de ma personne. La fin de la journée, quel merveilleux moment.

Sauf que le ronronnement agaçant du tapis de la vie se fit entendre de nouveau. Je redressai mon regard noir sur mon épaule, tel un fusil, prête à dégommer le malotru qui se permettait d'installer SES achats sur MON tapis, alors que c'était l'heure de ME BARRER !

Un regard tout aussi amène que le mien me répondit.

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Doeuf, parce qu'il y a plein de façon d'écrire 2.

L'homme en noir me fusillait du regard, tout en déposant deux bouteilles de vin sur mon tapi. Sérieusement. Genre il m'en veut d'être là, à faire des heures sup (même pas payées) pour le servir LUI ?!

Faut que l'on m'explique.

De mon regard, je le défiais de dire quoi de ce soit. Parce que ce genre de type avait forcément un truc à dire.

En réponse à mon regard noir « va te faire foutre, enfoiré », il émit une sorte de bruit, entre un grognement provocateur et une exclamation hautaine. Ça donnait ça en gros : grhumf.

Forcément, loin de me laisser abattre, je lui répondis par un « pauvre con prétentieux mal baisé »

Grmph.

Vous remarquerez que même mon grognement était plus compréhensible ce que le sien. Il me devait donc respect et dévouement. Eternel, le dévouement.

Il me répondit pas un autre bruit traduisible en termes clairs et précis, mais je vous épargnerai notre discussion passionnante qui se fini par, et désolée de dévoiler si vite la fin : « Carte fidélité… monsieur ? »

Bon, j'ai un peu grincé des dents. Beaucoup même. Ok, elles sont totalement limées.

Et bizarrement, alors qu'il me tendait quelques billets froissés, il m'a semblé distinguer quelque chose comme de l'amusement sur son visage. Ça m'a surprise. Ça, et le fait qu'il n'a même pas tilté face au prix. En même temps, vu la merde qu'il achetait …

« Vous allez chez quelqu'un que vous détestez tout particulièrement, ou vous êtes un alcoolo ayant perdu vos papilles gustatives ? »

Bon, ma bouche a parlée toute seule. Ça m'arrive parfois. C'est souvent en lien avec mes licenciements, d'ailleurs…

Il haussa un sourcil en un arc parfaitement… arqué, pour me signaler – et là je ne fais que des suppositions parce que sérieusement, autant un grognement ça veut tout dire, autant un haussement de sourcils…. Pourquoi pas une moue, tant qu'il y est ! – qu'il me prenait pour une folle. Ou un compagnon de bouteille.

Je prends le numéro deux ! Le numéro deux, Jean-pierre !

« Votre première supposition, sans aucuns doutes », grogna-t-il. Mais cette fois ci, le grognement semblait être destiné à une personne autre que moi.

« Si vous voulez mon avis, ce dont je ne doute pas un instant, vous n'auriez pas du prendre le blanc. Parce que vu la dose de sucre dans cette cochonnerie qu'ils osent appeler pinard, un crétin qui n'y connaît rien risquerait d'apprécier. Le rouge, au contraire, est une ignominie sans nom. A un euro trente le litre, il me semble. Au centime près. En gros approximativement en quelque sorte, quoi. »

Il me fixa intensément, les yeux légèrement plissés. Peut-être que c'était pour déterminer :

A : si la caissière (moi) en face de lui était folle

B : si la caissière (moi) se foutait de sa gueule

C : s'il allait prendre le temps de retourner en rayon pour trouver le produit indiqué par la caissière (toujours moi)

D : s'il allait avoir le temps de retourner chez lui pour se poser sur le trône (bien que je n'arrive pas à l'imaginer pondre un œuf. Ou deux d'ailleurs. Un bon gros doeuf bien dur !)… peu importe.

« Attendez un instant, je reviens tout de suite. » murmura l'étrange étranger en retournant dans les rayons du magasin d'un pas rapide.

La réponse C ! Je valide la réponse C, Jean-Pierre !

Je tapotai légèrement sur ma caisse en marmonnant les paroles de la chanson qui passait en fond sonore, vous savez, pour passer le temps.

"Hu hu hu… so good… hin hin oooohoo !"

Vous avez forcément reconnu! Vous savez c'est la chanson connue ! Celle avec la gonzesse un peu pouffiasse !

Incultes.

Lorsque mon homme revint, oui parce que maintenant qu'il a admit ma supériorité, c'est mon homme, il me tendit la bouteille précédemment décrite.

Après qu'il m'eu donné le compte, je lui rendis la monnaie et lui glissai un « vous le regretterez pas » assorti d'un clin d'œil et d'une moue que j'aurais pu décrire d'enjôleuse.

Je crois qu'il eu l'air choqué en même temps que moi. Sérieusement.

« Oubliez ça, trop de bip tue le bip. Ça m'a chamboulée » grognais-je en ramassant mes affaires.

Alors que je me relevais, la caisse sous le bras, je m'aperçue qu'il était toujours là, à me fixer.

Je le fixai alors en retour.

Moi, une chemise ignoble au nom du magasin sur le dos, une caisse pleine de pognon sous le bras et ma topette de bourbon dans l'autre lui et ses trois bouteilles de pinard infectes et pas chères.

Putain, on fait la paire.

Je ne sais pas combien de temps ça à duré mais il a fini par lâcher :

« Si vous avez rien d'autre à faire ce soir, vous pouvez venir m'aider à emmerder le type qui a osé faire une invitation cordiale à Severus Snape un samedi soir ? Je serais prêt à parier qu'il n'a pas prévu assez pour un couvert supplémentaire »

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Pirouette cacahouète

Bon. J'estime qu'il est temps de prendre une décision.

Parce que je crois que là, je me retrouve face à ce qu'un(e) (très) mauvais(e) écrivain(e) pourrait appeler « un choix crucial ».

Les choi et D s'offrent à moi. Non, un arbre décisionnel. Non, une cascade !

C'est parti pour la cascade.

Soit je refuse, et la chute s'arrête là.

Soit j'accepte et :

- je me retrouve violée/kidnappée/tuée par ce type. La suite logique dans tous les cas, c'est la mort durable et définitive (surtout pour le meurtre).

- je passe une soirée à chié chez des gens bizarres avec un type que je ne connais pas et je rentre chez moi blasée.

- Je m'amuse, séduit le type bizarre qui s'avérera plus tard plein aux as, il m'épouse et fini raide mort au bout de quarante huit heures de vie commune.

Hum… tout en prenant en compte les facteurs de risque, les facteurs d'ennui et les facteurs postaux…

« Ok »

Haussement de sourcils.

Bon, il faut croire qu'il ne s'attendait pas à une réponse positive de ma part, le gaillard.

Histoire qu'il ne se débine pas (je vais être riiiiche !), je lui débite un petit discours comme quoi il faut qu'il me laisse deux minutes, histoire que j'enfile un t-shirt non publicitaire sur mon dos, que je range ma caisse du jour et que je le rejoigne enfin sur le parking.

Bon, tout ce passe comme prévu, jusqu'au moment du parking. C'est foutrement glauque quand même. Surtout qu'il est vide. De nuit. Eclairé par quelques lampadaires jaunâtres. En plein hiver glacial.

Et il pleut.

Yeah.

Je marche à pas prudents jusqu'à la voiture du type. Il est entrain de tapoter sur son volant en me jetant des petits regards rapides. Au moins je ne suis pas la seule à être nerveuse. Je toque légèrement à la fenêtre et m'engouffre sur le siège passager avant de finir trempée. J'attends quelques secondes de silence avant de me lancer.

« Bon, tout d'abords je ne suis pas une pute. Je me suis juste dis qu'une soirée en votre compagnie à faire chier un illustre inconnu semble plus attrayant que de comater devant un film pourri, à finir ma bouteille de bourbon. »

Il me fixe un peu avant de comprendre que c'est à lui de prendre la parole.

« Je ne dirais pas que je suis quelqu'un de gentil qui ne ferait pas de mal à une mouche, mais vu que vous n'en êtes pas une… »

Et je compris.

« Vous avez fait une blague ! »

Bon, je suis entrain de passer pour une grande tarée.

« On va dire que je m'appelle Emma Queue »

Face à sa réaction, je me sens obligée de me justifier

« Vous savez, histoire d'ajouter un peu de gêne au dîner. Et en plus comme vous ne connaissez pas mon vrai nom, ça évitera la confusion. »

Et je ne donne pas mon nom au premier taré qui vient. Je me contente de monter dans sa caisse. Normal, quoi.

« Je m'appelle Severus Snape »

« Toutes mes condoléances. Moi au moins je l'ai choisis, mon nom pourris »

Oups, là il me fusille réellement du regard.

« Blague, joke, taquinerie ! » ajoutais-je rapidement.

Il fit une moue dubitative et fini par démarrer sa caisse.

Et hop ! Pirouette cacahouète ! Ça passe comme un cake à la poste !

Bon, pour décrire le voyage je me contenterai de dire que ce fut une longue balade sur l'autoroute de la vie.

On a croisé, dans le désordre : un chat écrasé, un troupeau de voitures décorées pour un mariage, une ambulance et un car scolaire.

Nous finîmes par quitter la périphérie de la ville et nous pénétrâmes dans le centre bourgeois.

Il fini par se garer au pied d'un immeuble un peu vieillo-chicos (Je vais être riiiiiiche !). Sans un mot, nous nous aventurâmes dans une cours intérieure et l'étranger - je veux dire Severus, fini par sonner à toutes les sonnettes sauf une.

« C'est donc chez ce Potter que nous allons ? »

Un sourire carnassier me répondit.

Alors que nous attendions en silence qu'un résident abruti nous ouvre, j'en profitai pour détailler le profil de mon rencard.

Il n'était pas beau. Elégant, mais certainement pas un modèle de beauté. Surtout le nez. Mais le reste, je ne sais pas pourquoi, m'était plutôt sympathique. Et il faut dire qu'entre ses yeux noir profonds, ses lèvres appétissantes et sa voix somptueuse, on pouvait oublier son pif.

Paf pouf.

Un abruti a ouvert après que Severus ai répondu par le très célèbre « c'est moi ».

Nous montâmes donc les trois étages – sans ascenseur – et finîmes par toquer à la porte de Potter. Soudain, une idée me vint à l'esprit.

« Dites, je suis qui pour vous au juste ? »

J'eu ma réponse quelques seconde plus tard, lorsqu'un jeune homme vint nous ouvrir. Je n'eu que le temps de l'entre apercevoir avant que le mec au pinard ne me dévore la bouche.

Hum… putain de baiser.

Et vu la gueule du mec dans l'encadrement de la porte - lorsque Severus en eu fini avec moi - rouge de gêne, l'air choqué au possible, la mâchoire pendante : le baiser était encore meilleur.

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Emma Queue tire la langue et pince ton cul

Après que le très appétissant jeune homme nous ai fait rentré, je compris que :

- Severus était professeur.

- Potter était un ancien élève

- Potter l'appelait encore professeur

Et à l'instant où nous pénétrâmes dans le salon, je su que cette soirée allait être mémorable. A défaut de devenir riche (rien n'est encore exclu), je n'allais certainement pas m'emmerder.

Pour que la situation soit plus claire, je vais faire une petite description de la scène.

Sous forme de recette.

Ou pas. J'ai essayé, et ça va être trop long.

A la place, imaginez dans une même pièce : un homme incroyablement austère avec une belle et magnifique jeune femme à son bras – moi -, face à un hôte timide et pas prévenu, un couple d'homosexuels aux yeux exorbités par la surprise, un autre couple virant au bleu cyanosé et quelques autres représentants de la race humaine tout aussi perturbés.

Amusons nous.

« Chéri, tu me présentes, s'il te plait ? », murmurais-je sensuellement à mon rencard, en papillonnant des cils.

Ok, forçons le trait.

« Aller, Sev'… », susurrais-je sans attendre de réponse avant de plonger sur ses hum… délicieuses lèvres.

Ok, j'aime sa langue. Et tout ce qu'il utilise, quoi que ce soit, pour embrasser.

Un toussotement embarrassé nous interrompit. Quel manque de respect !

« Hem, professeur ? Pourriez-vous nous présentez votre… invitée ? »

Toi, mon p'tit Potter, si t'essayes de chopper la bouche de mon mec, je t'étrangle.

« Puisqu'il le faut, soupira l'homme en noir de façon théâtrale. Voici Emma Queue, ma fiancée »

Je ne me suis pas étouffée. Mon sourire c'est juste un tout petit peu crispé, mais c'est tout.

Je suis fière de moi.

Passé le choc, les autres bipèdes se présentèrent à leur tour, et je relevais quelques noms et repères, histoire de ne pas être trop perdue.

Potter se révéla être en vérité Harry. Associé sexuel d'un certain Draco. Pauvre type, pas étonnant qu'il soit le filleul de mon fiancé avec un nom pareil.

Le couple aux yeux exorbité avait des noms tout aussi bizarres que je n'ai pas retenu, mais étaient apparentement les oncles de Potter. A côté il y avait poil de carotte et une intello qui soutenait son mari (aussi jeune ? les pauvres…). Pour finir, Harry m'a présenté Luna et Braise. Blaze. Blèse. Bref, un truc du genre.

Alors qu'Harry nous servait à boire tout en tentant de mener un semblant de conversation, un truc ma franchement étonnée.

Potter venait de me demander mon métier, et alors que, dans un acte de bonté incroyable, je mettais mon âme à nue en leur révélant mon doctorat de médecine cardiaque de l'université de Londres, ils ont échangé un regard.

Mais pas le regard que j'attendais, du style « cette beauté fatale à en plus un cerveau merveilleusement bien remplis ! », non non ! C'était plutôt du genre : « oh merde, y a un problème »

Ils reprirent vite leurs postures initiales, mais le mal était fait : j'avais repéré le truc ultime pour foutre en l'air la soirée. Mon objectif à présent était de déterrer ce secret.

Un trésor familial peut-être ?

« - Mais assez parlé de moi, Harry. Que faites vous dans la vie ?

- Je… je suis enseignant. En quelque sorte.

- Oh, mais comme mon amour ! » m'exclamais-je joyeusement, sentant mon fiancé se tendre à l'entente du surnom. Et oui, quand on me lance, il faut avoir les couilles de tenir, p'tit père ! « Et quelle matière enseignez-vous ?

- La défense contre… les attaques heu… psychiques.

- Vous êtes en psychologie ? Dans quelle université êtes-vous ? » Oui je sais, ce n'est pas très subtil, mais sérieusement : qui patauge autant dans l'intitulé de la matière qu'il est sensé enseigner ?!

« - On… on peut dire ça, oui », bafouilla Potter, cherchant de l'aide du regard parmi ses convives.

Vu la gêne ambiante, je me décidai à poursuivre, mais un coup de coude de mon compère m'en empêcha.

Je simulais un petit instant câlin pour lui murmurer délicieusement à l'oreille

« Bordel Snape, pourquoi voulez-vous gâchez mon amusement ?!

- On change de sujet, Miss Queue, grogna-t-il telle une menace, avant de se tourner vers les autres. Et bien, Harry, dites nous plutôt comment cela se passe à l'université, il parait que vos collègues ont enfin rencontré votre amant », lança l'homme en affichant un sourire inquiétant.

Putain, foutrement sexy, son sourire ! Bon ok, peut-être que cette chose non identifiée dans mon verre me monte un peu trop à la tête, mais merde !

D'ailleurs, il me parle. Quelles lèvres… Oh merde, il me parle !

« … ridicule, comme d'habitude. Mais cette fois, il a eu l'audace de copuler avec mon filleul dans son bureau. Tu imagines donc la surprise de ses collègues en trouvant le Sauveur entrain de se faire culbuter par Draco Malfoy. Sur le bureau. »

Potter est rouge. A non, violet. Bleu. Il faudra bientôt lui faire un massage cardiaque. Ce n'est pas la chute que j'attendais, mais je pourrai m'en contenter.

Attendez une petite minute. Sauveur ?

« Hum… Severus, demandais-je soudain à mon voisin de fauteuil. Pourquoi as-tu surnommé Harry le Sauveur ? »

Oh. J'ai enfin mis le doigt dessus. Ils tirent tous la gueule. Attention, j'attends l'excuse foireuse !

Severus humidifia ses lèvres.

TROIS !

Jeta un léger coup d'œil à ses comparses.

DEUX !

Reprit sa respiration.

UN !

« C'est parce qu'il s'est fait remarqué en sauvant un chat misérable qui trainait dans le coin, il y a quelques temps »

BINGO !

Il est où mon lot ? Il est où mon lot ? Il est où mon loooot ?!

« Oh. Il a sauvé un chat. D'accords. »

Et là, mon envie de pourrir le dîner en compagnie de mon partenaire particulier mua en une envie de pourrir ce diner, incluant mon fiancé, et mettre le feu sur mon passage… Mouhahahaha !

Tout en profitant de ses baisers et de son joli petit cul.

Severus me jeta un regard étrange, avant de se lever et de suivre le troupeau de menteurs/cachottiers du côté salle à manger de la grande pièce ouverte.

Je le suivis, me contentant de pincer son arrière train et d'y laisser ma main, ravie du regard noir délicieusement provoqué.

Je sens que je vais bien m'amuser…

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Que ce soit un ou deux pulsivité, le regret arrivera tôt ou tard.

Severus se dit qu'honnêtement, il ne savait pas ce qui lui était passé par la tête pour inviter cette caissière bizarre au dîner de Potter. Il était dans un tel état d'énervement à l'idée de s'y rendre, que son échange avec la jeune femme l'avait détendu.

Trop, visiblement.

Il n'avait pu résister à cet… humour ? si étrange. A cette répartie dérangée.

A croire qu'il cherchait les ennuis, à présent que le monde sorcier était débarrassé de l'ombre malfaisante de Voldemort. Etait-il tombé malade ? A l'instar de Potter qui attirait les problèmes à la pelle, était-il condamné à subir les farces de son subconscient ?

Cela ne pouvait être que cela. Certes, la jeune femme était plutôt séduisante et semblait porter une pancarte « je ne suis pas banale » sur le front, mais il ne comprenait toujours pas ce qui avait prit à sa bouche de l'inviter.

Et il se posait également des questions sur la santé mental de sa moldue pour avoir répondu à l'affirmative.

Tout ça pour en revenir à ce dîner qu'il avait prévu drôle (autant tirer parti de la situation, et gâcher le repas de Celui-qui-a-vaincu), qui tournait quelque peu en sa défaveur. Où plutôt à l'impasse catastrophique.

En effet, la jeune femme semblait plus perspicace qu'il ne l'avait cru de prime abords, et elle eu tôt fait de poser les bonnes, ou plutôt mauvaise questions, et de mettre tous les sorciers présents dans l'embarras. Mais Severus pensa que justement, là était son but. Ses lèvres pulpeuses tressaillaient, résistant à l'envie de former un sourire moqueur et d'exposer ainsi la jouissance mesquine qu'elle devait éprouver à manipuler les convives, provoquant une ambiance tendue et électrique.

Le sorcier ne pouvait le nier, elle projetait sur lui une sorte d'attraction étrange, la même qu'un enfant perçoit face à une forêt mystérieuse, qui lui promet des aventures palpitantes, quoiqu'extrêmement dangereuses… Son regard si particulier, son sourire étrange, ses lèvres si attirantes, cette manière si serpentarde de se délecter de l'inconfort des autres… Un sublime poison.

Le maître des potions se concentra pour diriger la conversation vers un terrain moins miné, c'est-à-dire la sexualité épanouie de son filleul (Merlin sait pourquoi il s'était entiché du Gryffondor) et de Potter. Images dérangeantes, mais la gêne de Potter était un délice.

Alors qu'il poursuivait, à présent assis à table, tout en tentant d'oublier la menteuse et tripoteuse à ses côtés, il senti la main chaude de cette dernière se poser sur sa cuisse, et commencer à le caresser légèrement, puis plus fermement.

Il sursauta et se tourna vers sa « fiancée », prêt à lui demander ce qu'il lui arrivait. Mais il ne pu lui poser de questions. La fourbe avait profité de son mutisme soudain pour reprendre la parole… quelle garce !

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Salle de bain : lieu privé : à l'abri des regards extérieurs

Je vois bien ce que tu tentes de faire, petit fripon, mais jouer avec moi à ce jeu, c'est du suicide !

Severus essayait de m'empêcher de suivre le filon, mais il n'allait pas me mettre longtemps des bonbons dans les rouages ! Je glissais ma main d'une façon tout à fait discrète sur sa cuisse et commençais à le câliner. Oui, je câline moi.

Je comptais bien profiter du fait qu'il avait arrêté sa diatribe sur pourquoi il était tout à fait indécent de « baiser sur un bureau professoral, même s'il vous appartient, Potter ». Sur ce point, je n'étais pas d'accords. Encore plus lorsque j'entendis un grognement foutrement sexy sortir de l'être à mes côté…

Mettant de côté ces informations sensorielles, je relançais la conversation.

« - Comment sont vos élève, Harry ? Les jeunes de nos jours ne savent plus se tenir, entre leurs i-phone, les tablettes, les PC… Ils semblent totalement déconnectés de la vie réelle !

- Mes élèves ne se baladent pas avec… tout ce que vous avez listé. Je dois avoir de la chance, sourit-il, se passant la main dans les cheveux.

Gêne. Poursuivons.

- Et vous, Draco. Où travaillez-vous lorsque vous ne rendez pas visite à votre cher et tendre ? »

Je m'attendais à une réaction de Snape face à mon sarcasme, mais celui-ci semblait hors course. Cela aurait-il un rapport avec ma main sur – comment le dire délicatement – sa bite ?

Nul ne saurait le dire.

Oups, la Miss mariée au cyanosé me fixe bizarrement. Je crois qu'il serait bon que je retire mon sourire sadique ET ma main.

Entre temps, blondie m'a répondu, me pondant un truc sur son job en politique. Je pourrais continuer sur cette piste qui m'a l'air prometteuse, mais une main fine et extrêmement blanche m'a empoigné le coude et me force à le suivre dans la salle de bain où, visiblement son propriétaire aurait quelque chose à me dire.

« Bordel, vous jouez à quel jeu ?! »

Severus n'a pas l'air content.

« Et bien, mon petit fiancé, une simple caresse purement amoureuse vous met-elle dans cet état ? Vous manquez surement d'entraînement pour que cela vous fasse autant d'effet »

Je me retins de lui proposer un entrainement, parce que même si la marchandise semblait appétissante, ce n'était ni le lieu, ni le moment.

Ou pas… hé hé hé.

« Cessez ce jeu ! Vous inviter était une grossière erreur », murmura Severus.

Alors là, non. Je m'amusais bien moi ! Je fis une moue boudeuse et tentais de l'amadouer.

« Mais Severus, c'est si drôle ! Leur embarras est si évident ! Laisse moi encore jusqu'au dessert, et après je disparais de ta vie : zoup ! Jamais existé ! Juste le temps d'une soirée de sadisme relaxant ! »

Il n'a pas l'ai convaincu.

Mettons toutes les chances de mon côté pour qu'il dise oui.

« Ce n'est pas bien de refuser une friandise à une femme, après lui en avoir fait découvrir le goût, murmurais-je sensuellement contre ses lèvres. Je sais que la gourmandise est un vilain défaut, mais c'est tellement, hum… délicieux »

Et alors qu'il se retrouvait acculé contre la vasque de la salle de bain, je pris lentement ses lèvres entre les miennes, les caressants tendrement, avant d'en aspirer une, la mordillant légèrement. J'entendis un faible gémissement.

Je continuais ma douce torture, et en profitais pour glisser mes mains dans ses cheveux, les détachants de leur lacet de cuir. Alors que mon corps, gémissant, se collait contre celui de mon acolyte, ce dernier pivota brusquement, me plaquant contre le lavabo avec force.

Ce n'était plus un baiser. Il me dévorait la bouche, une main soutenant l'arrière de ma tête, l'autre pelotant mon cul fermement. Mais tellement bon.

Une dernière pensée me vint avant de succomber à l'inconscience des sensations.

Dieu que j'aime convaincre cet homme.

La douleur dans le bas de mon dos, rentrant dans mes vertèbres, toujours plus intense, m'excitait terriblement. Me rappelant où j'étais.

Cette langue, qui malaxait la mienne sans aucune pudeur, me faisais gémir indécemment. Me rappelant avec qui j'étais.

La petite exclamation de surprise venant de la porte, alors que l'homme me dévorait le cou, me mordait, me faisait cambrer en direction de son membre si dur. Me rappelant que quelqu'un pouvait nous surprendre.

La source de l'exclamation stupéfaite s'en était allée en un claquement de porte.

« - C'était quoi ?

- Une bouteille qui est tombée. T'arrêtes hum ! …surtout pas »

Un rire rauque me répondit.

Je remontais son visage près du mien alors que je me hissais sur la vasque, attirant l'homme entre mes jambes exagérément ouvertes. Ses mains perverses m'allumaient, me caressant les cuisses, frottant son érection sur mon entrejambe palpitant.

Putain, si bon.

Je n'avais plus aucune notion de temps, ni d'espace. Seul ce corps en face du mien existait…

Je poussais un gémissement plus fort que les précédents, provoqué par une morsure à la base de mon cou, lorsque des bruits violents survinrent de l'autre côté de la porte.

Mon amant se raidi, une lueur paniquée flottant dans son regard.

Il se détacha rapidement de moi et ouvrit la porte à la volée avant de se précipiter à l'extérieur.

Quoi encore ?!

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Le monde bascule d'un quart de tour. Et quelques degrés.

Bon, au vu des bruits de combats, d'explosion de cris et de verre brisé, je crois que le pourrissage du repas est terminé. Bien qu'une étrange sensation d'insatisfaction me titille… il n'avait pas fallut grand-chose, c'est bien dommage. Tout comme cet interlude oh ! combien excitant et frustrant…

J'entrepris de me refaire une beauté (rien de bien long, le naturel revient vite), avant de rejoindre le crêpage de chignon collectif dans la salle à manger.

Mais une étrange scène m'attendait.

« Si voulez participer à un jeu incluant des baguettes, je refuse d'y prendre part. Bon, peut-être une seule. Et pas dans le rectum ! »

Si ma phrase était d'une délicatesse outrageante, elle me permit au moins d'apercevoir tout le monde, vu que j'étais devenu le centre de l'attention.

Bon, il semblerait que des étranges personnes portant des masques et vêtues de noir se soit joins à notre petite sauterie.

Et, fait quelque peu bizarre, la totalité des gens présent dans la pièce avaient une longue baguette en bois dirigée sur quelqu'un d'autre.

Je crois que quelque chose est entrain de m'échapper.

« Alors, Potter ! On invite des moldues dans son appartement maintenant ? C'est très généreux de ta part » ricana bêtement l'un des hommes.

Outrageant.

« Et le vieux bizarre, c'est toi le mou ! Et d'ailleurs, range ton bout de bois : il est bien plus raide que n'importe quelle partie de ton anatomie ne pourra jamais l'être, monsieur « j'ai les couilles à l'air sous ma jupette » ! »

Certes, je ne pigeais rien du tout à ce qu'il se passait, certes je ne connaissais personne dans cette pièce, mais merde ! Je ne vais quand même pas me laisser insulter par un mec en ROBE !

Regards surpris.

Ah bon ?

« Mais de quel droit tu t'adresses à moi, pourriture ! »

Et là, j'avoue, j'ai plus rien compris.

Tout ce petit monde à commencé à crier des phrases en latin ou je ne sais quoi d'autre, leur verge en bois éjaculant des jets de couleurs différentes les uns sur les autres.

Qui semblaient pétrifier les gens.

Ou les couper.

Ou les faire crier.

… cool !

Bon, il faut tout même dire que je suis actuellement accroupie derrière la table renversée, mangeant un reste de gâteau au chocolat, tout en profitant tranquillement du spectacle.

Après tout, ça ne me regardait en rien.

Sauf que là, y a mon mec qui vient de voltiger à travers la pièce. Je le rejoignis en rampant pour prendre de ses nouvelles.

« Mon colonel ! Vous avez été touché ? Voulez-vous que je sonne le repli ?

- Arrête de raconter des conneries ! Ce n'est franchement pas le moment !

- Comprit, mon capitaine. Mais puis-je vous faire remarquer que vous avez une énorme plaie sur le torse ? »

Severus me lança un regard du genre « ça, une balafre ? C'est rien qu'une égratignure, poupée »

Ça, c'est mon mec.

Je lui fis le salut militaire et retournais derrière mon rempart en attendant la suite des évènements. Sauf que je n'avais pas prévu une petite chose.

Les combat s'étaient brusquement calmés, trois des cinq intrus ayant mystérieusement disparu, deux autres à terre et…

Je sentis une pointe contre mon cou.

Je dirigeais mon regard vers Severus qui, étrangement, paraissait inquiet pour ma vie.

Tout comme le reste de ces personnes bizarres qui peuplaient la pièce. Dans une moindre mesure.

« - Faites un pas, un mouvement de baguette, et je massacre la putain, grogna l'homme dans mon dos.

- Hé ! Je suis peut-être une bonne sexuelle, mais ce n'est pas une raison pour vous montrez grossier, jeune homme ! »

La pointe s'enfonça plus fortement contre ma peau.

Gloups.

Je fixai mon presque amant et souris.

« Severus, avant de partir bouffer les pissenlits par les racines, je voulais te dire quelque chose… J'avais raison, ce pinard est vraiment infect. »

.

.

Qui est-ce ?

La situation avait tourné à la catastrophe. Il semblerait que la petite poignée de mangemorts encore en liberté avait réussi à localiser le logement de Potter. Et les avaient attaqués. Alors que lui avait invité une moldue à manger, pour s'amuser un peu.

Et voilà qu'ils se retrouvaient avec cette même moldue servant visiblement d'otage pour le dernier mangemort encore dans la place.

Mais ce qui mettait les nerfs du sorcier à vif, c'est que la femme continuait à sortir des absurdités. Comme si le fait d'être menacée de mort par un homme, alors qu'elle venait de découvrir l'existence de la magie, n'était qu'une plaisanterie de plus.

Il regarda son ancien collègue reculer jusqu'à buter contre un buffet, entraînant toujours à sa suite la femme qu'il était entrain de peloter allégrement quelques minutes auparavant.

Soudain, alors que le temps semblait être comme ralenti, il vit un éclair de joie passer dans le regard de sa fiancée. La jeune femme sembla alors se ratatiner sur elle-même, se laissant tomber à croupie, avant de déplier brutalement son bras en direction du torse de son agresseur.

Alors que la moldue se redressait, toute lueur d'amusement ayant disparu de son regard, Severus Snape remarqua la fourchette plantée dans la cage thoracique de Greber. Ce dernier avait la respiration sibilante, hyperventilant et fini par s'effondrer, inconscient.

La jeune femme s'époussetait à présent, l'air de rien, avant de relever le regard vers les sorciers.

« Et bien, quelle soirée ! »

Dire que le sorcier était choqué était un euphémisme, mais Snape étant Snape, il reprit vite constance.

« - Qui êtes vous ! grogna-t-il.

- Voyons Severus, inutile d'être aussi agressif ! Je sais que tu es frustré, mais dois-je te rappeler que c'est toi qui as interrompu nos ébats ?

- Mais bordel, il se passe quoi ici ?! cria Potter en menaçant la moldue de sa baguette magique, l'adrénaline du combat coulant encore dans ses veines. Ce n'est pas votre fiancée, Snape ?

- Non mais vous vous écoutez, Potter ? Vous croyez sérieusement que j'aurais pu me lier ainsi avec quelqu'un ?

- Mais alors, qui est cette femme qui vient de tuer un homme juste devant nos yeux avec une fourchette ?, demanda Granger d'une voix fébrile.

- Je suis une caissière qui a tapé dans l'œil de votre pote. Et il m'a invité pour pourrir cette soirée. Enfin, histoire de s'amuser un peu quoi. »

L'intervention d'Emma, ou quelque soit son nom, eu le mérite de couper la chique à tout le monde.

« - Bon, j'ai l'impression que je suis tombé dans quelque chose qui ne me concerne absolument pas, dit-elle en désignant nos baguettes et les corps plus ou moins en vie des mangemorts. Donc, bonne soirée. Inutile de me ramener à la superette, Severus, je vais appeler un taxi », ajouta-t-elle avant de se diriger vers la sortie. Sauf que sa baguette se retrouva bien vite sur sa poitrine.

« - Tu ne bouge pas d'ici », grogna-t-il, la menaçant de ne faire ne serait-ce qu'un pas.

Elle poussa un lourd soupir et, après avoir viré par terre le corps sans vie de Lord Goyle, elle s'assit sur le canapé. Elle croisa ses jambes et sorti de son jeans la même topette que celle qu'il avait vu au supermarché. Elle l'ouvrit, en bu une longue rasade et s'installa plus confortablement au fond du canapé.

Elle leva ses yeux si bleu vers lui, semblant lui demander silencieusement : « et maintenant ? »

.

.

Saut, sauter sot, sottises.

Récapitulons.

Ces personnes semblaient être des magiciens, mages, sorciers ou je ne sais quoi d'autre. Ils semblaient interpelés que je puisse avoir tué un homme avec une fourchette… Je devrais peut-être leur dire qu'il est encore en vie ? Hum… je ne sais pas. En même temps, il avait l'air dangereux.

Maintenant, le tout était de savoir ce qu'ils comptaient faire de moi. Il me faut donc élaborer une stratégie complexe et subtile pour arriver à mes fins…

« Dites, qu'est-ce que vous comptez faire de moi ? »

Ils échangèrent un regard et j'eu ma réponse. Ils n'en savaient eux-mêmes rien.

Draco agita sa baguette et tous se mirent à parler. Sauf que je n'entendais rien. Et bien, leur magie était foutrement pratique !

De temps en temps, ils me jetaient un coup d'œil, histoire de vérifier que la sublime créature que je suis était toujours sur le canapé.

Bon, si je ne veux pas que l'autre idiot se remplisse les poumons avec son propre sang, il faudrait peut-être que j'intervienne…

« Je le lève, hein. »

Pas de réponse. Soit ils ne m'ont pas entendu, soit ils sont d'accords.

Ils sont forcément d'accords.

Mais à l'instant où je me reprends ma position de bipède, Potter aux yeux verts me menace de son truc en bois. Et bordel, il n'a plus l'air très commode, là.

« - Ne bougez pas !

- Je vous ai posé la question, mais vu que vous n'avez pas répondu…, éludais-je avec un petit haussement d'épaule. Bon, il faut que j'y aille, là, ajoutais-je en repoussant la baguette d'un doigt.

- Il en est hors de question », grogna-t-il.

Bon, là ça suffit.

« Écoute-moi bien, mon petit père, murmurais-je dangereusement. Je me suis défendue contre cet homme qui me menaçait visiblement de mort, et la seule chose qui trainait à ma portée était une fourchette. Alors je ne sais pas ce qu'il vous prend de vouloir me kidnapper à votre tour, mais je vous ferais remarquer que l'homme au pied du canapé est raide mort, et que le mien est encore en vie. Alors tu vas arrêter de vouloir jouer au héro masqué et me laisser lui porter les soins nécessaires pour qu'il ne trépasse pas, puisqu'apparemment, cela n'est pas à votre goût. »

Je profitais de son état catatonique pour me rendre au pied de ma victime, ayant fait un petit détour préalable vers mon sac à main. J'en sortis une paire de gant – inutile de choper je ne sais quelle maladie – et entreprit de lui prendre le pouls. Un peu faible, mais pas filant. Bien. Sa fréquence respiratoire n'était pas si mauvaise, sachant que vu le pneumothorax que j'avais provoqué, il n'avait plus qu'un poumon. J'entrepris de le mettre torse nu, retirai la fourchette d'un coup sec et sorti un paquet de compresses stériles de mon sac ainsi que de quoi faire un cycle bétadiné classique. Je sais que c'était un peu misérable, comme moyen de stopper la petite hémorragie qui semblait se former, mais c'est tout ce que j'avais. Et honnêtement, je n'avais aucune motivation à vouloir lui sauver cet organe. Rien à foutre. Je désinfectai la plaie, appliquai les compresse et pris une bande de gaze qui me servit à compresser la cage thoracique. Une fois cela effectué, j'entrepris de réveiller doucement mon patient.

Trois bonnes gifles suffirent… dommage.

« Bon mon coco, tu vas être dans le gaz un bout de temps, et vu que tu n'as plus qu'un poumon fonctionnel, tu ne pourras plus jamais faire de sport, monter les escaliers va être une galère pour toi et j'espère simplement que tu ne sois pas asthmatique. Puisque visiblement tu voulais sérieusement attenter à ma vie, je me contenterai de te dire « bien fait ». Voilà. »

Je m'éloignai alors, mon sac, la fourchette et la baguette de l'homme en main.

Je remis la fourchette ensanglantée à Potter, la baguette à l'un des oncles d'Harry et mis mes gants souillés à la poubelle. Et là, j'hésitais à prendre la poudre d'escampette. Bon, mon cher et tendre ne me laissa pas le choix bien longtemps.

« -Comment savez-vous tout ça ?

- Je suis médecin, lui rappelais-je de façon à lui faire comprendre que je doutais de ses capacités mentales. Je l'ai dis il y a moins de deux heure, chéri !

- Je croyais que ce n'était qu'un mensonge pour ton personnage, grogna-t-il d'un air contrarié.

- Pourquoi ? Parce que c'est si difficile à croire qu'un médecin finisse à la caisse d'une supérette de quartier ?! » Oh, certes. « Ok, tu es tout excusé. Maintenant, je peux disposer ? »

Et à mon grand étonnement, on me répondit que oui.

Un des oncles de Potter, celui avec des yeux étrangement animal, m'expliqua de Snape serait chargé de me raccompagner chez moi. Mais ce qu'il ne m'expliqua pas (mais que j'entendis murmurer plus tard), c'est qu'il devait également m'effacer la mémoire.

Et ça, c'était hors de question ! Pour une fois que je passais une soirée sympa, pas ennuyeuse, riche en émotions, il fallait que me la supprimer de mon cortex. Non, non, non !

La totalité du trajet se fait en silence, mais je te vois bien, petit sorcier, que tu me dévisage… mais ça, tu l'avais certainement pas prévu.

Et alors que sa caisse s'engageait dans un carrefour non loin de la supérette, j'ouvris la portière et sautai sur la chaussée.

Je me relevai et couru dans la nuit.

.

.

Sorciers face au voleur de capote

L'air glacial me gelait les poumons, mais je continuais de courir jusqu'à ce que j'atteigne le petit parc de mon quartier.

Il fallait que je réfléchisse… Severus n'avait certainement pas pu garer sa voiture pour me courser. Et cet homme ne semblait pas du genre à simplement laisser sa caisse en plein milieu d'un carrefour.

Je jetais néanmoins un coup d'œil circulaire autour de moi, écoutant le silence de la nuit.

Il était tout de même une heure du matin.

Piouf ! Quelle soirée !

Je repris peu à peu ma respiration, laissant l'adrénaline retomber.

A présent quasi certaine que le sorcier ne m'avait pas suivit, je me dirigeais vers chez moi. Quelques minutes plus tard, une vielle bâtisse un peu délabrée me faisait face. Je la contournais et, une fois face à une petite porte cachée, je sorti mes clé et pénétrai dans mon petit chez moi.

Je balançais mon sac sur le petit meuble de l'entrée, me débarrassait de mes chaussures et alla m'étaler sur mon plumard.

Aaaah… le pied !

Je repensais à ma soirée, tellement irréelle. Ces personnes venaient vraiment d'un autre monde. Quelque part, c'était grisant de connaître l'existence de la magie, alors que les grands de ce monde l'ignoraient surement. Evidement qu'ils étaient invisibles, vu leurs méthodes ! M'effacer la mémoire, franchement !

En même temps, planter une fourchette dans la poitrine de l'autre n'était pas que le fruit de la chance, j'avais surtout pensé à l'inclinaison des dents, histoire de ne pas les planter dans l'os ! Mais bon, rien qu'un humain normal n'aurait pas été capable de faire…

Hé ! J'étais rentrée dans la chaumière d'une véritable sorcière !

Pas de doute, j'avais sauvé ma soirée. Le voleur de capote n'était plus qu'un lointain souvenir : l'aventure du sorcier était au top des souvenirs mémorables ! Witches are the winner !

Je suis vraiment crevée pour dire des trucs pareils…

Je réussi à me dandiner assez pour me foutre à poil et me glisser avec délice dans mes draps frais. Bon, froid. Ok ! C'est bon j'avoue, ils étaient glacés. Mais ne me fallu que quelques minutes pour sombrer dans l'inconscience sur une dernière pensée :

Un changement d'orientation et d'habitation s'imposait.

.


Réactions ?

Je veux le positif et négatif! (et dites moi s'il y a beaucoup de fautes, j'ai essayer de faire attention et de bien me relire mais me connaissant...)