*** Je remercie et embrasse très fort ma Super Bêta sans qui rien n'aurait aboutit: Chrismaz66. of course!***
Sur ce bonne lecture. Puisses-tu, cher lecteur, avoir autant de plaisir à lire ce modeste récit autant que j'en ai mis à l'écrire ! ^^
Prologue : « Des espoirs? »
Jack éteignit le moniteur qui le reliait aux vidéos satellites de la Terre. Il se demandait encore pourquoi il continuait à espionner la vie humaine du 21ème siècle. Et plus encore celle de la petite famille Williams-Cooper. Depuis de longues années, il avait laissé la Terre derrière lui. Et, avec elle, son cortège de souffrances qui lui faisaient encore faire des cauchemars.
Seul à bord de son vaisseau amiral récupéré par de vieilles méthodes peu orthodoxes, (mais qui avaient fait leurs preuves) le Capitaine Jack Harkness n'avait de compte à rendre à personne. Plus personne... Ni pour s'attacher, ni pour en souffrir. Plus personne à perdre. Le Capitaine Jack, désespérément immortel, était aussi désespérément seul.
Peut-être était-ce à cause de cela qu'il continuait à prendre des nouvelles de Gwen, et Rhys. Avec un petit sourire triste, il repensa à la mine radieuse de Gwen, berçant son petit Ewen, de tout juste un mois. Aujourd'hui, Ewen apprenait à faire du vélo avec son père.
En quittant la Terre, Jack avait embarqué sur un support alien toutes les données de Torchwood, de peur que d'autres s'en servent à mauvais escient. Mais il se rendait compte qu'il avait surtout voulu faire perdurer ce lien étrange qui le ramenait encore à la Terre-mère. A l'époque où il était le Capitaine Jack Harkness, chef de Torchwood 3, Cardiff. Pour preuve, il n'avait, depuis, pas si souvent changé de lieu ou d'époque. Ne serait-ce que pour voir Ewen grandir, et Gwen, devenir une maman organisée et responsable, plus resplendissante que jamais.
Et son cœur se serrait toujours, car les souvenirs revenaient inévitablement.
En tant que chef de Torchwood, il s'était senti enfin utile. Enfin à sa place. Il avait aimé être Jack Harkness, dirigeant sa petite équipe avec efficacité. Partageant avec eux quelques aspects des mystères du vaste univers comme les petits mystères de la vie. Sa vie d'alors était exaltante. Elle avait enfin pris un sens. Et puis, tout s'était écroulé.
D'abord le retour de Gray, la mort de Owen et Tosh. Ensuite, celle, stupide et injuste de Ianto. Ianto, qui avait attendu son dernier soupir pour lui avouer ses sentiments. Jack n'avait jamais essayé de brusquer le jeune homme, s'étant toujours refusé à croire qu'un garçon sensé comme Ianto ait pu avoir de vrais sentiments pour lui. Ianto avait aimé Lisa. Et Jack s'était plu à penser que leur histoire n'était que le résultat de deux solitudes à combler. Un petit jeu entre eux, sans conséquences. Et lorsque Ianto lui avait soufflé ce « Je t'aime » tout simple au moment de s'éteindre, Jack avait pris conscience des dégâts qu'il avait pu causer par son silence, et le gâchis qu'avait été sa longue et triste vie.
Il aurait dû savoir que Ianto ne jouait pas. Que ses dernières remarques sur leur couple était une tentative de lui dire la vérité, une façon de tester ses propres sentiments. Jack avait botté en touche, embarrassé. Parce qu'il s'était mis à l'aimer. Vraiment. Sans le vouloir. Parce qu'il s'était mis à aimer le fait que les autres le voit en couple avec son jeune ami. Et il s'en voulait aujourd'hui de ne jamais avoir réussi à le lui faire comprendre. Même dans ces derniers instants. Le « Tu vas m'oublier » de son amant le poursuivait encore. Oh! Non! Il ne pouvait oublier. Ni son amour, ni le silence qui avait suivi l'aveu de Ianto. Il avait été incapable de faire face à ce trop plein d'émotions. C'était aussi pour cela qu'il était parti. Laissant lâchement Gwen pleurer son départ. Il avait cru avoir besoin de temps.
Le temps était passé. Certes. Mais la blessure, même endormie, restait à vif. Elle s'éveillait parfois, dans une douleur plus terrible encore. Oui... Il avait toujours mal.
Et pour ne rien arranger, le regard indéchiffrable de Alice, entre mépris et chagrin, devenue aujourd'hui folle d'avoir perdu Steven, lui transperçait encore l'âme. La culpabilité, les pleurs de Gwen à son départ, la disparition définitive de Gray dans l'explosion, et le souvenir de Ianto, tout cela lui arrachaient encore des larmes.
Oh! Non. Sa place n'était plus sur Terre. Et d'abord, pour y faire quoi? S'attacher à nouveau? Souffrir à nouveau? La sauver? De quoi? De toute manière, l'humanité courait à sa propre perte. Il était bien placé pour le savoir. Les hommes n'auraient pas besoin de lui pour retarder une échéance inéluctable.
Il but une gorgée d'alcool fort placé près de lui. L'alcool... Lui, qui, sur Terre, ne buvait pratiquement que de l'eau. Sans être devenu alcoolique, il trouvait dans ces breuvages alcoolisés un certain réconfort. Seul au beau milieu de l'univers, il vivotait de petits boulots en petits boulots. Échangeant parfois certaines informations contre le gîte et le couvert. En général, il passait inaperçu. Ce qui n'était pas dans son habitude. Sans illusions, il acceptait quelques propositions indécentes de créatures de préférence non humaine pour ne pas faire resurgir les souvenirs.
En somme, il ne voulait pas le reconnaître, mais l'éternel Capitaine Jack Harkness, n'avait plus le goût de vivre. Tout simplement.
Un voyant se mit à clignoter sur le tableau de bord. Un signal entrant. Il l'ignora. Qui que ce fut, il n'avait aucune envie de discuter ou de parlementer.
L'appel se fit insistant. D'habitude, le voyant s'éteignait vite. Il enclencha la réception différée de l'appel, sorte de répondeur en direct. Très pratique quand on ne voulait pas parler. L'écran devant lui fit apparaître une image un peu brouillée.
– Jack? Eh ben? Qu'est-ce que vous fabriquez? Vous croyez que je n'ai que ça à faire,moi? Attendre que vous daigniez me répondre?
Cette voix! Il l'aurait reconnue entre mille. Au-delà de toutes les galaxies. La seule qui pouvait le sortir de son état léthargique. Jack prit l'appel.
– Docteur? C'est vous?
Le signal visuel s'améliora légèrement pour faire apparaître la silhouette du 10ème Docteur dans le Tardis.
– Évidemment! Qui cela peut-il être d'autre?
– Où êtes-vous?
– Je vous envoie les coordonnées du Tardis et je vous attends. Ah! J'oubliais! C'est plutôt urgent!
Jack eut tout juste le temps de lancer un « d'accord! » que la communication fut coupée.
Il ne prit pas le temps de réfléchir. Quelques secondes plus tard, son vaisseau traversait l'espace-temps. A la rencontre du Docteur.
Quelques jours plus tard, après une bataille échevelée, quelque part dans le temps et l'espace. Sur une des planètes colonisée par des humains.
L'air ravi, le Docteur referma la porte du Tardis en se frottant les mains.
– Et voilà! Si nous allions dîner pour célébrer notre belle victoire? Qu'en pensez-vous, Jack? Je vous invite!
La mine sombre, Jack semblait occupé à régler l'écran du Tardis et ne répondit pas. Le Docteur soupira, désolé, en venant vers lui.
– Capitaine! Vous devriez être content! Nous avons encore contribué à sauver la race humaine.
Jack acquiesça tristement.
– C'est vrai.
Le docteur s'approcha encore de lui, gentiment.
– Bon, allez, racontez-moi.
Jack s'éloigna.
– Oh! Il n'y a rien à raconter, Docteur.
– Oh! Que si! Depuis nos retrouvailles, je vous trouve une petite mine. Et puis, vous avez oublié de dire « bonjour » à certaines personnes séduisantes que nous avons rencontrées. Cela ne vous ressemble pas... Je n'ai pas eu le temps de vous le demander plus tôt, Jack... Mais maintenant que tout s'est calmé, en partie grâce à vous, racontez.
– C'est trop long et trop compliqué...
– Ça tombe bien, le temps... C'est ce que je maîtrise le mieux. Alors?
Jack poussa un soupir, avant de capituler.
– J'ai quitté Torchwood.
– Oh!
– Définitivement.
– Il m'avait semblé comprendre pourtant que...
– J'ai perdu tous les membres de mon équipe. Sauf Gwen. Ils sont morts à cause de moi. Mon frère a disparu dans l'attentat qui a détruit notre base. Et j'ai tué mon petit-fils.
Très sérieux, le Docteur croisa les bras, fronça les sourcils avant de déclarer:
– D'accord... Et si vous me racontiez tout ça autour d'un bon verre de new cherry? Hm? Je crois que l'on va avoir besoin d'un peu de chaleur humaine. Non?
Jack haussa les épaules et finit pas suivre le Docteur dans la nuit calme, quelque part dans une rue rappelant vaguement celle d'une ville européenne au temps de la Terre-mère.
Au bout d'un long moment, et quelques verres de différentes boissons laissés sur la table, le Docteur resta un instant silencieux.
Puis:
– Le problème, dans ce que vous me racontez, c'est que ce n'était pas censé arriver.
– Quoi?
– Allons, Jack. Vous étiez agent du temps. Ne vous a-t-on jamais parlé des Sunivalegus?
– Bien évidemment! Mais...
Jack s'arrêta soudain, stupéfait.
– Oh! Mais 456, j'avoue que c'est tellement plus simple. Ça risque de leur rester...
– Mais... Enfin, docteur... Leur peuple n'est-il pas sensé être enfermé au fin fond d'un vortex bidimensionnel? Ils figurent parmi les pires créatures de l'univers.
– Et la Terre en a fait les frais... deux fois... vous avez raison, Jack. Je suis désolé.
– Mais comment seraient-ils parvenus à...
– A s'échapper? Heu... Un petit dérèglement dans le cortex spacio-temporel dû à une explosion neutro-nucléaire. Je crains que ce ne soit de ma faute à bien y réfléchir... Mais les dates collent. J'ignorais que cela les libèrerait.
– Pourquoi n'ai-je pas pu les identifier dans la salle de Thames House?
– Je les connais plutôt bien... Et leurs manières n'ont pas beaucoup changées... Et je suppose que depuis 1965, lorsqu'ils sont venus en éclaireurs, ils ont pu développer une capacité d'auto transformation pour être indétectables. Pour tous, et surtout, pour les polices de l'univers qui ne pouvaient pas se douter qu'ils s'étaient échappés. On ne les cherchaient pas et ils parvenaient à se cacher. Impossible de les identifier... Mais leur manière d'agir comme les plus grands toxicomanes de la Galaxie les trahit aujourd'hui. C'est dire...
– Incroyable.
– Leur arrivée sur la Terre est une violation au code 954 ou 955, je ne sais plus, du Pacte de Londres 7734. Ils n'auraient jamais dû échapper à leur prison. Cet accident n'aurait jamais dû arriver. D'ailleurs, vous savez comme moi, que les humains ne devraient découvrir officiellement les Extra-terrestres qu'avec les envoyés de Gama 9C3.
Jack serra les dents.
– Alors pourquoi n'êtes-vous pas intervenu? Si vous saviez que c'était une anomalie dans l'espace-temps, pourquoi les avoir laissé faire du mal aux enfants? A Steven?
– Je ne savais pas qu'ils étaient libérés, Jack. N'avez-vous pas entendu ce que je vous ai dit?
– Le Tardis aurait dû repérer les anomalies...
– Jack, je suis désolé... Entre deux dangers, le Tardis choisi toujours le plus grave... Me croiriez-vous si à ce moment-là, il m'a fallu éviter l'explosion d'une bombe hydroactive fabriquée par un savant fou. Menaçant l'équilibre de l'univers. J'ai été pas mal occupé, croyez-moi... Ce qui vous est arrivé est injuste, Jack... Surtout que si votre gouvernement vous en avait laissé le temps, vous auriez trouvé le moyen d'émettre les ondes destructrices sans tuer un enfant. A plus fortes raisons, votre petit-fils...
– Mais on ne peut pas changer le passé à notre profit, n'est-ce pas Docteur...
– C'est ce que je répète souvent, oui. Mais dans ce cas, il suffirait de quelques minutes... Et votre vie reprendrait son cours normal. Si tant est qu'il y ait un cours normal à votre vie, Jack.
La boutade arracha un sourire à Jack, songeur.
– Que devrait-on faire?
– Oh! Vous empêcher d'exploser comme un ballon de baudruche devrait être un bon début...
– Vous feriez ça? Demanda soudain Jack semblant comprendre que le Docteur parlait sérieusement.
– Après tout, je n'ai pas encore eu l'occasion de visiter votre QG, Jack.
Jack, qu'un espoir insensé semblait soudain transformer, esquissa un sourire.
– Oh! Vous ne ratez rien, croyez-moi.
Le Docteur se leva aussitôt pour rejoindre le Tardis.
– Bien! Allons changer l'histoire, Capitaine!
Peu après, dans le Tardis...
Tandis que le Docteur effectuait quelques réglages, Jack paraissait préoccupé. Le Docteur le remarqua.
– Quelque chose ne va pas?
– Si vous changez le cours des choses... Je ne pourrais ensuite pas vous aider à battre les...
– Et vous-même, vous disparaîtrez? Oui, c'est vrai. J'y ai pensé. C'est pour cela que vous resterez dans le Tardis afin d'éviter toutes collusions sur votre propre ligne de vie. Et je laisserai un message à l'autre vous. D'accord? Vous êtes assez intelligent pour comprendre ce genre de subtilités... J'ai confiance.
– Et votre explosion hydro truc?
– Oh! Vous oubliez que l'autre moi s'en occupe! Pratique, les voyages dans le temps, hein? J'adore ce système d'ubiquité. Être là, et là-bas en même temps, l'un ignorant que l'autre est là... C'est fascinant. Mais il ne faut pas en abuser.
Le Docteur soupira, rêveur.
– Mais vous savez quoi?
– Quoi?
– Pour un agent du temps, vous posez des questions stupides, Jack.
Souriant, le Docteur mit le moteur du Tardis en marche.
– Mais je mets ça sur le compte du chagrin. J'espère vous retrouver aussi insolent et séducteur qu'avant.
– Je ferais de mon mieux, Docteur.
***A suivre : Day One ... Reviews plus que bienvenues!***
