Bonjour à tous ! Cette histoire est la première que j'écris, donc désolé si elle vous parait courte, je tâcherai de développer les prochaines.
Ce texte a été relu et corrigé par Asyliss : un grand merci ! :)
Merci à Clélia Kerlais, MikaWings, Melticolor, Noooo Aime, Odea Nightingale et Nononoel60800 pour vos commentaires ainsi qu'à tous les autres qui lisez mon histoire. N'hésitez pas à laisser vos messages même des années après, je les lis et y réponds toujours avec plaisir.
Sur ce, bonne lecture !
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Réécriture du texte le 19/11/2016
Changement : Écrit à la troisième personne et non plus à la première, reformulation de plusieurs phrases et rajouts de textes pour concorder à la suite de l'histoire.
Merci à Dravic pour ses commentaires avisés !
Ce fut une longue et fatigante journée qui s'achevait enfin. Les patients avaient été plus nombreux que d'habitude à se bousculer au cabinet du Docteur ; à croire qu'ils s'étaient tous donnés le mot pour le consulter en même temps. En effet, une épidémie de gastro-entérite sévissait depuis une semaine dans tout Londres, laissant peu de répit aux médecins qui étaient pris d'assaut.
« Un bon bain me détendra », soupira le médecin généraliste, fourbu et dont le dos tiraillait.
Lorsqu'il sortit de la clinique, il pleuvait à verse et aucun taxi ne semblait circuler dans les environs. Il courait donc sous une pluie battante afin d'atteindre le métro, complètement trempé. Par chance, bien que l'automne ait déjà pointé le bout de son nez, l'air était encore suffisamment doux pour ne pas prendre froid.
Le transport souterrain bondé n'offrait aucune place assise pour le pauvre médecin. De nombreux hommes d'affaires habillés de leurs éternels costards-cravates sombres, qui les rendaient tous quelconques dans cette masse grisâtre, occupaient tout le wagon à cette heure de sortie de bureau. Il dût s'accrocher tant bien que mal à une barre verticale pour se maintenir debout, se sentant oppressé de toute part par les voyageurs plus grands et agglutinés autour de lui, bougeant au rythme du balancement de foule qui tressautait lors d'un changement de voie.
Il crut un moment sentir une main baladeuse lui presser son postérieur – un pickpocket ou un obsédé lubrique. En pivotant la tête de manière à voir qui osait le toucher et dire au malotru sa façon de penser, un corps le contourna, l'empêchant de distinguer qui que ce soit. Ce mouvement changea d'approche, car à la place d'une main, il ressentit un corps se plaquer dans son dos et une bosse qui se frottait à ses fesses. Pris de panique, il voulut crier contre cet importun vicieux, mais une main se colla sur sa bouche, l'empêchant d'émettre le moindre son et il était tellement enserré que ses bras se trouvaient bloqués. Avec le brouhaha des voyageurs, personne ne se rendit compte de rien. Il dût prendre son mal en patience, attendant sa délivrance lorsque la voix annonça : Baker Street Station. Les portes s'ouvrirent et avant même qu'il fasse le moindre mouvement, une main le poussa violemment hors du train, faisant une embardée face aux voyageurs qui voulaient monter, manquant de perdre l'équilibre et de s'étaler au sol. Il se retourna, tentant d'apercevoir son agresseur anonyme, mais les portes s'étaient déjà refermée. Une fois le train repartit, il fouilla ses poches, vérifiant que rien ne lui manquait. Il était tout de même contrarié de savoir que des gens profitaient de ce genre de moyen pour soulager leur pulsion et mécontent qu'il en ait été victime.
En sortant du métro, il piqua un sprint sous la pluie pour parcourir les quelques mètres restants. Après cette course éreintante, il arriva enfin chez lui, s'ébrouant pour chasser un maximum d'eau de ses cheveux et vêtements avant d'entrer dans le hall, ne voulant pas s'attirer les foudres de sa logeuse, très à cheval sur la propreté de son parquet.
John Watson monta les dix-sept marches du 221B Baker Street avec lenteur, il avait mal partout et ses pas chuintaient dès qu'il posait un pied. En pénétrant dans le salon commun, il déposa son sac à côté de son fauteuil et accrocha son manteau détrempé qui dégoulinait sur le sol. Il posa son regard sur son colocataire assis sur le canapé avec son ordinateur sur les genoux et qui pianotait frénétiquement sur les touches du clavier. Il leva les yeux au ciel. Sherlock avait encore piraté son mot de passe. Mais il laissa passer, trop fatigué pour lui faire face.
— Salut Sherlock, tu as passé une bonne journée ?
— Oui, plutôt intéressante.
— Bien. Je vais prendre un bain…
— Qui t'attend, l'interrompit-il. Je te l'ai fait couler juste avant que tu n'arrives.
— Oh ! Eh bien… merci. C'est très attentionné de ta part.
Il se dirigea vers la salle de bains sans voir le sourire en coin de Sherlock. En entrant à l'intérieur de la pièce embuée de vapeur, il resta figé à la vue de la mousse parfumée qui remplissait toute la baignoire.
— Sherlock ? (Il se tourna vers le salon, dans l'encadrement de la porte) Tu peux m'expliquer pourquoi tu as mis du bain moussant ? En plus, c'est parfumé à la rose… C'est plutôt pour les femmes !
Le regard de Sherlock se fit brillant et intense, ce qui le mit mal à l'aise.
— C'est un cadeau de madame Hudson pour nous deux. Je l'ai testé tout à l'heure et je me suis dit que ça te plairait aussi.
— Oui… Enfin… Bon d'accord. Après tout pourquoi pas. Je ne sors pas ce soir, dit-il avec un petit sourire.
Il se déshabilla, entra dans le bain et s'allongea complètement. L'eau était bien chaude comme il aimait. Il imaginait que Sherlock l'avait mise quasi bouillante pour qu'elle soit à la bonne température à son arrivée, sans parler de cette masse de mousse qui débordait presque. C'était plutôt agréable en fin de compte.
Alors qu'il commençait à s'assoupir, il fut vite réveillé par le bruit de la porte qui se fermait. Se fermait ? Il lui semblait pourtant l'avoir verrouillé. Il releva ses paupières et découvrit son ami debout devant la baignoire à l'observer. John ouvrit la bouche, mais la referma aussitôt ne trouvant rien à dire tant il était gêné de se trouver nu devant lui avec juste de la mousse en guise de protection. Il posa sa main sur le rebord de la baignoire pour se redresser, mais Sherlock appuya ses doigts sur son front et le repoussa, l'obligeant à rester allongé.
— Sherlock, il me semble que nous avions un accord : le jour où je me suis installé ici avec toi, on devait respecter l'intimité de chacun dans nos chambres respectives et la salle de bains. Donc, j'aimerais vraiment que tu t'en ailles.
— Ça ne va pas être possible.
— Pardon ? s'offusqua-t-il.
— Eh bien, tu fais l'objet d'une expérience sur le bain moussant, dit-il avec un grand sourire alors que le visage de John avait pris un teint rosâtre qui n'était pas dû uniquement à la chaleur du bain. Vois-tu, la mousse se déploie partout sur la surface de l'eau et disparaît progressivement. Cependant, quand un corps est immergé, elle s'insinue sur celui-ci et ne se désagrège pas de la même manière. Le but de cette expérience est de savoir où se trouvera le dernier reste de mousse avant qu'elle ne disparaisse.
— Je ne vois pas pourquoi tu ne ferais pas l'expérience sur toi ! s'énerva le cobaye humain.
— Tu penses bien que j'ai étudié toutes les hypothèses seulement une seule me permettait d'obtenir un meilleur résultat : il me fallait être dans ma position actuelle pour bien étudier les détails, et non, John, tu ne pouvais pas le faire toi-même non plus, tu as tendance à ignorer ce qui te crève les yeux !
Pendant plusieurs longues minutes, pas un mot ne fut prononcé. John restait allongé dans la baignoire et se sentait bien vulnérable. En temps normal, si un autre homme lui avait fait la même chose, peu importe sa pudeur, il se serait levé et aurait envoyé son poing dans la figure de cet importun. Mais voilà, en cet instant, il n'y parvenait pas. Son cœur battait la chamade et il était littéralement pétrifié d'être le centre d'intérêt, et aussi quelque peu émoustillé par sa récente mésaventure. Son imagination, ne l'aidant pas, remplaçait son agresseur par son colocataire.
Sherlock ne bougeait pas, seuls ses yeux scrutaient la mousse qui avait perdu la moitié de son volume. John était de plus en plus angoissé de savoir qu'à un moment donné, elle ne cacherait plus grand-chose de son anatomie. Il n'était pas particulièrement pudique – enfin si, un peu tout de même – mais se montrer ainsi à son colocataire l'intimidait, car quand bien même il prenait son implication pour une expérience, rien ne prouvait qu'il ne profitait pas de cette excuse à d'autres fins connues de lui seul.
Il avait l'impression que les minutes s'égrenaient au ralenti. Combien de temps était-il là ? Il ne saurait le dire. Il devait faire quelque chose pour se détendre. Il regarda la mousse qui faisait un crépitement lorsque les petites bulles éclataient. Il en prit un peu dans sa main et l'observa comme le faisait Sherlock. Elle englobait toute sa main, à la fois collante, légère et incroyablement douce. Il souffla dessus. Celle-ci s'envola avant de retomber dans le bain. Il réitéra ce petit jeu en direction de Sherlock. Un peu de mousse s'accrocha à son pantalon, ce qui le fit sourire. Le détective leva un sourcil, ne s'attendant pas à ce que John se montre joueur au vu de la situation. Avec un sourire en coin, il prit également de la mousse avec deux doigts et la lui posa sur le nez. John fronça les sourcils tant il était surpris de sa réaction. D'une main, il enleva cette mousse qui le chatouillait.
Il ne restait plus que la dernière couche de mousse et il paniquait vraiment. Sa peau commençait à transparaître à travers les bulles, dévoilant par endroit ses membres et son torse, ne laissant plus grand-chose à l'imagination. Avec plusieurs mouvements de jambes, il parvint à remonter la mousse sur ses hanches pour recouvrir sa dignité encore protégée pour le moment. De ses bras, il regroupa également celle qui se trouvait autour de lui ; même moins couvert, il se sentait à l'abri du regard acéré du détective.
— John, tu es un mauvais joueur. Tu n'as pas à être gêné de ma présence, je sais déjà tout de toi.
— Oh non, Sherlock ! Il y a une grande différence entre supposer quelque chose et le constater de ses propres yeux. Tout ça devient ridicule, je suis sûre qu'à l'heure actuelle, tu as déjà la réponse à ton expérience et j'aimerais vraiment que tu sortes d'ici.
Sherlock s'accroupit et posa une main sur le genou que John avait relevé pour maintenir le reste de la mousse dans son giron.
— En effet, quand un corps est immergé, la mousse se concentre sur la seule partie qui est la plus jalousement gardée, termina-t-il avec un regard malicieux et une langue qui passa furtivement sur ses lèvres.
Il se releva et quitta la salle de bains. John fixa son regard sur la porte qui venait de se refermer. Ses joues avaient viré rouge cramoisi.
De retour au salon, le téléphone de Sherlock se mit à biper, signifiant qu'il venait de recevoir un SMS. Il le prit, s'assit et consulta ses messages.
"Alors ? As-tu la réponse ?" -MH
"Expérience non-concluante." -SH
"J'imagine qu'il ne s'est pas laissé faire ?" -MH
"Si. Pas pu aller jusqu'au bout sans qu'il ne devine mes intentions." -SH
"Je te fais confiance pour trouver une autre idée." -MH
Il reposa ensuite son BlackBerry sur la table basse.
Dans un sens, l'expérience n'eut pas le résultat escompté, mais il avait découvert autre chose de tout aussi intéressant et qu'il comptait bien exploiter.
FIN
La suite de l'histoire dans un nouveau one shot : « Un colocataire très entreprenant ».
