Salut tout le monde ! Ça doit vous surprendre de me revoir par ici, mais voilà.
Mon absence est dû à certains problèmes personnels qui ont fais que les fanfictions étaient très loins de mes préoccupations.
J'ai décidé aujourd'hui de poster le premier chapitre d'une nouvelle fiction, en espérant que ça vous plaise.
Pour mes autres fictions, je les continuerai, mais pas pour l'instant.
Bonne lecture !
Chapitre 1
[P.O.V. Rosalie]
Lorsque les rayons du soleil filtrant à travers les rideaux de ma chambre me réveillèrent ce matin, je me sentis étrangement lasse. Aujourd'hui était le commencement d'une nouvelle année scolaire, encore une suite de jours tous indéniablement identiques, toujours à sourire aux mêmes personnes et à en critiquer d'autres. Encore une autre année à supporter la vanité excessive de Tanya, à rassurer Kate à propos son poids, et à supporter les mains baladeuses de Royce. Encore une autre année à entendre les remarques graveleuses de McCarty. Cette dernière pensée m'arracha un sourire.
Me décidant enfin à me lever, je repoussais les draps et m'assis paresseusement sur le lit. Je passai une main paresseuse dans mes cheveux blonds, les démêlant un peu, avant de me mettre debout et de me diriger vers ma salle de bain, qui était attenante à la chambre. Je croisais mon reflet fatigué dans le miroir. J'avais une tête à faire peur.
Je me rinçai le visage, et m'adonnais à mon petit rituel du matin. Celui qui me permettais d'avoir l'air aussi fraiche qu'une rose alors que ma seule envie était d'avaler un cachet d'aspirine et d'aller me recoucher pour essayer de faire passer mon mal de tête.
Plus jamais, me promis-je intérieurement, plus jamais ce genre de fête une veille de classe.
McCarty, le capitaine de l'équipe de foot du lycée, avait jugée bon de fêter la rentrée la veille de ladite rentrée. Étant la capitaine de l'équipe de pom-pom girls, tout le monde s'attendait naturellement à ce que j'y sois. Royce y compris.
Royce était mon petit-ami. Lui et moi avions commencé à sortir ensemble un an plutôt, lorsque sa famille avait emménagé à Forks. J'aimais bien Royce, nous nous ressemblions beaucoup. Sa famille était aussi riche que la mienne, son père et ma mère travaillaient ensemble, il était beau et populaire. Tout comme moi.
Après avoir pris ma douche, séchée mes cheveux et appliqué une crème hydratante sur l'intégralité de mon corps, j'ouvris mon dressing pour en sortir un jean taille basse et une tunique grise décolletée et près du corps, embellie d'une fine ceinture faite de rubans et de perles grises et noires. Le tout irait parfaitement bien avec mes bottes en daim grises.
Même si l'hiver n'était pas déjà arrivé, le temps imprévisible de Forks avait déjà refroidis l'air et humidifié les rues après les brèves journées chaudes que l'été nous avait accordé. Ici, il pleuvait constamment, ou presque.
Je finis de me préparer rapidement, et descendis manger un petit quelque chose. Je croisai ma mère dans le couloir menant aux escaliers. Elle était au téléphone, comme d'habitude, et tandis qu'elle beuglait des instructions à son assistante, Stacy - ou peut-être était-ce Marcy -, elle prit la peine de me gratifier d'un coup d'œil et d'un imperceptible mouvement de tête destinés à me saluer. Ma mère était du genre… constamment débordée. Du moins, trop débordée pour accorder du temps à sa propre fille. Elle était comme ça depuis… depuis la mort de mon père, il y a douze ans. Je m'y étais faite depuis.
Une fois dans la cuisine, j'attrapai simplement une pomme dans la corbeille à fruits posée sur le comptoir entreprit de la couper en morceaux en guise de petit-déjeuner. Je n'avais jamais très faim le matin, et je ne voulais pas risquer de me retrouver avec un morceau de pelure entre les dents si jamais je croquai dedans. Ma mère arriva dans la pièce.
- Rosalie, Cindy va venir déposer des papiers importants vers seize heure, me dit-elle en se versant une tasse de café, alors assures-toi de rentrer directement après les cours aujourd'hui, d'accord ?
- Cindy ?
- Mon assistante, tu te souviens ?
- Oui… Mais tu ne peux pas les prendre toi-même ? J'avais l'intention d'aller au centre commercial avec Kate, soupirai-je en me coupant un autre morceau de pomme.
- Tu sais bien que non, sinon je ne te l'aurais pas demandé. Je… j'ai une réunion importante à propos d'une nouvelle campagne de marketing.
Ma mère travaillait dans la publicité, et elle était très souvent absente. Ça me pesait un peu. Parfois.
- Je peux compter sur toi ? voulut-elle s'assurer.
- Bien sûr.
Je me levais du tabouret où j'étais assise et attrapai mon sac à dos.
- J'y vais, maman.
Elle me fit signe de patienter, son téléphone de nouveau collé à l'oreille. Je levais les yeux au ciel et partis pour l'école au volant de ma très voyante décapotable rouge vif. Ma mère me l'avait offerte pour mes dix-sept ans, quelques mois plus tôt.
J'arrivai rapidement sur le parking bondé de Forks High School. J'aperçu Royce près de sa voiture avec toute la bande, McCarty compris. La plupart des joueurs de football et des pom-pom girls étaient là, ainsi que quelques élèves plutôt populaires. Je descendis de la voiture et me dirigeai vers eux. Contrairement au cliché de la capitaine des pom-pom girls qui sort avec le capitaine de l'équipe de football, mon petit-ami ne faisait même pas parti de cette dite équipe. Royce était trop… enfin, il n'était pas assez baraqué pour faire parti de l'équipe, à l'inverse de McCarty. Tous les deux étaient le total opposé l'un de l'autre. Là où Royce était blond, mince, soigné et faisait la même taille que moi, McCarty était brun, vachement baraqué, plutôt débraillé et plus grand que moi. Ces deux là étaient le jour et la nuit.
- Regardez qui voilà ! La reine du bal en personne ! s'exclama McCarty d'un ton sarcastique en m'apercevant, faisant sans aucun doute référence à mon élection au titre de reine du bal l'année précédente.
Royce se tourna immédiatement vers moi et me sourit. Il me prit dans ses bras et écrasa ses lèvres sur les miennes. Je me laissai faire et fermai les yeux, entourant sa nuque de mes bras. Royce aimait bien marquer son territoire devant les autres et montrer que j'étais à lui. Ce que je me gardais bien de lui dire, cependant, c'était que Rosalie Hale n'appartenait à personne. Même pas à lui. Lorsqu'il me relâcha je vis du coin de l'œil Emmett grimacer légèrement quand Tanya agrippa son bras, se collant langoureusement contre lui.
Quelle sangsue celle-là ! pensai-je en fronçant les sourcils.
McCarty se dégagea enfin de sa poigne en me dévisageant d'un drôle d'air. Je me tournai rapidement vers Royce.
- Tu es arrivé depuis longtemps ? lui demandai-je.
- Dix minutes, tout au plus.
Puis il se retourna vers un de ses potes sans plus me prêter attention, gardant tout de même un bras possessif autour de ma taille. Il m'avait à peine adressé la parole.
- Rosalie ? m'interpela Kate qui était en train de boire un soda sans sucre. J'aimerai avoir ton avis à propos d'un nouveau régime dont j'ai entendu parler.
- Encore ? m'étonnai-je. T'en à pas un peu marre de tout ces régimes, Kate ?
- Tu sais bien que j'en ai besoin, dit-elle en baissant les yeux. J'ai beaucoup grossis ces derniers mois.
Alors que je m'apprêtai à lui dire qu'elle n'avait pas grossis du tout, Lauren, une des pom-pom girl, me coupa dans mon élan.
- Vous savez quoi ? s'exclama-t-elle fortement. Il parait qu'il y a des nouveaux cette année.
Les nouveaux étaient rares à Forks. Ici, tout le monde se connaissait depuis toujours, et la seule nouveauté de ces dernières années avait été le retour de la fille du shérif Swan qui datait de trois ans et la venue des King, la famille de Royce, l'année dernière.
- Des nouveaux ? m'intéressai-je.
- Ouais, la fille et le fils d'un médecin il parait. Ils viennent de New-York à ce qu'on m'a dit.
- Ils sont riches ? demanda Tanya, une lueur calculatrice dans l'œil.
- D'après ce que je sais, ils ont acheté la villa blanche à l'extérieur de la ville. Tu sais, celle avec toutes ces baies vitrées, là ? Donc ils doivent probablement l'être.
- Comment est-ce que tu peux savoir tout ça ? la questionnai-je, curieuse.
- J'ai mes sources ! affirma-t-elle d'un air supérieur.
- J'espère qu'ils seront dans ma classe ! dit Kate, toute excitée.
- Dans ma classe, tu veux dire ! lui dit sèchement Tanya, avant de balayé quelques filles d'un regard d'avertissement. Si le mec est mignon, il est à moi !
Je ravalai le rire qui me montait à la gorge.
- J'ai entendu Jessica faire courir la rumeur que les nouveaux ont le même âge, et donc qu'ils sont jumeaux, ajouta Jane.
- Jessica ? Cette gourde qui donnerait pratiquement sa vie pour faire partie de notre équipe ?
- Exactement !
- Et tu crois qu'on peut croire ce qu'elle dit ? Je veux dire, qu'est-ce qu'elle en sait, après tout ? demanda Lauren.
- On pourrait en dire de même de toi !
- Je sais ce que je dis, Jane ! se défendit Lauren.
- En tout cas, pour l'instant je ne vois aucune voiture que je ne connais pas qui pourrait appartenir à des gosses riches venant de la grande ville, fis-je remarquer.
- Je sais ce que je dis ! répéta Lauren. Ma source est fiable, vous pouvez me croire !
Alors que je m'apprêtais à lui demander quelle était cette source dont elle se vantait tant, la cloche sonna et coupa cour à la discussion. Je grimaçai en entendant ce son qui ne fit qu'amplifier mon mal de tête. Nous partîmes chacun de notre côté à notre premier cours de la journée. McCarthy partit dans la même direction que moi.
- Tu vas bien ? s'enquit-il.
Je lui jetai un regard suspicieux.
- Depuis quand tu t'inquiètes de mon état de santé ?
Il parut un peu gêné, et passa sa main derrière sa nuque.
- Te fais pas d'idée ! C'est juste que t'as pas mal bu hier, alors je me demandais si t'allais pas trop mal, c'est tout.
Je me surpris à sourire.
- Je… je vais bien, dis-je d'une voix hésitante.
Je me retins d'ajouter un « merci ». Il me jeta un coup d'œil rapide avant de détourner le regard.
- Bien, c'est… bien. Tant mieux.
Nous marchâmes jusqu'à la salle d'espagnole, où nous avions cours en commun, dans un silence paisible.
[P.O.V. Bella]
Je venais à peine de finir de me garer sur le parking de l'école lorsque la cloche sonna. J'étais en retard.
Eh merde !
J'avais passé une bonne partie de la nuit à terminer mes devoirs de vacances, et je n'avais pas entendu mon réveil sonner ce matin. Ça m'apprendra à toujours tout faire à la dernière minute. En sortant de ma camionnette, je fis presque tomber mon sac à dos dans une flaque d'eau non loin. Heureusement, je le rattrapai à temps. Je me mis à courir en espérant arriver à temps à mon premier cours de l'année, biologie. J'étais bien contente qu'il n'y ait plus personne dans les couloirs pour me voir faire ça. J'avais probablement l'air aussi ridicule qu'un canard essayant d'échapper à celui qui voulait le déplumer.
Au détour d'un couloir, ce qui devait arriver finit par arriver ; je percutai quelqu'un. Alors que je m'attendais à tomber - sur les fesses avec un peu de chance - je sentis une poigne de fer me retenir et m'attirer vers un torse étonnement chaud vu la température à l'extérieur. Je levais les yeux avec l'intention de remercier mon sauveur, et restai figée devant les siens.
Verts.
Ses yeux étaient d'un vert aussi profond que celui des sapins fraîchement coupé à noël, parsemés ci et là de pépites dorées me rappelant la couleur chaude du miel et encadrés par des cils d'une étrange teinte bronze. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine.
Ces cils sont bien trop long pour un garçon… fut la seule pensée cohérente qui put me traverser l'esprit à ce moment là.
- Ça va ? fit une voix de velours.
Je sortis enfin de ma transe à tendance poétique, et le flou qui cachait tout ce qui n'était pas ces yeux disparut. Je pu me rendre compte de l'ensemble de son visage, totalement magnifique. Il avait un visage anguleux, un nez droit et une mâchoire volontaire. Ses joues étaient assombries par une légère barbe naissante, et ses lèvres fines et sensuelles étaient délicieusement ourlées. Mais ce qui me sauta le plus aux yeux était ses cheveux, de la même couleur incroyable que ses cils et aussi ébouriffés que s'il venait tout juste de se lever. Ma bouche s'assécha et mon cœur se mit à battre à un rythme frénétique dans ma poitrine.
- Trop beau…
Ses lèvres s'incurvèrent en un sourire en coin.
- Ouais, on me le dit souvent, rit-il en passant une main dans ses cheveux.
Oh putain ! Putain putain putain !
Le feu me monta aux joues lorsque je me rendis compte de ce que je venais de dire. C'est alors que je pris conscience de son bras qui me tenait toujours étroitement contre lui. Je m'écartai brusquement, comme si son contact m'avait brûlé. Il parut surpris.
- Je… heu… bégayai-je, je dois… heu… merci pour… pour ça… je dois… je dois y aller… heu… Bye !
Je tournai les talons et me mit à courir. J'entendis son rire rauque raisonner dans le couloir, et accélérai l'allure, les joues en feu. Je ne m'arrêtai qu'une fois revenue au point de départ, c'est-à-dire sur le parking. Je m'adossai contre un mur et pris le temps de calmer ma respiration.
Mais qu'est-ce qui m'a prit ?! J'ai dû passer pour une véritable idiote !
Qui était ce type ? Je ne l'avais encore jamais vu. Je m'en serais souvenu… Était-il possible qu'il soit le nouveau ? J'avais été septique lorsque Jessica nous avait dit, à Angela et moi, qu'il y aurait des nouveaux cette année. Apparemment c'était la vérité…
Je pestai contre ma propre stupidité - trop beau ? Vraiment ? Ma pauvre fille ! - et me remis en route vers ma classe de biologie, en marchant cette fois. Je pris un autre chemin cependant, de peur de rencontrer de nouveau « Mister Perfect ». Je devais être très en retard, à présent.
Enfin arrivé à ma salle de classe, dont la porte était close comme je l'avais pressenti, je pris une profonde inspiration pour me donner du courage et frappai trois coup rapide contre la porte. J'allais attirer l'attention vers moi en étant en retard, et je détestai ça plus que tout. J'attendis quelques secondes et, ne recevant toujours pas de réponse, j'allais frapper une nouvelle fois lorsque la porte s'ouvrit soudainement.
Mr Banner n'avait pas l'air très content de me voir, probablement parce que je perturbais son cours.
- Je… commençai-je.
- Merci de nous faire l'immense honneur de votre présence, miss Swan ! dit-il d'un ton sarcastique. Allez vous asseoir.
Il me désigna d'un vague geste de la main une place dans le fond, la seule disponible. Je rougis, morte de honte, et partis m'asseoir au fond de la salle, à la même place que j'avais occupée l'année dernière, la tête baissée. Une fois assise, je poussai un soupir de soulagement.
- Rebonjour toi ! chuchota une voix masculine à ma gauche.
Je me tournai brusquement vers mon voisin de table, incrédule devant tant de malchance. Le type de tout à l'heure était à présent assis près de moi, négligemment accoudé à la table. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres lorsque je rougis sans pouvoir m'en empêcher.
Mais qu'est-ce qui me prend bon sang !
- Sa…salut, bafouillai-je lamentablement.
Je détournais la tête et fermai les yeux fortement. Mais quelle idiote je faisais !
- Salut… dit-il en lâchant un petit rire.
Eh merde ! Merde, merde merde et re-merde !
Je sortis mes cahiers et essayai d'écouter le cours. Et échouai. La seule chose à laquelle je pouvais penser était que cet Adonis dont je ne connaissais toujours pas le nom était assis juste à côté de moi, que nos bras n'étaient séparés que par quelques centimètres, et qu'il suffirait que je tende mes doigts pour le toucher.
Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. Ce n'était pas mon style d'avoir ce genre de… pensées. Je n'étais le genre de fille qui se pâmait devant chaque beau mec qu'elle croisait. Au contraire. Ma maxime était « beaux mecs ? Beaux problèmes ! ». Et pourtant, je ne pus m'empêcher de jeter un coup d'œil en direction de mon voisin. Qui me fixait du regard.
Encore une fois, je rougis brusquement et détournai la tête, essayant de garder les yeux sur le professeur. Mon cœur battait à tout rompre.
Décidément, il ne semble pas vouloir se calmer celui-là !
Lorsque la cloche sonna enfin, l'Adonis aux cheveux bronze bondit littéralement de son siège et sortit de la salle avant même que je n'ai le temps de le réaliser. Un peu abasourdie, je pris mon temps pour ramasser mes affaires et sortir à mon tour. Il devait avoir quelque chose d'urgent à faire… Avec une fille, peut-être ?
Ne sois pas stupide ! Comment aurait-il pût rencontrer une fille alors qu'il vient juste d'arriver ?
C'est vrai. Il était peut-être beau, mais il y avait des limites à ce que la beauté pouvait faire, n'est-ce pas ?
Une seconde.
Pourquoi est-ce que je pensais à ça moi ? Je n'en avais rien à faire de qui il fréquentait ! Je ne le connaissais même pas !
Je n'en ai rien à faire. Je m'en fiche complètement !
- Bella ! entendis-je quelqu'un m'appeler.
Je me retournai pour voir Angela arriver vers moi.
- Alors, ce premier cours ? me demanda-t-elle.
- Comme d'habitude, mentis-je. Et toi ?
- Ça pouvais aller, mais bon les math je déteste ça, je suis plutôt douée en anglais moi.
- Personne n'aime les math de toute façon, dis-je en haussant les épaules, tandis qu'on arrivait devant notre casier commun.
- Personne sauf Eric !
- Ça c'est sûr ! Mais bon, Eric est un petit géni de la science. Ses notes sont même meilleures que celles de Jasper Whitlock dans ce cours.
Jasper était en quelque sorte le surdoué du lycée, le meilleur dans toutes les matières, sauf en sport et, bien sûr, en science, où Eric le dépassait pourtant de très peu.
- Angela ? dit une voix hésitante.
Je vis le visage d'Angela prendre une teinte écrevisse alors qu'elle se retournait vers Ben. Je souris intérieurement, songeant que ses sentiments pour lui étaient plus qu'évident et qu'il était réellement surprenant que Ben ne l'ait jamais remarqué.
- Oui ? demanda-t-elle.
Il prit une grande inspiration, jetant un coup d'œil sur sa droite. Je regardai dans la même direction que lui et vis Eric tenir ses deux pouces en l'air en signe d'encouragement. Il cacha rapidement ses mains derrière son dos lorsqu'il remarqua que je le regardai, affichant un air innocent. Je haussai un sourcil, interrogative.
- Eh bien, je… je me demandai si tu… si tu voudrais…
La lumière se fit dans mon esprit. Ben allait enfin demander à Angela de sortir avec lui ! Il se racla la gorge avant de finalement se lancer :
- Je me demandais si tu voudrais bien s…
Cette traitresse de cloche le coupa dans son élan et me donna envie de hurler ma frustration.
- Qu'est-ce que tu voulais me dire ? demanda Angela une fois le bruit de la cloche dissipé, comme Ben restait silencieux.
- Laisse tomber, fit Ben en lui offrant un petit sourire contrit, on se reparle plus tard !
Je pris mes cahiers pour mon dernier cours de la matinée et me dirigeai vers celui-ci, pestant contre cette saleté de cloche et priant pour que l'Adonis aux cheveux bronzes ne soit pas dans cette classe avec moi.
[P.O.V. Alice]
Forks, Washington. Ou l'enfer de toute citadine.
Venir dans ce trou perdu était une des pires choses qui auraient pu m'arriver. Et tout ça à cause d'Edward ! J'adorais mon frère, mais s'il s'était tenu tranquille à New York, mes Jimi Choo ne seraient pas abimés par la boue à présent.
Bouh heu ! J'en ai marre, je veux rentrer !
Bon. Je n'aurais peut-être pas dû arriver au lycée en talons aiguilles, mais pour ma défense, ils allaient vraiment trop bien avec mon nouveau sac à main ! J'avançai avec peine sur l'asphalte mouillée du parking. J'étais très en retard, je le savais bien, mais il était hors de question que je me presse. Il y avait un trop gros risque de me casser un talon. Et puis, de toute manière, c'était mon premier jour. Ils ne pouvaient pas me mettre une retenue ou un truc du genre. Impossible. C'était une sorte de règle implicite et non-écrite que tout le monde respectait. Même les péquenauds incultes de ce trou à rat devaient le savoir.
J'arrivais enfin à ma salle de classe. J'avais cours d'histoire avec un certain M. Crumbs, et je sentais déjà que j'allais m'ennuyer comme jamais. Je toquais trois coups secs et assurés à la porte. Un homme m'ouvrit, il n'avait pas l'air si vieux que ça, je pensais que je pourrais sûrement lui faire un peu de charme pour qu'il ne me réprimande pas.
- Vous êtes en retard, dit-il sèchement.
Je pris un air innocent et me mordillai la lèvre, occultant tous les élèves qui me fixaient du regard.
- Pardon, professeur… susurrai-je. Cela n'arrivera plus.
- Pour sûr, acquiesça-t-il.
Je m'autorisai un léger sourire en me dirigeant vers une place libre.
- Vous viendrez en retenue après les cours, ajouta Crumbs.
Je me figeai, estomaquée.
Il a dit quoi là ?
Je me retournai d'un bon.
- Une retenue ?! m'exclamai-je. Mais non, vous n'avez pas le droit !
Il me toisa, goguenard, tandis que quelques rires fusaient dans la classe.
- J'ai tout les droits, ma petite. Allez, vas t'assoir que je continue mon cours.
J'hésitai à répondre, et choisis finalement d'aller m'assoir, furibonde.
Cet affreux prof totalement idiot ! Il ne peut pas me faire ça, pas à moi ! Je viens tout juste d'arriver !
Je ruminais dans mon coin pendant tout le reste du cours, ignorant superbement la fille assise à côté de moi. La pauvre essayait visiblement d'avoir quelques info sur moi, de quoi lui accorder ses dix minutes de gloire auprès des autres élèves.
Pas de chance, la brunette. Je suis trop en rogne pour discuter, là.
La cloche de ma libération sonna enfin, et je sortis avec soulagement à l'extérieur prendre un peu l'air. J'aimais bien attirer l'attention sur moi, mais supporter les regards de tous ces gens suivant le moindre de mes mouvements pouvait être assez fatiguant à la longue.
Bon, qu'est-ce que je fais pendant la pause, moi ?
J'avais déjà repéré mon casier la veille, lorsque le directeur avait entreprit de nous faire visiter l'école à Edward et moi, sous l'insistance de mon père. Ce dernier avait voulu que nous puissions bien nous repérer lors de notre premier jour, pensant avec raison que ce serait plus facile ainsi.
Je repérai Edward un peu plus loin, visiblement en train de fumer une clope. Je le rejoins, contente d'avoir trouvé une occupation. Je tâcherais de me faire de nouveaux amis pendant la pause de midi, plutôt que maintenant.
- Hey, Eddy Boy ! le saluai-je d'une voix enjouée.
Il sourit légèrement.
- Hey, mini-pouce, rétorqua-t-il.
Je grimaçai. Il détestait que je l'appelle Eddy, mais il me le rendait bien en m'affublant de surnoms tous plus ridicules les uns que les autres. Mini-pouce et Lilipucia étaient ses préférés. Je m'appuyai contre le mur, nonchalante, bien décidée à en faire mon divertissement des dix prochaines minutes.
- Le tabac va te tuer, dis-je en avisant sa clope.
- Si tu ne le fais pas avant, répliqua-t-il.
Il tira une bouffé et me renvoya la fumée en pleine figure. Je toussai fortement en m'éloignant de quelques pas.
- T'es dégueulasse, pleurnichai-je.
Il sourit, visiblement content de lui.
- Tu n'as pas quelqu'un d'autre à aller embêter ?
- Figure-toi que non.
- Sans blague ? s'enquit-il, sarcastique. Personne n'a voulu de toi ?
- Pfff, soufflai-je, légèrement agacée. Comme si ça pouvait arriver.
Il ricana.
Ouais, ok, c'est mon frère. Je l'aime (en théorie). N'empêche qu'il me fait grave chier là.
- Et toi Eddy ? Tu t'es trouvé aucune…
- Eddy !
Je me retournai brusquement, irritée d'avoir été interrompue. Qui plus est par une blondasse décolorée qui avait osé appeler mon frère Eddy. Edward avait d'ailleurs l'air plus qu'exaspéré de la voir arriver. Il écrasa son mégot contre le mur en soufflant d'agacement. Je souris avec amusement en le voyant tourner les talons, probablement avec l'intention de s'enfuir.
Trop tard mon chou, la blondasse a été plus rapide !
Celle-ci avait réussit à le rattraper, refermant ses doigts - qui me firent brièvement penser à des serres d'oiseau - parfaitement manucurés sur le bras de mon frère. Il se dégagea d'un haussement d'épaule, visiblement mécontent. La blonde ne se démonta pas pour autant, et lui sourit de toutes ses dents.
- Qu'est-ce que tu veux ? cracha presque Edward.
Cette fille devait fortement l'incommoder pour qu'il lui parle comme ça. En même temps, je pouvais comprendre pourquoi…
Visiblement une de ces pétasses à la con, comme à New York. J'avais espéré en être épargnée dans ce trou paumé…
Elle cligna des yeux, et je cru un moment qu'elle avait été choquée qu'il s'adresse à elle de cette manière. Mais non, elle se remit à sourire. Elle eut même l'audace de se rapprocher de lui, allant même jusqu'à glisser une main le long de son torse.
- Je voulais juste… commença-t-elle d'une voix langoureuse, te dire que je serais heureuse que tu viennes à ma table, ce midi…
- Non, la coupa-t-il sèchement. J'ai mieux à faire.
- Mais…
Je ne pu m'empêcher de glousser. Cette fille était vraiment pire qu'une sangsue, elle ne lâchait pas l'affaire. Pourtant, il était plus que clair qu'Edward n'avait qu'une envie, se sauver en courant.
La blondasse se retourna d'un bond en m'entendant rire. Son regard était noir, et sa bouche se tordit en une grimace méprisante. Avec son visage tout peinturluré, elle me fit presque penser à une gargouille.
- T'es qui toi ? m'agressa-t-elle avec hargne.
- C'est ma sœur, dit brusquement Edward avant que je ne puisse répondre. Maintenant dégage.
Je souris. Mon frère avait toujours été protecteur envers moi, et ne supportait pas que quelqu'un me parle mal. La blonde sembla comprendre qu'elle avait fait une gaffe, cette fois-ci, et n'insista pas. Elle partit.
Peu de temps après, alors que j'expliquais à Edward la différence entre les couleurs pêche et saumon, la cloche annonçant la fin de la pause sonna. Je fus amusée du gros soupir de soulagement qui s'échappa de ses lèvres.
Je passai le reste de la journée à, principalement, répondre aux diverses questions sur ma personne. Visiblement la vie glamour de New-York les fascinait tous ici. Je m'étais rapidement faite quelques copines, avec qui je déjeunai à midi. J'avais par contre repéré le groupe des pom-pom girls, et j'avais bien envie d'entrer dans « l'élite » de Forks. Tant et si bien que cette ville puisse avoir une quelconque élite. Ça pourrait être amusant, et j'imaginai qu'ils devaient être ceux qui organisaient les fêtes ici. Je découvris que la fille qui avait essayé de me parler au premier cours faisait partie de ce groupe, je pris donc la décision de l'aborder dès que possible.
L'heure de ma retenue arriva, et j'y allai en trainant des pieds (pas littéralement, je ne voulais pas abimer mes chaussures).
Je toquai à la porte et entrai après m'y être fait inviter. Je remarquai tout de suite que Crumbs était absent.
- Va t'assoir et copie cent fois la phrase « Je ne dois pas arriver en retard en cours ».
Je me retournai d'un bond et avisai un garçon assis au fond de la classe. Je ne pouvais voir que ses cheveux blond de la où je me tenais, il n'avait même pas relevé la tête de sa copie.
- T'es qui toi ? questionnai-je en haussant un sourcil.
- Le prof m'a demandé de superviser ta retenue, se contenta-t-il de répondre.
S'il pensait que ça allait me satisfaire, c'est qu'il ne connaissait pas encore Alice Cullen. J'avais bien envie de me payer un peu sa tête pendant que le prof n'était pas là.
- Qu'est-ce que tu faaais ? demandai-je de ma voix la plus agaçante.
J'allai vers lui et me penchai par-dessus son épaule. Il claqua sa langue contre son palet.
- Ça ne te regarde pas !
- Alleeez, diiis-moooi… chouinai-je en souriant intérieurement.
Décidant de pousser le bouchon un peu plus loin, j'approchai ma bouche de son oreille et l'effleurai de mes lèvres. Il se tendit comme s'il venait de recevoir un choc électrique.
- S'il-te-plait… susurrai-je langoureusement.
Il recula brusquement sa chaise, manquant de me faire tomber à la renverse, et se dressa devant moi, furibond, les yeux étincelants de colère.
Putain ce qu'il est beau…
- Écoute-moi bien, la fauteuse de trouble ! Tu ferais mieux d'aller t'assoir pour copier tes lignes, et de te tenir très loin de moi, compris ?
La vache, qu'est-ce qu'il est sex ce mec ! Un visage d'ange sans défaut, une bouche pleine et un nez droit, avec un regard pourtant très dur et… sérieux. Le regard d'un homme. Ça me donne envie de le dévergonder…
Je me léchai les lèvres inconsciemment, une étrange sensation de chaleur envahissant mon corps. Son regard parut se troubler un instant, mais il se reprit rapidement. Il se rassit, m'ignorant royalement, tandis que je restai figée face à la révélation que je venais d'avoir.
Le prof arriva et m'ordonna de commencer à copier. J'allai m'assoir à regret, levant de temps en temps les yeux pour observer le blond au fond de la classe, la même pensée tournant encore et encore dans ma tête. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres au fur et à mesure que mon désir se précisa, et que ma résolution se renforça.
Je veux cet homme…
Et Alice Cullen obtiens toujours ce que qu'elle veut.
Forks ne sera peut-être pas si mal, finalement.
N'hésitez pas à me laisser votre avis ! :)
J'ai hâte de savoir ce que vous en pensez, et ce que vous avez perçu entre les lignes, et ce que vous imaginez pour la suite !
À bientôt.
