Aaah mais que foutais-je là ?

Je sais que je devrais m'occuper d'autres choses, comme le second chapitre de Whisperer, dont le début moisi dans mon ordi depuis wouah longtemps, ou juste des révisions de mon bac, hein, comme ça. -récupère des mouche-nunu et va préparer une corde avec, comme ça je pourrais mourir en pleurant mais en restant belle !- Encore un FrUk, j'ignore cependant s'il y aura présence de M, je pourrais toujours changer le rating. Je ne m'excuse pas pour les erreurs et fautes ENORMES qui pourraient s'y trouver, ça fait un an et demi que je n'ai pas touché à FF. Pourtant Dieu sait à quel point il me tardait de revenir... tarder, tarder... oui c'est le mot. Je crois que j'aimerais rajouter quelques petites choses avant de commencer, mais j'aurais toujours l'occasion de le faire la prochaine fois.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture, avec tout le culot du monde !

Disclaimer : le monde magique et clinquant pèpète d'Hetalia appartient à Himayura.


La règle générale veut qu'Arthur soit dérangé dans son quotidien lorsqu'il s'y attend le moins. Et là en l'occurrence, Francis, Alfred et Matthew – ce dernier de force – y obéissent très bien. Bien que tout les trois soient des nations vivant loin de Londres – dont un voisin d'Outre-Mer bien plus proche tout de même – les deux Alliés – et le frère de l'Allié – ont traversé l'océan – ou le tunnel – pour passer une journée improvisée chez l'anglais... qui a vu l'espérance d'une après-midi tranquille s'échouer comme une baleine sur la plage.

Il a suffit d'une entrée à la volée – États-Unis a certes de la force mais Angleterre craint vraiment pour les jointures de sa porte – pour faire retentir le gong d'un dimanche foutu en l'air. Avec le Némésis sans gêne en prime. Il ne savait ni d'où ni pourquoi, mais Canada les avait accompagné. Peut-être amené de force par son frère ou après avoir été invité par France – qui lui-même s'est invité tout seul donc – ou pourquoi pas, dans un élan de courage, parce qu'il se doutait que le britannique avait autre chose à faire que d'occuper la fin de semaine des deux envahissants personnages. Dans tout les cas, le pauvre canadien ne servait pas à grand chose... Sa petite voix fluette ne pouvait rien contre celle de l'américain, plus tonique, ou celle du français, qui elle avait pour arme une persuasion sans failles. Enfin, sans failles, sauf une qui portait le nom d'Arthur. Et ce dernier était complètement dépassé. Comme d'habitude, leur crier de déguerpir ou d'autres arguments qui perdent vite leur valeur face aux deux plus excentriques ne résolvait pas le problème. Petit à petit, la visite surprise se transforma en scène de ménage. Au départ, ce fut l'Empire et l'ancienne colonie qui se disputèrent – ou juste l'anglais qui se disputait pendant que l'autre riait d'incompréhension : « oh mais Thutur, pourquoi tu t'énerves ? » - sur tout et rien, des sujets sans queue ni tête. Et bien sûr, sans qu'on ne sache vraiment sur quoi ça porte, Arthur avait tort et Alfred avait raison. Ou l'inverse, mais l'amerloc ne l'avouait pas – ou ne comprenait pas. En tout cas, comme d'habitude, le plus vieux ne parvenait à exprimer son idée. Si toutefois il en avait une à part « virer ces connards de ma maison coûte que coûte ».

Puis, peu après, ce fut à Francis de reprendre le flambeau. Il fallait bien qu'il glisse une petite pique à laquelle seule Arthur allait réagir, et de manière explosive, expulsant ainsi Alfred de la conversation avant de le switcher avec le français. La dispute prit alors une autre tournure. Lorsque les avis anglais et américain se confrontaient, il y avait toujours comme un mur. Une barrière qui empêchait l'un comme l'autre de se faire entendre jusqu'au bout et ainsi de pouvoir communiquer un minimum, même si c'était pour s'enfoncer un peu plus dans l'énervement à chaque fois... Mais là, c'était autre chose. Lorsque France et Angleterre se disputent, peu importe à qui on le demande, il verra toujours la même chose : malgré les cris et les protestations, une certaine complicité demeurait toujours dans leurs éclats de voix. Comment dire... C'était comme si, même si Arthur désapprouve ce que dit Francis ou inversement, l'un comme l'autre suit le raisonnement jusqu'au bout. Il ne cherche pas à l'arrêter, plutôt à le visiter, l'approfondir, pour certes refuser à la fin, mais... en clair, on allait toujours jusqu'au bout. Ils se disputaient, mais en même temps, s'écoutaient. Ils se chamaillaient, et pourtant, étaient attentifs. C'est comme s'ils discutaient, en partageant, échangeant des avis, mais... en maquillant le tout en dispute. Et depuis tout à l'heure, Matthew observe. Suivit d'Alfred qui, trouvant la tactique pour se faire entendre plutôt louche, se mit à cligner des yeux. Les deux échangèrent un regard, puis, Canada sortit de son mutisme en s'adressant aux rivaux.

- On dirait un vieux couple marié, vous savez...

Les deux aînés se turent aussitôt, puis tournèrent la tête vers lui. Leurs visages abasourdis firent rire Alfred qui se trouvait juste à côté. Et devant le manque de réponse, celui-ci continua en les désignant du doigt :

- Il a pas tort ! Vous vous engueulez pour un oui ou pour un non, mais au final, personne ne gagne, personne ne perd !

- De quoi je me mêle ? rétorqua Arthur qui s'était enfin décidé à réagir. Est ce que j'y peux quelque chose si ce stupid frog n'a pas plus d'un grain dans le crâne pour comprendre plus de la moitié de ce que je dis ?

- C'est ce sourcilleux paillasson qui m'insulte, ou j'ai mal entendu ?

- La ferme, you git ! Tu n'écoutes que ce qui t'arrange de toutes façons !

- Tu perds en vocabulaire et en résistance. Tu m'inquiètes, mon lapin, fit-il avec un sourire moqueur.

- Tu me cherches ?!

- Vous voyez...

Matthew venait de soupirer, arrêtant à nouveau les deux européens. Il se tourna vers la cuisine de l'anglais, et jugea bon d'aller préparer le thé lui-même pour les 17h qui vont bientôt sonner. De un, l'heure de l'afternoon tea calmera le britannique, de deux, on changera vite de sujet et on pourra retourner à une ambiance un peu plus paisible. En effet, lorsque le canadien sortit de la pièce en ne laissant derrière lui que le silence, les deux compères semblèrent déjà plus sereins, mais pas détendus pour autant. Alfred ricana, lui aussi moins excité.

- Franchement, on ne sait plus si vous faites pitié, ou si l'on doit vous encourager.

- Nous encourager ? l'interrogea Francis.

- C'est malheureux de vous voir vous gueuler dessus comme ça alors qu'on dirait que vous vous retenez...

Arthur explosa de nouveau.

- Qu'est ce que tu insinues ?!

- Oulà, oulà, il va mordre !

- Ça commence à bien faire, les allusions sur cette... il n'y a rien de bizarre entre nous ! Pas de... tension sexuelle ou je ne sais quoi !

- Mais qui a parlé de tension sexuelle, Arthur ? rit-il. C'est ta débordante imagination qui fait encore des siennes ? Ou tu as des aveux à nous faire ?

Amusé, Francis suivit la conversation. Il ne pensait pas que l'américain était du genre à emprunter le sujet uniquement pour plaisanter. Pour lui, il est encore jeune, bien que débrouillard. Mais ça ne l'étonnerait pas qu'il commence à mal interpréter les choses ou que, au contraire, il en sache plus qu'il ne le prétend mais qu'il n'ose pas en parler... En revanche, peu importe quand, Angleterre restait toujours un fin débutant en la matière – et allez pas me ressortir les dossiers pirate, il était juste ivre de réussite et de barbarie ! France tourna la tête vers son Némésis, mais il ne sut comment réagir lorsqu'il remarqua les joues roses de ce dernier. L'espace d'une seconde, il sembla ne pas savoir quoi répondre, puis avec des mots qui vinrent un peu comme ils arrivent, il s'écria :

- C'est n'importe quoi ! Tout les deux, j'en ai assez entendu de vos conneries sur moi ! Il y aura bien un moment où vous vous mettrez à pleurer en rampant jusqu'à moi pour que j'accepte vos excuses !

- Moi j'ai pas à m'excuser Thutur, je donne mon avis.

- Je te l'ai jamais demandé ! Hé, France !

Le français fut surprit de l'entendre l'appeler avec autant de précipitation.

- Dit-lui, toi !

Il réclamait qu'on lui rende justice en affirmant que, non, il n'y avait rien de tout ça entre eux. Mais puisqu'il semblait si mal partit pour se défendre – et avec cette tête ! - Francis ne fit que sourire davantage avant de le regarder d'un peu plus près, jouant la carte de l'habituel séducteur.

- Que je lui dise quoi ?

Avec ces mots, ce ton, ce regard surjoué, n'importe qui se méprendrait sur la situation et penserait aussitôt que ces deux-là, malgré tout, mènent une relation très spéciale. Embarrassé et honteux d'avoir mit le peu de fierté qui lui restait de côté pour lui avoir quémandé son aide, l'anglais fit volte-face pour se tourner vers le couloir de sa maison.

- Je vous déteste, ça ne se passera pas comme ça !

Et sous les rires des deux autres blonds qui lui disaient de revenir, Arthur disparu au fond du couloir, pressé. Ils se regardèrent avant d'éclater de rire, fiers de cette complicité parfois si bien mise à l'oeuvre. Les voix attirèrent Matthew, revenant de la cuisine avec un plateau portant des tasses et une théière vide. Celui-ci n'avait plus grand chose à ajouter, mais il avoua tout de même que c'était exagéré, et qu'exaspérer la nation anglaise, c'était se donner encore plus de peine pour le calmer plus tard. Mais les deux n'en firent rien, c'était habituel pour eux. Arthur allait sans doute se calmer dans sa chambre ou devant le miroir de sa salle de bains, vociférant tout les noms d'oiseaux, avant de revenir pour 17h pétantes. Il n'allait tout de même pas louper cette heure si importante et bien réglée dans le papier à musique de vie que possédait le britannique quotidiennement. Le canadien fut rassuré sur ce point : c'est vrai qu'au moins, ils peuvent être sûr de le retrouver à ce moment-là.


- Il en met du temps...

Alfred fit une moue. Presque une demi-heure s'est écoulé depuis qu'ont sonné les 17 heures, et pourtant, Arthur ne revint toujours pas. Les trois blonds s'étaient réunis autour de la table basse du salon, les frangins installés sur le canapé, et le français sur un siège en face. Leurs tasses de thé – de café pour le plus bruyant, d'ailleurs c'est n'était peut-être pas une bonne idée – vides, autour d'une théière à moitié pleine mais froide, sont la preuve que le retard de leur « hôte » est tout de même étrange. Arthur avait-il décidé de louper volontairement l'heure du thé juste pour éviter ces parasites ? Il était vexé à ce point ? Francis croisa les jambes et les bras, et fit comme leurs fils : il attend. Jusqu'à un peu plus de 17h, ils riaient et parlaient de tout et de rien, comme une petite réunion familiale, mais voilà maintenant vingt bonnes minutes de silence depuis qu'ils se sont rendu compte que le propriétaire de la maison demeurait absent. Mais une demi-heure, c'est peu, il n'y a pas de quoi fouetter un chat, même si c'est le ponctuel Angleterre... Alors ils décidèrent d'attendre encore un peu. Comme ça, en silence. 45 minutes après, toujours rien. Alfred se tournait les pouces, l'inquiétude se lisait de plus en plus sur le visage de Matthew. Francis tendait l'oreille, mais il fallait avouer que c'était encore plus bizarre de ne rien entendre non plus. À croire que l'anglais avait quitté la maison par une porte de derrière. Mais il connaît cet endroit comme sa poche, et Arthur n'a pas de sortie de secours. La maison est grande, juste assez pour les accueillir tout les quatre. Une vraie petite maison familiale où il vit tout les jours tout seul. C'est pour ces deux raisons que le français se sent souvent obligé de venir lui rendre visite avec « les enfants ». Ces derniers ont beau venir souvent, ils ne savent pas tout de cet endroit. Ils n'ont jamais visité le jardin de fond en comble, ils n'ont jamais découvert ce petit espace un peu loin de la maison où se trouve un charmant abri où Arthur aimait prendre le thé les jours d'été où il faisait trop chaud pour rester à l'intérieur. D'ailleurs, ils ne savent rien non plus de cette pièce en sous-sol où il cachait toutes ses bricoles de...

- Venez, on va le chercher.

Les deux levèrent le nez vers lui, surpris. Pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ? S'il y avait bien un endroit où l'anglais se cachait et s'y enfermait au point de louper des « priorités » de 17h, c'était bien cette grande pièce sous la maison, où Arthur pratiquait ça, là... la magie. Ah ça, on peut dire qu'il en était féru, presque autant que le thé. Ce qui expliquerait son absence soudaine. Les frères suivirent alors leur père à travers le couloir. Ils passèrent devant des pièces qu'ils connaissaient déjà, telle que la bibliothèque la salle de bains, les toilettes, un placard à balais... Et après, ils visitèrent une nouvelle fois : le fin fond de la maison, ils n'en avaient jamais vu la couleur. Francis ouvrit une porte, que connaissaient tout de même vite fait Alfred et Matthew. Seulement, toutes les fois où ils ont essayé de l'ouvrir, elle était fermée à clé. Là, le plus âgé l'ouvrit sans difficulté. C'est bien la preuve qu'Arthur est encore quelque part en-dessous. Sans attendre, mais sans se précipiter non plus, ils descendirent l'escalier. Bien sûr, peu de gens sont au courant de cette pièce secrète cachée sous sa maison. Seuls ses frères et Francis le savent. Que le secret de toute sa planque magique et morbide soit révélée aux autres nations peut être un véritable problème. Enfin, si toutefois, on le prend au sérieux, car il va s'en dire que même Écosse, Pays de Galles, Irlande du Nord et Sealand racontent qu'il n'est pas capable de formuler un sort simple. Faux, erreur, Arthur en est parfaitement capable. C'est juste qu'il foire la plupart du temps, et que le résultat n'est pas forcément celui souhaité. Mais en dehors de ça, il possède réellement des pouvoirs qui peuvent s'avérer dangereusement puissants. C'est pourquoi il vaut mieux s'assurer qu'il n'est pas allé faire une bêtise sous le coup de la colère et que c'est la raison de son retard à son afternoon tea...

Il n'y avait pas de porte pour séparer la planque et les escaliers, juste une entrée comme un trou parfaitement découpé dans le mur. Les trois blonds entrèrent dans la pièce, vaste et lugubre, où des bibliothèques touchant le plafond faisaient office de murs pour délimiter quelques espaces. Francis était déjà venu, mais pas aussi souvent que le reste de la fratrie britannique. Il se souvient de tout ces ingrédients bizarres pour des potions, enfermés dans des bocaux. De tout ces manuscrits aux écritures louches qu'il n'a jamais cherché à comprendre. Et même de ce grand pentacle qu'Arthur avait dessiné en premier au centre de la pièce, pour se repérer ensuite pour l'installation de sa base. C'est d'ailleurs ce dessin que le français se mit à chercher, en espérant y trouver son Némésis. Derrière lui, un peu en retrait, Alfred et Matthew qui ne se décollaient presque pas. Alors que l'américain prétendait qu'il n'y avait pas de quoi avoir peur alors que, peu importe où l'on pose son regard, ça rappelle les fantômes de ses films d'épouvante, le canadien suivait particulièrement son père du regard, en espérant ne pas le quitter des yeux, du moment qu'ainsi il se sent en sécurité. D'ailleurs, lorsque l'aîné sortit de son champ de vision quelques secondes, il tenta de presser le pas et son frère avec, pour ne pas le perdre de vue.

- Matthew, Alfred, venez m'aider !

Ils sursautèrent presque – surtout Alfred – lorsque la voix de Francis les interpella. Ils le retrouvèrent en courant, un peu plus loin, puis remarquèrent la silhouette anglaise mais évanouie au sol, sur le pentacle qui faisait deux fois sa taille. Ils avaient beau l'appeler, par son nom de nation ou son prénom, le britannique ne répondait pas, le visage paisiblement fermé comme s'il dormait. Ayant plus de force que son frère, l'américain aida Francis en passant un bras anglais sur son épaule, les deux le soulevant pour ensuite remonter avec difficulté les escaliers et ainsi quitter la lugubre base secrète. Matthew, qui les suivait derrière, se sentait assez impuissant.

Ils allongèrent l'amateur de magie sur le canapé où étaient installés les frangins plus tôt et vérifièrent les symptômes ensemble. Francis mit une main sur le front, mais il n'avait pas de fièvre. Matthew écouta son cœur, puis sa respiration, mais il n'y avait rien d'anormal. On aurait vraiment dit qu'Arthur était juste plongé dans un profond sommeil. Un silence s'abattit sur eux. Alfred trouva le culot d'ajouter :

- Faut l'embrasser pour l'réveiller...

- Alfred, ce n'est pas drôle !

- Quoi ? Il s'est retrouvé comme ça parce que j'en ai parlé, il ouvrira peut-être les yeux de la même façon !

- Matthew a raison, ce n'est pas le moment de plaisanter, soupira leur père. On ne rentre pas chez nous avant qu'il se réveille.

Car c'était rageant, mais il fallait l'avouer, si Arthur ne faisait que dormir, personne ne pouvait rien faire. Le canadien, qui est d'une nature un peu plus fragile, stressa plus facilement, et décida d'aller refaire du thé pour se changer les idées. En même temps, ça allait peut-être apaiser leur « mère » lorsque celui-ci sortira de son étrange sommeil. Alfred s'installa dans le fauteuil où était assis Francis alors qu'ils attendaient encore leur « hôte », une moue indescriptible sur le visage. Quand bien même il avait plutôt l'air de vouloir rentrer chez lui, il ne pensait pas moins de la situation. Quelque part, il devait forcément être inquiet pour cet homme qui l'a élevé par le passé. Quelques fois, il regardait l'anglais endormi, et d'autres, il fixait l'extérieur à travers une fenêtre, ou ses pouces, qu'il tournait et tournait encore... Le rival d'Outre-Mer, quant à lui, ne quitta pas une fois son ennemi préféré du regard. Il pensait, et de temps en temps, se contentait de l'observer sans réfléchir. Que s'est-il passé dans cette pièce en sous-sol pour qu'il se retrouve dans cet état ? Arthur s'était-il mit vraiment en colère à tel point qu'il cherchait une formule pour les maudire, mais qui aurait mal tourné ? Ah... Voilà qu'il se mettait à réfléchir en prenant la magie en compte. Il faut dire aussi que lorsque ses grimoires s'en mêlent, ça peut devenir un vrai casse-tête, et on en finit plus. Francis ne connaît rien à tout ça, heureusement que l'un de ses plus proches amis, Allister, est là pour l'aider à mettre un peu d'ordre dans ces histoires. Jusqu'ici, la magie anglaise ne l'a jamais complètement atteinte, mais il lui est tout de même arrivé d'être mêlé de loin ou de près à ces bêtises abracadabrantesques. Et il est toujours vivant. Ouf.

Il fixait Arthur. Il le regardait « dormir ». Son ennemi de toujours qu'il avait connu depuis, pfff, bien trop longtemps. Il l'a vu grandir, évoluer, apprendre, et changer. Trop changer. Bien que ce soit le même caractère de cochon, Arthur avait changé et n'était plus l'adorable petit lapin qu'il avait trouvé tout seul une fois dans les bois. Il avait abandonné son allure de petit chasseur pour devenir un conquérant égocentrique et imbus de sa personne. La période la plus marquante pour lui fut celle où il voguait autrefois sur les mers, où la barbarie entre eux était à son comble. Ils se capturaient mutuellement, sans que ça ne prenne fin... Ils demeuraient d'éternels enfants qui se disputaient dans la cour de récré en impliquant malgré tout leur entourage, qui lui en avait tout simplement ras le bol. Ils s'étaient retrouvés au milieu de la guerre. Des guerres. Des conflits et des problèmes économiques. Aujourd'hui plus que jamais. Et même si leurs peuples respectifs s'entendaient ou étaient curieux pour l'un comme pour l'autre, tout les deux ne se sont jamais décidé à tourner la page et à respecter ce qui s'appelait officiellement l'Entente Cordiale. 111 ans de contrat, c'est un sacré chiffre, mais ils n'en ont cure. Ce n'est pas comme si c'était eux qui, au fond, l'avaient désiré. Il y avait toujours un chef au-dessus d'eux, et les relations que menait Francis Bonnefoy et Arthur Kirkland, eh bien, il n'y avait qu'eux deux pour décider quoi faire avec. Elle n'a jamais changé. Et quand Francis voit Arthur dans cet état, sans savoir ce qu'il a... Il ne sait plus quoi penser. Son rival est arrogant, lourd quand il est bourré, peut-être mignon quelques fois mais tout de suite écoeurant lorsqu'il réplique quelque chose de froid ou d'atrocement méchant. Alors quoi, au fond, est-il inquiet ?

19h sonna lorsque l'anglais ouvrit enfin les yeux.

Francis appela leurs fils, qui rappliquèrent aussitôt. Tout les trois autour du canapé, Matthew au-dessus du dossier, Alfred assis sur l'accoudoir et Francis juste à côté du visage d'Arthur, fixaient ce dernier avec attention. Il semblait vraiment se tirer du pays des songes, confus de l'endroit où il se trouve. Il cligna plusieurs fois des paupières, puis l'incompréhension se marqua de plus en plus sur son visage lorsqu'il remarqua celui de son Némésis, qui lui souriait bêtement, comme d'habitude. Il l'ignora, puis fixa ensuite les deux autres. L'américain feignait l'indifférence et le canadien ne pouvait faire autrement que paraître inquiet. Il fut d'ailleurs le premier à prendre la parole.

- Comment tu te sens... ?

Arthur fixa ce jeune à lunettes, muet. Il semblait cherché quelque chose sur son visage, comme si la réponse à la question se trouvait dessus. Le silence, même lorsque ses yeux repassèrent sur Alfred, reprit. Ce dernier ria :

- Dude, t'es complètement dans le gaz !

- Ça suffit Alfred... soupira Francis. Arthur ?

L'anglais tourna la tête vers son voisin européen.

- Est ce que ça va ?

Le britannique le fixa longuement, de la même manière qu'il l'avait fait avec Matthew. Il semblait complètement perdu et ne pas savoir quoi répondre à ces questions, comme s'il s'agissait d'un test et que se tromper lui gâcherait la vie. Enfin, il ouvrit la bouche et se désigna du doigt, pas totalement sûr de lui.

- C'est moi... Arthur ?

Un silence. Les yeux des trois autres s'agrandirent. Là, ils ont un gros problème.


D'habitude, lorsqu'un meeting mondial est organisé, il s'agit de traiter le sujet de l'économie, de l'environnement, de la politique ou autre sujet bien lourd dans lequel, de toutes façons, ça partirait vite n'importe comment et chacun rentrerait chez soi non seulement sans avoir rien résolu, mais en plus avec des soucis en plus sur le dos ou juste un froid entre deux, trois, quatre ou toutes les nations. Et là, le cas est différent. Étonnement, c'est Francis qui a convoqué tout le monde, ici même, à Londres. Il n'allait pas perdre de temps à embarquer sa petite famille dans l'avion pour rentrer chez lui et faire des papiers afin de créer une réunion dans les normes à Paris, non. Il a appelé Italie, qui a appelé Allemagne et Japon, qui ont appelé d'autres de leurs relations sans comprendre. Il ne s'agissait pas d'un meeting officiel, comme n'importe quel autre. Plutôt une « réunion d'urgence » dans laquelle le latin avait demandé à réunir le maximum de personnes compétentes. Car il fallait avouer que, une nation amnésique, c'était un peu beaucoup problématique dans les affaires du monde. Quel qu'elle soit.

- Comment ça, amnésique ?

Ludwig était celui qui resta le plus longtemps à causer de la raison de cette urgence avec l'organisateur de ces mouvements de panique. Pendant que Francis lui parlait, les autres représentants restaient entre eux, jetant des regards à l'anglais qui, perdu et confus, ne bougeait pas de la chaise à laquelle Matthew l'avait installé. Ce dernier ne se séparait pas de lui, et Alfred traînait toujours à proximité.

- Oui... Il ne se souvient plus de rien. Pas même de son propre nom.

- Tu veux dire qu'il a oublié qu'il était l'Angleterre ?

- L'Angleterre, et son autre nom. Arthur, Kirkland, tout ça, ça ne lui dit plus rien...

L'allemand jeta également un œil au blond sourcilleux qui le remarqua presque aussitôt. Il le regardait avec toute l'indifférence du monde sur le visage. Visiblement, Francis ne mentait pas. Il n'avait également pas réagi lorsque tout le monde est allé le voir, un par un, où rien ne laissait entendre qu'il n'appréciait pas untel ou s'entendait mieux avec d'autres. Il semblait même assez intimidé du fait qu'autant de gens le connaissent, alors que lui, il n'avait aucune idée de qui il s'agissait. Le germanique se tourna à nouveau vers son voisin français.

- Comment est-ce arrivé ?

- Je ne sais pas. Matthew et Alfred non plus. Nous étions chez lui, il a disparu dans une pièce et, quand nous sommes allé le chercher, il était déjà dans les vapes, par terre. Et au réveil, il avait tout oublié.

- Qu'est ce qu'il faisait à ce moment-là, tu as une idée ?

Francis voulu garder cette histoire de magie pour lui. En fait, il a prévenu tout le monde, mais il n'y a qu'à Allister et ses frères qu'il a fait allusion au fait que cette pièce, c'était la petite base secrète d'Arthur. Il n'avait pas non plus particulièrement envie de mêler qui que ce soit à des sornettes sur ça... Même s'il est possible que l'anglais ait vraiment commit une grosse bêtise avec l'un de ses grimoires. Mais qui le comprendrait, et surtout, qui le croirait ? Il avait un peu appelé les autres en catastrophe, mais en fait, aucun n'allait être utile dans ce genre de situations. Merde... J'aurais dû y réfléchir à deux fois et prévenir seulement ses frères... Ça valait bien la peine d'appeler le monde entier en catastrophe.

- Il était dans sa chambre Ludwig, c'est tout ce que je peux te dire.

Le regard soupçonneux que lui renvoya l'allemand confirma que celui-ci ne le croyait pas sur paroles, qu'il sentait que le latin cachait quelque chose. Mais il n'en fit rien et accepta ce détail, mensonge ou pas, avant de le laisser pour rencontrer cet Angleterre amnésique. Il échangea donc sa place avec un naïf italien qui avança vers le français, bredouille et un peu embarrassé.

- Veh, Francis... Arthur dit qu'il ne me connaît pas...

Il regarda Feliciano, un peu désemparé.

- Je sais Feli'. Il m'a dit la même chose. Et aux autres aussi.

- À Alfred aussi ? Matthew aussi ?

- À tout le monde. Il a perdu la mémoire. Il ne sait plus qui il est non plus.

Il pencha la tête sur le côté, comme s'il ne comprenait pas la situation. Il est tout de même étrange d'entendre parler d'amnésie pour une nation humaine. La personne, dans son corps et dans son âme, garde l'Histoire de son pays. Elle vit des milliers d'années durant, à travers les âges, sans jamais vieillir complètement. Alors était-il vraiment possible qu'Angleterre, ce conquérant égocentrique, puisse oublier qu'il a vécu tout ce que les gens ordinaires apprennent à l'école ? Ou jouait-il la comédie ? Non, il était vraiment trop convaincant pour ça, et Francis l'aurait sentit. Alors si tout cela est vrai, que va-t-il se passer ? Qu'arrive-t-il à une nation qui ne vit que pour représenter l'Histoire ? Que va-t-il advenir d'Arthur s'il ne sait même plus qu'il est l'Angleterre ? Qu'en sera-t-il de cette rivalité qui a toujours existé... ?

La grande porte du congrès de Londres s'ouvrit suite au coup de pied puissant d'un haut rouquin qui, suivit de trois autres britanniques, s'avança dans la pièce presque sans jeter un regard à tout leurs camarades. Francis fut le premier à reconnaître Allister, alias Écosse pour d'autres, suivit du reste de la fratrie, dont Pays de Galles, Irlande du Nord, et même le petit Sealand qui, pour une fois, semblait sage. La meute était si silencieuse et bien formée que personne n'osa les interrompre dans leur marche, et ils laissèrent les Kirkland rejoindre leur frère assis. Ce dernier, encore une fois sans comprendre, les regarda s'approcher avec attention. Personne n'eut le temps de réagir ou d'ouvrir la bouche avant que l'aîné ne posa brusquement le pied sur le coin de la chaise, scrutant le sourcilleux d'un regard dédaigneux, comme s'il s'agissait de retrouvailles dites normales au sein de la famille. À croire qu'on lui avait seulement dit qu'Arthur était là et c'est tout. Un silence s'abattit dans la pièce avant que le roux ne lui attrape les épaules, se penchant un peu pour mieux lui faire face.

- Alors Thutur, qu'est c'que t'as fais encore ?

Sur un ton pourtant ordinaire et une attitude détachée, il secoua un peu son petit frère comme si l'amnésie, c'était tellement secondaire.

- Tu peux pas nous prévenir toi quand t'as fais des conneries ? C'est encore le pauv' Franny qu'a dû m'appeler, sérieux il a pas qu'ça à faire. Et moi non plus d'ailleurs. J'ai dû rameuté les frangins pour qu'on s'ramène ici, dans ton patelin miteux. T'as quoi encore Arthur ?

Très sérieusement, il lui posait la question. D'autres commencèrent à approcher en espérant lui faire comprendre que ce n'était pas un jeu et que, non, le britannique ne lui répondra pas comme il le veut. Mais Pays de Galles et Irlande du Nord leur demanda silencieusement, d'un geste de main, de se taire et de ne pas intervenir. Arthur fixait Allister, la confusion dans le regard. Le grand frère n'en fit rien et continua de le regarder, patient. Quelques secondes, un ange passe. Les nations, un peu autour, finirent par trouver le silence assez pesant. Et là, Arthur cligna des yeux. La surprise se dessina lentement sur son visage.

- A... Allister ? fit-il avant de jeter un œil au reste de sa fratrie. Qu'est ce que vous fichez ici ?

Un sourire fier s'accrocha aux lèvres de l'écossais, et celui-ci le lâcha avant de se redresser et faire face aux personnes présentes, désignant son frère du pouce.

- Vous voyez, c'est pas bien compliqué.


Le verdict d'Allister était sans appel : Arthur souffrait d'amnésie temporaire.

En effet, même si l'anglais semblait avoir tout oublié, il suffisait d'agir comme d'habitude pour lui rafraîchir la mémoire. En tout cas, c'était la meilleure solution. Arthur est Angleterre. Angleterre est une nation. Une nation ne peut être amnésique, ou du moins, le rester. Il suffisait, selon lui, de se comporter comme d'habitude afin que les époques marquées dans l'Histoire ne lui reviennent petit à petit. Ainsi, Alfred pouvait recommencer à jouer les enfants gâtés, et Matthew, les fois où il suivait encore sa « mère » comme un petit poussin. Pour l'instant, le sourcilleux se souvenait de son identité, de sa fratrie, et à l'heure actuelle, est en train de se remémorer doucement les personnes présentes dans la pièce. Il grimaçait un peu plus, boudait, parfois haussait le ton, mais tout ça n'était que le signe du fait qu'il commençait à reconnaître un peu tout le monde. Les souvenirs étaient cependant flous, il n'était pas encore revenu à leur époque actuelle. Il ne se souvenait encore que du passé, des fois où il élevait Alfred en le gardant dans ses bras, ou lorsqu'il se chamaillait encore avec ses grands frères. Ce n'était que le début d'une longue et tumultueuse remémorisation, alors pour l'instant, il est un peu perdu. Mais au moins, le monde pouvait se rassurer qu'Angleterre allait bientôt être comme avant. Cependant, Allister avait volontairement omit de parler de la magie. Lorsque le blond britannique finit entouré par les autres qui essayaient de lui rappeler ceci ou cela, le roux vint décaler Francis en lui saisissant le bras, afin de l'éloigner des autres et de discuter en paix. Même si la situation semblait s'arranger visiblement toute seule, ce dernier resta sérieux.

- Tu as vu, il va guérir.

- Oui, j'ai vu, fit Francis en lui souriant. Merci Allister, on peut toujours compter sur toi. Même quand il s'agit d'Arthur.

- Je n'ai pas terminé Francis. Tu crois vraiment qu'Arthur aurait juste fait en sorte d'être amnésique pour se rappeler de tout au bout d'un jour ou deux ?

Le latin comprit que tout cela était loin d'être terminé.

- Qu'as-tu découvert ? demanda-t-il, plus sérieux.

- J'ai évité d'en parler devant tout le monde, je préfère que toi seul et mes frères soyez au courant. Est ce qu'il a utilisé la magie avant ça ?

- Je crois. J'ai dis qu'on l'avait trouvé dans sa chambre, mais c'était au sous-sol qu'il était évanoui.

- Tu as regardé autour ? Il y avait du matériel de sortit ?

- Ah, je n'ai pas fais attention, non... Il était sur son pentacle en tout cas.

- Bon, j'irai y jeter un œil. Il vaut mieux qu'Arthur ne touche plus à tout ça le temps qu'il retrouve la mémoire. Pour l'instant, pas de quoi s'alarmer, il se souviendra de tout petit à petit. Mais je l'ai sentit en m'approchant. Arthur a lancé un sort, et vu comme je l'ai deviné, il a réussi.

- Il a réussi ?

- Aye. Je sais pas encore ce que c'est, on verra bien le résultat lorsqu'il sera complètement remit. En attendant, fait comme d'habitude.

Il lui tapota l'épaule avec un grand sourire.

- Continue de le faire chier. Moi et mes frères ont sera pas trop loin au cas où.

- Ha ha, oui je vois. Pas de problèmes.

Sur ce, l'écossais laissa son allié avant de retrouver le reste de sa fratrie, et aussi les nations qui commençaient à étouffer le principal sujet de toute cette agitation. Francis restait là, pensif. Alors comme ça, Arthur avait réussi à lancer un sort ? Mais de quel genre ? N'était-il pas justement partit utiliser tout son bric-à-brac pour le maudire lui et Alfred parce qu'il était en colère ? Si Allister dit vrai et que le sortilège qu'a lancé son voisin d'Outre-Mer a bel et bien réussi, alors pourquoi est-ce Arthur qui a été touché avant de perdre la totalité de sa mémoire ? Mais pourquoi la retrouve-t-il... ? Il soupire. C'est bien pour ça qu'il ne supporte pas toutes ces histoires de magie, de contes et légendes qui avec la famille Kirkland, a toute sa part de vérité. Il allait se contenter de suivre le conseil de l'écossais et de faire comme d'habitude. Après tout, si Angleterre va se rappeler de tout petit à petit, il n'y a pas de quoi s'inquiéter.

Et le temps passa. Arthur reçu plus de visite qu'il n'eut l'habitude d'en recevoir. Matthew fut volontaire pour rester chez lui, d'abord parce qu'il est inquiet, et aussi pour s'assurer qu'il ne descende pas à nouveau dans cette étrange base secrète comme lui avait demandé son père. Régulièrement, des camarades nations entrèrent pour lui rafraîchir à chaque fois la mémoire et lui ramener ainsi un souvenir historique, bon ou mauvais, qui reconstruit un peu plus chaque jour l'Angleterre qu'ils connaissent tous en 2015. Et ça marche. L'Indépendance, l'époque de la piraterie, les guerres... Ce fut difficile pour les neurones de l'anglais, qui sans trop comprendre pourquoi, ressentait un peu à chaque fois la tristesse, l'adrénaline, les blessures ou encore les sentiments mitigés de tout les points marquants de l'Histoire de son pays. Mais il en avait besoin, tout comme le monde avait besoin de l'Angleterre. On mettait régulièrement les autres au courant, et les visites n'en finissaient pas. Arthur récupéra alors les bonnes vieilles habitudes, petit à petit, et commença même à virer quelques personnes, tellement il n'en pouvait plus après « ce qu'il ou qu'elle m'a fait dans le temps ». Comme quoi, faire comme si de rien n'était fonctionnait vraiment. Francis aussi faisait l'effort de venir le voir, seulement... Quelque chose clochait.

Le français avait beau être le visiteur le plus fréquent... Arthur ne se souvenait toujours pas. Autant les autres pays lui revenait en tête facilement, ou juste avec un peu plus de difficulté que certains, autant le Némésis de toujours... restait un parfait étranger à ses yeux. Au bout de la quatrième fois, il consulta l'aîné de la famille.

- Te fais pas de billes, ça lui reviendra...

- Tu es sûr ? Il se souvient tout de même d'Alfred et de Matthew, alors que moi, je l'ai connu bien avant eux... Comme tu l'as prédis, Arthur retrouve la mémoire progressivement, en suivant la trajet de sa vie, mais pas une seule fois il ne s'est souvenu de qui j'étais...

- Je te répondrais dans ce cas que le sort est capricieux... Je ne sais toujours pas ce qu'il a trafiqué chez lui avant que ça n'arrive. Moi et les autres ont est rentré chez nous parce que ton petit canadien s'était porté volontaire pour veiller sur lui, et que tout semblait bien se dérouler. Mais si vraiment y'a un pépin, j'vais revenir et m'poser chez lui pour vérifier tout ça. T'es sûr qu'tu veux pas attendre encore un peu ?

Après tout, si on ne pouvait rien y faire, que pouvait-il demander de plus ? Même Allister semble plutôt désemparé, alors inutile d'insister. Le français le remercia avant de lui assurer que tout allait bien. Il suffisait d'attendre, comme il dit. D'être patient et de voir arriver le jour où Arthur aura totalement récupéré. Oui, tout va bien se passer. Son petit lapin va se remémorer toutes leurs querelles et ils se disputeront comme un vieux couple marié, comme avant...

Francis revint sur le palier de la maison anglaise un samedi matin. Il avait réservé son week-end et espérait cette fois-ci trouver une amélioration chez la mémoire de son rival. Matthew l'accueillit, avec le sourire, lui affirmant qu'Arthur va très bien et qu'il vient juste de finir de manger le petit-déjeuner. Mon pauvre Matthieu... As-tu cherché à lui faire plaisir en avalant ce que ce rosbif a cuisiné ? Il lui rendit son sourire et entra. Le canadien pressa le pas, s'excusant auprès de son père et prétextant qu'il devait justement aider Arthur dans les tâches ménagères. Le français n'en fit rien et le regarda partir, amusé. Son ancienne colonie devait sans doute se sentir responsable, tant que le sourcilleux était encore « souffrant ». Alors que le français ôta sa veste pour l'accrocher au porte-manteau de l'entrée, il tendit l'oreille pour entendre leur voix. Il reconnu d'abord celle de Matthew.

- Alfred m'a invité chez lui pour le week-end, mais j'aimerais que tu viennes avec moi !

- Je ne sais pas, Matthew, en ce moment, j'ai beaucoup de travail. Et tu n'es pas vraiment obligé de rester aussi longtemps avec moi, je me sens mieux tu sais. Tu n'as qu'à rentrer.

- Oh, mais non ! Pour être franc, j'aimerais qu'on se retrouve encore tous ensemble, histoire de se changer les idées.

- C'est gentil... Mais je ne peux vraiment pas. Et je vais être honnête, depuis l'autre jour, je ne me sens pas vraiment de lui parler. Ton frère m'énerve un peu trop à mon goût, il faudrait qu'il apprenne enfin à se tenir !

- L'autre jour ?

- Oui, tu sais, lorsque vous êtes venu me voir il y a trois semaines.

Francis écarquilla les yeux. Trois semaines. Cela faisait trois semaines qu'Arthur avait subi une magie d'on ne sait quoi. Tout ce temps pour se souvenir de tout. Mais le plus important, c'était qu'il y a trois semaines, il avait perdu la mémoire. Et il s'en souvient. Ses souvenirs ont fini par remonter jusqu'à aujourd'hui. Arthur était guéri !

- Arthur !

Sans réfléchir, Francis se précipita dans la cuisine, où l'anglais allait commencer une petite vaisselle. Matthew sursauta, mais il sourit dés qu'il comprit l'agitation de son père. Le britannique manqua de lâcher la tasse dans laquelle il avait bu ce matin, puis jeta alternativement des regards confus aux deux.

- Content de te revoir, rosbif~

Malgré tout, une personne resta muette et confuse : Arthur lui-même. Il fixa d'abord l'ancienne colonie, puis son voisin d'Outre-Mer. Remarquant le silence qui ne devrait pas être, l'inquiétude plana doucement chez le canadien et l'incompréhension occupa le français. Enfin, l'anglais répondit, dubitatif :

- Pardon mais... qui êtes-vous ?

Quel étrange pincement au cœur il eu. Arthur était guéri, et pourtant... Il ne connaissait pas Francis.


AAAAAAH cette fin faite à l'arrache.

Je pensais que le symptôme d'être pressée pour poster m'avait quitté. Peut-être que la reprise d'écriture est plus dur que le commencement. -plore-

Bon ! Ceci n'est que le début, j'espère pouvoir reprendre tranquillement sur FF comme je l'ai voulu depuis.. deux ans pratiquement. Enfin un an et demi. Mais que je reviendrais quand même. La view ça fait plaisir. La review, encore plus. Je m'excuse pour les fautes, la précipitation, j'ai horreur de ça aussi, mais je n'y ai finalement pas échappé TwT Peut-être parce que j'ai mis une page en plus ?

Bou bye !