Avant toute chose, cette histoire est classée M pour de bonnes raisons. Elle raconte essentiellement les aventures de Roy et Liza, mais la partie privée. Le contenu est relativement explicite et sexuel, vous êtes prévenus. Tous les chapitres n'auront pas forcément de scènes crues, mais dans l'ensemble il y en a, c'est un peu la base même pas l'histoire.
Ensuite, je fais beaucoup de références au manga (je ne me sers pas de l'anime) et souvent des chapitres qui ne sont pas encore publiés en France( en tout cas au début), donc si vous voulez découvrir l'histoire officielle au fur et à mesure des parutions, passez votre chemin.
Mais si rien de cela ne vous gêne, allez-y et bonne lecture !
Chapitre 1 Rappel à l'ordre de la réalité
Ils n'étaient pas des amants réguliers. Ils ne sortaient pas ensemble. Ils n'étaient même pas vraiment amis. Des collègues de travail. Enfin, sans doute un peu plus que ça. Mais ils n'étaient pas amoureux, surtout pas. Ils se respectaient et se faisaient confiance. Ils comptaient l'un sur l'autre. Ils se motivaient mutuellement. Dans les moments de doute ou d'hésitation, ils pouvaient s'appuyer sur l'autre. Mais rien de plus. Pas de sentiments cachés, refoulés, effacés, oubliés, niés.
Ils avaient bien couché ensemble de temps à autres, mais ce n'était qu'une façon de se consoler. De mettre entre parenthèses le vide de leur existence. Ils n'avaient que leur travail dans leur vie. Ils ne pouvaient se permettre de s'attacher. Il n'avait qu'un but, atteindre les sommets et prendre le contrôle du pays. Elle n'avait qu'un objectif, le soutenir et le maintenir dans la bonne direction. Il savait que s'il s'écartait un tant soit peu du chemin, elle serait là pour redresser sa route, et s'il se trahissait, elle n'hésiterait pas à l'abattre. En contre partie, il donnait un sens à sa vie. Elle n'avait plus rien à perdre, alors elle vivait pour lui et pour son but.
Seulement la réalité finit toujours par revenir frapper à la porte. Et ainsi, elle fut séparée de lui. Son plan de devenir le leader du pays ne passait pas inaperçu, et le rôle qu'elle avait non plus. Si bien qu'on la lui prit. Mais ce n'était que le début de la chute du paradis. Il n'y a pas que professionnellement qu'ils avaient fait une erreur. Ils n'avaient pas pensé que parfois la nature aussi leur jouait des tours. Alors même si ce n'était pas arrivé souvent, ils avaient parfois passé la nuit ensemble, et malheureusement, ils ne s'étaient pas contentés de discuter. En plus, depuis qu'ils ne travaillaient plus dans le même bureau, ils avaient besoin de se voir plus souvent en dehors. Et même si bien sûr, il ne s'agissait pas d'amour, mais plutôt de vide à combler, ils savaient au fond d'eux qu'ils ne dupaient personne. Ils connaissaient parfaitement les vrais sentiments de l'autre, et les leurs, mais se refusaient à les exprimer. C'était interdit donc ils utilisaient leur corps pour avouer ce que leur esprit refusait d'admettre.
Mais ce petit jeu a toujours des conséquences, et elles ne tardèrent pas à arriver.
Liza était coincée au bureau depuis une semaine. Le généralissime était en déplacement, et il n'avait pas souhaité qu'elle l'accompagne. Et pour tout avouer, elle ne s'était pas proposé. Elle se sentait fatiguée, et ça ne risquait pas d'aller en s'arrangeant dans la situation actuelle. Elle n'avait jamais été fan du travail administratif, mais quand elle était sous ses ordres à lui, elle le faisait naturellement. Elle allait même jusqu'à faire une partie du sien quand il était débordé. Et elle corrigeait systématiquement derrière, pour être tranquille. Elle ne lui laissait rien passer. Il devait être irréprochable pour gravir les échelons le plus vite possible. Mais maintenant, elle ne voyait plus l'intérêt de s'appliquer. Au moins son ancien supérieur était conscient de sa valeur et l'emmenait systématiquement sur le terrain. Il détestait la paperasse et lui était toujours reconnaissant de l'aider. Même si le travail de bureau représentait plus de la moitié de son temps, elle avait autre chose à faire et pouvait toujours se détendre avec le reste de l'équipe ou au stand de tir. Alors que maintenant, elle était piégée, n'avait pas le droit de sortir prendre l'air plus de dix minutes par jour au cas où un appel important arriverait et passait le plus clair de ses journées à attendre. Le courrier, puis les dossiers à trier, et bien sûr, le téléphone. Elle en était réduite aux tâches les plus ingrates, et n'avait aucun moyen de s'en échapper. Pourtant, elle était ravie de ne pas avoir à suivre le généralissime. Elle le détestait et n'avait aucune envie de se retrouver à assurer sa sécurité. Elle s'était engagée pour un seul homme et n'utiliserait ses compétences que pour lui. Elle le protégerait lui, et lui seul. Tant pis s'il n'avait plus besoin d'elle pour le moment.
Enfin le problème était qu'à l'heure actuelle, elle n'était pas vraiment en état de protéger grand monde, n'ayant même été capable de protéger elle-même. Elle était à la merci du tyran qui dirigeait le pays, mais pire encore, elle s'était mise toute seule, enfin pas tout à fait seule, dans une situation plus que délicate qui allait finir par poser de nombreux problèmes. C'est pourquoi elle était aussi fatiguée. Elle se traînait lamentablement dans les couloirs depuis plusieurs semaines, éprouvant chaque matin plus de difficultés que la veille à se lever, incapable d'avaler quoi que ce soit sans le renvoyer aussitôt. Sans compter les sautes d'humeur, le tournis, la nausée et des envies incontrôlables. Il devenait de plus en plus délicats de faire bonne figure.
D'ailleurs ce qui devait arriver arriva. Elle finit par se trouver mal après le déjeuner, et ayant une fois de plus rendu son repas dans les toilettes, elle n'eut pas la force de rejoindre son poste. Elle n'était pas seule à ce moment-là et la jeune femme à côté d'elle n'avait pas l'intention de se laisser intimider. Elle n'était que sergent-major, mais elle avait bien compris que le lieutenant était malade et elle la traîna de force à l'infirmerie.
Bien sûr, Liza tenta de protester et voulut jouer de son statut d'officier supérieur pour faire céder l'autre, mais rien n'y faisait. Le sergent-major appela deux gaillards en renfort, et pour éviter d'ameuter tout le QG, elle fut obligée de se laisser faire et alla à l'infirmerie.
Elle expliqua rapidement la situation, essayant de jouer sur le fait qu'elle avait souvent des ennuis digestifs en période de stress, mais le médecin ne semblait pas très conciliant et voulait à tout prix lui faire des examens. Ce qu'elle devait absolument éviter. Heureusement pour elle, il y avait eu des incidents dans le centre ville, et plusieurs blessés arrivaient. Elle saisit l'opportunité qui lui était offerte et fila entre deux brancards. Elle promit tout de même de se faire surveiller avant de retourner à son poste. Mais comme ce n'était vraiment pas son jour de chance, à peine sortie de l'infirmerie, et toujours en train d'expliquer à un assistant médical que tout allait bien, elle rentra dans un officier. Pas n'importe quel officier d'ailleurs, mais très exactement le seul après son supérieur qu'elle ne voulait pas mettre au courant de la situation, le colonel Roy Mustang. Il revenait de sa pause café et voyant de l'agitation, il avait décider de venir jeter un œil. Il ne s'attendait certainement pas à trouver son ancien lieutenant là, en plein débat avec l'équipe médicale.
Heureusement, il avait l'esprit vif et savait parfaitement pourquoi elle refusait de se faire examiner. Il prit sur lui d'intervenir et promit aux médecins qu'il veillerait personnellement à sa santé. Comme ils étaient tous débordés, ils n'en demandèrent pas plus. Sans oublier que pour la plupart, le lieutenant était encore sous son commandement. Il n'y avait donc rien de suspect dans cette affaire.
Roy la raccompagna à son bureau sans poser la moindre question. Elle lui expliqua simplement qu'elle avait eu une indigestion après le repas et il ne chercha pas à en savoir plus. Quelque part, elle était soulagée. Elle n'avait aucune envie de s'expliquer avec lui, surtout maintenant. Quand enfin elle crut être libérée, il posa doucement sa main sur son épaule et dit simplement : « Vous n'êtes pas en état de rentrer seule. Quand vous aurez fini, passez à mon bureau, je vous ramènerai en voiture. »
« Mais monsieur... »
« Vous préférez que je vous reconduise à l'infirmerie ? » Il avait un sourire en coin qu'elle ne connaissait que trop bien. Pas la peine de discuter.
« Très bien monsieur. Je vous remercie. » Liza salua et rentra dans son bureau. Au moins, vu le peu de travail qu'elle avait à faire, elle pourrait réfléchir à un plan pour ce soir. Elle ne devait pas rester avec lui, pas dans ces circonstances. D'un autre coté, elle ressentait encore la présence de sa main sur son épaule, la chaleur de sa paume, passant à travers le tissu... S'il essayait quoi que ce soit, elle savait qu'elle ne pourrait pas lui dire non. Elle n'était même pas sûre de ne rien tenter elle-même.
L'après-midi s'étira interminablement. Elle n'avait pratiquement rien à faire et ne pouvait s'empêcher de penser aux questions qu'il allait très certainement lui poser. Elle essayait d'inventer des réponses, mais elle ne trouvait rien de bien convaincant. Il n'était pas idiot, et il finirait bien par s'en apercevoir, alors pourquoi ne pas lui dire tout de suite ? Elle avait peur, voila. Liza Hawkeye, premier lieutenant, sniper et tireur d'élite était terrorisée à l'idée d'avouer qu'elle s'était laissée avoir. Qu'elle avait été négligente et qu'elle s'était fourrée dans une situation délicate dont elle ne voyait pas l'issue.
En fin d'après-midi, le temps sembla s'accélérer. Les minutes passaient à toute allure et elle n'avait toujours trouvé aucune solution quand l'heure fatidique arriva. Son seul espoir était qu'il ait un rendez-vous dans la soirée et que du coup, il ne puisse pas insister.
Liza soupira lourdement avant de quitter son bureau pour celui de son ancien supérieur. Heureusement pour elle, ses collègues étaient déjà rentrés et personne ne la verrait partir avec Mustang.
Lentement, elle se dirigea vers son poste, mais elle n'eut pas le temps d'arriver qu'il l'attendait déjà devant la porte. Elle se sentait épuisée et avait la tête qui tournait. Peut-être d'avoir renvoyé l'intégralité de son déjeuner et donc d'avoir l'estomac vide depuis... Ce matin non plus, elle n'avait pas gardé son repas. En fin de compte, elle ne se souvenait plus de la dernière fois qu'elle avait réussi à manger effectivement quelque chose.
Il l'accompagna jusqu'à sa voiture, restant toujours deux pas derrière elle, contrairement à son habitude, pour veiller sur elle. La situation était inversée par rapport à l'ordinaire de leur relation. C'était à elle avant de veiller sur lui, mais aujourd'hui, elle n'avait pas la force de discuter. Elle s'assit rapidement sur le siège passager et manqua de s'endormir presque aussitôt.
Roy restait assis derrière le volant à la regarder. Il n'avait pas envie de démarrer pour la laisser chez elle, elle n'était pas en état et elle refuserait tout aide par principe. Son visage reposait sur la vitre et elle semblait détendue. Il ne l'avait pas vue ainsi depuis longtemps. La fatigue avait raison d'elle et elle n'arrivait plus à maintenir son masque impassible. Il la contempla en entier, profitant de l'occasion qui lui était offerte de l'observer et nota plusieurs changements. Elle avait maigri, mais ce n'était pas homogène. Il remarqua ses joues plus creuses qu'à l'ordinaire, les cernes sous ses yeux. Ses cheveux n'étaient pas aussi nets que d'habitude et elle n'avait pas fermé sa veste. Son regard s'arrêta un instant sur sa poitrine et il se sermonna intérieurement de ce qu'il était en train de faire. Pourtant il ne pouvait se retenir. Ses seins, contrairement au reste de son corps, paraissaient plus pleins qu'avant. Et il mourait d'envie d'aller vérifier sa théorie directement à la source.
Liza dut sentir son regard insistant puisqu'elle ouvrit les yeux et sourit faiblement.
« On peut y aller, je suis vraiment fatiguée. » Elle ne fit aucune remarque sur ce que son ancien supérieur faisait pendant qu'elle se reposait. A quoi bon de toute façon ? Ce n'était pas la première fois et il s'était contenté de regarder. Elle espérait simplement qu'il n'avait pas deviné.
Profitant qu'elle était un peu mieux réveillée, Roy lui posa quelques questions sur sa santé. Il s'inquiétait sincèrement. Il craignait que le Furher n'ait même tenté délibérément de l'empoisonner pour être sûr qu'il lui resterait loyal. Il avait lu une histoire concernant un homme adultère que sa femme empoissonnait tous les matins et ne lui donnait l'antidote que le soir.
Liza ne put s'empêcher de rire quand il lui raconta son histoire. De sa part à lui, c'était plutôt amusant. Des deux, c'était de loin lui le plus homme adultère !
Roy se rembrunit à cette remarque, contestant son statut d'adultère, dans la mesure où il n'était pas marié. S'en suivit un silence douloureux et pesant, les mettant tous les deux mal à l'aise. Il décida de changer de sujet et lui proposa l'adresse d'un médecin de sa connaissance, très discret qui pourrait se charger d'elle, mais elle déclina poliment.
Comme il insistait un peu, elle s'emporta et expliqua qu'elle savait parfaitement ce qu'elle avait et qu'elle n'avait pas besoin d'un médecin. A ce moment-là, elle se mordit la lèvre et ferma les yeux. Elle avait parlé trop vite. Heureusement pour elle, ils étaient quasiment devant chez elle, elle pourrait une fois de plus prendre la fuite.
Roy arrêta la voiture et Liza se précipita pour descendre après l'avoir remerciée et elle fut soulagée qu'il ne la retienne pas. A la place, il la suivit et l'accompagna jusque chez elle. Elle soupira et avança sans se retourner. Sa tête tournait encore et elle se sentait vraiment malade. La montée des marches fut une véritable épreuve et finalement elle fut reconnaissante que Roy l'ait suivie. Pour le dernier étage, il la porta presque. Dès qu'elle ouvrit la porte, son chien se précipita sur eux mais il eut le réflexe de le calmer.
Le colonel entraîna son ancienne subalterne dans l'appartement, l'aidant à rejoindre son lit. Il s'assit à coté d'elle et lui demanda à nouveau une explication. Liza resta les yeux fermés un moment espérant qu'il se lasserait, mais elle le connaissait suffisamment pour savoir que ça n'arriverait pas. Elle essaya de lui dire qu'elle avait attrapé un mauvais virus, mais il rétorqua qu'il ne voyait pas le rapport avec ses examens qu'elle refusait de faire.
La blonde se leva et enleva complètement sa veste. Elle ne voulait pas discuter avec lui et le meilleur moyen était de faire comme s'il n'était pas là. Elle partit se prendre une douche chaude mais quand elle revint il était toujours là, assis sur son lit. Il lui tendit une tasse brûlante. Devant sa mine septique, il expliqua que c'était un remède familial contre les problèmes digestifs. Une sorte de grog pour le ventre. Liza renifla le contenu de sa tasse et ne put retenir une remarque sarcastique.
« C'est le genre de produit qu'on boit pour se soigner, avec comme principe que ce qui nous ne tue pas nous rend plus fort ? »
Roy eut un sourire en coin et se contenta de répondre : « Tais-toi et bois ! » Elle obéit sans discuter et fut agréablement surprise. Malgré une odeur peu encourageante, la boisson était plutôt douce et horriblement sucrée. Elle s'assit à coté de lui et posa la tête sur son épaule.
« Merci beaucoup… »
Il se redressa un peu et la prit mieux dans ses bras. Elle sentait la chaleur l'envahir et malheureusement elle savait que ça n'avait rien à voir avec ce qu'elle buvait. S'il continuait à lui caresser la nuque de cette manière elle ne répondait plus de rien. Il trouva un point particulièrement sensible à la base de son cou et elle ne put retenir un gémissement. Elle avait tellement envie de plus… Elle n'aurait eu que son peignoir à enlever pour être à lui. Mais ce n'était pas le moment. D'un coup elle se redressa et retrouva son allure professionnelle.
« Il est tard, monsieur, vous devriez rentrer. Merci encore pour tout. »
Roy la regarda, stupéfait puis amusé. Elle n'allait pas s'en tirer comme ça.
« J'imagine que tu n'as rien mangé de la journée ? »
Ce fut au tour de Liza d'être surprise. Elle répondit un peu vite et encore une fois s'en vraiment réfléchir. « Non, mais je suis fatiguée alors… » Il la coupa d'un doigt sur ses lèvres.
« Repose-toi, je m'occupe de tout. »
« Merci, monsieur, mais ça va aller… »
« Il n'y a pas de mais qui tienne. Et tu pourras m'expliquer un peu ce qu'est cette mystérieuse maladie qui t'empêche de faire une simple prise de sang ! »
Elle jura discrètement mais pas encore assez pour qu'il ne l'entende et il se moqua d'elle gentiment. Elle finit son grog et s'allongea sur son lit. Ce n'était pas du tout ce qui était prévu. Si jamais on les surprenait, ils auraient de gros problèmes, encore plus que celui qu'elle vivait en ce moment.
Liza dut s'endormir car Roy la réveilla doucement en lui tendant un bol de soupe. Il avait approché une chaise de son lit et restait à coté d'elle. Il avait enlevé sa veste et remonté les manches de sa chemise. Il semblait parfaitement à son aise dans son petit appartement.
« Alors ? »
Elle resta concentrée sur son bol et se contenta de le remercier une fois de plus.
« Je ne parle de la soupe, Liza et tu le sais. »
Elle prit une grande inspiration et finit par lui dire poliment mais fermement : « Ecoute, Roy, j'apprécie beaucoup ta sollicitude, mais je suis sûre que tu as mieux à faire que de jouer les gardes-malades. Il y a des milliers de filles qui attendent dehors pour avoir un peu de ton attention, si tu allais t'occuper d'elles ? »
Il parut un instant vexé, puis réalisa que c'était exactement ce qu'elle voulait, qu'il se vexe et qu'il parte. Il lui sourit et répliqua : « Si tu le prends comme ça, on va faire différemment, tu me dis ce que tu as ou je fais mon examen et mon diagnostique tout seul. »
Cette fois Liza pâlit. Enfin, elle pâlit encore plus. La situation devenait de pire en pire. D'une voix tremblante elle demanda : « Et comment tu comptes t'y prendre ? »
Roy eut son habituel sourire en coin et s'approcha un peu plus. Il la débarrassa de son bol qu'il posa à la cuisine et s'installa confortablement à coté d'elle sur le lit. Il posa doucement sa main sur son visage, en dessinant les contours du bout des doigts.
« Déjà, tu as l'air particulièrement fatigué. Ensuite tes joues sont plus creuses ce qui me fait croire que tu ne manges pas correctement depuis plusieurs semaines. Ou que tes problèmes digestifs ne datent pas d'hier. » Elle ne fit que battre imperceptiblement des paupières, mais il prit ça comme une confirmation. Ses mains descendaient sur son cou, recommençant son massage, ce qui redéclencha la même réaction que précédemment. Sa peau la brûlait dès qu'il la touchait, et la piquait en anticipation. Il glissa sous son peignoir pour lui caresser les épaules et continua, sans tenir compte de ses réactions.
« Ensuite, tu es tendue, et j'ai l'impression que ça s'aggrave à mon contact, comme si tu avais quelque chose à cacher… » Il lui parlait au creux de l'oreille, et elle sentait son souffle chaud sur sa nuque ce qui la faisait frissonner. Il continua sa descendante, défit la ceinture pour séparer les deux pans de son peignoir. Elle était incapable de résister. Ses mains se promenaient les longs de ses cotes et lui confirmèrent son impression précédente. Il vérifia par acquis de conscience l'état son ventre puis se concentra sur ses jambes. Ses cuisses étaient toujours parfaites et fermes, mais elles semblaient plus étroites et ses jambes devenaient encore plus fines.
« Tu as maigri. » Il la regardait depuis le bout du lit, et elle se sentit rougir. Elle était nue, son peignoir ne la couvrant plus que de la poitrine aux hanches. Roy laissait courir son regard et ses doigts sur tout son corps et elle n'avait aucune envie de l'arrêter, bien au contraire. Il attrapa sa cheville et la porta à ses lèvres, mordillant doucement la chair du mollet, couvrant son parcours de baisers et remontant vers le genou. Liza ferma les yeux et se laissa envelopper par la douceur de ses lèvres sur sa peau.
Roy avait toujours été fasciné par les jambes des femmes, mais de loin celles de Liza étaient celles qu'il préférait. En plus, elle était particulière sensible à certains endroits. Il commença à lui lécher l'intérieur du genou ce qui la rendait folle. Sa langue remontait sur sa cuisse, toujours par l'intérieur et elle ne put retenir un gémissement. Comment en était-elle arrivée là ? Elle était épuisée, voulait simplement retrouver le calme et la douceur de son lit, et elle se retrouvait à moitié nue devant son ancien supérieur qui semblait bien décider à jouer avec elle alors qu'elle n'était pas en état de se défendre.
« Roy… Arrête… » Elle essayait de lutter, mais la bataille était perdue d'avance. Il lui sourit et tout en lui mordillant le cou remonta vers son oreille pour lui répondre.
« Je n'en ai aucune envie et toi non plus. En plus, je ne fais que t'examiner pour le moment… »
Liza soupira et continua de se débattre mollement : « Tu sais bien qu'on ne doit pas… Et tu n'es pas médecin » Elle avait du mal à organiser ses idées, il la coupait régulièrement pour l'embrasser. Chacun de ses baisers était aussi brûlant, délicieux et passionné que ses caresses. Elle avait envie de lui, ça faisait plusieurs semaines qu'elle attendait, alors pourquoi résister ?
Il la ramena d'un coup à la réalité en murmurant une fois de plus dans son cou : « Je ne suis peut-être pas médecin, Liza, mais je ne suis pas idiot. Certains symptômes ne trompent pas... » Et comme pour prouver son argument il attrapa un de ses seins, qui, comme il l'avait estimé, était plus rond qu'à l'ordinaire et commença à le masser en douceur.
« Tu n'as pas maigri de là… »
Liza s'appuya sur un coude pour le regarder pendant qu'il continuait ses caresses et le surprit même à lui lécher le ventre. Il glissa ses doigts en elle et trouva très exactement ce qu'il pensait. Il la regarda langoureusement pendant qu'elle perdait la tête sous ses assauts. Elle retrouva ses esprits un instant et comprit qu'il savait. Elle demanda fébrilement : « Et ça ne te pose pas problème ? Tu n'es pas fâché ? »
Roy lui sourit et posant sa main libre sur sa joue, l'embrassa plus sérieusement. Il la libéra enfin et plantant ses yeux dans les siens ajouta : « Pourquoi ? Ce n'est pas que ta faute, que je sache. Et au moins, maintenant, il n'y a plus que risque... » Elle sourit faiblement, pas vraiment convaincue, mais profita du plaisir qu'il était prêt à lui offrir.
Il était sur le point de la pénétrer quand il conclut avec un sourire ironique : « En plus, tu sais, ma chérie, aussi incroyable que ça puisse te paraître, ça n'a jamais été que sexuel entre nous... » Et d'un coup de rein, il s'enfonça en elle, l'empêchant par la même de répondre.
Ce n'était certainement pas la manière la plus élégante de lui dire les choses, mais elle n'aurait jamais accepté une vraie déclaration. Ils avaient joué ensemble et il n'allait pas la laisser seule assumer les conséquences de leurs actes.
La lune était haute dans le ciel, éclairant les deux amants, serrés l'un contre l'autre. Pour la centième fois de la nuit Liza s'excusait de n'avoir pas été plus vigilante. Roy posa la main sur son ventre, un sourire ravi sur les lèvres.
« Combien de temps il nous reste avant que ça ne se voie ? »
Liza soupira. « Je ne sais pas, j'ai de bons abdos, et l'uniforme n'est pas trop moulant à ce niveau là, donc je dirai six ou sept semaines, sans trop de problème. » Roy sourit encore plus et l'embrassa encore une fois.
« Alors il va falloir passer à l'action plus vite que prévu. »
J'ai mis très longtemps à enfin finir ce premier chapitre. L'avantage c'est qu'il se suffit en lui-même. Il y aura une suite, pour savoir comment ils en sont arrivés là, mais je ne sais pas quand. J'ai hésité à le mettre ne sachant pas quand je pourrai le continuer, puis je me suis dit qu'il pourrait faire l'affaire. Vous serez patients...
