SOMEBODY I USED TO KNOW

Bonjour tout le monde. Cette petite idée me trotte dans la tête depuis un petit moment. D'habitude, je me contente de lire les merveilleuses fic postés ici, mais j'ai décidé d'arrêter de me dégonfler et de poster enfin la mienne. C'est seulement le prologue et beaucoup de choses restent incomprises, mais vous comprendrez tout très vite. J'espère qu'elle vous plaira et n'hésitez pas à me laisser toute critique qui vous semble constructive :)

Oh,you can hear me cry

See my dreams all die

From where you're standing

On your own.

« Je pars dans 3 jours. » murmure la jeune femme, jouant avec ses doigts, comme à chaque fois qu'elle est nerveuse. Il savait que ça allait arriver. Il savait qu'elle allait finir par partir. Elle n'appartenait pas à ce monde. Elle n'y appartenait plus. Et tout était de sa faute.

« Plus rien ne me retient ici. » Il avait envie de crier, de lui prendre les mains, de la forcer à le regarder. Il lui aurait alors dit qu'il était là et que la possibilité d'un nous était toujours possible et ça aurait du suffire n'est ce pas ? Mais il n'en a pas le droit. Après tout, il est la raison pour laquelle elle s'en va. Elle ne dit rien. Elle le blâme même pas. A vrai dire, elle fait comme s'il n'était pas là. Elle est douée à prétendre qu'il n'existe pas, qu'ils n'ont jamais existé. Un peu trop, à son goût, même s'il sait que c'est sa façon bien à elle de se protéger. Il se déteste pour ce qu'il lui a fait subir. Il se déteste encore plus quand il voit les larmes qui menacent de couler hors de ses yeux. Leurs amis s'empressent de la prendre dans ses bras, mais lui est paralysé. C'est le moment qu'elle choisit pour lever le regard vers lui. Il sait pas trop combien de temps ça dure, mais ce regard le hantera bien longtemps après qu'elle soit partie.


La Lamborghini se gare et un jeune homme en sort, jetant les clés de la voiture au portier. C'est un habitué. Il ne prend même pas la peine de saluer le vigile et entre comme s'il possédait les lieux. Il attrape une coupe de champagne, serre quelques mains, embrasse quelques joues. Il est rôdé au petit jeu des connivences. Tout chez lui transpire l'assurance et le pouvoir. Elle se moquait d'ailleurs souvent de lui et de ses airs hautains. Elle était la seule à connaitre la vérité. Elle arrivait à desceller les vérités cachées derrière ses sourires factices et son arrogance. Elle était la seule, qui encore aujourd'hui, pouvait dire qu'elle le connaissait vraiment. Il avait été élevé dans ce monde où tout se joue par l'apparence. On lui avait appris à maitriser ses émotions et il était plutôt doué à ce petit jeu. Il ne montrait jamais réellement ce qu'il ressentait vraiment. Tout n'était que jeu pour lui, tant auprès des femmes que dans ses affaires. Il ne prenait pas la peine de ressentir les choses. C'était pour les faibles. Il profitait de l'instant présent et en ce moment, il voulait en profiter avec la fille aux cheveux noirs de jais qu'il avait repéré. Telle une proie, il s'approcha d'elle et direct lui demanda si elle était libre pour la nuit. Il savait qu'il plaisait et jouer souvent de ses charmes pour obtenir ce qu'il voulait, notamment auprès de la gente féminine. Elles étaient assez naïves pour croire à ses promesses ? Tant pis pour elle. Une porte claque, une robe tombe sur le sol. Deux corps se rapprochent dangereusement. Ses mains glissent dans les cheveux noirs et l'espace de quelques secondes, il peut prétendre que c'est elle qui murmure son prénom. Il ferme les yeux et l'imagine. Ses yeux verts. Sa peau parfaite. Cette fille dans ses bras ne lui arrive pas à la cheville. Aucune ne lui arrive à la cheville.

« Tu peux partir maintenant. » Il attrape son caleçon, l'enfile et pointe la porte du doigt ne laissant aucun espoir à la jeune fille. Il prend son paquet de cigarette et sors sur le balcon de sa suite pour en fumer une, tout en regardant la ville se réveiller. C'est le moment de la journée qu'il préfère, où tout est encore calme et possible, où il peut prétendre que la vie lui tend encore les bras. La réalité reprend rapidement ses droits quand son portable sonne.

« Hey Lance. » Il est rapide à répondre, mais aurait préférer ne jamais le faire. « Je serais là le plus vite possible. »


Le bar était bondé, comme il l'était chaque vendredi soir. Un groupe local jouait, espérant que ce soir serait enfin le soir où ils seraient découverts par un producteur connu. Après tout, des tas de musicien avaient déjà été découvert dans ce bar, alors pourquoi pas eux ? Une jeune femme, installée au bar, écoutait la musique, tapant le rythme du bout des doigts sur sa cuisse.

« Je vous offre un verre ? » Elle se tourne et sourit. Elle savait quoi faire pour obtenir ce qu'elle désirait. Aussi cliché que ça pouvait paraitre, tous les hommes voulaient l'avoir et toutes les femmes voulaient être elle. Elle était la seule à espérer à chaque minute de la journée être une autre personne. Elle aurait été prête à tout sacrifier pour être une autre. Une personne innocente, qui ne s'était pas brulé les ailes à force d'aimer, une personne qui avait encore un cœur intact qui battait dans la poitrine. Elle ne se souvient pas de la dernière fois qu'elle a été heureuse. A vrai dire, elle s'en souvient parfaitement. Mais la douleur qu'elle ressent à chaque fois qu'elle y pense ne vaut pas les quelques secondes de bonheur.

« Quel est votre nom étranger ? » Elle le détaille du regard. Il n'a rien de beau. Il n'entre pas dans les standards habituels de la beauté, mais quelque chose l'attire. Il est charismatique. Elle ne sait pas trop quoi, mais il y a quelque chose en lui qui l'attire. Quelque chose dans son regard. Elle connait cette tristesse camouflée sous un sourire. Elle la voit à chaque fois que son regard croise un miroir.

« Arthur. » Si elle est troublée, elle n'en montre rien. Son sourire disparait, mais elle est rapide à remettre le masque en place. Ce nom lui rappelle des anciens souvenirs, des moments d'un passé où elle était innocente, insouciante et... et heureuse. Mais c'est le passé et le passé ne revient pas. Alors, elle fait son possible pour ne pas y penser. Elle s'accroche à son col et l'embrasse. Elle fait son possible pour endormir la douleur, qui est devenu une partie d'elle désormais.

Cette nuit là, elle ne dort pas. Même longtemps après qu'il soit parti, elle reste dans son lit, éveillée tentant de combattre le froid qui a pris possession d'elle, tentant d'éviter les souvenirs qui essayent de remonter à la surface. Elle ne peut pas se permettre de se laisser aller parce qu'elle n'est pas sûre de pouvoir remonter à la surface si elle laisse le passé prendre le dessus. Son téléphone sonne et elle sait qu'il est temps d'affronter la réalité. Cette cruelle réalité où elle est seule et où le passé n'est rien d'autre qu'un souvenir. Elle ne peut tout de même pas empêcher le sourire qui se dessine sur ses lèvres quand elle voit le nom qui apparait sur son écran, mais ce sourire disparait rapidement quand elle entend les mots qui vont bouleverser sa vie une nouvelle fois. « Il est temps de rentrer à la maison. »


La neige s'est posée sur la ville, laissant derrière elle son manteau blanc. Des enfants s'amusent à faire des bonhommes de neige tandis que leurs mères cachent leurs trouvailles dans chaque recoin de la maison, à l'abri des esprits fouineurs. L'esprit de noël est partout. A chaque coin de rue. Sauf peut être sur ce banc ou toute joie semble avoir disparu. Il déteste ce froid, déteste devoir prétendre qu'il est heureux quand tout part en vrille. Il ne sait pas comment affronter la nouvelle, ne sait pas comment sourire et prétendre que tout ira bien, parce qu'au fond, il n'est pas sûr que tout ira bien. Pourtant, habituellement, il est doué pour ça. Habituellement, il respire la joie de vivre. Son optimisme a même tendance à agacer les gens. Mais aujourd'hui, il n'a qu'une seule envie. Se coucher dans son lit et prétendre que cette journée n'a jamais existé. Il ne peut pas. Il a passé les appels qu'il devait passer. Il est le messager du diable. Il porte une cigarette à ses lèvres et laisse le poison bruler ses poumons, tentant de ne pas penser au futur. Il ne pouvait pas se permettre de céder maintenant. Une main se glisse dans la sienne et une tête se pose sur son épaule. Il dépose un baiser dans l'épaisse chevelure de la jeune femme, enregistrant dans sa mémoire chaque détail qui disparaitront avec elle.

« Ils rentrent à la maison. » murmure-t-il de peur de troubler le silence qui s'est installé autour d'eux.

« Merci. »