Cela faisait maintenant quatre jours que j'étais en route pour le château du Roi : Versailles. Je devais y rejoindre mon père, avec ma mère, qui était un de ces plus grands conseillers. Ma mère était dans la calèche avec moi et je n'en pouvais plus d'attendre.
J'étais tellement impatiente de voir ce magnifique château. Mon père m'avait envoyé de nombreuses lettres décrivant chaque couloirs et chambres. Nous n'étions plus qu'à quelques kilomètres et l'idée de rencontrer l'ensemble de la Cour Royale et le Roi en personne me donnait des vertiges. Je ne voulais pas faire un geste déplacer en présence du Roi.
- Mère n'êtes-vous pas impatiente? demandais-je avec un sourire nerveux.
- Autant qu'une fille de ferme puisse l'être. Je n'aurais jamais imaginé voir le château de notre bon Roi un jour. Répondit-elle avec un sourire rassurant.
- Comment peux-tu être aussi calme?
Ma mère me répondit mais je ne fis pas attention à sa réponse et regardais à la fenêtre. Je pouvais voir que les magnifiques jardins qui étaient proches. Nous étions sur le point d'arriver. Je passais ma tête par la fenêtre de la calèche pour pouvoir mieux voir. Nous n'étions qu'à quelques centaines de mètres du château et je pouvais apercevoir une foule de monde. Papa.
- Maella!
Je me retournais immédiatement vers ma mère qui me lança un regard désapprobateur. Je suis alors rentrée dans la calèche avec un petit sourire d'excuse pour ma mère. Elle avait du courage pour m'avoir supporté toutes ces années.
Nous avons attendu que la calèche s'arrête devant les escaliers du palais royal. Le cochet vint nous ouvrir la porte et nous aider à sortir. Quand je fus à l'extérieur pour la première fois de la journée, le soleil m'aveugla. Une fois que ma vision revint je pus voir que la Cour toute entière nous épiait du regard.
Mère me fit signe de la suivre et nous nous dirigeâmes vers ce que je pensais être le Roi. La coutume voulait que l'on se présente d'abord au Roi avant de retrouver notre père. Nous nous avançâmes donc vers lui. Sans croiser son regard nous nous sommes prosternées devant lui.
- Votre Majesté c'est un immense honneur d'être accueillis dans votre demeure.
- Quel plaisir de vous revoir, Constance. Vous pouvez vous relever.
Tiens je ne savais pas que le Roi avait rencontré ma mère auparavant.
Ma mère et moi nous sommes donc relevées avec grâce. Je pus alors croiser en cet instant le regard bleu azur du Roi. Il avait des yeux magnifique, semblables à un océan. Ses longs cheveux bruns extrêmement bien coiffé et sa peau blanche comme de la porcelaine. Il n'était pas très grand un peu plus que moi quand même et portait une tenue bleu royale.
Quand son regard croisa le mien un petit sourire en coin vint se loger sur son visage. Comme s'il admirait une proie qui n'était autre que moi. Je me sentis aussitôt gênée. Son sourire ne fit que grandir avant qu'il ne s'exclame devant toute la Cour.
- J'espère vous voir au diner de ce soir. Le festin sera en votre honneur. Déclara-t-il d'un ton enfantin.
- Votre Majesté est trop bonne. Répondit ma mère avant une petite révérence.
Avec un dernier regard destiné à mon attention, le Roi se détourna et rentra dans le palais suivis de toute sa Cour. Je n'eus pas le temps de faire un geste que mon père accourut vers moi et ma mère pour nous serrer dans ses bras. J'étais tellement heureuse de le retrouver. Nous avons rigolé et restâmes comme cela quelques temps avant de nous séparer.
- Cela fait si longtemps mes femmes, comment vous portez-vous? Demanda mon père d'un ton jovial.
- Thomas nous avons fais une longue route, je pense que les histoires peuvent attendre. Répondit ma mère avec un soupir de fatigue. De plus que nous avons un évènement important ce soir.
- Oui je me doute, suivez-moi. Je vais vous montrer vos chambres.
Nous avons donc gravis les escaliers pour rentrer dans le palais.
Il était tout simplement magnifique. Je ne pouvais pas le décrire tellement le lieu était touché par la divinité. Le lieu était tellement grand que moi, simple fille de conseiller, je me sentais toute petite. Cette endroit était fais pour les puissants de France. J'étais alors fière de mon père.
Celui-ci sembla plus qu'heureux de nous faire visiter. Il était tellement content de nous revoir. Mère faisait semblant d'écouter pour lui faire plaisir mais je savais qu'au fond d'elle, elle était exténuée. Je décidé alors de l'aidé quand nous avions entamé le dixième tableau.
- Père je me sens fatiguée, peut-être Mère et moi devrions-nous rejoindre nos chambres pour pouvoir nous reposer et nous préparer pour ce soir. Je ne voudrais pas que le Roi soit blessé de me voir dormir pendant le diné.
- Maella a raison, mon amour.
- Très bien, nous reprendrons demain je suppose. Suivez-moi. Accepta mon père.
Quelques minutes plus tard nous nous trouvions dans nos appartements avec nos bagages que les gardes avaient transporté. Père nous laissa tranquillement défaire nos affaires et nous reposer. Mère en semblait soulagée. Ma chambre était spacieuse est de couleur marron claire. Ma mère avait une chambre juste à côté de la mienne, j'étais trop âgée pour dormir avec ma mère.
Je déballais donc mes affaires dans la bonne humeur. Je n'étais pas fatiguée et comptais bien visiter le château seule avant le repas. Je mis donc une bonne demi-heure avant de finir mon installation et de sortir pour explorer Versailles dans les moindre recoins.
Ce palais était vraiment le plus bel endroit de la terre. Je regardais dans tous les sens. Tous les miroirs, toutes les peintures... Je me suis soudainement arrêté devant une pièce. Je ne savais pas si je pouvais entrer mais je le fis quand même. La pièce était spacieuse et sans doute la plus belle de tout Versailles. Je commençais à fredonner une berceuse que ma mère me chantait étant enfant, tout en regardant la pièce et en tournant dans tous les sens pendant plusieurs minutes jusqu'à m'immobilier au milieu de la salle.
- Quelle magnifique mélodie.
Je me retournais le plus rapidement possible pour voir un jeune homme de mon âge qui se trouvait à l'entrée de la salle les bras croisés. Il avait les cheveux long bruns foncés et des yeux gris à vous transpercer le corps. Il avait le teint pâle lui aussi comme tous les parisiens. Il ressemblait beaucoup au Roi en y pensant.
Une fois que j'eue repris mon souffle je me dirigea vers lui dans le but de pouvoir sortir de la pièce le plus rapidement possible, de rentrer dans ma chambre et de ne plus jamais en sortir. Cet homme magnifiquement beau venait de m'entendre fredonner et faire l'idiote toute seule. Il devait sans doute me prendre pour une folle.
- Je suis désolée je ne voulais pas... Je devrais sans doute partir.
- Pourquoi donc? Vous n'avez rien fais de mal. Répliqua-t-il avec sincérité.
Ce ne fut qu'une fois en face de lui que je réalisais qu'il avait raison. Je le regardais alors pour m'apercevoir qu'il souriait triomphalement, heureux d'avoir gagné avec son argument. Je lui fis alors un petit sourire en coin avant de reculer un peu. Ce fut alors lui qui entra dans la grande salle avec moi.
- Vous plaisez-vous à Versailles, ma dame? Demanda-t-il soudainement.
- C'est le plus bel endroit qu'il m'ai été donné de voir dans toute ma vie... Répondis en laissant ma phrase en suspend afin de connaitre son identité.
- Oh, ai-je oublié les bonnes manière? Je suis Philippe d'Orléans.
Il courba alors le dos, prit ma main et déposa un léger baiser dessus. Personne ne m'avait jamais fais ça et je me sentais très flattée. Une fois qu'il m'eut rendu ma main je me retournais pour parcourir une nouvelle fois la pièce suivie par Philippe.
- Et vous quel est votre nom? Me demanda-t-il.
- Maella.
- C'est un prénom magnifique.
- Philippe... Vous me flattez. Répondis-je en me moquant.
Nous avons rigolé ensemble pendant un long moment. Enfin surtout moi. Il voulait tout savoir sur moi, ma vie, mes passions et mon avenir. Au bout d'une heure nous avons finis par faire le tour de ma vie et je finis par m'interresser à la sienne.
- Et vous alors? Quelles sont vos ambitions? demandais-je.
- Ayant un titre comme le mien, je ne peux malheureusement pas faire ce dont j'ai envie.
- Votre titre ? Je croyais qu'un noble pouvait faire ce que bon lui semble. Vous devez avoir les moyens de pouvoir parcourir le monde surement.
- Un noble? Ne connaissez-vous pas mon rang?
- Je crains que non, je ne connais que peu de chose de la Cour Royale et de ses occupants hélas.
- Je ne fais pas parti de la Cour Royale, Maella. Je suis le frère du Roi, Philippe Duc d'Orléans.
Et là le monde s'est arrêtée. Ma famille et moi allions surement rentrer à la maison après ceci. Je venais d'appeler le Prince Philippe par son prénom et familiariser avec lui comme un simple noble. Je me suis immédiatement prosternée devant lui en me comblant d'excuses.
- Relevez-vous Maella, tout va bien. Je ne vais pas vous punir. Vous m'avez rendu normal pendant une heure et je vous en suis reconnaissant.
- Mais vous êtes le Prince et je...
- Vous êtes une personne incroyablement intéressante. Je veux en connaître plus sur vous.
- Sur moi?
- Philippe.
Nous nous sommes tous les deux retournés pour découvrir un homme aux cheveux longs blonds bouclés et aux magnifiques yeux bleus en train de nous regarder à l'entrée de la salle. Il me fusillait du regard comme si j'étais un insecte qu'il fallait écraser rapidement. Une gêne s'installa alors dans toute la pièce. Je me sentis alors de trop.
- Je pense que je vais vous laisser... Commençais-je timidement.
- Oui faites dont ça. Répondit sèchement le blond.
Je fis un petit sourire timide à Philippe avant de sortir de la pièce rapidement. Je me dirigeais vers mes appartement pour me préparer, le sourire aux lèvres. Je me suis allongée sur mon lit pour pouvoir me reposer un peu avant le diner de ce soir.
L'heure du diner est très vite arrivée. Je me mis une robe présentable pour ne pas offenser le Roi lors de notre premier jour. Je rejoignis donc ma mère dans le couloir avec mon père et nous sommes partis en direction de la salle de réception.
- Et surtout n'oublie pas Maella... Commença mon père
- De me tenir convenablement pour que notre famille soit bien vu par toute la Cour Royale et que vous soyez tous les deux fières de moi. Récitais-je par coeur.
- Nous sommes déjà fières de toi ma chérie. Ajouta ma mère avec un sourire rempli d'amour.
Nous sommes alors arrivés devant la porte où se tenait le repas. Je me sentais nerveuse. Ma place n'était pas ici et je ne me sentais pas à l'aise. Ma mère le remarqua rapidement et me prit doucement la main pour me rassurer.
- Es-tu prête ? Me demanda-t-elle.
- Je pense que je le suis. Répondis-je avec un sourire nerveux.
