Dans l'espoir que la fandom NCIS est toujours vivante ici.
Il y a des jours, parfois, où l'on pense que le monde est contre nous. Et on a tort.
Ces jours-là sont difficiles, mais finissent toujours comme au cinéma, avec un beau ciel bleu et des rayons de soleil et le sentiment de satisfaction à la fin de la journée, lorsque l'on referme la porte de chez-soi, avec la certitude qu'un mug de soupe instantanée devant la télévision suffira à effacer les derniers relents de doute qui nous ont écrasés pendant les douze heures précédentes.
On finit par se glisser sous la couette, l'esprit presque vide mais toujours un peu embrumé, en se répétant que tout cela n'est qu'une passage, une paranoïa temporaire due à la lune, à l'horoscope, au coup de fil de grande-tante Gilberte, ou bien à la tequila d'hier soir.
Et puis parfois, on pense que le monde est contre nous. Et on a raison.
On passe une journée trépidante, en hyper-vigilance, et, pour changer du premier scénario, tout se passe exactement comme prévu.
Les murmures des collègues dans les couloirs, les rires étouffés quand ils nous pensent hors de portée. Le menu de la cantine qui ne contient absolument rien de ce que l'on a envie d'avaler. Les chauffards qui montent sur le trottoir quand on s'y aventure. Le prix du carburant qui flambe juste la veille de la paie. La pluie qui tombe drue quand la météo annonce 27 degrés et qu'on a opté pour le tee-shirt en coton égyptien au lieu de la chemise de costume.
Et on rentre le soir, dépité. On ferme la porte à double-tour, car le triple n'existe pas. On s'avachit sur le canapé en évitant surtout de se munir d'un bol de soupe, car on sait très bien qu'on va s'ébouillanter avec si jamais on prend la peine de le sortir du micro-onde. Alors on finit par se glisser sous la couette, les méninges épuisées mais incapables de faire le tri entre les moments ratés de la journée. Et on fait mine de s'endormir, car c'est la meilleure chose à faire pour attendre le lendemain et que, peut-être, si on essaie assez fort, notre cerveau finira par le croire. Et le lendemain... on recommence.
Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, le plus effrayant, c'est de ne pas savoir quel jour appartient quelle catégorie. On ne peut pas affirmer que l'on va s'en sortir indemne à chaque fois. On finit toujours meurtris à un moment où à un autre. Alors s'il vous plaît, ne me dites pas que je peux vous faire confiance, on sait tous très bien que, statistiquement, la confiance est une hérésie. C'est pour cela que je m'épargne la déception de la trahison. Je ne fais pas confiance. Jamais.
Avant que vous ne vous disiez que la petite croix rouge en haut à droite vous démange le curseur, laissez-moi finir. Si vous connaissez cette sensation de désespoir, d'angoisse, vous savez, cette horrible boule qui vous prend à la gorge, vous compresse la trachée, vous enfonce le plexus... Si vous connaissez cette sensation, alors vous comprendrez sans doute pourquoi j'ai fais ce choix. Pourquoi j'ai préféré ne rien dire. Pourquoi je suis parti en ne vous laissant qu'un dernier rapport pour dire au revoir.
Quoique. On le sait très bien, vous comme moi, que ce n'est pas un au revoir, mais un adieu.
Alors adieu.
NCIS ne m'appartient pas, il s'agit de la propriété intellectuelle de CBS. Il en va de même pour les personnages, et les lieux évoqués.
