Be Selfish

Il s'écartait de mes lèvres, prononçant ce semblant de promesse de retrouvailles dans un futur lointain. Ce baiser sonnait plus comme un adieu qu'un au revoir à mes yeux, aux tiens aussi, n'est-ce pas Nezumi ? Moi qui avait cru en ton ''plus de baiser d'adieu'', il faut croire que tu es toujours le premier à ne pas respecter les règles, même si celles-ci sont imposé par toi. Tu étais déjà éloigné, tout comme mon esprit. À cet instant, ni N°6, ni le District ouest, ni le mur désormais tombé et ni quoique cela soit d'autre du genre était dans mes pensées. L'unique chose qui demeurait, c'était la distance qui commençait à nous séparer, à mon besoin de combler celle-ci pour que tu restes. Actuellement, je prenais conscience de cet sensation que j'avais auparavant ressentis, que je parvenais pas à comprendre, ce vide que ta personne effaçait en une seconde. Mes yeux me brûlaient, pour ne pas changer. Soit égoïste, souffla une voix à mon oreille, soit égoïste pour une fois !

« -Nezumi ! Crie-je. »

Évidemment, tu étais bien trop loin pour entendre mon misérable cri. Une volonté nouvelle s'anima en moi. Doucement, je me mis en marche puis petit à petit, j'accélérai la cadence jusqu'à courir à perdre haleine. Je t'appelas une seconde fois, ton nom haché par ma respiration saccadé. Ton ouï est certes excellent mais tu restes humain. Cependant, tu es seul à me faire devenir un peu idiot par moment alors, je restais persuadé que tu pouvais m'entendre. Ma course manqua de se terminer lorsque j'eus à dévaler une pente, ayant failli tomber et rencontrer précipitamment le sol. Mon souffle en pris un coup et me rappela que je n'avais pas une grande endurance à ton contraire et mes poumons me rappelèrent à l'ordre, me brûlant pour réclamer un peu de répit. Je ne pouvais me le permettre. Quelque part au fonds de moi, je savais que si je ne te rattrapais pas, je ne te reverrais pas d'aussi tôt. Notre rencontre il y a quatre ans est un exemple assez flagrante, rencontre que je n'ai jamais regretté malgré qu'elle m'est fait chuté des hautes sphères de N°6. Cependant, ces quatre années ne se sont passée sans pendant la moindre seconde où je m'interrogeais à ton sujet. Ma mère s'est posé beaucoup de question, se rendant compte que j'étais souvent rêveur. Moi-même je me suis posé des question à mon sujet concernant mon ''obsession'' sur toi. Toutes ses questions se sont envolés dès que je t'ai revu jusqu'à les oublié car je n'avais pas de question tant que tu étais là. Niais, n'est-ce pas ? Tu disais détesté ce côté de moi. Pourtant, ce jour-là, où tu m'as libéré, une seule et unique chose m'avait traversé l'esprit : rester coûte que coûte avec toi. Promesse que je me suis faîtes que -il me semble- j'ai oublié. Alors tu devras supporter ce côté de ma personnalité comme le reste de ma personne si je réussis à te rattraper. Me répétant cette promesse avec moi-même, je pris une grande inspiration, espérant que cette fois tu m'entendes, puis hurla jusqu'à plus d'air.

« -Ne pars pas, Nezumi ! »

J'ai réussis. Tu te retourna vers moi, visiblement étonné. Je nous savais pas aussi proche. Tu restes quelque instant interdit, je dirai que c'est normal, c'est peut-être la première fois que je t'ordonne quelque chose dans un but entièrement égocentrique, ce que tu avais demandé d'être de temps en temps. Je te laisses pas le temps de répliquer quoique ce soit et me jeta dans tes bras. Enfouissant ma tête contre ton torse, je répètes cette phrase bien plus doucement, voulant être sûre que tu comprends ce que je voulais te faire comprendre. Tu restes les bras ballant, sûrement entrain d'analyser la situation. Bientôt, je sentis tes bras resserrer l'étreinte. L'une de tes mains partit flatter ma chevelure et ce fut à ce moment là que je me rendis compte que je pleurais réellement, mes larmes ayant dépasser le stade de l'envie. Me sentant un peu honteux d'avoir la larmes aussi facile, je cachai avec plus d'ardeur ma tête dans les plis de ton haut, espérant que tu ne vois dans quel état tu me mets, crétin. Bien sûr, tu n'es pas d'accord avec moi et tu soulevas mon menton, m'obligeant ainsi à plonger mon regard dans le tiens. Je me sens rougir sous ton regard perçant, détails qui ne t'échappas pas vu le sourire que tu tentais de réprimer. Tu rapproches nos visages, jusqu'à que l'on puisse sentir le souffle de l'autre sur nos lèvres.

« -Je vois que le message n'est pas passé. Fis-tu »

Tu m'effleuras d'abord du bout des lèvres. J'ai presque aussitôt fermé les yeux, attendant que tu y ailles franchement, impatient. Tu voulais sûrement jouer avec mes nerfs mais rapidement tu as perdu patience aussi et m'avais embrassé avec passion, le piégeur piégé dirait-on. Mes mains se sont glissées d'elles même sur ta nuque, approfondissant l'échange. Ce baiser n'avait plus l'innocence des deux premier, rendant sa signification bien plus importante entre nous. Je me surpris même à gémir, chose qui m'avais fait rougir comme jamais. Ayant ce besoin humain qu'est respirer, on s'est écarté l'un de l'autre, posant ton front contre le mien, nos lèvres encore proches prêtes à recommencer. Tu semblais à peine essouffler alors que ma respiration était saccadé. J'avais vu le léger sourire fière dont tes lèvres étaient ourlés dans les brumes de l'effet que ton baiser avait fait mais je préférais l'oublié que me sentir vexé.

« -Tout vas bien se passer pour toi, okay ?

-Nezumi... Murmure-je. »

Je ne comprenais pas pourquoi tu fuyais car oui, pour moi, tu prenais la fuite tandis que toi tu ne comprenais que je ne souhaitais pas d'en revoir mais seulement que tu restes. Alors, j'ai fait ce qui me semblais le plus juste en cet instant. J'ai agrippé d'une main tes cheveux, obligeant tes lèvres à rencontrer durement les miennes. Tu en fus presque choqué tellement tu ne t'attendais pas à ce genre de réaction. Tu ne réagis qu'à la sensation de ma langue contre la tienne, quand tu as remarqué que je dominais le baiser et reprenant le contrôle. Tu cassas le baiser à regret, cet fois avec le souffle saccadé. J'eus un brin de fierté à mon tour, j'avais réussis à te faire perdre tes moyens.

« -Shion...

-Tu veux que je te donne quatre ans pour expliquer la signification de ce baiser ? »

Tu déposas un baiser sur mon front, étouffant un petit rire.

« -Pour une fois que tu n'as pas causé mais agît...

-...Idiot »

Je ne pus m'empêcher de sourire et d'enfouir mon visage dans ton cou.

« -J'aime un idiot »


Bonus:

« -Nezumi ? »

Il s'arrêta avant de se retourner vers moi, assez intrigué de par mon ton quelque peu en colère. Ces traits se durcirent quand il vit mon air parfaitement sérieux, voir impassible.

« -Maintenant que j'y pense, pourquoi voulais-tu à ce point partir ? »

Je vis son visage se détendre, de même que ces épaules ayant reçu toute cette tension. Devait-il penser que ma question était d'un autre ordre ou même plus importante. Prenant une pose quelque peu théâtrale, il m'offrit un air amusé, non pas narquois ni moqueur, et presque attendri. Comme on le disait dans l'un des pays qui était sur le continent qui, je crois, s'appelait Asie ou quelque chose du genre, c'est un tsundere.

« - Vois-tu, mon altesse, je n'ai jamais eu l'attention de partir, je voulais juste te voir devenir un peu égoïste...-un sourire carnassier se dessina sur son visage- Puis cela valait le coup d'un autre côté, voir cette partie de toi, me réclamant à travers ses larmes, laissant son cœur hurler à la place de sa raison, m'embrassant avec tant de ferveur pour espérer que je ne parte pas et... »

Sa dernière syllabe resta longtemps en suspend quand il prit connaissance de mon regard que je portais sur lui. Il se remit en route, bien trop rapidement pour appeler cela ''marcher'', vers la ville. C'est bien, gentil rat, il comprends très vite.