Luna, belle jeune demoiselle aux cheveux pâles, avait une conscience exacerbée.

Elle ressentait.

Elle était suffisamment lucide pour déterminer qu'elle était différente – et elle cultivait avec rigueur et intuition ce qu'elle définissait comme sa Nature. Son Essence.

Elle ne cherchait pas à être similaire aux… comment avait-elle entendu… ?

L'expression lui revint :

« …aux canons de la mode »

Niaiseries. Elle était on ne peut plus d'accord avec cette affirmation de John Lennon; lui-même si prompt sous LSD à voir des ciels marmelade et des diamants dans le ciel :

« Auparavant, nous reprenions des classiques maintenant c'est nous qui les faisons »

A noter que le groupe auquel il faisait référence était particulièrement actif à son époque pour créer de nouvelles déterminations du Rock, pour l'harmonie si emplie de nuances des mélodies…

La jeune sorcière admirait sans retenues tout le groupe des Beatles – suffisamment déjantés lors de leur « période Peace-and-Love » avec leurs costumes flashy roses, bleus ou oranges scintillants pour éveiller sa curiosité naturelle déjà nettement démarquée des enfants de son âge.

Pour tout dire Luna rêvassait aux yeux des autres, mais elle se plongeait avec délectation dans sa sphère. Elle se cultivait, se détachait avec entrain des centres d'intérêts usuels.

Bon, elle convenait qu'un Artiste avait une estime de Soi tout à fait digne d'un Serdaigle : il était plus que certain du bien-fondé de ses dires et de ses pensées.

Ainsi, les membres de son groupe fétiche créaient avec finesse et une indiscutable touche de magie… artistique.

Le doigté de l'artiste.

Tout comme elle. Elle s'en persuadait.

Elle cherchait à créer son propre sillon.

Luna aimait profondément, intuitivement. Sans chercher à plaire ou à convaincre.

Avec toutes les fibres de sa jeune vie.

De fait placée devant « la porte aux idées changeantes », telle que Luna la nommait dans son esprit, l'intrigante demoiselle cherchait a trouver ce qui, à ses yeux, pouvait être le synonyme adéquat de sa recherche :

Admirer la beauté intangible

La Salle-sur-Demande se trouvait placée devant une bien rare difficulté : la demande adressée était sensitive pas matérialisable

De surcroît, l'ersatz de Dame Serdaigle, chaperonne des Siens, incérée in situ, tout comme les autres Fondateurs – et quelques membres de la direction de l'école - n'était hélas d'aucune aide valable.

Elle ne comprenait aucunement ni l'accoutrement ni la vivifiante ouverture d'esprit de celle qui se présentait au-devant de la Salle-du-Savoir…

…Dépassée par une élève capable de chercher à n'être qu'unique tout autant qu'universelle, dans la demande formulée.

Ainsi le Temps était-il venu… de proposer à cette étrange blonde aux yeux pâles comme l'aube claire d'insérer le site même de l'école ?

Pour permettre à la Magie de progresser dans sa Culture… ainsi que cela fut fait, au fil du temps, pour les autres membres englobés dans la vivante Poudlard ?

Dame Serdaigle se Matérialisa aux abords de la demoiselle.

Ne pouvant parler à voix haute car n'étant pas un fantôme ne pouvant faire ressentir sa présence grâce au toucher elle n'avait trouvé comme moyen que de se présenter dans l'intuition.

Celle exacerbée de la jeune fille lui permit de comprendre la requête de Poudlard, sous-jacente :

Passer outre le temps qui passe.

Luna n'était pas matérialiste… ou plutôt pas comme les autres camarades visualisaient la matérialité. Le Temps, selon elle, signifiait tout à la fois… Sensations. Vibrations. Maturation.

Elle accepta la Requête, à la condition cependant de pouvoir mettre en place dans l'enceinte de l'école un lieu… réservé à l'intangible.

La Musique…

L'Art spirituel par excellence

L'entité de Poudlard accepta avec force joie et même quasi dévotion.