Secret de famille

by Lazuli

d'après « Hunter X Hunter »

Ichi

Gon s'arrêta devant la porte. Un petit écriteau y était accroché, mentionnant « Salle n°405. Classe F, 2nde année. ». Pas d'erreur possible, c'était bien là. Dans quelques instants, il allait faire connaissance avec sa nouvelle classe. Il sentit son c?ur cogner dans sa poitrine, mais il n'arrivait pas à savoir s'il s'agissait d'appréhension ou d'excitation. Sans doute les deux à la fois. Ce n'était pas facile d'arriver en cours d'année dans une autre classe, dans un autre lycée, dans une autre ville. Gon se sentait un peu perdu. Mais il était sûr de se faire rapidement des amis. Il avait toujours eu le contact facile. Lorsqu'il avait quitté l'île de la Baleine avec sa tante pour venir à Padokia, tout le village était venu leur dire adieu sur le quai. Gon sourit à cette pensée. Il avait passé les seize premières années de sa vie sur cette île, il en connaissait tous les habitants, il en avait exploré les moindres recoins. Il avait encore du mal à réaliser qu'il n'y retournerait sans doute plus. C'était ici qu'il vivait, à présent. Lui qui n'avait jamais voyagé avait dû du jour au lendemain partir habiter dans un endroit qu'il ne connaissait pas et laisser derrière lui tout ce qu'il avait toujours connu. Ce n'était pas facile. Mais ça se passera bien. Après tout, il était toujours avec sa tante, et c'était le plus important. Et puis, ici aussi, il finirait par connaître la région et ses habitants. Ce n'était qu'une question de temps, d'adaptation. Et ici aussi, il y avait des lacs et des forêts. Ce n'était pas si différent. C'était juste. un nouveau départ !

Il inspira un grand coup, et frappa à la porte. Trois coups bien distincts. Voilà. Dans quelques instants, il allait connaître sa nouvelle classe. À quoi ressemblaient les jeunes de son âge, ici ? Il n'en connaissait aucun, il était arrivé depuis une semaine seulement, et avait été pour l'instant trop occupé à aider sa tante à vider tous les cartons et à disposer leur contenu dans leur nouvelle maison. Une jeune femme ouvrit la porte. Elle portait une longue robe à fleurs et portait ses cheveux blonds en une natte qui lui descendait au milieu du dos. Elle sourit à Gon :

« Ah ! Tu dois être Gon Freecss, n'est-ce-pas ? »

Gon acquiesça. Elle lui sourit à nouveau :

« Alors, bienvenu, Gon ! Je suis ton nouveau professeur d'Anglais. Entre ! »

Gon entra dans la classe. Sa classe. Les murs étaient peints d'une couleur jaune écaillée mais chaleureuse. De grandes fenêtres donnaient sur la cour du lycée, un endroit très fleuri que Gon avait déjà traversé. Le bureau du professeur était surélevé, et derrière était accroché un grand tableau blanc. Les pupitres étaient disposés deux par deux, en quatre colonnes. Plusieurs paires d'yeux fixèrent Gon avec curiosité. Gon sentit toute sa crainte s'en aller. Il allait se plaire, ici. Il sourit, confiant. Le professeur se tourna vers la classe et, prenant Gon par les épaules, dit, d'une voix forte et claire : « I present you Gon Freecss, a new student who came from the Whale Island. I hope you will be in good terms with him. » Gon la regarda, interdit. Qu'avait-elle bien pu dire ? Il n'avait jamais entendu de langue étrangère jusqu'à présent. En fait, il avait vécu dans un monde assez fermé jusqu'alors. Finalement, l'adaptation ne sera peut-être pas aussi facile que prévu.

« Alors voyons voir. Où vas-tu t'installer. »

Gon regarda la salle. Toutes les places étaient déjà prises. Tous les élèves étaient déjà assis deux par deux. Tous, sauf.

« Mais oui, bien sûr ! Tu vas t'asseoir à côté de Kirua Zoldik. »

Gon regarda le garçon en question. Il était vêtu d'un jean délavé et d'un pull-over marron, et avait l'air plus grand que lui. Ses cheveux étaient blancs et ébouriffés. Il l'avait l'air contrarié d'être dérangé.

« Kirua, can you explain to Gon the text we are speaking about, please ?

- Yes Miss.

- Thank you. »

Gon s'avança jusqu'au fond de la classe, et s'assit à gauche du garçon. Il lui sourit, et dit :

« Bonjour ! »

Pour toute réponse, celui-ci lui lança un regard meurtrier.

Pendant tout le cours, Gon essaya vainement de comprendre quelque chose. La langue que parlait le professeur lui était totalement inconnue, et il n'arrivait même pas à lire ce qu'elle écrivait au tableau. Le garçon à sa droite, lui, l'ignora complètement et se contenta d'écrire sur son cahier les mêmes gribouillis que ceux qui se tortillaient sur le tableau. Lorsque enfin.

« So, this is the end of the lesson. For Monday, I ask you to finish the exercise 2 and to describe the picture page 99. Gon, can you please stay here for a moment ? »

Une fois de plus, Gon n'avait rien compris. Mais ayant entendu son prénom, il leva vers le professeur un regard interrogateur.

« Gon, lui dit-elle une fois tous les élèves sortis, j'aimerais savoir ce que tu as déjà fait cette année en anglais pour connaître ton niveau. Pourrais-tu me montrer ton cahier ?

- Mais Willow-sensei ! Je n'ai jamais fait d'Anglais. »

Les yeux de la jeune femme s'écarquillèrent, et sa bouche s'arrondit.

« Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ?

- C'est vrai, je vous assure, on n'avait pas de cours de langue, sur l'île de la Baleine. Je n'ai pas compris un mot de ce que vous avez dit aujourd'hui.

- Oh.je vois. »

La jeune femme paraissait assez désorientée.

« Bien ! Alors voilà ce que je te propose : qu'est-ce que tu dirais de venir chez moi, - le mardi soir par exemple, tu finis plus tôt n'est-ce pas ? - pour que je te donne des cours de soutiens ? Si tu es motivé, tu pourras rattraper ton retard d'ici la fin de l'année.

- D'accord ! C'est très gentil à vous !

- Alors je te donne rendez-vous demain soir devant cette salle, et je t'emmènerais chez moi. Maintenant, je te conseille de te dépêcher, car la récréation est bientôt terminée.

- Merci beaucoup Willow-sensei ! Au revoir !

- à demain, Gon ! »

Gon dévala les escaliers. Willow-sensei était vraiment gentille. Il ferait de son mieux pour ne pas le décevoir. Il pressa le pas. Il devait se dépêcher s'il voulait profiter du soleil avant le prochain cours. Un cours de quoi, d'ailleurs ?

« Eh ! Mais tu ne pourrais pas faire attention ? »

Gon s'arrêta. Il venait de bousculer quelqu'un. Il se retourna, gêné, et reconnu le garçon à côté duquel il s'était assis.

« Excuse-moi ! Je suis désolé, mais je ne t'avais pas vu.

- .

- Dis, tu ne pourrais pas me dire quel cours on a, maintenant ?

- Non.

- Hein ?

- Pourquoi est-ce que je te le dirais ? »

Le garçon se détourna et s'éloigna d'un pas nonchalant, sans un seul regard pour Gon, qui resta immobile, les yeux ronds. Il était abasourdi par la réaction du garçon. Quelle froideur ! Mais pourquoi donc réagissait-il ainsi ?

« Tu ne devrais pas faire attention à lui. »

Gon se retourna. Un jeune garçon châtain d'à peu près sa taille, aux cheveux courts et aux sourcils épais que Gon reconnu pour un garçon de sa classe, marchait vers lui.

« Bonjour ! dit-il. Je m'appelle Zushi. Tu ferais mieux d'éviter Kirua, il est très bizarre, il vaut mieux ne pas l'approcher.

- Ah bon ? Mais pourquoi ?

- Eh bien. Kirua est très renfermé. Il ne parle presque jamais, et il reste toujours tout seul. Il paraît inoffensif, comme ça, mais si on l'approche trop, il peut devenir très agressif. Alors il vaut mieux le laisser.

- Je ne comprends pas, pourquoi est-il comme ça ?

- Je ne sais pas. Ou plutôt si, je crois qu'il nous méprise, d'une certaine façon. Mais qu'est-ce qu'il croit ! On n'a pas tous la chance d'avoir des notes excellentes et un père milliardaire, n'est-ce-pas ?

- .

- Au fait, tu voulais savoir quel cours on a, non ? On a Maths, avec Takama- sensei. Je te conseille de ne pas l'énerver, elle non plus, elle est très stricte. Tu viens ? Il est temps d'y aller. »

Accompagné de Zushi, Gon remonta donc dans la salle de casse, et repris sa place à côté de Kirua. Celui-ci ne lui jeta pas un regard. Le professeur était à présent une femme d'age mûre dont les cheveux gris étaient tirés en chignon, et qui dévisagea Gon longuement à travers ses lunettes embrumées avant de lui demander, d'une voix sèche :

« C'est toi, le nouveau ? Eh bien, tu t'arrangeras pour rattraper les cours que tu n'as pas fait. »

Gon déglutit avec peine. Cette femme n'avait rien à voir avec Willow- sensei ! Il se retourna vers Kirua, avec l'intention de lui demander ce qu'ils étudiaient en ce moment ; mais il avait à peine ouvert la bouche que celui-ci lui répondit sèchement, et sans le regarder :

« Débrouille-toi. »

Par chance, il commençait aujourd'hui un nouveau chapitre. Mais Gon eut tout de même énormément de mal à suivre le cours. D'abord, les maths n'avaient jamais été son fort. Et puis, l'attitude de Kirua le déroutait. Il ne comprenait pas ses réactions. Il réagissait comme s'il voulait se protéger de quelqu'un ou de quelque chose.

« Au fond, pensa-t-il, il doit être très malheureux. Il ne doit pas avoir une vie familiale facile. Si son père est milliardaire, comme le prétend Zushi, il doit vivre entouré de domestiques, et il a pris l'habitude d'avoir des rapports de supériorités, et non des relations amicales, avec les gens qui l'entourent. Sa vie ne doit pas être drôle. Je le plains sincèrement. »

Cinq minutes avant la fin de l'heure, le professeur prit la pile de feuille qui s'entassait sur un coin de son bureau, et, après avoir promené sur la classe son regard méchant, annonça :

« Je vais vous rendre le devoir que vous avez fait la semaine dernière. Comme d'habitude, c'est pitoyable ! La moyenne de classe est de 9. Mais elle serait de 7, si Kirua n'avait pas eu 18. C'est très bien, Kirua. »

Elle lui tendit sa copie en un affreux sourire mielleux.

« Whaou ! s'exclama Gon, impressionné. 18 ! C'est génial !

- Occupe-toi de tes affaires !

Gon se tut, étonné. La voix de Kirua tremblait. Il se tourna vers lui. Kirua avait un air accablé. Il fixait sa copie d'un regard étrangement fixe, catastrophé, presque. apeuré.

« Kirua ? Ça ne va pas ?

- Je t'ai dit de t'occuper de tes affaires ! »

La voix de Kirua avait cette fois-ci un ton agressif, rageur, haineux. Gon détourna son regard, ébranlé. Il ne savait pas comment réagir. Il ne comprenait pas la réaction de Kirua. On aurait dit qu'il venait de recevoir une note catastrophique, mais là, ça ne pouvait pas être le cas. si ?

Toute la matinée se déroula ainsi. Gon, malgré ses efforts, ne parvint à tirer de son voisin que des remarques désobligeantes. Lorsque ce fut enfin la pause de midi, Gon se tourna vers Kirua, et demanda, plein d'espoir :

« Kirua, On mange ensemble ? »

Celui-ci le regarda, d'un regard plein de mépris, se retourna sans rien dire, et s'éloigna, seul.

« Laisse tomber, je te dis ! »

Gon se retourna :

« Zushi ! »

C'était Zushi, entouré d'une bande de garçons et de filles.

« Tu ne devrais pas te frotter à lui, je te l'ai déjà dis ! Tu manges avec nous ?

- D'accord ! »

Il descendirent tous ensemble, et s'installèrent sous un platane. Gon sortit de son sac le repas que lui avait préparé sa tante Mito. Il mangèrent en parlant gaiement. Gon raconta à ses nouveaux amis sa vie sur l'île de la Baleine, et appris tout ce qu'il lui fallait savoir sur ses nouveaux professeurs et sur la vie au lycée. Mais il ne vit pas Kirua.

L'après-midi, Gon s'assit à sa place, et le cours - un cours de japonais moderne, commença. Kirua n'était toujours pas là. Le regard de Gon se posa sur la place vide à côté de lui. Où pouvait-il bien être ? Son absence était-elle due à son air affligé de ce matin ? Toc toc toc

« Excusez-moi, je suis en retard. »

Kirua ! Tout à coup, Gon se sentit soulagé. C'était Kirua, Kirua qui, sans écouter les remontrances du professeur, s'assit à côté de lui. Gon sourit. Il avait été inquiet de son absence. Il eut un instant envie de lui demander où il était, mais il se retint. Kirua ne répondrait pas à sa question. Et puis, la réponse était peut-être trop personnelle. Son attention se reporta donc sur le professeur. Il n'avait pas du tout écouté le cours, pour l'instant.

Les cours se succédèrent, les uns après les autres. Lorsque l'après- midi se termina, par un cours de biologie, Gon ramassa ses affaires, dit au revoir à Zushi, et courut pour rentrer chez lui. Il avait hâte de raconter à Mito sa première d'école dans son lycée. Il repensa à sa crainte avant d'entrer en classe, à l'hostilité de Kirua, à la proposition de Willow- sensei, à la gentillesse de Zushi, à son repas avec ses nouveaux amis. ses nouveaux amis. Gon s'arrêta. Il se rendait soudain compte que la seule personne qu'il aurait réellement aimé avoir pour ami ne l'était pas devenu. Il aimait bien Zushi, mais il aurait tellement voulu que Kirua deviennent son ami. Il se sentit un peu honteux. C'était mal de sa part de repousser Zushi, qui avait été si gentil avec lui. Mais il aimerait tellement avoir Kirua pour ami. Il était peiné que celui-ci le repousse ainsi. Il sourit en lui-même. Il ne serait pas rebuté par si peu. Kirua n'était pas près d'être débarrassé de lui. Gon avait toujours été d'une nature têtue, mais particulièrement en amitié. Ils n'étaient pas amis. Et alors ? Rien ne lui empêchait de le devenir ! Il allait devenir l'ami de Kirua, ainsi que l'ami de Zushi. Et ensuite, il réconcilierait Zushi avec Kirua, et ils formeraient ensemble une bande de trois parfaits amis. Satisfait, il se remit à courir. Il mettrait tout en ?uvre pour que cela se passe ainsi.

Il accéléra le rythme. Il devait se dépêcher. Mito avait certainement besoin de lui. Le café devait ouvrir demain, et les chaises ne devaient être livrées que cet après-midi. Ils allaient devoir tout mettre en place. C'est essoufflé qu'il arriva devant chez lui. Chez lui. Cela lui faisait bizarre d'appliquer à présent cette formule à cette maison de ville, au toit rose et aux fenêtres garnies de fleurs, plutôt qu'à la maison aux couleurs automnale au bord du lac dans laquelle il avait toujours vécu jusqu'alors. Elles étaient si différentes. Seul le panneau de bois verni, sur lequel une écriture ronde indiquait, à la peinture noire, « Mizu-umi no kis-sa-ten » (café du lac, N.D.A. ) était toujours là. Il pouvait paraître assez ridicule ici, où il n'y avait aucun lacs dans les environs, mais ni Gon ni Mito n'avaient réussi à s'en séparer. Cela leur laisserait un souvenir. Et puis, au moins, c'était un nom original. Mais surtout, cette écriture était celle du père de Gon. Gon n'avait jamais connu ses parents. Sa mère était morte de maladie peu après son enfance, et son père, fou de douleur, s'était suicidé. Gon avait alors été élevé par sa tante, qui avait remplacé une mère auprès de lui. Mais son père lui manquait souvent. Il secoua la tête. Ce n'était pas le moment de penser à ça. Il ouvrit la porte, déclenchant ainsi le tintement du carillon. Il posa son sac, et s'écria :

« Mito-san ! C'est moi ! »

Lazuli : Voilà ! C'est le premier chapitre de ma nouvelle fic (première fic sur HxH, et deuxième fic en tout.) Qu'en pensez-vous ? Je vais me faire un plaisir à rapprocher progressivement Gon et Kirua. Y sont choux ! ^-^ Je ne pensais pas écrire un jour du Yaoi (je ne voyais pas comment m'y prendre.), mais finalement voilà, je m'y suis mise rapidement, en particulier grâce à Mimi. Merci Mimi !