Auteur : Plume d'Eau
Bêta-lecture : Moïra-chan
Genres : Romance, Univers Alternatif
Fandoms : Homestuck
Rating : T pour insultes, mention de scarification. Notez que vous croiserez certainement également des mentions d'amour entre hommes et/ou femmes. Si ce n'est pas votre tasse de thé, passez votre chemin ! :)
Disclaimer : Tout Homestuck appartient à Hussie et je n'ai aucun droit dessus. L'idée de la fic a été au départ inspirée d'une fanfiction trouvable sous AO3, en anglais, sous le titre "Meant for each other". Tout le reste m'appartient et je mord le premier qui tente de m'y piquer.
Résumé : Dans un monde où les âmes soeurs partagent le ressenti de leurs douleurs à fleur de peau, John partage le bonheur parfait avec sa petite amie, Vriska. Jusqu'à ce qu'une nuit, toute sa vie ne bascule...
Note : Certains d'entre vous savaient déjà que j'avais prévu quelque chose pour l'anniversaire des 7 ans d'Homestuck et sa fin... c'est chose faite ! Voici une fanfiction, à chapitre, et qui ne sera (peut-être ?) pas du Johnkat ! Vous parlez d'une surprise ! Bon, je dis "peut-être" d'ailleurs parce que en réalité, je ne sais pas du tout où va cette histoire. C'est également pour ça que je n'ai pas mis de couple. Vous comprendrez en lisant, je vous le redirai dans les prochains chapitres, mais partez du principe que j'ignore à quel point sera longue cette fanfic et où elle nous mènera. J'espère néanmoins que le voyage vous plaira autant qu'à moi !
Note bis : Prenez note que je suis actuellement en stage d'enseignement et que quand cette dernière prendra fin, mes examens commenceront. J'ai actuellement deux chapitres d'écrit, aussi ai-je pris la décision de procéder ainsi : chaque dernier mercredi du mois, je posterai un chapitre. Si j'estime avoir assez de "marge" pour pouvoir poster deux chapitres dans le mois, je le ferai, mais ce sera toujours les mercredis. Donc partez du principe qu'un chapitre vous est dû chaque dernier mercredi... et peut-être parfois vous aurez la surprise d'un bonus en milieu de mois ! Mais je ne peux actuellement pas faire mieux, désolée.
J'espère néanmoins que la lecture vous plaira, je vous laisse avec cette dernière !
Je viens te chercher
~ Prologue ~
My head is stuck in the clouds
She begs me to come down
Says, "Boy quit foolin' around"
I told her, "I love the view from up here
Warm sun, and wind in my ear
We'll watch the world from above
As it turns to the rythm of love
(Rythm of Love, Plain White T )
Une chambre plongée dans l'obscurité – seuls quelques rayons de soleil parvenant à passer au travers des volets fermés témoignaient de l'intense activité lumineuse qui se déroulait déjà dehors. Une respiration tranquille – il était facile de deviner que l'occupant de la pièce, étalé dans un lit sous une épaisse couverture pour contrer les avances de l'automne, était profondément endormi. Une vibration profonde – suivie d'une musique portant le doux nom de Spider Dance, qui fit aussitôt bondir l'endormi presque hors de son lit.
Un bras jaillit de la couverture pour attraper le diabolique appareil, laissant son propriétaire l'observer une seconde, puis décrocher d'un mouvement du pouce.
« Allô… ? »
Quelques mots de l'autre côté du combiné.
« Oui, bonjour à toi aussi, Vriska. »
D'autres mots, plus rapides, pleins d'entrain.
« Non, je n'ai pas oublié. Oui… … oui… quoi, maintenant ?! »
Un silence.
Un soupir.
« D'accord… bon. Laisse-moi une heure pour me lever et me préparer. Rendez-vous au Starbucks, comme d'habitude ? »
Quelques mots encore. L'endormi sourit.
« Oui, moi aussi je t'aime. À toute ! »
Sa correspondante raccrocha avant même qu'il ait eu le temps d'éloigner le téléphone de son oreille. Le jeune homme – car c'en était un – soupira, avant de s'extraire péniblement du confortable nid qu'était devenu son lit au cours de la nuit. À vrai dire, il hésita même quelques secondes à se nicher à nouveau dans ce confort douillet. Mais la pensée de ce que Vriska lui ferait s'il osait arriver en retard le convainquit de se lever. Quelques pas et deux trois tours de manivelle plus tard, ses stores étaient levés, le soleil inondant à présent sa chambre – et ses globes oculaires, bien peu protégés par ses lunettes.
Il se contenta de grogner face à cet assaut traitre et tourna les talons, des vêtements propres attrapés au vol, pour se diriger vers la salle de bain à l'autre bout du palier.
Il n'en ressortit que quinze solides minutes plus tard, douché, habillé et un peu plus éveillé. Une visite au rez-de-chaussée lui apprit que son père avait fait des gaufres avant de partir au travail, laissant une assiette de ces dernières sur la table. Un mot était posé dessus.
« John. Aujourd'hui encore, tu seras capable de faire le meilleur.
Je crois en toi.
Papa. »
John eut un sourire amusé – son père n'avait jamais cessé de lui mettre ces petits mots un peu partout, de ses dix ans jusqu'à aujourd'hui, et peu importe qu'il en ait désormais plus de vingt et un. Il continuait à lui répéter jour après jour qu'il était fier de lui, qu'il croyait en ses capacités, quoi que John fasse – terminer le lycée avec les honneurs, ou se lever de bon matin.
Il attaqua ses gaufres de bonne humeur et avec entrain, autant par appétit que parce qu'il serait en retard s'il ne se dépêchait pas un peu. Une petite dizaine de minutes plus tard, il remontait se brosser les dents, finissant de se préparer dans la foulée. Il quitta sa maison avec un peu d'avance, fermant la porte derrière lui et inspirant l'air un peu frais d'un mois de septembre déjà presque terminé, le soleil dardant là ses derniers rayons vraiment chauds.
La route jusqu'au Starbucks fut rapide, si bien qu'il y arriva avec dix bonnes minutes d'avance. Sans perdre de temps, il se mit dans la queue pour les commandes, faisant signe au barman quand ce dernier l'aperçut. Sa commande fut appréhendée d'un coup de tête et payée aussitôt – ça avait du bon d'être un client régulier, mine de rien. Quelques minutes plus tard, il récupérait deux cafés, un noir comme la nuit, l'autre passablement sucré et agrémenté de crème – les deux seulement différenciés par leur couvercle.
John jeta un coup d'œil par la vitre, puis à sa montre. Encore cinq minutes. La langue coincée entre ses dents, il reposa les gobelets et échangea avec une dextérité trahissant l'habitude les couvercles, puis les reprit en main, un sourire satisfait sur les lèvres.
Vriska le rejoignit pile à l'heure, se glissant à ses côtés presque sans qu'il la remarque. Il lui sourit avant de lui tendre le gobelet marqué comme étant du café au lait. Il ne fallut qu'une seconde à la jeune femme blonde pour prendre une généreuse gorgée de café… avant de tousser, recracher, s'étrangler – bref, se donner en spectacle sous les yeux d'un John mort de rire.
Elle se vengea d'un coup de poing dans l'épaule.
« Jamais tu te lasses de cette blague ?!
- Jamais ! » répondit-il avec un immense sourire idiot.
Ils échangèrent rapidement leur café sans autre, John récupérant avec plaisir le sien. D'autres auraient pu dire qu'il était étrange de prendre son petit déjeuner au réveil, de se laver les dents… puis de boire à nouveau du café sur la route, mais c'était un rituel qu'il avait avec sa petite amie – et puis, les cafés du Starbucks étaient délicieux, quand même.
Ah… Sa petite amie.
Le brun sourit en observant la superbe jeune femme à ses côtés. Des cheveux blonds, de beaux yeux d'un bleu céruléen, un corps de rêve… et surtout une personnalité pimentée, prête à faire mille et une farces avec lui. La copine parfaite. Et c'était la sienne.
Quand il glissa sa main dans la sienne, Vriska s'arrêta un instant de parler pour lui rendre son sourire.
Ils s'étaient rencontrés au début du lycée, faisant partie du même cours de chimie. Vriska avait tenté de faire exploser quelque chose en mélangeant plusieurs produits, John lui avait joué une farce en échangeant des fioles, et ils étaient devenus amis. Ils ne s'étaient plus quittés ensuite, se rapprochant petit à petit jusqu'à finir par sortir ensemble. Un vrai conte de fées – qui était devenu réalité quand, peu après son vingt et unième anniversaire, John s'était réveillé avec une coupure sur la paume. Coupure que Vriska avait confirmée, lorsqu'il l'avait appelée, peut-être trois secondes après son réveil.
…
Oui, là, il faut peut-être s'arrêter pour expliquer quelques petits détails de la vie quotidienne de ces deux-là. Ici-bas, rencontrer l'âme sœur était possible et même très fréquent, car chacun partageait une connexion avec la sienne. Une connexion physique, pour être précis. Autrement dit, chacun était capable de ressentir ce que l'autre vivait à partir d'un certain âge – vous l'avez deviné, vingt et un ans. Cela commençait toujours par la douleur, car il s'agissait de la sensation physique la plus intense – conduisant ainsi le corps de votre âme sœur à saigner ou à marquer de façon identique chaque blessure qui se faisait sur votre propre corps. .
Et c'était également un excellent moyen de vérifier alors si la personne avec qui vous étiez était bien faite pour vous, au moyen d'une simple piqûre d'aiguille. Même si au final, ni Vriska ni John n'avaient eu besoin de ça, grâce à la maladresse de la jeune femme quand il s'agissait de couper des tomates.
« Et donc, tu pensais prendre quoi, toi, pour ta spécialisation ? »
La question de Vriska prit John au dépourvu. Il fixa un instant sa compagne, clignant des yeux pour se focaliser à nouveau sur la conversation – qu'il avait un peu oubliée, au profit du vagabondage de ses pensées.
Finalement, il haussa les épaules.
« Je ne sais pas vraiment, en fait. L'université ne commence que dans deux semaines, après tout, alors on a le temps, non ? »
Vriska le dévisagea longuement avant de taper une nouvelle fois sur son épaule. Ils reprirent néanmoins la route de leur futur campus universitaire – même si aucun des deux ne prévoyait d'habiter dessus, tous les deux possédant une habitation plutôt proche des bâtiments de cours. Vriska lui avait demandé de l'accompagner pour visiter les lieux, et éventuellement se familiariser déjà avec les associations et tout le reste de la vie estudiantine. John n'était pour sa part pas forcément pressé de devoir se lancer dans d'autres études – il n'était ni très studieux, ni aussi sociable que sa petite amie – mais il savait que la visite serait agréable, avec elle, aussi avait-il accepté.
Et pour être agréable, elle le fut !
Le tour complet des différents bâtiments, cours et autres lieux leur prit presque la journée – nonobstant une pause à midi, à la cafétéria prévue à cet effet. Ils en profitèrent pour se renseigner sur un peu tout et n'importe quoi, attrapant des dizaines de prospectus et de papiers divers que John essayerait de lire une fois chez lui – avant, probablement, de les abandonner dans sa corbeille à papier. Ils disséminèrent également quelques farces ici et là, échangeant des paquets de sucre et de sel sur les tables de la cafétéria ou retournant un panneau indiquant un des bâtiments, avant de s'enfuir en pouffant, main dans la main.
Ils se quittèrent vers dix-sept heures, les doigts entrelacés et un dernier baiser sur les lèvres, avec la promesse d'un rendez-vous au vivarium de la ville pour le lendemain en début d'après-midi, afin d'aller voir les araignées et les lézards, deux de leurs passions.
John rentra chez lui le cœur léger et les mains dans les poches, heureux du bonheur qui s'offrait à lui. Il avait vingt et un ans, une âme sœur formidable, il s'apprêtait à rentrer en première année d'université des sciences – bien qu'il n'ait pas encore choisi une spécialisation. Aucune ombre au tableau, vingt sur vingt, la perfection. Oh, bien sûr, il avait parfois des petits soucis, mais il n'avait jamais rencontré de véritable catastrophe sur son chemin – le destin, le karma, les éléments, bref quelque chose là-haut avait toujours fait en sorte qu'il soit gâté.
John se rendit compte en enfonçant la clé dans la serrure de la porte d'entrée que son père était déjà dans la maison. Rangeant son trousseau, il ouvrit la porte avec entrain, annonçant son arrivée de vive voix…
… avant de se baisser précipitamment, alerté par son instinct.
Une superbe tarte à la crème s'écrasa contre le panneau de la porte d'entrée dans un SPROTCH digne des plus grands numéros d'humour du monde. Une roulade plus tard, le garçon évita un second projectile et se lança dans un sprint à toute allure en direction de la cuisine – où son père devait garder ses munitions.
Bingo !
Il se jeta sur la table, attrapant une des deux tartes à la crème posées dessus, et l'envoya dans le cadre de la porte qu'il venait de franchir – le chef de famille y arrivant déjà. Un SPLATCH lui indiqua qu'il avait correctement visé, et il s'autorisa un petit bond de triomphe.
Avant de se retrouver les lunettes dégoulinantes de crème. Il avait oublié que son père en transportait aussi une au moment où il était arrivé.
Père et fils s'observèrent un instant, dégoulinants, puis explosèrent simultanément de rire. Ils montèrent d'un même pas se débarbouiller et prendre une douche, chacun dans une des deux salles de bain. Une fois fois qu'ils eurent terminé et se furent changés, ils se retrouvèrent dans la cuisine, débarassant le dernier gâteau dans un coin du plan de travail pour le manger plus tard, et s'attelèrent à la confection du repas, discutant joyeusement de la journée écoulée.
La conversation se poursuivit durant tout le dîner et la séance de vaisselle, John racontant également ses projets et ses hésitations quant à sa future orientation pour ses études, son père le rassurant d'une virile tape sur l'épaule et d'un « quel que soit ton choix, je serai fier de toi, fils. »
Un film plus tard, il fut temps pour les deux d'aller se coucher, John faisant pour une fois l'effort de ne pas se connecter sur pesterchum pour aller parler à ses amis. Il en avait envie, mais s'il voulait pouvoir se lever tôt sans avoir l'air d'un complet zombie demain, il valait mieux qu'il se couche un peu en avance – et il n'était déjà pas loin de vingt-trois heures.
Il souffla du nez en imaginant la réaction de Dave si ce dernier savait qu'il se couchait si tôt. « Et alors, Egbert, l'âge te rattrape, t'as besoin de te coucher avec les poules maintenant ? Coooot cot cooot ? » Bon. Il aurait peut-être pas forcément réagi comme ça.
Mais il aurait pu !
Quoi qu'il en soit, le jeune homme enfila un pyjama, salua son père pour la nuit, programma un réveil sur son téléphone portable, et se glissa sous les draps. Il sourit en repassant le fil de la journée dans sa mémoire, puis en imaginant ce qu'il ferait demain avec Vriska. Si les araignées n'étaient pas vraiment son truc, il attendait en revanche avec impatience de voir les lézards – peut-être qu'un jour, il en adopterait même un ! Mais ça demanderait de la place… parce que s'il décidait d'adopter un lézard, Vriska exigerait d'avoir des araignées, et il ne valait mieux pas ne pas faire cohabiter les deux espèces dans le même vivarium.
Ce fut sur ces douces pensées qu'il s'endormit, une expression satisfaite sur le visage.
Et qu'il se réveilla, plusieurs heures plus tard – il ne devait pas être loin d'une ou deux heures du matin, lui indiquèrent les chiffres fluorescents de son réveil – avec une cuisante sensation sur le bras. Encore un peu groggy et endormi, John frotta ce dernier.
Avant de couiner de douleur.
Se relevant avec difficulté, il alluma la lumière – grimaçant quand cette dernière agressa ses rétines – pour remonter la manche de son bras droit.
Et son cœur rata un battement.
Sur son bras, une plaie traversait la peau horizontalement.
Comme promis, rendez-vous si je le peux le 27 avril. Sinon, attendez-moi au plus tard le 25 mai. Promis, je ferai de mon mieux, mais le travail est souvent peu indulgent avec moi.
A noter que des reviews me donneraient très fortement envie de mettre les bouchées doubles. Je dis ça, je dis rien... ;)
