Voici le 1er chapitre, prologue, de ma nouvelle fic. La même histoire qu'Avant que tout commence, mais du POV d'Alice.
Alice, chapitre 1
18 décembre 1986… Paris, quelle ville magnifique ! Avec l'approche des fêtes de fin d'année, les guirlandes lumineuses embellissaient d'avantage encore les rues de la cité de lumière. Je venais de passer l'après midi avec Rosalie et Esmée à la recherche de tenues de soirée qui pourraient convenir pour le réveillon de la saint sylvestre. Comme d'habitude je n'avais réussi à me décider, c'est donc avec cinq robes que j'allais rentrer à la maison. Esmée, calme et conciliante avait réussi à me canaliser et m'empêcher d'acheter tout le magasin. Rosalie, elle, cherchait toujours la robe qui correspondrait parfaitement avec les formes de son corps et de son teint. Nous avions pourtant visité une vingtaine de boutiques, mais rien ne lui convenait, pas assez décolté, trop long, pas assez brillant… J'adorais ma sœur et le shopping, mais là c'était trop!
- Rosalie, il faut te décider maintenant sinon demain nous serons toujours là, et j'ai autre chose de prévu pour la soirée !
- Tu es vraiment bougon aujourd'hui, qu'es ce qui t'arrive ? Tu adore le shopping d'habitude !
Ma sœur me regardait des éclairs dans les yeux, la couleur ocre virait au marron foncé à la même allure que montait sa colère.
- Je n'avais pas vu que nous passerions autant de temps ici, et je n'ai pas suffisamment mangé ! Tu peux comprendre !
- Toi tu n'as rien vu, laisse-moi rire ! Tu n'avais qu'à venir chasser hier avec nous, c'est bien fait !
- J'avais autre chose à faire !
- Ne te plains pas ! Je prendrais le temps qu'il faudra pour trouver LA robe qu'il me faut !
Esmée, qui regardait les chaussures quelques mètres plus loin, se précipita vers nous.
- Les filles, arrêtez ça tout de suite ! Vous n'êtes pas seules dans le magasin ! Les murs ont des oreilles, au cas où vous ne l'auriez pas remarquez !
Elle avait chuchoté cette dernière phrase pour que nous soyons les seules à entendre.
Toujours en souriant, elle se tourna vers les vendeuses. Effectivement, les trois jeunes femmes nous regardaient avec insistance. La beauté de Rosalie devait les subjuguer, et notre conversation qui tournait à la dispute n'avait rien de discret et devait divertir leurs commérages. Je ne pouvais en supporter plus…
- Je m'excuse Esmée mais je n'en peux plus, je vais faire un tour, ne m'attendez pas je rentrerais à pieds.
- Tu es sure Alice ? Tu n'a pas l'air très bien.
- J'ai simplement besoin de m'aérer, ne t'inquiète pas ma petite maman.
Elle m'embrassa sur le front, comme elle aimait le faire. Après un rapide coup d'œil à Rosalie qui continuait à se regarder dans le miroir de la boutique, je m'éloignais au pas de course. J'avais besoin de me retrouver seule, éloignée de tout vampire au don qui aurait pu découvrir le secret que je cachais depuis la veille. Et de tous vampires simplement… Je m'installais sur le bord d'une fontaine du Trocadéro, j'appréciais cet endroit à la nuit tombante. Les jeux de lumière sur l'eau étaient magnifiques. Nous étions installés dans une maison à la périphérie de Paris depuis maintenant un an, et je venais ici le plus souvent possible. Mais ce soir, mes yeux ne suivaient pas les ondes graciles de l'eau, ma tête était ailleurs… Si je n'avais pas accompagné Rosalie, Edward et Emmet à la chasse hier soir c'était pour une bonne raison. Pour la première fois j'avais eu la vision d'un futur extrêmement lointain, habituellement je voyais les choses qui se passeraient quelques semaines, voir quelques mois après, mais là cela concernait plutôt une quinzaine d'années… J'en étais ressortie toute bouleversée. Jasper, mon très cher Jasper, m'avait aidé à retrouver mon calme, sans pour autant connaître les raisons de ce mal-être.
Dans ce futur j'avais clairement pu voir mon frère, Edward, embrassé une jeune humaine, qu'il appelait Bella. Cela ne m'aurait pas étonné s'il avait été un coureur de jupon, mais ce n'était absolument pas le cas. Aucune femme n'avait jusque là réussie à toucher son cœur, il paraissait même s'en désintéressé. Eternel solitaire, même dans la famille il restait en retrait, je fus donc ravie par cette nouvelle, même euphorique. Je n'avais eu aucune indications pour situer ce baiser dans le temps, mais j'imaginais que ce serais pour bientôt, jusqu'à ce que ma vision ce modifie et me laisse voire tout autre chose. Edward n'apparaissait pas une seule seconde. J'y voyais une jeune femme, qui ressemblait beaucoup à cette Bella, mais ce n'était pas elle. Je ne voyais qu'elle en gros plan, son teint pâle, ses yeux marron chocolat, ses cheveux brun bouclés qui lui tombaient au milieu du dos et un sourire fin et charmeur qui la rendait sublime. Ensuite, les images ont défilées à une vitesse folle, me laissant à peine le temps de voir ce qu'elles illustraient. Je pu quand même mémoriser plusieurs scènes, et je la voyais annoncer sa grossesse, trébuchée dans les bois, se faire attaquée par une silhouette encapuchonnée de gris, poursuivie par un loup, tomber de cheval,… Toute une série de mauvaises choses, jusqu'à un violent accident de voiture où elle perdit la vie. Un nom, que je devinais être le sien, résonnais dans ma tête… Fanely…
Je compris que cette femme devait être la mère de Bella, la future petite amie d'Edward. Et si je n'intervenais pas, la malheureuse mourrait sans avoir eu le temps de mettre au monde la perle rare que j'attendais depuis une décennie. Cela me posait quand même un problème, je n'aimais pas intervenir dans la vie des gens, surtout que mes visions ne se réalisaient pas toujours.
Toujours assise sur le bord de la fontaine, ma décision était prise .Je ne prendrais aucun risque, j'aiderais cette jeune femme ! Je le ferais pour Edward ! Bien entendu, personne ne devait être au courant, pas même Jasper. Même si je devais mettre ma vie de coté pendant une année, je le ferais sans hésitation ! Qu'est ce qu'une année, pour le bonheur de mon frère ! Pour Edward !
