Bonjour à toi, Ô Lecteur qui a eu la curiosité (et la bonne idée) de commencer ce premier chapitre ! Cette fiction sera un SasuHina ou un ItaHina, avec une petite touche nostalgique d'un NaruHina :)
Tout de suite, voilà un résumé plus complet de « Redemption » :
« Hinata, brillante avocate, et Naruto, populaire maire de Konoha City, filaient le parfait amour jusqu'au jour où Naruto se fait sauvagement assassiné par un tueur de l'Akatsuki. Hinata sombre alors dans la dépression, boit, fume, et tente de se suicider. Ses amis décident donc d'engager un mystérieux aide-soignant, Sasuke, qui sera chargé de la surveiller et de l'aider à se reconstruire. Peu à peu, un lien profond se tisse entre les deux protagoniste, tous les deux blessés et en proie à une terrible culpabilité. Cependant, Sasuke est rongé par la honte, et semble cacher un terrible secret à une Hinata, encore secouée par la mort soudaine de son mari... »
Hinata prit une nouvelle rasade d'alcool. La bouche pâteuse, elle jeta la bouteille de vodka par terre et écrasa sa cigarette contre le cendrier qui était déjà à ras-bord. Elle tenta tant bien que mal de se relever, manquant de s'écrouler par terre. Elle tituba jusqu'à la salle de bain, et dévisagea avec dégoût le reflet pitoyable que lui renvoyait le miroir : une jeune femme âgée d'une vingtaine d'année lui faisait face, amer et indéniablement bourrée. Ses grands yeux blancs, d'une légère teinte lavande, étaient bouffis par les larmes et l'alcool. D'immenses cernes s'étiraient sous ses yeux, et son teint déjà très pâle auparavant était à présent quasi-translucide, de telle sorte que l'on pouvait voir l'esquisse de ses veines émeraudes se dessiner sur ses longs bras frêles. Elle portait la même tenue que lui avait donné l'hôpital, deux jours auparavant : un tee-shirt blanc, à présent tâché d'alcool fort, et un pantalon noir tout simple qu'Hinata avait savamment déchiré la veille, sous un coup de folie. Ses cheveux bleus nuits, qui lui arrivaient jusqu'au creux de ses reins, étaient emmêlés en des nœuds inextricables et pendaient tristement dans le vide. Le regard hagard, elle s'empara en tremblant d'une paire de ciseaux qui trônait sur le lavabo, et découpa avec violence une mèche de cheveux. Le résultat était pitoyable, alors Hinata continua.
Clic. Clac. Clic. Clac.
Hinata sourit de toutes ses dents, puis fut secouée d'un rire dément : ses cheveux étaient à présent mutilés, sauvagement découpés de manière inégale et désordonnées. Ces mêmes cheveux qui plaisaient tant à Naruto... Hinata contemplait le résultat avec satisfaction : elle voulait tout détruire, tuer tout ce qui lui rappelait son bonheur d'antan. A la vue d'une des innombrables mèches de cheveux qui jonchaient le sol, elle fut prise de vertiges. Elle ferma les yeux, assaillie par les souvenirs
« - J'aime tes cheveux.
Naruto avait lancé ça distraitement, en tortillant autour de son doigt une des mèches bleutées de sa femme. Ils étaient tous deux nus, allongés dans leur lit conjugal, amoureusement entrelacés par-dessous les drapés de la couette. Leur appartement donnait vue sur tout Konoha City, à travers une large baie vitrée qui laissait filtrer la douce lumière matinale. Hinata était blottie dans le creux des bras de son mari, et caressait avec douceur ses cheveux blonds couleur miel, un sourire aux lèvres :
- Tu mens, personne n'aime mes cheveux.
Naruto fronça les sourcils, l'air profondément indigné :
- Comment ! Mais qui donc t'as dit une chose pareille !?
- Personne, personne Naruto... C'est juste que je les trouve trop bizarre. Personne n'a des cheveux bleus comme ça tu sais.
Naruto se délivra de l'étreinte de son amante, et plongea ses yeux azur dans les siens :
- Hinata, oui, des cheveux sont bizarres. Tes yeux sont bizarres. Ta bouche est bizarre, et même tes oreilles sont bizarres ! Mais c'est ce qui fait de toi quelqu'un d'unique, et de spécial. Surtout à mes yeux et tu le sais bien...
Hinata se tut, les yeux brillants de larme. Personne ne lui avait jamais fait une telle déclaration, et aucun homme, même son cousin, n'avait su déceler à quel point Hinata complexait sur son physique qu'elle trouvait déplacé. Naruto poursuivit :
- Je ne veux plus jamais t'entendre dire que tu es « bizarre », « moche » ou je ne sais quelle autre connerie, d'accord ? Et puis, tu sais très bien que je ne mens jamais. Et puis j'adore tes cheveux, et tes ye...
Hinata ne le laissa pas terminer sa phrase. Elle posa délicatement ses lèvres sur celles de son mari, ravi de cette initiative, entamant ainsi un nouveau baiser passionnel. »
Hinata rouvrit les yeux. Des larmes roulaient le long de ses joues, marquant des sillons interminables sur son visage. Ce souvenir lui avait ramenée le peu de lucidité que l'alcool lui avait laissé. Sa blessure au thorax lui faisait un mal de chien. Inconsciemment, elle porta sa main jusqu'à sa poitrine. Elle caressa du bout des doigts l'épais bandage qu'on lui avait fait : quinze centimètres. Le tueur avait raté son cœur de quinze centimètres. Hinata maudissait le tueur d'avoir assassiner son mari, elle le maudissait de l'avoir raté et de ne pas avoir pu terminer son sale boulot, comme elle se maudissait d'être encore en vie. Mais Hinata avait une solution à cela. Elle regarda en tremblant sa montre, celle que lui avait offert Naruto pour leur un an de mariage : 15h34. Il y a deux semaines jour pour jour et à la même heure, son mari se prenait huit balles dans le thorax. Elle n'oublierait jamais ce jour : celui où elle avait tout perdue.
« Hinata et Naruto se levèrent de table, rassasiés. Choji vint vers eux, un sourire aux lèvres :
- Alors, vous vous êtes régalés ?
-Comme toujours, mon ami !, répondit Naruto, enjoué. Tes ramens sont imbattables !
- Il faudra que tu me donnes la recette, rajouta Hinata en riant. Naruto ne peut plus sans passer.
Les trois vieux amis se regardèrent avec tendresse. Choji connaissait le couple bien avant que Naruto devienne le maire de Konoha City, et des années avant qu'Hinata ne fasse de brillantes études de droit. Ils avaient étudiés ensemble dans le même lycée, Choki, Hinata, Naruto, Kiba, Shino, Ino et d'autres, et avaient ainsi formés un groupe d'amis solides. Depuis que Choji avait ouvert son restaurant, Naruto et Hinata venait déjeuner chez lui tous les vendredis midis, au plus grand bonheur de celui-ci. Le couple restait très discret mais depuis que Naruto avait été la cible de menaces de mort, deux policiers les accompagnaient dans tous leur déplacement.
- Naruto, Hinata : plus sérieusement, faîtes attention à vous, reprit Choji. Ta politique anti-mafia t'a attirer beaucoup d'ennemis, et j'ai entendu dire que l'Akatsuki avait perdu de nombreux membres lors des arrestations... J'ai peur des représailles.
Naruto donna un grand coup jovial dans le dos de Choji, et dit en souriant
- Te bile pas, je ne compte pas mourir de sitôt ! Et puis, on est bien protégé, Hina et moi, termina-t-il en souriant tendrement à sa femme.
Il ne laissait pas transparaître son inquiétude. Bien sûr qu'il était inquiet ! Chaque jour il avait de plus en plus de mal à s'endormir, croulant sous les menaces de mort et les promesses de représailles. Mais c'étaient les menaces qui pesaient sur Hinata, qui le terrorisaient. Jamais, ô grand jamais il n'abandonnerait sa politique anti mafieuse, mais il refusait que cela se fasse au prix de la vie de sa bien-aimée. Remarquant l'air soudain perdu de son mari, Hinata prit délicatement sa main et y exerça une douce pression. Elle lui fit un sourire rassurant, et dit à Choji :
-Choji, nous devons te laisser... Naruto a une réunion urgente avec le maire de Sunaville, et j'ai un procès à préparer. Dis bonjour à ta femme de notre part !
- Oh, bien sûr Hinata, je sais que vous êtes très occupés. Rentrez bien et à la semaine prochaine, je passerais le bonjour à Tenten ! répondit Choji en souriant.
Hinata et Naruto lui adressèrent un petit signe de main, et quittèrent la douce chaleur ambiante de la pièce pour le froid glacial qui régnait en cet après-midi hivernal. La jeune femme se blottit dans les bras de son mari, et lui chuchota doucement à l'oreille :
- Je t'aime.
Naruto tourna sa tête vers sa femme. Elle avait les joues rougies par le froid, et de petits flocons étaient accrochés à ses cheveux. Il la trouvait parfaite. Il souffla :
- Je t'aime aussi, Hina. Putain, tu sais pas à quel point je t'aime. Je suis fou de toi.
Naruto et Hinata n'eurent pas le temps de s'embrasser. Naruto et Hinata n'eurent le temps de rien du tout : un premier coup de feu déchira l'air. Naruto, les yeux grands ouverts, descendit lentement son regard jusqu'à sa poitrine : une petite tâche rouge s'étirait inexorablement le long de son grand manteau gris.
Pan. Pan. Pan. Pan. Pan. Pan. Pan.
Sept nouveaux coups de feu. Le corps de Naruto s'affaissa sur lui-même, telle une poupée disloquée. Hinata hurla. Elle s'accroupit par terre, essayant vainement de stopper le flot de sang qui s'écoulaient de ses plaies béantes. Elle chercha désespérément du regard les deux policiers qui les accompagnaient habituellement. Elle vit leur deux corps affalés dans la neige. Il n'y avait plus qu'elle.
- Non, non, non... Ce n'est pas possible...
Hinata tremblait de tout son corps. Elle prit le visage de Naruto entre ses mains. Il respirait à peine, et quelques gouttes de sang s'échappaient lentement de son nez. Ses beaux yeux bleus azur semblaient se voiler de secondes en seconde. Le temps leur était compté.
Naruto tourna son visage vers celui en larmes de sa femme. Usant de ses dernières forces, il chuchota :
- Hina, mon amour... Sauve-toi, je t'en prie...
- Chht, ne dis plus rien Naruto ! Garde tes forces, tout ira bien, o-on va te soigner et p-puis on rentrera à la maison et...
La voix d'Hinata se tut. La tête de Naruto bascula dans le vide, ses grands yeux bleus ouverts fixement.
- Non... NARUTO !, hurla Hinata.
Hinata n'eut pas le temps de pleurer la mort de son mari. Elle remarqua enfin l'arme qui était pointé vers elle. C'est là qu'elle le vit. Lui. Un homme tout habillé en noir cagoulé qui se tenait à une dizaine de mètres d'elle sur une moto, tenant un revolver pointé vers elle.
Hinata se releva en tremblant, et fixa le tueur avec haine. Elle hurla, les bras grands ouverts :
- Et bien, qu'est ce que t'attends pour finir ton sale boulot, hein ? Pourquoi tu m'as pas tué en même temps que lui ? Vas-y, tue moi, tire moi dessus ! Tue moi comme tu l'as tué !
Des larmes perlaient autour de ses yeux, rendant sa vision floue : mais elle aurait jurée que l'espace d'un instant, la main du tueur trembla. Elle entendit juste le coup partir.
Pan.
Puis, plus rien. »
Hinata quitta la salle de bain en titubant entre les mèches de cheveux qui jonchaient le sol marbré. Elle se dirigea tant bien que mal jusqu'à leur chambre : celle de Naruto et elle. Lorsqu'elle vit le lit, elle se retint de vomir. Déjà, les souvenirs des matins où l'on se susurre des mots doux au creux de l'oreille, ceux où l'on se réveille dans les bras de son homme aimé, l'assaillirent de nouveau. Hinata s'écroula sur le lit, telle une épave s'échoue sur le sable. Elle n'avait plus la force de pleurer. Elle n'avait tout simplement plus la force de rien du tout. Elle n'avait même plus la force de vivre. Elle prit en tremblant une boîte de médicaments que lui avait confié un docteur, pour l'aider à dormir. Hinata compta un à un les cachets : vingt. Il y avait vingt cachets de somnifères. Elle savait que trois doses suffiraient à assommer un bœuf. Elle attrapa les vingt cachets, et les déversa tant bien que mal dans un verre d'eau, qui prit aussitôt une teinte grisâtre. Elle porta en tremblant le verre à sa bouche, et but cul sec le liquide qui avait pris un aspect douteux. Au début, elle ne sentit rien, si ce n'était le goût désagréable qui lui restait au travers de la gorge. Lorsque les premiers vertiges la prirent, elle s'allongea en tremblant sur le lit, avant de s'enfouir sous la couverture. Elle prit l'oreiller de Naruto, et inspira profondément : il sentait encore son odeur. Soudain, une terrible douleur lui tordit les tripes. Elle cria, sous l'effet de surprise. Des perles de sueur dégoulinaient de son front moite. Peu à peu, elle se sentit plus légère. La douleur commençait à s'atténuer, et une douce chaleur envahit son corps. Elle serra un peu plus fort l'oreiller de son mari, et souffla un dernier « j'arrive mon amour », avant de sombrer.
Une silhouette pressée tentait tant bien que mal de se faufiler à travers le flot de personnes qui s'étaient réunis, en hommage à leur défunt maire de Konoha City. La place principale de la ville était noire de monde : tout les habitants s'étaient réunis pour rendre un dernier hommage à Naruto Uzumaki, assassiné la semaine dernière.
Tout en essayant désespérément de se frayer un passage, elle entendit malgré elle les bribes de quelques conversations :
- Quelle tristesse, il était si jeune..., se lamentait quelqu'un.
- Huit balles dans le thorax, vous imaginez ? Ils n'ont même pas pris la peine de l'emmener à l'hôpital. Il paraît qu'il est mort dans les bras de sa femme, continua un autre.
- Ah oui, elle n'a pas été tuée elle aussi ?, demanda un nouvel inconnu.
- Non, non, seulement blessée ! Les médecins ont dit qu'elle l'a échappé belle. La balle est passée à quinze centimètres du cœur, renchérit une jeune femme d'une voix d'où transperçait l'excitation.
- C'est étonnant que le tueur ne lui ait tiré dessus qu'une seule fois tout de même...
- Il pensait sûrement qu'il avait visé juste !, ricana quelqu'un.
- D'ailleurs, on n'a toujours pas trouvé le tueur, non ?
- Non, répondit un vieil homme en tirant une cigarette de sa poche. Mais d'après les bruits qui courent ce serait encore un coup de l'Akatsuki, la mafia que combattait tant notre maire, ce qui expliquerait ces sanglantes représailles...
- Tout de même, vous ne trouvez pas cela étrange qu'elle ne soit pas venue à l'enterrement de son mari ?
- Qui ça, demanda naïvement un jeune homme.
- Et bien sa femme, baka ! Hinata Hyuga, tu sais ! La célèbre avocate !
- Ah oui, ça me revient maintenant. Très discrète cette femme là, je me suis toujours demandée qu'est ce que notre maire lui trouvait.
- Et bien tout d'abord, elle est brillante, ça c'est indéniable. Tu as déjà entendu ses plaidoyers ? Elle n'a jamais perdu de procès !
- Oui, et elle est plutôt pas mal, renchérit un autre.
- N'empêche que je ne voyais pas Monsieur Naruto Uzumaki avec une femme qui a l'air si ennuyante.
- La pauvre, elle doit être dévastée : voir son mari mourir dans ses bras, puis se faire tirer dessus à son tour...
- Mais cela n'excuse pas son absence lors de l'enterrement de son propre mari !, coupa une dame d'âge mûr.
- Peut-être était-elle encore souffrante, hasarda quelqu'un.
- Non, elle est sortie de l'hôpital il y a deux jours, j'ai lu ça dans Clouser ! Paraît que ce sont ses amis qui sont venus la chercher, pour la protéger de tous les paparazzis.
- Et bien je la comprend, elle doit être harcelée de toute part à présent, autant par la police que par les journalistes.
- On m'a dit qu'elle est devenue folle, chuchota une jeune femme sur le ton de la confidence.
- Oui, moi aussi j'ai entendu ça ! Une de mes amis qui est infirmière à l'hôpital où la Hyuga était internée m'a dit qu'elle piquait de ces crises, mais de ces crises... Qu'elle hurlait comme une démente en s'arrachant les cheveux.
- Noon, sérieux ?, s'enquit une vieille commère.
- Si, si vous jure !, répondit la jeune femme. Et même qu'elle aurait essayé par deux fois de sauter par la fenêtre de sa chambre d'hôpital.
- Ah bon ?!
- Noon ?
A l'entente de tous ces commérages, la mystérieuse silhouette s'arrêta. Elle se retint d'attraper ces curieux par le col. Comment toutes ces personnes pouvaient-elles faire d'une telle curiosité morbide ? Presque aucun habitant de Konoha ne respectait le deuil de la famille du défunt mère, et surtout de sa femme. Sakura serra les poings, et regarda avec inquiétude sa montre : 15h34. Elle sentit l'inquiétude tordre ses entrailles. L'enterrement de Naruto avait eu lieu hier après-midi, et Hinata n'était en effet pas venue. Tous ses amis avaient tour à tour essayé de la rejoindre, mais sans succès : que ce soit par mail ou par téléphone, elle ne répondait pas, murée dans un silence douloureux. La dernière fois que Sakura avait vu Hinata, c'était à sa sortie d'hôpital. Kiba, Lee, Shina, Ino, Sai, tout le monde était venue l'escorter jusqu'à la voiture qui devait la conduire au poste de police, pour l'entendre en tant que témoin clé de l'assassinat. Mais tout s'était déroulé si rapidement qu'aucun de ses amis n'avait eu le temps de lui parler, trop occupés à éloigner les curieux et les paparazzis surexités.
Depuis, elle n'avait donné aucun signe de vie : Sakura avait donc décidé de venir la voir. La fleur de cerisier était la seule amie du couple qui connaissait leur adresse : celle-ci était gardée secrète, du fait des menaces de mort récurrentes dont était victime Naruto. Il était donc quotidiennement protégé par deux gardes, et lui et sa femme avaient pour ordre de ne divulguer à personne leur adresse. Le couple avait cependant passé outre ce dernier ordre, et invitait régulièrement Sakura chez eux, au grand daim des services secrets chargés de les protéger.
Cette dernière réussit enfin à s'extirper de la foule, et en quelques grandes enjambées, elle parvint à se glisser jusqu'au discret appartement n°36 de la rue Kyubi Ibuyk. Inconsciemment, elle sentit son cœur se crisper : elle avait un mauvais pressentiment.
Lorsque Sakura arriva devant la porte d'entrée, elle sentit tout de suite que quelque chose ne tournait pas rond. Elle ne prit même pas la peine de toquer, et vit sans grande surprise que la porte n'était même pas fermée à clé. Elle pénétra rapidement dans le petit appartement, puis fut tout de suite assaillie par l'odeur pestilentielle de l'alcool. Le parquet du salon était jonché de bouteilles de vodka vides. Le plus gros du mobilier avait été saccagé, et les photos du mariage du couple étaient toutes déchirées. Sakura prit en tremblant une des plus belles photographies d'Hinata et de Naruto, qui avait été coupé en deux. Sur la photo, ils se regardaient tous les deux amoureusement, comme si ils étaient seuls, coupés du monde. Sakura sortit du salon, et commença à crier le nom d'Hinata. Elle entra dans la chambre du couple, et remarqua immédiatement la Hyuga, recroquevillée autour d'un coussin.
- Hinata !, hurla la Haruno, en la secouant désespérément.
Hinata ne réagit pas. Sakura prit son pouls : elle le sentait à peine. La brune était glacée, tout son corps était inerte. Sakura vit les dizaines de cachets qui traînaient à côté du lit.
- Oh non, ce n'est pas possible..., paniqua-elle.
Sans plus attendre, elle prit son téléphone et tapa fébrilement le numéro de l'hôpital le plus proche :
- Allo ? Cest pour une urgence ! Je suis avec Hinata Hyuga, et je crois qu'elle a tenté de se tuer avec des cachets de somnifère ! Je vous en prie, venez vite !, cria Sakura.
- Très bien, calmez-vous mademoiselle et donnez moi vos coordonnées, répliqua d'une voix douce son interlocuteur.
La fleur de cerisier se sentait affreusement coupable, et complètement inutile. Elle envoya rapidement un message à Neji, le cousin d'Hinata, et à ses amis.
« Mon dieu Hinata... Comment va-t-on pouvoir t'aider ? », pensa Sakura, tout en tenant fermement la main inerte de son amie.
Un mois plus tard...
- Hinata, tu as de la visite.
La Hyuga ne répondit rien, les yeux fixés vers le plafond aseptisé de sa chambre. Elle était allongée dans un lit d'hôpital, alimentée par des dizaines de fils qui comprimaient sa peau. Cela faisait depuis plus d'un mois qu'elle était à l'hôpital en observation, après avoir échappé de peu à sa tentative de suicide. Depuis, tous ses amis s'étaient empressés de venir la voir, implorant son pardon de n'avoir pas pu l'aider davantage, et la suppliant d'être « raisonnable », ou encore qu'elle avait encore « la vie devant de elle ». Hinata était heureuse de voir ses amis, et elle aussi avait pleuré avec eux. Mais elle n'arrivait pas leur faire comprendre que cette vie, elle n'en voulait plus. A quoi bon rire, sortir, aimer sans Naruto à ses côtés ?
Lorsqu'elle vit Sakura entrer, elle lui adressa un faible sourire. Les deux amies, émues, s'étreignirent de longues minutes. Sakura était la meilleure amie d'Hinata, et elle ne se quittaient pas depuis le lycée. Hinata ne lui en voulait pas d'avoir fait échoué sa tentative de suicide. De toutes façons, la prochaine fois elle ne se raterait pas, pensait-elle.
- Je t'ai trouvé quelqu'un, commença Sakura, hésitante.
- Comment ça ?, répondit la brune en fronçant les sourcils.
La fleur de cerisier, imaginant sans peine la scène qu'allait suivre, chercha difficilement ses mots :
- Et bien... Je me suis mise d'accord avec le personnel d'hôpital, ta famille et tous nos amis, et on est tous tombé d'accord sur une chose : tu ne peux plus continuer comme ça.
- Viens en aux faits Sakura, répliqua sèchement Hinata.
- On t'a trouvé un aide-soignant, débita rapidement la fleur de cerisier. Tu peux appeler ça un coach, si tu préfères.
- Je n'ai besoin de personne !, protesta Hinata en la fusillant du regard.
Sakura leva les yeux au ciel :
- Et bien mademoiselle je-n-ai-besoin-de-personne-et-qui-a-trois-tentatives-de-suicide-à-son-actif, il faut bien avouer que tu n'es pas très crédible. De toutes manières, tu n'as pas le choix. C'est ça ou un placement dans un institut pour personnes dépressives.
Folle de rage, la brune voulu répliquer mais Sakura ne lui en laissa pas le temps :
- Hinata, on ne te demande pas d'être comme avant, ou de faire tout comme si rien ne s'était pas passé... Mais tu penses vraiment que Naruto aurait aimé te voir comme ça ?
Hinata avait l'impression de s'être pris un coup dans la poitrine, comme à chaque fois qu'elle entendait le nom de Naruto. La Hyuga savait pertinemment que jamais son mari n'aurait voulu voir l'épave qu'elle était devenue. Jamais il aurait voulu qu'elle coupe ses cheveux. Jamais il aurait voulu la voir bourrée, hurlant comme une démente contre leurs photos de mariage. Jamais il aurait voulu qu'elle se suicide. Voyant qu'elle avait marqué un point, Sakura poursuivit :
- Hinata, accepte s'il te plaît. Pour toi... Ou alors, fais le pour Naruto.
Hinata releva sa tête en tremblant, les larmes aux yeux. Du bout de ses lèvres, elle souffla un inaudible « J'accepte ».
Vicca (effectuant la danse du ventre) : Vouiii, le premier chapitre est (enfin) posté !
Hinata (m'attrapant par le col) : Hé, c'est quoi ton problème ?! Encore une fiction où tu me fais la misère, j'en peux plus moi ! (les larmes aux yeux)
Naruto (apparaissant furtivement derrière le dos d'Hinata) : Et pourquoi moi j'suis déjà mort ? On en est qu'au premier chapitre et tu m'écartes déjà ! Je suis pas d'accord que tu m'écartes de ma Hina ! (s'accrochant désespérément aux jambes d'Hinata)
Vicca (les attrapant tous les deux dans mes bras) : Mais voyooons, vous me connaissez non ? Vous savez très bien que je ne peu pas m'en empêcher, c'est plus fort que moi ! Et puis si ils ne vous arrivent rien, la fiction n'aura plus rien d'intéressant, ce qui impliquerait 0 reviews ! Et vous savez ce que ça signifierait pour vous, hmm ? (sourire carnassier)
Hinata : Le chômage !
Naruto : Une reconversion dans le yaoi !
Vicca et Hinata (regardant avec des yeux ronds un Naruto souriant bêtement)
Naruto (se grattant la nuque d'un air gêné) : Héhé, ça m'a échappé !
Vicca (se tournant vers vous, lecteur !) : Breeef, sur ceux je vous souhaite une belle journée ! Et surtout, n'oubliez pas les... (lançant une œillade menaçante à Hinata et Naruto)
Hinata et Naruto (en chœur, d'une voix molle et monocorde) : Reviews... (agitant des drapeaux à l'effigie d'une Vicca photoshopée au sourire digne de Lee ou de Gai)
Vicca : Et n'oubliez pas de me dire dans les commentaires qu'est ce que vous avez aimé, moins aimé et devinez donc qui sera le mystérieux aide-soignant de notre Hinata ?... (sourire en coin)
En tout cas, j'espère que ce premier chapitre (qui est complètement aux antipodes de mon autre fiction, « L'Impératrice et que vous connaissez peut-être ?...) vous a plu ! Si je vois que les reviews sont au rendez-vous et que vous êtes enthousiastes, il y aura peut-être une suite ! J''ai cette histoire en tête depuis quelques temps, mais j'ai beaucoup hésité avant d'entamer sa rédaction, car de base je voulais d'abord finir « L'Impératrice ». Voilà, j'espère donc que je n'ai pas fais le mauvais choix !
