J'étais dans mon bureau, occupée à classer de vieux dossiers. En tant que consultante pour le FBI, j'étais chargé de comprendre la personnalité des criminels et agir en conséquence. Lorsque j'avais commencé mes études de médecine j'étais loin d'imaginer que j'allais être recruté par le FBI. Comme quoi, on ne savait jamais ce que l'avenir nous réservait, et ce n'était qu'un début. Il était six heures quand mon patron en personne entra, sans même frapper, ce qui signifiait que c'était très important.
-Mademoiselle Brown j'ai besoin de vous sur une affaire. James Montgomery, vous vous souvenez?
-Trafiquant de drogue?, tentai-je.
-Exact. C'est vous qui aviez dressé son portrait psychologique. Ce monsieur a refait surface mais cette fois c'est un marine qu'il a tué donc l'enquête a été...
-…confié au NCIS. Donc?
-Mademoiselle Brown vous allez prendre le premier avion à destination de Los Angeles. Le directeur Granger exige votre présence pour l'enquête.
-Pourquoi?, m'exclamai-je n'ayant aucune envie de partir ce soir.
-Vous êtes la meilleure, votre rapport est le meilleur et vous le savez très bien. J'ai cru comprendre que vous aviez également donné votre démission et qu'elle prendra effet dans une semaine. C'est votre dernière mission.
Je réfléchissais à ces paroles, comprenant que c'était la dernière chose que voulait mon patron et que au fond, je n'avais pas tellement le choix.
-L'heure du vol?
-Il vous reste quatre heures. Montrez de quoi vous êtes capable!
J'arrivai à l'aéroport en avance, persuadée que j'étais en train de perdre mon temps. Ils ne savent pas lire un rapport au NCIS? J'avais absolument tout écrit dedans! J'aurais préféré passé ma dernière semaine tranquillement au bureau. Et puis il fallait que je me trouve un nouveau boulot. Le FBI c'est pas mal, mais je suis plutôt le genre de personne à ne pas savoir rester au même endroit longtemps. Mon diplôme de médecine et ma spécialité en comportement criminel m'offraient de nombreuses possibilités. C'était la tête pleine de question que j'embarquai, Los Angeles me voilà!
C'est l'esprit brumeux, les traits tirés que j'arrivai à Los Angeles au beau milieu de la nuit. Comme prévu, un certain Johnson, agent au NCIS, m'attendait.
-J'espère que vous avez fait un bon voyage, me demanda-t-il en prenant ma valise.
-Très bien, j'ai juste un peu de mal avec le décalage horaire et j'espère pouvoir dormir le plus vite possible!
-Je suis chargé de vous amener à votre hôtel et d'y venir vous chercher demain à 8h.
La grass' matinée tombe à l'eau...
Le lendemain matin
Leur quartier général ressemblait à tout sauf à ça. La décoration était digne d'un restaurant mexicain et le calme qui régnait à l'extérieur n'avait rien à voir avec l'intérieur. Je me sentais toute petite avec mon tailleur noir et mes escarpins.
-Mademoiselle Brown, voici Hetty Lange, la directrice.
Je sortis de ma rêverie pour apercevoir une toute petite femme qui elle-même était en train de me détailler.
-Enchantée Mademoiselle, comment trouvez-vous nos bureaux?
-Surprenant, lui répondis-je un peu surprise par la question, j'ai l'impression d'être en vacances.
-Le seul point noir se nomme James Montgomery mais je crois que vous le connaissez plutôt bien.
-Assez, je l'espère, pour vous aider. Mais pourquoi suis-je venu, tout ce que je sais sur lui est dans son dossier.
-Il ne s'agit pas d'un simple meurtre mais je pense que Monsieur Beale et Mademoiselle Jones sauront vous expliquer la situation, dit-elle en me montrant le chemin des escaliers.
J'arrivai dans une pièce digne des plus grandes séries policières. Des ordinateurs, des panneaux tactiles un vrai repère de techniciens informatiques!
- Mademoiselle Brown voici nos deux techniciens, ils vous feront un rapide résumé de la situation. Je vous laisse.
-Enchantée, je m'appelle Nell, je peux vous appeler Rose?
-Bien sûr, et même me tutoyer, ajoutai-je, je vous écoute Monsieur Beale.
-Je préfère Eric. Alors l'officier Fawley a été retrouvé chez lui une balle dans la nuque. Il était infiltré dans un réseau de drogue, celui de Montgomery d'après ses chefs. De plus une grosse opération de démantèlement était prévue dans deux jours car Montgomery aurait prévu de faire passer une livraison à la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Il faut donc absolument le retrouver, m'expliqua Eric. Nos agents tentent d'attraper un certain Robin Callway, qui d'après plusieurs sources, est assez proche de Montgomery.
-Je pourrais voir les photos de la scène de crime et les dossiers de l'officier Fawley?
Les photos s'affichèrent instantanément. Je restais silencieuse pendant plusieurs minutes, examinant chaque photo, chaque rapport tentant de trouver une quelconque information. Les panneaux s'ouvrirent et une deux personnes entrèrent.
-Kensi, Deeks, je vous présente le docteur Rose Brown, déclara Eric.
-La fameuse personne qui a écrit le rapport!, s'exclama la jeune femme.
-Tout le monde travaille dans cette tenue à New York?, me demanda l'autre agent.
-C'est votre façon de dire que mon tailleur vous plaît?, répliquai-je un sourire en coin.
-Marty Deeks, dit-il en me tendant la main.
-Rose Brown, répondis-je en la lui serrant.
-Je voudrais pas interrompre les présentations, mais nous avons arrêté Callway. Cela vous intéresse de le voir?, interrogea Kensi.
-Avec plaisir!
J'étais dans assise devant une télévision, me permettant de suivre l'interrogatoire de Callway. Deux autres agents étaient en train de les cuisiner. L'un des deux avait une carrure imposante, à la place de Callway j'aurais déjà tout avoué. Pour le moment je me concentrais sur les moindres faits et gestes de ce dealer.
-Vous êtes toujours aussi peu bavarde?, me demanda Deeks assis en face de moi.
-Seulement quand je suis en train d'observer quelqu'un.
-Dix ans d'études pour rester silencieuse et regarder...
-Deeks, s'exclama Kensi.
-Vous devriez faire attention à vous, mes dix ans d'études m'ont permis de vite cerner les gens.
-Et donc?
-En moins d'une heure j'ai appris énormément de chose sur vous, rien qu'en vous observant.
-Flippant, murmura-t-il tandis que Kensi affichait un grand sourire.
Une porte claqua et je remarquai que les deux agents étaient sortis. Je me levai pour faire face à monsieur muscle.
-Vous devez être Rose Brown? Je suis Sam Hanna.
-Enchantée.
-De quoi parliez-vous?
-Du comportement assez particulier de Monsieur Deeks.
-Et vous nous parliez plutôt de ce Monsieur Callway, s'exclama le deuxième agent que je n'avais pas vu entrer.
Je le regardai, cherchant à comprendre où était passé sa politesse?
-Je vois, marmonnai-je, ce qui est sûr c'est qu'il est mort de trouille, et ce n'est pas de vous dont il a peur. Il sait pertinemment qu'il va lui arriver quelques bricoles en sortant.
-Montgomery?, tenta Kensi.
-Non c'est pas son genre.
-Sans vouloir vous contredire Montgomery a déjà tué et..., commença l'agent dont j'ignorais le nom.
-...Je voulais dire par là qu'il agit par pulsion. S'il doit se débarrasser de quelqu'un il demandera à un de ses petits toutous. Montgomery tue mais c'est de manière spontanée, sans vraiment réfléchir.
-Comment pouvez-vous en être sûr?, me demanda-t-il.
-Disons que les cadavres qu'il a laissés derrière lui n'étaient pas beau à voir, rétorquai-je piquée au vif.
Décidément j'allais avoir un sérieux problème avec lui. Je suis venue à Los Angeles dans le seul but de les aider et on se permettait de remettre en cause tout mon travail.
-Kensi et Deeks, cuisinez-le encore un peu on ne sait jamais, ordonna-t-il, Sam, Mademoiselle Brown et moi allons chez la petite amie de Montgomery.
Petite minute, il y a bien dit que je devais aussi y aller? Je n'aimais vraiment pas sa manière d'agir et je soufflai intérieurement à l'idée de devoir le suivre.
Une fois assise en face de Brooke Grant, je mis de côté toute ma colère pour me concentrer exclusivement sur sa personne. Au bout de quelques minutes je compris qu'elle ne nous dirait rien et je me dirigeai vers la fenêtre, inspectant le jardin.
-Avez-vous des enfants?, lui demandai-je subitement.
-Pardon?
-Je voudrais savoir si vous avez des enfants, répétai-je en insistant bien.
-Bien que sûre que non, rétorqua-t-elle avec agressivité.
Je ne pus m'empêcher de sourire, je venais d'avoir la preuve qu'elle nous mentait dès le début.
