Rédigé pour l'APDES, thème " XXI. Le Monde : Écrire une futur fic ou sinon un UA (personnage : Jean) ", dans le cadre des Mystérieuses arcanes.

Ce sera ici un UA, dont ce prologue marque le début. Il s'agit en effet d'un prologue, en vue de la longueur je pense qu'il n'est pas difficile de le deviner. Je suis très anxieuse à l'idée de le publier et espère ne pas me tromper. Jusqu'à présent, je n'ai que très peu traité le personnage de Jean ainsi que celui d'Armin. Je veille réellement à ne pas faire d'eux des OOC. Les fautes sont traquées pour le confort de votre lecture.

Justement en parlant de fautes, il y a du nouveau.

Ceci est la deuxième version du prologue, car ce dernier est passé sous le peigne fin de Neechu -dit aussi Maurice, puisque j'en ai l'autorisation pour cette fois-ci- que je remercie vraiment pour son aide précieuse, un gros merci :D

Passez un bon moment et n'hésitez pas à réagir en review ! (je réponds à coup sûr !)

Disclaimer : Shingeki no Kyojin ne m'appartient pas.


L'estomac bien rempli après un dîner copieux, Jean Kirschtein remonta dans sa chambre de neuf mètres carré où ronronnait son ordinateur. « Je me suis goinfré comme un porc, t'en as encore trop fait maman », pensa-t-il en caressant avec précaution son ventre gonflé par l'excès de nourriture. Ce soir-là, l'adolescent ne voulait pas se casser la tête devant son cahier de textes où se chevauchaient des lignes interminables de devoirs. Après s'être assis sur sa chaise de bureau, il examina la pièce et les multiples possibilités s'offrant à lui pour se distraire. Devant Jean se tenait un petit bijou de l'informatique. Déjà allumées, les leds des ventilateurs diffusaient une douce lumière rouge. Le garçon effleura du bout des doigts les touches de son clavier, confortables à l'écriture comme il le savait. Jean ne se sentait pas amoureux de technologie mais appréciait sans mal la qualité d'un bon ordinateur. À l'instar des autres jeunes de son âge, il aimait juste posséder de belles choses, modernes et récentes si possible. Un comportement qui cachait sa véritable nature.

Opposé au bureau, un bouquin d'une petite centaine de pages l'attendait sur sa table de chevet. La machine ou le papier, laquelle des deux activités trouverait grâce aux yeux de l'adolescent ? Parler à ses amis et traîner sur les réseaux sociaux en écoutant le dernier album de son groupe préféré, ou se perdre dans un flot de mots et de descriptions ? Sans qu'il ne pût se l'expliquer, le livre se révéla être plus attirant que la boîte pleine de câbles, de cartes et de connectiques. La décision fut vite prise. Cette fois-ci, Jean ne désirait pas nourrir l'alimentation de son ordinateur en électricité. Il éteignit puis débrancha la bête avant de quitter sa chaise et de rejoindre le confort de son lit pour s'y installer en tailleur. Il jeta un rapide coup d'œil à son radio-réveil et jugea que le bouquin lui ferait sa soirée. Tout en s'en emparant, Jean se demanda où il avait bien pu dénicher une telle relique. La reliure tenait à peine les feuilles jaunies par le temps et ces dernières sentaient la poussière, une vieille odeur qui lui chatouilla le nez. Une lueur satisfaite naquit dans son regard lorsqu'il se souvint de sa provenance.

Un beau jour de printemps, Jean avait dû se rendre au domicile de la famille Jäger. Étant dans la même classe que Mikasa, les deux élèves avaient dû mettre leurs notes de géographie en commun. Ayant conscience que Jean en pinçait pour elle, Mikasa avait toujours refusé la présence de son camarde dans sa chambre. Au lycée, les rumeurs se répandaient comme des virus. Jean n'avait pas eu d'autre choix que de patienter dans le bureau de Grisha Jäger, où l'avait attendu une bibliothèque massive, aux étagères remplies d'ouvrages. Un titre se démarquait parmi les autres et la couverture ne ressemblait à aucune des volumes disponibles. Il s'agissait d'une photographie prise dans un champ de blé, celle d'un blond semblant être âgé de seize ans, tout comme Jean. Les prunelles azurées de ce personnage avaient suffi à elles seules pour susciter son intérêt et le convaincre de fourrer le livre dans son sac à dos afin de l'embarquer à la maison.

Au quotidien, le jeune Kirschtein ne ressentait pas une immense soif de lecture il se qualifiait plutôt de lecteur moyen. En effet, il ne s'intéressait pas aux nouvelles sorties littéraires et lisait juste ce qu'il découvrait au détour d'une conversation, ce qu'il estimait être intrigant ; bien assez pour entretenir un phrasé correct ainsi qu'une culture tenant la route. Les recommandations de ses professeurs ne passaient jamais en priorité dans sa liste d'envie, il préférait un roman fantastique à un recueil de poésie ou autre autobiographie d'auteur.

Après avoir pris connaissance du synopsis, Jean déchanta. Pas de poussière magique ? Pas de baguette ensorcelée, ni même de dragon ou de monstre effrayant ?

« Armin, jeune homme de seize ans, se perd dans un monde qu'il ne connaît pas et duquel il ne peut échapper. Découvrez à ses côtés la noirceur du danger... Bordel, mais ça a l'air chiant ce truc ! »

Jean arqua le sourcil, à la fois blasé et intrigué par les deux lignes de résumé qu'il venait de lire à voix haute. « C'est vraiment naze », avisa-t-il pour la seconde fois en analysant encore la trame de l'histoire. Même si l'envie d'ouvrir le livre ne le transcendait pas, la vue du visage angélique de ce fameux Armin suffit à le persuader. Jean se laissa tomber sur le matelas et se glissa dans la literie fraîche tandis qu'il se rendait au prologue.

Une vingtaine de pages plus tard, le brun s'abandonna par inadvertance dans les bras de Morphée. Plongé dans un agréable rêve, où il vit le corps du blond prendre forme et bouger.

OooOo

- Réveille-toi ! Ce n'est pas autorisé de dormir aussi longtemps !

Jean eut du mal à ouvrir les yeux. Comme s'il ne devait pas sortir de son profond sommeil, ses paupières ne voulurent pas se séparer l'une de l'autre.

- Merde... J'ai mal au dos ! Quelqu'un a foutu en l'air mon matelas !

- Non, mais je comprends ta douleur. Ce ne sont que deux fines couvertures au dessus de lattes de bois.

- Qu... Quoi ? Mais tu es qui toi ?!

À peine eut-il entendu la voix inconnue que Jean rompit le contact avec le monde des rêves. Méfiant, il bondit hors du lit et recula de quelques pas. Quand il se rendit compte que rien ne lui semblait familier, Jean écarquilla les yeux. Ce n'était pas sa chambre. Aucune technologie à l'horizon, ni des murs beiges qu'il haïssait tant. La pièce se contentait du strict minimum, composée d'un couchage, d'un petit tas de linge plié avec soin ainsi qu'une tour de livres imposante. Le cœur du jeune Kirschtein s'emballa lorsqu'il posa le regard sur cet adolescent mystérieux. Jean l'observa en silence, la poitrine martelée par son rythme cardiaque.

- Ton prénom... Tu t'appelles ?

- Armin, Armin Arlert.

Bien qu'il tenta de les contrôler, ses mains tremblaient sans interruption. L'angoisse ne le lâcha pas et elle envahit son être.

- Armin hein ? Bordel Jean... Réveille-toi et tout ira bien, se dit-il en se frottant la figure.

- Tu parles tout seul ?

- Non ! Non, je ne suis pas fou !

Jean perdait ses moyens. Armin. C'était lui, cet adolescent qu'il suivait dans le livre ! Pas très grand, ni très épais, avec des cheveux blonds qui encadraient son visage aux traits enfantins. Une copie conforme de ce personnage fictif. « Est-ce que je délire ? Non, c'est le livre qui était sûrement plus intéressant que son résumé... », pensa Jean en déglutissant sa salive avec difficulté.

- Je te prépare un café ? J'ai beaucoup de chose à te dire.

Jean hocha la tête, les muscles crispés, peu rassuré de sentir la main chaude d'Armin se poser sur son épaule gauche.


Comme dit en note plus haut, ce n'est pas très long. Le premier chapitre le sera beaucoup plus, bien évidemment. Si vous avez aimé, n'hésitez pas à me le dire, et ne vous retenez pas non plus si ce n'est pas le cas :)

Je suis consciente que ça peut paraître un peu étrange comme ça, mais j'espère que vous vous laisserez embarquer dans cette histoire :)

Le premier chapitre sera posté dans deux semaines, d'ici là, portez-vous bien !