Je pensais publier cette fic rapidement, mais des travaux par chez moi m'ont supprimé le net. Enfin c'est réparé, mais il se pourrait que ça recommence. Bref, cette fois-ci l'histoire se passe après KH 2.
Je vous laisse découvrir, bonne lecture ^^.
« Alors, rien n'a changé hein ? »
« Non, et rien ne changera. »
Voilà les mots que Sora et Riku s'étaient dit une fois de retour sur leur île natale. Tout était revenu à la normale. Les habitants n'avaient que vaguement compris ce qui s'était passé. Comment leur expliquer d'ailleurs? La porte des ténèbres avait été ouverte, et eux engloutis avec leur île. Ça, c'était la vérité. Mais combien y avaient cru ? Très peu. Au final, ne pouvant obtenir de réponse fiable, chacun avait à peu près oublié. L'année scolaire avait débuté depuis quelques mois déjà.
« J'ai sombré dans les ténèbres … comment affronter le regard des autres ? » avait demandé Riku, alors qu'ils étaient dans le repaire de l'Organisation XIII.
« Comme ça ? » lui avait répondu Sora en appuyant sur ses joues.
Il avait ressemblé à un poisson sur le coup. Mais si cela avait fait rire Riku, il se rendait compte aujourd'hui que ce n'était pas si simple. Le jeune homme s'était senti particulièrement mal à l'aise quand les habitants de l'île s'étaient interrogés sur le phénomène. Après tout, n'avait-il pas été content que la porte des ténèbres s'ouvre ? N'en était-il pas responsable ? Tout ce monde plongé dans la noirceur, dans la froideur et le chagrin. Par sa seule faute. Riku soupira. Une fois de plus, il s'était réfugié sur le petit îlot désert, tout près de la grande île principale. Là, il ruminait ses pensées, tranquillement. Sans personne pour venir le déranger, et surtout pas les filles du lycée. Sans qu'il ne comprenne trop comment, il avait été catalogué comme mec le plus mignon, et le plus populaire. Chaque fois qu'il passait dans les couloirs, cela donnait lieu à un concert de gloussements qui lui agressait les oreilles.
Et s'il avait le malheur de devoir s'adresser à l'une d'elles, celle-ci le regardait comme un extra-terrestre, dont le pouvoir était de rendre muet. C'était agaçant, vraiment. Enfin quoi, Riku était comme tout le monde, point barre. Et il ne parlait pas de son casier plein à craquer de déclarations d'amour, parfois de fleurs et il ne savait quoi encore, puisque de toute manière il ne les lisait pas. Il y passerait ses journées sinon. Riku sentit une petite douleur dans l'avant-bras. L'ado le tendit devant ses yeux, cachés par sa frange.
« Certains types n'ont rien de mieux à faire qu'à me provoquer au combat. Quelle bande d'imbéciles. N'y a-t-il donc personne de normal dans ce bahut, en dehors de moi, Sora et Kaïri ? » se demanda-t-il en laissant son bras retomber.
Kaïri … sa relation avec elle avait changé également. Riku avait toujours eu un faible pour elle, et c'était pour la sauver qu'il s'était immergé dans l'obscurité. Las, la demoiselle n'avait d'yeux que pour Sora. Riku l'avait toujours su, malgré cela … il avait gardé un certain espoir. Mine de rien, cette préférence pour son ami d'enfance avait été un des facteurs de sa jalousie envers lui. A présent ils étaient ensemble. Riku avait fait une croix sur ses sentiments depuis un moment déjà.
« Au final, beaucoup de choses ont changé, contrairement à ce qu'on croyait. »
En bien ou en mal, Riku n'en savait rien. Lui peinait à trouver sa place, se sentait étranger au monde. Ce retrait lui conférait une aura de mystère qui plaisait beaucoup aux demoiselles de son école. Tsssk. Si elles savaient, elles le fuiraient comme la peste. Le soleil déclinait à l'horizon. Riku le fixa un moment, jusqu'à ce qu'il disparaisse à moitié derrière la ligne d'horizon. Il était temps de rentrer. Il se leva, enleva le sable collé à ses vêtements puis regagna sa barque. Quelques coups de rame plus tard, Riku était de retour sur la grande île.
« Je savais bien que tu serais là-bas. » fit une voix familière.
En se retournant, Riku découvrit Sora adossé contre un pilier de pierre. L'ado aux cheveux argentés lui adressa un sourire.
« Tu n'es pas avec Kaïri ? » interrogea-t-il.
« Je suis là. » répondit une voix féminine.
Kaïri émergea de derrière Sora, et remit une mèche en place.
« On voulait savoir si ce week-end tu voudrais venir à l'arcade de jeux avec nous. » reprit-elle.
Riku rejeta la demande, avec un petit sourire néanmoins. Le couple insista pourtant, mais leur ami campa sur sa position. Il les salua ensuite, et prit le chemin de son domicile.
« Décidément, il n'est plus le même. » fit Sora en le regardant s'éloigner.
« Tu trouves aussi. » répondit Kaïri, le regard rivé dans la même direction.
« Oui, il ne vient pratiquement plus avec nous, il s'éloigne. Puis il est sombre. Je me demande ce qu'il lui arrive. » reprit Sora, un air désolé sur le visage.
« Je crois … qu'il se sent un peu seul. »
« Hein ? Mais on est bien là pourtant. On lui propose toujours de venir s'amuser avec nous. » s'étonna Sora en se tournant vers sa petite amie.
« Tu ne comprends pas. Ce n'est plus pareil maintenant qu'on sort ensemble. J'imagine que ça le mets un peu mal à l'aise, et qu'il préfère nous laisser entre nous. » expliqua Kaïri.
« Oh. » comprit Sora.
Il reporta son attention vers l'endroit où Riku était parti. Le jeune homme n'était plus visible à présent. Sora soupira, prit la main de Kaïri et s'en alla.
Chez lui, la mère de Riku vint à sa rencontre.
« Tu étais avec tes amis ? » demanda-t-elle.
« Non maman, bonsoir. » répondit le jeune en montant les escaliers.
Riku se changea, puis s'effondra sur son lit, un bras pendant dans le vide. Demain nouvelle journée. Nouvelle mais identique aux autres, sempiternelle valse des jours qui se ressemblent quand sa vie est monotone.
« Voilà que je deviens philosophe. » pensa Riku, un sourire désabusé étirant ses lèvres.
Il se décida à se mettre sous la couverture, puis de tenter de trouver le sommeil.
Le jour suivant, Riku retrouva Sora à l'entrée du lycée. Comme d'habitude, les filles gloussèrent sur son passage, tentant d'attirer son attention. Et comme toujours, le jeune resta de marbre. Sora s'en amusait : lui aussi était populaire, mais son ami étant un cœur à prendre il subissait davantage d'harcèlement, c'est le cas de le dire. Une fois arrivés en classe, Riku soupira de soulagement. Là au moins, il avait un peu la paix. C'était à la pause qu'il allait rire. Toujours une demoiselle venait lui remettre une lettre, lui proposer une sortie … jamais moyen d'être tranquille. Ne pouvait-on pas l'oublier un peu, une journée ou même cinq minutes? Le laisser respirer. Tout en suivant le cours, Riku sentait des regards sur lui.
Elles l'observaient. Comme s'il était un objet dans une vitrine, comme un trophée qu'elles veulent toutes avoir. Mais combien là-dedans pourraient comprendre son malaise ? L'aimer lui pour ce qu'il était, et pas pour son physique ou sa popularité ? Sans doute devaient-elles se compter sur les doigts d'une main, voire les ongles d'un doigt. Quand il y pensait, Riku trouvait cela désespérant. Alors les pignoufs qui le défiaient par jalousie, il serait prêt à leur échanger sa place quand ils voudraient. Les deux premières heures de la matinée s'achevèrent. Les élèves rejoignaient la cours dans le brouhaha habituel. En chemin comme il le pressentait, une fille poussée par sa camarade lui barra la route, rouge pivoine. Elle ouvrit la bouche, sans qu'aucun son ne sorte. Finalement, elle brandit une lettre si vite que Riku crut la recevoir dans le nez.
Il la prit tout de même par délicatesse, mais la missive finirait dans la première poubelle venue. Ceci fait, Riku s'empressa de s'éloigner suivi de Sora.
« Ben dis donc un instant j'ai cru qu'elle allait t'en flanquer une. » lança le blondinet.
« Moi aussi. Se faire démonter le nez par une lettre, c'est très classe. » ironisa Riku.
Sora ricana. Riku jeta donc la lettre une fois dehors. Les garçons retrouvèrent Kaïri qui discutait avec sa meilleure amie, Selphie. Qui soit dit en passant, mais juste comme ça hein, se tendit comme un arc en voyant Riku approcher. Ce dernier ne remarqua rien, si ce n'est que Selphie était devenue brutalement muette. L'ado aux cheveux d'argent ne put s'empêcher de trouver dommage que certains profs soient immunisés contre ce pouvoir. Il tâcha donc de se concentrer sur la conversation, ne serait-ce pour se changer les idées. La sonnerie eut un effet semblable, quoique moins plaisant pour le commun des élèves. Kaïri attendit que les garçons s'éloignent avant de s'adresser à son amie.
« Tu craques pour Riku j'ai l'impression. »
Selphie hocha la tête avec un soupir. Quelle fille célibataire n'en pinçait pas pour lui ? Il y avait de la concurrence, toutefois en tant que meilleure amie de Kaïri, elle s'estimait bien placée pour avoir une chance avec lui. Encore fallait-il qu'elle parvienne à retrouver ses cordes vocales quand il était dans les parages. Puis qu'elle cesse de se prendre pour un bâton aussi. En un mot, que Selphie se détende. Et ça, c'était pas gagné. Kaïri lui adressa un sourire compatissant assorti d'une tape sur l'épaule. Elle savait ce que c'était d'aimer quelqu'un en silence. Certes elle n'avait pas été aussi embarrassée, mais bon. Au vu de son expérience, Kaïri pensait que Selphie pouvait obtenir ce qu'elle voulait. Il fallait juste un peu de temps et … pas mal de courage.
« Tu as déjà essayé de … lui dire ce que tu ressens ? » interrogea Kaïri dans les couloirs.
« Non jamais. De toutes manières il ne lit jamais ce qu'on lui envoie. Et quand bien même, il faudrait un miracle pour que Riku lise ma déclaration. » répondit Selphie.
« Dans ce cas, il faut t'y prendre autrement. Peut-être que si tu es un peu plus toi-même il te remarquera. » suggéra Kaïri.
« Je sais tout ça. Mais ce n'est pas aussi simple. Il me … il m'intimide en fait. Pourtant je le connais depuis longtemps. D'où peut bien venir cette gêne ? » s'interrogea Selphie.
« De là, tout simplement. » répondit Kaïri en désignant le cœur de son amie.
Oui, de là … Une fois revenue en classe, Selphie comme la plupart de ses camarades porta les yeux sur Riku, assis comme toujours aux côtés de Sora. Elle se souvenait de lui enfant. Déjà mignon, mais là il était carrément devenu canon. Elle s'interrogea sur la manière d'être moins embarrassée en sa présence, à ce qu'elle pourrait bien lui dire. Encore. La théorie c'était bien joli, mais si seulement la pratique daignait suivre. Après un discret soupir, la jeune fille baissa les yeux sur son cahier.
A la fin de la journée, Riku se sauva sans que Sora aie le temps de comprendre. L'ado était passé maître dans cette technique : à peine son ami avait-il fermé son cahier ou bouché son stylo que Riku se trouvait à la porte. Le jeune traversa le lycée presque au pas de course, visiblement pressé d'être dehors. Insaisissable Riku … il filait faire ses devoirs, puis se rendrait sur son refuge après dîner. Sa mère se désespérait de passer les soirées avec son fils, et de discuter avec lui. Son père lui, laissait couler, pensant qu'il avait bien le droit d'avoir une vie privée. Une fois son dîner avalé, et les dents brossées quand même, Riku sortit. Quelques coups de rame plus tard, le voici allongé sur le sable. Il ferma les yeux, savourant ce calme Enfin seul. Il ne désirait pas spécialement être solitaire, mais ne voyait guère quelle en compagnie il pourrait être en ce moment. D'ici à ce qu'il devienne ermite. Riku soupira bruyamment, un bras sur le font. Le vent apportait l'odeur de la mer mais aussi …
« De la flûte ? » pensa Riku en rouvrant les yeux.
Il se redressa puis écouta. Oui, c'était bien le son d'une flûte qui lui parvenait. Pour autant qu'il sache, Riku était le seul à venir par ici. Son calme venait de prendre fin visiblement. Le jeune ressentit une pointe d'agacement. C'était trop beau. Ne serait-il donc jamais en paix ? Riku décida d'aller voir qui avait eu la même idée que lui. Doucement, le jeune homme suivit la mélodie en veillant à rester camouflé par la végétation. Un peu loin, il découvrit une jeune fille assise sur un rocher, jambes dans le vide et pieds nus croisés. Elle portait une jupe bordeaux ainsi qu'un débardeur noir. Ses cheveux châtains étaient relevés sur sa nuque, tenus par une barrette. Dans ses mains, une flûte traversière. La mélodie était douce, relaxante.
« Me demande qui c'est. »
Toujours est-il que Riku resta camouflé. Il s'appuya contre un arbre, écoutant cette mélopée emplir l'air. Peu à peu, au fur et à mesure que le jeune écoutait, ses tensions s'estompèrent. Il pencha la tête en arrière, yeux clos. Il n'y avait plus que la musique, le vent soufflant en brise et le bruit des vagues en fond. Soudain, la musique cessa. Riku reporta aussitôt son attention sur la jeune fille. Pourquoi avait-elle cessé de jouer ? Il la vit sortir un cahier, puis un trépieds. Elle tourna quelques pages, puis reprit son instrument. De nouveau, les notes fusèrent. Dans le même genre, accordé aux vagues qui allaient et venaient sur la rive. Riku appuya la tête sur l'arbre, mais cette fois en ayant les yeux rivés sur cette inconnue. Son parfum lui parvint, une agréable senteur de vanille. Il sentit un mince sourire étirer ses lèvres. Ce qui n'était pas rien. Riku souriait rarement, sauf quand il se trouvait en présence de ses amis. La musique adoucissait vraiment les mœurs. Une bonne heure se passa ainsi, l'un à écouter secrètement l'autre.
Riku préféra ne pas se montrer, pressentant une réaction qu'il ne voyait que trop tous les jours. Pour une fois qu'il se passait quelque chose d'agréable. Néanmoins, il finit par s'asseoir, tendit les jambes puis croisa les mains derrière la nuque. Ses pensées vagabondaient toujours, toutefois elles étaient moins négatives. Il s'en étonna. Il avait cru au départ qu'il ne pourrait plus être au calme ici. Mais finalement, ce n'était pas plus mal. Le temps fila sans que Riku ne le remarque. Il fallut l'interruption du morceau de flûte pour qu'il se rende compte que l'heure de rentrer était arrivée. Cependant, il resta immobile. Le temps que la fille s'en aille. Elle passa devant lui sans le voir, et s'éloigna sur la mer. Riku se leva à son tour.
« J'aurais pu remarquer qu'il y avait un autre bateau. » songea-t-il en mettant le sien à l'eau.
Les habitudes ne rendent guère observateur, dirait-on. Ce soir-là, Riku se coucha détendu. Sa nuit fut calme, et il s'en ressentit de meilleure humeur. Il se demanda si la petite brune serait là aussi ce soir. La journée se passa d'une manière … affreusement banale. La vie au lycée, réglée comme du papier à musique. Quel ennui. Assis, écrit, écoute. Bref, une fois encore, Riku se sauva de la classe comme un sprinter au jeux Olympiques. Maison, devoirs, manger. Moi devrait peut-être écrire normal. L'ado fila de nouveau vers l'îlot. Il jeta un œil alentour, pour noter cette fois la présence d'un second bateau. Elle était donc là. Lorsqu'il s'avança, les notes lui parvinrent. Il retrouva la même place que la veille, pour savourer de nouveau le bienfait que lui procurait cet instrument.
« Oh ? »
La musique avait cessé. En jetant un œil, Riku vit que la jeune fille contemplait la mer. Bon, tant pis. Il se sentait mieux, c'était déjà ça. Il reporta lui aussi son attention sur l'étendue bleue, pourtant observée maintes et maintes fois. Autrefois, il s'interrogeait sur ce qui pouvait se trouver au-delà de l'horizon. La réponse qu'il avait eu lors de ce jour si particulier, il n'en attendait pas autant. Lui, Sora et Kaïri s'étaient retrouvé à voyager dans de nombreux mondes. A présent, Riku n'avait rien contre le fait d'être chez soi, et d'y rester. La flûte reprit, pour s'arrêter rapidement.
« Tiens, elle compose on dirait. » remarqua-t-il en la voyant écrire sur le cahier posé devant elle.
Riku la regarda inscrire une ligne de notes, avant de reprendre chaque fois le morceau du début et d'y ajouter la nouvelle partie. C'était un peu moins agréable que jouer d'un trait. Au final cependant, c'était intéressant de découvrir le tout. Vers la fin, la jeune fille entonna un autre air, destiné si on en jugeait par la direction de ses yeux, au coucher de soleil. Comme la veille, Riku la laissa partir avant lui.
Chaque soir, le jeune homme venait en espérant y entendre la flûtiste. Kaïri, plus observatrice que son petit ami, avait remarqué un léger changement dans l'attitude de Riku. Il était de meilleure humeur le matin. Elle l'avait naturellement interrogé sur le sujet, et le concerné avait simplement répondu qu'il dormait mieux. Ce qui était vrai. Kaïri le fixa, et il soutint son regard sans ciller. Bon, s'il le disait. Contrairement à Sora, il savait être hermétique. Ce soir-là, Riku alla se poster dans la végétation pour écouter son petit concert. Visiblement, elle composait un nouveau morceau.
« Tu peux approcher tu sais ? »
Riku tourna la tête vers elle. Mince, elle savait qu'il était là ? Et depuis combien de temps ?
« Qu'est-ce qui te fais croire que j'ai envie de venir ? » répondit-il la surprise passée.
« Simplement le fait que ça fait une semaine que tu es là. »
Riku hésita. S'il se montrait, n'allait-elle pas avoir un bug neuronal ? D'un autre côté, maintenant qu'elle savait qu'il était là, rester caché devenait idiot. Riku prit une inspiration puis écarta les larges feuilles qui le dissimulait. Advienne que pourra comme on dit. La jeune fille en face afficha une brève surprise, avant de lui sourire gentiment.
« Eh bien, je ne m'attendais pas à un tel auditoire. »
Tiens, elle n'était pas muette celle-là. Riku en fut soulagé, et avança un peu plus avant de se caler à nouveau près d'un tronc de cocotier.
« Comment as-tu su que j'étais tout près ? » questionna-t-il.
« Ton ombre sur le sol. Tu es Riku c'est ça ?»
Ah. Oui effectivement. Il hocha la tête à sa seconde question, pas étonné qu'elle le connaisse.
« Enchantée, je m'appelle Maëlly. » reprit-elle.
Riku répéta ce prénom mentalement. Original mais joli. Ladite Maëlly inscrivit une nouvelle rangée de notes sur une page.
« J'espère que le son ne te dérange pas. Quoique si c'était le cas, tu ne serais pas resté là. »
« Non en effet, je trouve ça agréable. Ça me détends. » avoua franchement Riku.
« Tant mieux. »
Maëlly porta la flûte à sa bouche, et joua son nouveau morceau. Elle n'avait pas du tout l'air perturbée de savoir le garçon le plus couru du lycée en train de la regarder et de l'écouter.
« Cela fait longtemps que tu viens ici ? Je ne me souviens pas t'y avoir déjà vue. » reprit Riku quand elle cessa.
« Non c'est récent. D'ordinaire je joue dans mon jardin, ou le grenier. L'un comme l'autre sont source d'inspiration. Et comme j'aime changer, j'ai décidé de venir ici. » répondit Maëlly.
Riku acquiesça. En tout cas, il était content d'avoir enfin une conversation normale avec une autre personne que Sora ou Kaïri. Rassuré aussi sur le fait que sa présence ne gêne pas Maëlly au point de l'empêcher de jouer. Il aurait été dommage de renoncer à une des rares choses qui lui faisait du bien.
« Quand vont-ils inventer un cahier où les pages se tournent toutes seules ? » demanda soudain Maëlly.
« J'admets que ce ne doit pas être pratique quand on joue. » fit Riku.
« Non. Ça pourrait être une invention géniale, mais si jamais ça tombe en panne et que les pages se tournent avant tu aies fini, je te dis pas la cacophonie. »
Maëlly rajouta quelque notes.
« Et toi tu viens souvent ici ? »
« Tous les soirs. »
« Ok. C'est vrai que c'est tranquille ce coin. J'y viendrais certainement sans ma flûte de temps en temps. »
A ces mots, Maëlly tourna ses yeux noisettes vers Riku. Sans doute se demandait-elle s'il viendrait malgré cela. Il se posa la question : si c'était le cas, que feraient-ils ? Discuter ? Que lui dirait-il ? Aucune idée. Mais cet endroit n'était pas sa propriété privée. Si Maëlly souhaitait venir s'y détendre également, il n'avait pas à lui interdire.
« D'accord. » s'entendit-il répondre.
Espérons que ça ne sera pas ennuyant … peut-être que … vu qu'elle n'avait pas perdu la voix en le voyant, cela pouvait s'avérait positif. Riku l'espérait en tout cas. Il n'avait pas envie d'être tout seul constamment, par moment cela lui pesait. Si ça se trouve, c'était là l'occasion de sortir un peu de son monde assez morne.
