Bon, moi aussi je me mets à publier. On verra ce que ça donnera...
Prologue
« Que le soleil est beau quand tout frais il se lève,
Comme une explosion nous lançant son bonjour !
- Bienheureux celui-là qui peut avec amour
Saluer son coucher plus glorieux qu'un rêve !
Je me souviens ! J'ai vu tout, fleur, source, sillon,
Se pâmer sous son œil comme un cœur qui palpite...
- Courons vers l'horizon, il est tard, courons vite,
Pour attraper au moins un oblique rayon !
Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire ;
L'irrésistible Nuit établit son empire,
Noire, humide, funeste et pleine de frissons ;
Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage,
Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage,
Des crapauds imprévus et de froids limaçons. »
[Le coucher de soleil romantique, Baudelaire]
J'entendais le jeune homme réciter son sonnet. Je le trouvais beau, très beau ! Le soleil venait de se coucher, il cherchait depuis ce matin la rime qui lui permettrait de finir son œuvre. Son poème étant à présent achevé, mon travail l'était aussi.
Je descendis ensuite de mon arbre, il ne m'avait pas vue, mais j'écoutais à sa fenêtre. J'avais bien le droit d'écouter son poème ! C'était moi qui le lui avais inspiré tout de même !
Me voilà au sol à présent, je me redressai et courus vers la forêt.
Il ne devait pas me voir !
Fort heureusement, nous autres pouvions nous rendre invisibles aux yeux des humains, mais où serait le plaisir si le jeu était trop facile ?
Je continuais à courir dans la forêt, zigzaguant entre les buissons, à la recherche d'une âme de poète ou de peintre à inspirer.
Je continuais ma course dans la forêt, sautant par-dessus les petits ruisseaux, faisant quelques brasses dans les plus grands, saluant ainsi la naïade qui y vivait.
Je continuais ma course dans la forêt, escaladant quelques arbres, puis redescendant, passant le bonjour aux dryades.
Je continuais ma course dans la forêt, passant devant des grottes et hélant les oréades qui y siégeaient.
Je continuais ma course dans la forêt, la nuit était maintenant bien tombée, et j'arrivai à ma petite maison, perdue au cœur de la forêt.
Demain, le jour se lèvera, et je trouverai une autre âme à inspirer.
En attendant, je pris ma lyre, et me mis à jouer jusqu'au matin.
C'est tout pour le moment.
Le reste viendra plus tard.
Lot'
