Bonjour à tous. Ou plutôt, bonsoir. Cette histoire retrace une fin alternative de Fullmetal Alchemist, centrée autour du Royai en parallèle avec les frères Elric. Elle peut éventuellement contenir du spoil. L'idée du premier chapitre s'est immiscée dans mon esprit il y a longtemps de cela, en vérité. J'ai peu à peu imaginé le contexte de l'histoire et j'ai réussi à inclure un ancien texte très court en guise de fin. Du reste, la totalité de l'histoire à été écrite progressivement, sous le coup de l'inspiration et suivant toujours le fil conducteur. Ce n'était qu'une manière d'aboutir à la conclusion finale. Il est donc possible que les personnages ou les lieux inventés ne soient pas très bien construits, car ils ont été créés au fur et à mesure de l'avancée du récit. J'espère que vous passerez un bon moment tout de même. Merci de votre visite.

Disclaimer : Fullmetal Alchemist appartient à Hiromu Arakawa. Cette fanfiction a été écrite dans un but non lucratif.


Le silence se fit lorsque le douzième et dernier coup de l'horloge acheva de marquer l'exact milieu de la nuit. Au cœur de Central City, sur une des plus grandes places de la ville, se tenait réunie une partie considérable de la population. Citadins et paysans venus de tout le pays formaient un immense cercle autour de la fontaine principale, dressée au centre de l'espace public et dont le clapotis de l'eau se déversant sans cesse résonnait comme une mélodie. Un petit groupe de personnes demeurait à l'écart, près de la fontaine ; la ronde humaine était délimitée par un muret de basse taille érigé à cet effet. Les échos de l'horloge s'évanouissant, le tumulte revint dans la foule tandis que l'impatience grimpait à son comble.

Soudain, une voix claire et forte s'éleva parmi les habitants.

« Dégagez ! » hurla-t-elle avec véhémence.

Un garçon de taille respectable surgit de la foule, hors d'haleine, se démenant tant bien que mal afin de s'écarter de la masse agglutinée des civils. Il franchit le muret en un saut, faisant voltiger ses cheveux blonds comme les blés noués en une longue tresse. Il était paré d'un manteau écarlate qui contrastait vivement avec la sobriété vestimentaire des autres habitants. Le jeune homme courut jusqu'au milieu du cercle, rejoignant ses compagnons assis tranquillement sur le rebord de la fontaine. Ceux-ci lui lancèrent un regard amusé où pointait tout de même une note d'agacement. L'un d'entre eux, à la chevelure toute aussi blonde que la sienne, se leva et vint à sa rencontre.

« Tu es en retard, Edward ! » glissa-t-il discrètement à son oreille.

Tandis que le dénommé Edward tentait de se justifier en râlant, un autre homme s'avança vers le public. Son visage partiellement masqué par de fines mèches noires exprimait une assurance totale. Il jeta un dernier coup d'œil derrière lui, vérifiant si tous ses camarades étaient bien présents, puis reporta son attention vers la foule. A quelques mètres de lui, Edward murmura :

« Il va commencer ? »

Son interlocuteur acquiesça. Tous s'étaient tus à présent, l'absence de son suscitait dans l'atmosphère ambiante un climat d'intense fébrilité. Source de l'intérêt général et objet de tous les regards, l'individu s'inclina profondément. Il se redressa, achevant son salut respectueux, et prit la parole.

« Citoyens et citoyennes d'Amestris. Pour ceux qui ne me connaissent pas, je me présente : Roy Mustang, général de l'armée au service du pays. Cependant, je ne suis en somme qu'un humble citoyen parmi vous. S'il vous plaît, oublions nos différends. Cette nuit, ne nous considérons pas comme des êtres pourvus de rapports hiérarchiques et sociaux. Soyons simplement les habitants de notre nation. »

Mustang marqua une pause. Le public en profita pour l'applaudir et approuver ses paroles avec allégresse.

« Il y a exactement un an de cela, reprit-il, notre pays faillit succomber au chaos. Si les choses s'étaient passées autrement, nous ne serions peut-être pas ici en train d'en parler. Notre population serait éteinte. »

A ces mots, les civils eurent un frisson.

« Heureusement, nous sommes parvenus à résoudre cette crise. Grâce à la force de notre union, nous nous sommes relevés et avons pu continuer à nous battre. C'est pourquoi nous sommes réunis aujourd'hui, un an plus tard, afin de commémorer cette victoire qui marqua le début d'une nouvelle avancée pour notre pays. J'ai parfaitement conscience que les problèmes ne sont pas encore réglés au demeurant. Le régime précaire que nous avons installé ne nous permet pas encore d'instaurer la démocratie, car trop d'incertitudes subsistent. Cependant, je vous promets de tout mettre en oeuvre afin de mener cette nation au bonheur et à la prospérité. Moi, Roy Mustang, je m'engage sur l'honneur à servir mon pays jusqu'au bout. Amestris connaîtra bientôt un nouvel essor. Et je vous souhaite à tous un très bel avenir. »

Le discours du général était terminé. Il s'inclina de nouveau, sourit, puis se retira, tandis que la foule l'ovationnait de louanges et d'admiration. Certaines personnes commençèrent déjà à partir, mais Edward survint tout à coup, tel un ouragan de fougue et d'exaltation, attirant de nouveau l'attention du public :

« Hey ! Edward Elric, pour vous servir ! Je ne monopoliserai pas la parole comme l'a fait ce cher général Mustang... Je veux juste vous dire une chose : nous faisons de notre mieux pour reconstruire le pays. Je sais que vous n'aimez pas forcément l'armée, et je vous comprends. J'ai moi-même renoncé à mon titre d'alchimiste d'État. Mais la situation est totalement différente aujourd'hui, croyez-moi. Vous pouvez faire confiance à ce type, même si, je dois l'avouer, c'est à contrecoeur que je dis ça... Et surtout ayez une foi inébranlable en votre famille ! Gardez vos rêves et ne cessez jamais d'avancer ! »

Ses paroles improvisées furent agrémentées d'un sourire enjoué et d'une lueur de détermination ne disparaissant jamais de ses pupilles. Ce n'était pas le genre d'Edward de faire ce genre de discours, mais il avait envie de se lâcher et lui aussi voulait fêter cet instant. Les anniversaires ne l'avaient jamais beaucoup intéressé, d'ailleurs, mais ce jour-là en particulier n'avait rien d'anodin. Plus qu'une victoire, il représentait l'accomplissement de son rêve.

Les citadins apprécièrent son discours. Ils répondirent par des cris de joie et autres démonstrations d'enthousiasme. Le peuple était en liesse. Le jeune alchimiste partagea ce moment de bonheur avec eux, allant à leur rencontre et saluant les gens qu'il connaissait, jusqu'à ce que la foule commence à se disperser. Des commerçants avaient organisé un festival la veille de cela, mais il était tard, et les habitants n'aspiraient plus qu'à regagner leurs demeures respectives.

Un peu plus tard, tandis que les derniers passants quittaient les lieux si peuplés auparavant et à présent vides, Edward usait de son alchimie pour détruire le muret qu'il avait créé à l'aide de son frère. Sa besogne achevée, il était en train de se relever lorsqu'une voix dans son dos l'interpella.

« Tu auras beau grandir, Fullmetal, tu resteras toujours aussi petit à mes yeux. »

L'adolescent avait reconnu le timbre railleur de Mustang. Crispé de tout son être, grognant presque, Edward se retourna rageusement.

« ESPECE DE... » Il se stoppa net.

Devant lui, aux côtés du général, se tenait le lieutenant Riza Hawkeye. A l'instar de son supérieur, elle était en uniforme. Mais ce n'était pas cela qui avait captivé l'attention d'Edward. Il ne l'avait pas vue depuis longtemps, alors il n'avait rien remarqué. Son regard s'était brusquement arrêté sur sa corpulence inhabituelle. Cette silhouette, présentant une rondeur bien définie, ne laissait aucun doute quant à l'état physique de la jeune femme.

« Vous... Vous êtes... » bredouilla-t-il d'une voix à peine audible.

Hawkeye le regarda sans comprendre. Comme ses yeux d'ambre étaient obstinément braqués sur son ventre, elle saisit ce que le garçon voulait dire et lui sourit en guise d'acquiescement. Edward n'en revenait pas.

« Ed ! Tu viens ? » cria une voix au loin, détournant la concentration de l'alchimiste. Il se retourna un instant en direction de la voix, répondant qu'il arrivait tout de suite. Puis il fit face derechef aux militaires, toujours fasciné par le lieutenant, et un immense sourire illumina son visage.

« A plus ! » s'écria-t-il en s'éloignant, visiblement heureux et riant aux éclats.

Hawkeye et Mustang le virent courir à toute allure en direction de ses amis. Une pointe d'étonnement brillait dans leurs yeux.

« Même s'il a grandi, remarqua le général, le Fullmetal aura toujours cette trace de candeur sur son visage. »

Riza sourit et approuva ses dires.

Un peu plus loin, Edward stoppa sa course en arrivant près de ses camarades.

« Al ! Al ! s'exclama-t-il, jovial, sans pouvoir attendre. Devine quoi ! »

« Qu'y a-t-il, grand frère ? » répondit celui-ci avec surprise, se demandant ce qui pouvait rendre son frère aussi heureux. A côté de lui, Winry observait Edward, à demi-blasée.

« Le lieutenant ! s'extasia l'alchimiste. Elle est enceinte ! »

Ses deux compagnons le regardèrent, déconcertés.

« Euh... Tu ne le savais pas ? » hasarda timidement Alphonse.

Winry éclata de rire en le traitant d'idiot. Edward prit au quart de tour et se mit à lui crier que ce n'était pas sa faute, qu'il n'avait pu la voir depuis des mois, et d'où tu me traites d'idiot, obsédée de la mécanique, etc. Inutile de préciser que la jeune fille, piquée au vif, ne manqua pas de réparties.

Tandis que les deux adolescents s'époumonaient, attirant l'attention des derniers passants, Alphonse tenta de les séparer. Cet essai ne fut pas très efficace. Il soupira.

« En tout cas, reprit Edward en cessant de se bagarrer, car il était tout essoufflé et n'en pouvait plus, c'est génial ! »

Ses amis acquiesçant, tous trois observèrent au loin, attendris, le lieutenant et son supérieur discuter avec leur équipe.

« Bon, il se fait tard, déclara le plus jeune des alchimistes. On rentre ? »

Ed se tourna vers son frère et aperçut son sourire. Sa chevelure blonde ondoyait avec la brise nocturne. Il était presque aussi grand que lui, mais pas plus, ce qui lui convenait parfaitement. Voir le corps de son frère, ainsi retrouvé depuis un an, lui réchauffait toujours le coeur malgré l'habitude.

« Ouaip. C'est parti ! »

Et les trois compagnons rentrèrent chez eux, l'âme en paix, tous ensemble.