Nightmare
Chapitre I : Réminiscences …
Auteur : Shizuka Kurai
Genre : Yaoi, lemon, NCS
Série : Gravitation
Pairing : Shuichi Shindô / Eiri Yuki
Disclaimer : Comme vous le savez depuis longtemps, les persos ne sont pas à moi!
Spoiler : Attention ! Léger spoiler avec la série, et en particulier un personnage issu du passé de Yuki. Alors si vous avez pas encore vu tous les épisodes, vous risquez d'avoir des révélations avant l'heure…
Commentaires : ACCROCHEZ- VOUS ! SHIZUKA EST DE RETOUR SUR LE NET AVEC UNE NOUVELLE FIC PASSIONNANTE! (enfin je l'espère…). Désolé de pas avoir envoyé d'histoires depuis un moment, mais j'ai quelques problèmes d'ordi. J'écris mes fics à la main, mais après il faut que je trouve un ordinateur pour taper les histoires, et surtout quelqu'un qui ai accès à Internet. Vous imaginez pas le trafic, ça m'éneeeeerve !À part ça, j'ai beaucoup aimé écrire cette fic, y a de l'émotion, de l'action (si vous voyez ce que je veux dire…hé hé hé…Bon on se calme là…), du … Mais je vais peut-être pas tout vous racontez avant que vous ayez lu l'histoire, chers lecteurs, non ? Pour les persos, je me suis inspiré de leur caractère dans la série TV, mais j'ai aussi un peu puisé dans le manga. J'adore tout simplement le manga, il est génial. Je trouve que Yuki y est moins froid que dans la série. Et Shuichi fait moins efféminé, et il est carrément trop. J'adore les scènes d'engueulade entre Yuki et Shuichi aussi, ça me fait trop marrer. J'espère que cette nouvelle histoire de nos deux bishônen préférés vous plaira en tout cas. Petit commentaire supplémentaire : j'ai écrit cette fic en écoutant en boucle les O.S.T de Gravitation, à savoir Gravitation T.V. Track, Gravitation O.A.V. Soundtrack, mais mes préférés restent Gravitation Shuichi Shindô Vocal Album, et surtout Gravitation Vocal Collection. Je recommande particulièrement ces deux-là, ils sont géniaux !
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En gros, par rapport à la série, l'histoire se situe après le viol de Shuichi, et après la scène où Yuki se met à pleurer devant le chanteur (vous savez bien, c'est quand Taki Aïzawa vient emmerder Yuki à son appartement, et que Shuichi vole au secours de l'écrivain en défonçant le mur au lieu d'entrer par la porte). Seulement, à ce moment-là, Yuki a déjà emménager dans son nouvel appart' et ça m'embête parce que j'aimais bien l'ancien appart'. Donc, l'histoire se situe bien à ce moment de la série, seulement y faut imaginer l'action dans l'ancien appart' de Yuki. Et si vous êtes pas contents, tant pis pour vous. C'est moi qui écris donc c'est moi qui décide. NA !
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Le chanteur s'était retrouvé nu en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Son amant avait l'air particulièrement exciter ce soir. À peine l'écrivain avait-il ouvert la porte au musicien qu'il l'avait attiré à lui pour l'embrasser fougueusement. Surpris mais heureux, Shuichi s'était laissé faire, ou plutôt il avait été incapable de la moindre réaction tellement il se sentait bien dans les bras du blond. Yuki avait ensuite à peine laissé le temps au chanteur d'enlever ses chaussures que déjà il l'entraînait vers la chambre en lui enlevant un à un ses vêtements. Ce fut donc complètement nu que le garçon aux cheveux roses se retrouva sur le lit quelques secondes plus tard.
Yuki n'avait pas dit un seul mot. Il restait là, à quatre pattes au-dessus de Shuichi qu'il observait d'un regard à la fois triste et plein de colère. Le chanteur voulut lui demander ce qui n'allait pas quand le blond lui cloua le bec en l'embrassant à pleine bouche. Shuichi chercha à se dégager mais le romancier l'en empêcha en lui plaquant les poignets contre le matelas tout en scellant ses lèvres d'un autre baiser interminable. Un filet de bave coulait lentement sur la joue du chanteur quand Yuki s'écarta enfin de lui, laissant son compagnon haletant.
Shuichi observa son amant tout en reprenant son souffle. Il avait compris qu'il n'arriverait pas à tirer un mot de l'écrivain. Pas ce soir en tout cas. Yuki semblait quémander tout autre chose, il semblait avoir besoin d'un réconfort qu'il était incapable de demander par des mots… Ses yeux lançaient un véritable appel à l'aide qu'il aurait obstinément refusé d'admettre. L'artiste savait que le blond refuserait de reconnaître ce petit moment de faiblesse, cette douleur qu'il essayait de cacher au fond de lui sans vouloir la laisser s'exprimer. Shuichi décida alors d'accéder au désir de son amant, pressentant que pour le moment, le romancier avait plus besoin de tendresse que de paroles. Le chanteur passa ses bras autour du cou de son compagnon et lui sourit amoureusement.
« Viens, Yuki… » lâcha-t-il dans un murmure.
L'écrivain ne se le fit pas dire deux fois et répondit aussitôt à cette invitation. Il embrassa à nouveau le musicien, sans un mot. Pendant ce temps, Shuichi déboutonna lentement la chemise de son amant avant de la laisser tomber sur le sol à côté du lit. Puis le chanteur fit courir ses doigt fins sur le corps de son compagnon, sur son dos, ses épaules, ses bras, son torse, cherchant la moindre parcelle de peau comme s'il ne voulait en oublier aucune, comme s'il désirait en imprimer chaque détail dans sa mémoire.
Yuki passa alors une main entre les cuisses de son amant, et commença à caresser son entrejambe, arrachant des gémissements de plaisir au musicien. Puis, pris d'une impatience soudaine, l'écrivain ouvrit la fermeture éclair de son pantalon, sortit son membre et commença à pénétrer Shuichi un peu brusquement. Il s'arrêta en voyant le chanteur se mordre la lèvre, le visage crispé, et il se retira doucement. Yuki voulut s'excuser mais ce fut au tour de Shuichi de l'empêcher de parler en l'embrassant. Les lèvres du chanteur avaient un léger goût de sang, mais celui-ci ne semblait pas s'en soucier, désireux de satisfaire le romancier.
Le jeune homme blond porta deux doigts à sa bouche pour les humidifier, mais Shuichi l'arrêta dans son geste. Le chanteur attira la main de son compagnon, et commença à lui sucer les doigts. Puis le musicien laissa glisser sa main vers l'entrejambe du blond et se mit à le masturber. L'écrivain fit de même avec le membre de son amant, tout en faisant aller et venir ses doigts entre les lèvres de Shuichi. Enfin, quand, ivre de plaisir, le chanteur se libéra quelques minutes plus tard, Yuki enleva ses doigts de sa bouche, les lubrifia un instant avec le sperme du musicien, puis les introduisit doucement dans l'intimité de son amant où il commença un lent mouvement de va-et-vient.
« Aaaah, Yuki … J'en peux plus… gémit Shuichi après quelques instants. Viens, onegaï… »
Le romancier ôta alors ses doigts de l'étroit orifice, dans lequel il introduisit ensuite sa virilité. Cette fois-ci, il s'y glissait facilement sans faire souffrir son amant. Le garçon aux cheveux roses gémissait et soupirait de plaisir à chaque nouvelle poussée de l'écrivain. Il se repaissait des baisers ardents que le romancier déposait sur sa peau frémissante, et chaque seconde le rapprochait d'une enivrante extase. Finalement, le chanteur cria sa jouissance quand le blond se libéra en lui, inondant son corps de sperme brûlant. Yuki se retira lentement avant de s'allonger sur le lit à côté de son amant. Après quelques instants, le musicien se tourna vers le blond.
« Yuki… » appela l'artiste en observant son compagnon d'un regard langoureux.
« Hmm ? » fit l'écrivain en tournant la tête vers son amant.
« Je voudrais… encore… » demanda timidement Shuichi en caressant tendrement le torse de Yuki.
« … Tu es sûr ? » lança le blond, surpris, en fixant son amant les sourcils légèrement froncés.
« HA ! Si tu ne veux pas, c'est pas grave ! » s'exclama le chanteur en piquant un fard.
« Mais si, baka… lui répondit le romancier. Bien sûr que je veux. Mais tu n'est pas trop fatigué ? » s'inquiéta-t-il en passant ses doigts dans les mèches roses.
« Non, ça va… le rassura Shuichi. Mais j'ai envie… » ajouta-t-il d'une petite voix mielleuse en venant s'asseoir sur les hanches de son amant.
Après avoir placé un autre coussin dans le dos de son compagnon, Shuichi prit le visage de l'écrivain dans ses mains, et l'embrassa longuement. Il s'écarta enfin après une longue minute, et commença à caresser la poitrine du jeune homme blond.
« Cette fois-ci, tu me laisse faire… » susurra-t-il à l'oreille de son amant en la mordillant.
Shuichi embrassa de nouveau le blond, avant de faire courir ses lèvres sur la peau douce de l'écrivain, descendant de plus en plus bas à chaque baiser. Quand il arriva à l'entrejambe, le chanteur se trouva gêné par le pantalon que le romancier portait encore. Sans se soucier des protestation de ce dernier, le musicien lui enleva son vêtement avec des gestes d'une lenteur presque agaçante, déposant un baiser à chaque nouveau morceau de chair dénudée. Quand il fut arrivé aux pieds, Shuichi remonta lestement vers un objet de convoitise autrement plus intéressant que les jambes (au demeurant fort bien proportionnées) de l'écrivain.
Le chanteur passa deux ou trois fois sa langue sur la verge brûlante de Yuki, avant de l'enfourner goulûment dans sa bouche. Shuichi aspirait avidement en faisant glisser ses lèvres et sa langue sur le membre qui durcissait de secondes en secondes. Peu habitué à l'exercice de la fellation, le chanteur commença vite à suffoquer, mais il continua malgré tout, sentant son amant se laisser gagner par le plaisir. Quand l'écrivain se libéra enfin dans sa bouche, le musicien se redressa et, réprimant la nausée qui le gagnait, il avala le liquide blanchâtre, essuyant au passage un filet de sperme coulant à la commissure de ses lèvres.
Shuichi revint alors se mettre à califourchon sur le romancier avant de commencer à s'empaler sur sa virilité. Le chanteur se déhanchait sensuellement en gémissant de plus en plus fort à mesure qu'il s'enfonçait plus profondément sur le membre de son amant. Ses mouvements toujours plus rapides réussirent à arracher des gémissements à l'écrivain, mais l'apothéose fut quand le musicien se retira presque entièrement puis s'enfonça d'un seul coup jusqu'au fond.
Yuki poussa un cri rauque avant se libérer une nouvelle et ultime dans son amant, qui défaillit de jouissance et fatigue. L'écrivain n'en revenait pas que Shuichi prenne ainsi des initiatives et lui apporte autant de plaisir. Cependant, il devait reconnaître que le chanteur s'était bien débrouillé. Mais cette expérience avait laissé le pauvre musicien complètement épuisé, et Yuki avait dû le soutenir avant qu'il ne s'évanouisse de plaisir. Le romancier s'était retiré lentement, et avait gardé un instant contre lui le corps bouillant et humide de sueur de l'artiste. Puis Yuki avait couché à côté de lui son amant qui dormait déjà d'un sommeil réparateur.
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Environ deux heures plus tard, le chanteur se réveilla légèrement et entrouvrit difficilement un œil. Apercevant l'écrivain à coté de lui, il ouvrit l'autre œil tout aussi difficilement, esquissa un sourire lubrique, et vint se blottir contre son amant en passant un bras autour de son corps. Ce dernier se réveilla et demanda :
« Shuichi ? Qu'est-ce qu'il y a ? »
« Riiiien… fit le musicien d'une voix traînante en se pelotonnant contre Yuki. J'avais juste envie d'être dans tes bras. »
« Ouh ! lança l'écrivain, narquois, en remarquant l'état de fatigue encore immense du chanteur. C'était si bon que ça que t'arrives pas à t'en remettre ? »
« Na, te moque pas de moi, Yuki… protesta faiblement Shuichi. C'est pas ma faute, à moi… J'étais si bien… »
« … Dors maintenant… » fit simplement l'écrivain en serrant le musicien contre lui, et en déposant un baiser sur les mèches fuchsia.
Le chanteur n'avait même eu besoin que le blond lui dise de dormir pour glisser à nouveau dans le sommeil. Pendant un long moment, Yuki observa son compagnon sommeiller paisiblement, partagé par des sentiments contradictoires. Aimait-il Shuichi ? Ou se contentait-il de prendre du plaisir avec lui ? Il ne le savait pas… Il doutait ou plutôt redoutait ses sentiments. L'écrivain poussa un soupir à vous fendre l'âme en retenant les larmes qui montaient à ses yeux, et serrant son amant plus fort contre lui, il enfouit son visage dans la chevelure rose bonbon. Puis, peu à peu, le romancier se laissa bercer par le rythme régulier de la respiration de Shuichi, et s'endormit à son tour…
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Il était un peu plus de quatre heures du matin. Le jeune homme blond s'agitait dans son sommeil, semblant en proie à d'horribles cauchemars. Soudain, il se réveilla brusquement, complètement en nage et le souffle court. Il fixa quelques instants le plafond en essayant de reprendre sa respiration. N'arrivant pas à se calmer, il décida d'aller jusqu'à la salle de bain pour se rafraîchir. Oubliant complètement la présence du musicien, Yuki se leva en bousculant sans ménagement le pauvre Shuichi. Ce traitement un peu rude ne dérangea pourtant pas le chanteur qui se réveilla à peine, et se contenta de grogner avant de trouver une autre position pour dormir.
Arrivé dans la salle de bain, l'écrivain ouvrit en grand les robinets de lavabo, et s'aspergea plusieurs fois le visage d'eau glacée. Il laissa ensuite couler l'eau quelques minutes avant de se décider à fermer les robinets. Là, il releva la tête et perçut son reflet dans le miroir. Mais ce n'était plus lui qu'il voyait. C'était le jeune garçon qu'il était il y a quelques années, le visage déformé par l'horreur d'un acte qu'il osait à peine nommé… Ce visage juvénile… cette expression affolée… Il ne voulait pas, il ne voulait plus les voir, il voulait oublier… Soudain, avec un cri de rage déchirant, Yuki fracassa le miroir d'un violent coup de poing. Des morceaux de surface réfléchissante tombèrent dans le lavabo et sur le sol, se brisant en morceaux plus petits encore. Le romancier ramena à lui son poing ensanglanté. Il enleva un à un les morceaux de miroir fichés dans sa chair avec quelques grimaces de douleur, puis nettoya distraitement les plaies avant de recouvrir sa main d'une bande prise dans l'armoire à pharmacie. À moment-là, il entendit une voix qui appelait :
« Yuki ? » fit la voix teintée d'angoisse.
Le chanteur s'était réveillé en entendant un cri et un bruit de verre cassé. En ouvrant les yeux, il avait constaté que Yuki n'était plus là. Vaguement inquiet, Shuichi avait appelé son amant, mais son appel était resté sans réponse. Il recommença mais l'appartement resta désespérément silencieux. Le musicien s'apprêtait à se lever pour aller voir où était Yuki, mais au même moment, il entendit un léger bruit de pieds nus sur le plancher, et la silhouette familière de l'écrivain se découpa dans l'embrasure de la porte. Le sourire que Shuichi esquissa s'éteignit aussi vite qu'il était apparu. Yuki n'avait pas l'air dans état normal.
« Yu… Yuki ? Tu vas bien ? » questionna le chanteur avec inquiétude.
« … »
« Yuki ? insista le musicien. Qu'est-ce qui va pas ?»
« Yuki…sensei… » murmura seulement l'écrivain.
« Hé ? » s'étonna l'artiste, sans comprendre pourquoi le romancier lui donnait du "sensei" et encore moins du "Yuki".
Les deux amants s'observèrent l'un l'autre, chacun guettant les réactions de l'autre. Seulement voilà, ce n'était pas Shuichi que l'écrivain voyait en face de lui, mais celui qui, il y a quelques années, avait été responsable de son viol. Encore perdu dans les affres de ses cauchemars, c'était Kitazawa Yuki que le romancier voyait devant lui. D'abord pétrifié par le souvenir de sa peur, Eiri se laissa peu à peu envahir par la colère et la haine. Aujourd'hui, il savait à quoi s'en tenir. Aujourd'hui, il était en mesure de se défendre. Aujourd'hui, il n'avait plus peur…
De son côté, le chanteur commençait vraiment à s'inquiéter. Yuki était passé d'un visage déformé par la terreur à une expression de haine si impressionnante que Shuichi en était effrayé. Il y avait déjà eu des fois où l'artiste avait eu peur des colères de l'écrivain, mais jamais encore ça n'avait pris de telles proportions. Un instant, le garçon aux cheveux roses se surprit à craindre pour sa vie. Mais très vite il se gourmanda intérieurement, convaincu que son Yuki ne pourrait jamais faire ça. Pourtant, en regardant encore une fois son amant, le chanteur commença à en douter… Voyant que l'écrivain restait là sans bouger ni dire un mot, Shuichi se lança :
« Yuki ? Dis-moi ce qui se passe ? Je t'ai entendu crié, et puis après y a eu un bruit de verre cassé. C'était quoi ? »
« … »
« Yuki ? Dis, tu me réponds ou quoi ? »
« … »
« Yuki ! Dis quelque chose ! s'écria soudain le chanteur. Tu commence à me faire peur là… »
« … »
« Parle-moi, Yuki ! » supplia encore une fois le musicien.
« URUSAÏ ! cria soudain le romancier. Je ne veux plus vous entendre. URUSAÏ, YUKI-SENSEÏ ! »
« Yu… Yuki ? bredouilla Shuichi, affolé. Pourquoi tu m'appelles… Yuki ? Je suis Shuichi, moi, tu te rappelles ? Yuki, c'est toi, c'est pas moi… »
« URUSAÏ ! »
L'écrivain ne supportait plus d'entendre ce nom sans cesse répéter par le chanteur. Yuki… Yuki… Yuki… Ces deux syllabes résonnaient sans fin dans sa tête, martelant son cerveau de souvenirs reflués qui refaisaient surface un à un après tant d'années enfouis au fond de lui. Le blond porta les mains à son front, comme si ce simple geste pouvait suffire à faire cesser ce déferlement de souvenirs. Mais cela n'y fit rien, et le romancier avait l'impression que son crâne allait exploser tellement il avait mal…
« Yuki… » appela une ultime fois Shuichi en proie aux plus vives angoisses pour son amant.
Ce fut hélas un "Yuki" de trop. L'écrivain releva la tête, et lança un regard meurtrier vers le chanteur qui se mit à trembler malgré lui. Yuki se dirigea d'un pas rapide vers le lit en enlevant le peignoir qu'il avait enfilé, l'air menaçant. Effrayé, le musicien voulut prendre la fuite en descendant de l'autre côté du lit, mais le romancier fut plus rapide et le retint par la taille alors que Shuichi était à quatre pattes sur le lit. Les deux jeunes hommes étaient nus l'un contre l'autre. Le blond vint coller son bassin contre les fesses de Shuichi qui commença à se débattre. Le chanteur s'immobilisa avec un gémissement de douleur quand son amant empoigna violemment sa virilité.
« AAAH ! Yamero, Yuki ! Qu'est-ce que tu fais ? Tu me fais mal là !Yuki, onegaï, yamero !» implora l'artiste, complètement paniqué.
« URUSAÏ, YUKI-SENSEÏ ! lui répliqua durement l'écrivain en serrant plus fort. Vous voyez ? susurra-t-il ensuite à l'oreille de sa future victime. J'ai grandi maintenant… Je ne me laisserai plus faire… Je me défendrai… Maintenant, c'est vous qui devriez avoir peur… » ajouta-t-il d'un ton menaçant.
« Yuki ? Non ! Qu'est-ce que tu… AAAH ! NON ! » cria le chanteur quand le romancier commença à le prendre rudement par l'arrière.
Yuki donnait de violents coups de bassin en s'introduisant toujours plus profondément, complètement sourd aux cris de souffrance du musicien. À présent, il était assez fort pour faire payer à Kitazawa Yuki l'ignominie à laquelle il l'avait soumis dans sa jeunesse. Il voulait lui montrer ce que c'était que d'être pris de force par quelqu'un de plus puissant que soi. Se laissant de nouveau submerger par sa colère, l'écrivain redoubla de bestialité dans ses coups de butoir.
Le chanteur pleurait et gémissait, suppliant le blond d'arrêter. Mais plutôt que de calmer son tourmenteur, ses suppliques l'agacèrent encore plus et Eiri mit sa main sur la bouche de Shuichi pour le faire taire. L'artiste se débattait et essayait de se soustraire à cette violence, mais le romancier le maintenait contre lui d'une poigne de fer. Du haut de ses 1m65, Shuichi n'était déjà pas de taille en temps normal à lutter contre Yuki, mais là, le musicien était totalement impuissant devant la force décuplée par la rage de l'écrivain. Cette situation commençait même à lui rappeler le viol qu'il avait subi il y avait à peine quelques semaines, mais là c'était son Yuki qui lui faisait ça, et il n'arrivait pas à y croire ! Après plusieurs vaines tentatives, le chanteur réussit enfin à écarter la main de l'écrivain de sa bouche.
« YUKI ! NOOOOON ! » cria Shuichi au comble du désespoir.
Ce cri résonnant dans la nuit… C'était son cri… Le cri que Eiri avait poussé quand son sensei l'avait livré à ces brutes… Toujours aveuglé par sa rage trop longtemps refoulée, l'écrivain donna un dernier coup de rein, encore plus violent que les autres, arrachant un cri déchirant au musicien, avant de se retirer brusquement et de rejeter brutalement Shuichi au milieu du lit.
La tête du chanteur heurta violemment le chevet du lit, l'assommant à moitié. Shuichi porta les mains à son crâne où une longue estafilade barrait son cuir chevelu. Mais le pauvre garçon eut à peine cette seconde de répit que déjà l'écrivain se jetait à nouveau sur lui. Yuki releva les cuisses du musicien avec ses jambes, lui attrapa les poignets et les plaqua contre l'oreiller. Encore étourdi, Shuichi était incapable de réagir.
« … Yuki… » gémit-il faiblement en levant ses yeux terrifiés vers l'écrivain.
Le romancier le fit taire en l'embrassant sauvagement. Shuichi essayait de se dégager, mais plus il se débattait, plus l'écrivain resserrait sa poigne et persistait à l'embrasser. Le musicien suffoquait, son agresseur l'empêchant de respirer. Ne sachant plus que faire pour que Yuki lâche prise, l'artiste lui mordit la lèvre jusqu'au sang. Le blond s'écarta vivement avec un grognement, avant de gifler violemment Shuichi de la main droite. L'anneau que l'écrivain portait au doigt égratigna la joue du chanteur, et un filet de sang se mit à couler de la bouche du musicien.
« DÔSHITE ? DÔSHITE , YUKI-SENSEÏ ? cria soudain Eiri, toujours égaré dans ses souvenirs. POURQUOI M'AVEZ -VOUS VENDU À SES HOMMES ? POURQUOI M'AVEZ -VOUS LIVRÉ À SES CHAROGNARDS COMME SI J'ÉTAIS UN VULGAIRE MORCEAU DE VIANDE ? Je croyais que vous m'aimiez… ALORS POURQUOI M'AVEZ –VOUS FAIT ÇA ? »
« DEMO AÏ SHITERU , YUKI ! » s'écria alors le chanteur, essayant désespérément de calmer son amant.
« TU MENS ! rétorqua l'écrivain, passant brusquement du vouvoiement au tutoiement. TU MENS, YUKI ! Sinon, tu ne m'aurais jamais fait ça… » finit-il en murmurant, tentant sans succès de retenir les larmes qui ruisselaient déjà sur ses joues.
« Mais je ne suis pas Yuki, moi ! tenta d'expliquer le musicien. Je suis Shuichi ! Shindô Shuichi ! Je ne suis pas ce… Yuki ! »
« URUSAÏ ! » hurla le romancier en frappant de nouveau Shuichi au visage, mais cette fois-ci avec le poing.
La bague de Yuki laissa l'empreinte de son motif sur la joue du chanteur, comme marquée au fer rouge. Au bord de l'inconscience, l'artiste ne put empêcher l'écrivain de le prendre une nouvelle fois. La douleur que Shuichi éprouvait dans son bas-ventre le maintint pourtant éveillé, lui tirant des gémissements de souffrance et de désespoir. Le chanteur osait à peine bouger, craignant que Yuki le frappe encore. Par un bon coup, l'écrivain le pénétra si profondément que le musicien eut l'impression que son corps se déchirait de l'intérieur. Shuichi poussa un hurlement atroce, aussitôt étouffé par la large main de Yuki, et l'artiste recommença à se débattre pour échapper à cet enfer.
« Arrête de bouger ou tu vas finir par avoir vraiment mal ! » le menaça agressivement le romancier.
Le chanteur se figea un instant, terrorisé, sous le regard assassin de son tortionnaire. Mais quand l'écrivain reprit ses va-et-vient bestiaux, Shuichi ne put s'empêcher d'essayer de le repousser de sa seule main libre, l'autre toujours retenue par celle de Yuki. Enfin, après quelques brutaux coups de bassin, le blond se libéra dans l'intimité violentée du musicien. Fermant les yeux avec un râle de soulagement, le romancier relâcha légèrement la pression de ses mains. Shuichi en profita pour libérer son bras, et dégagea la main de Yuki de devant sa bouche. Suffoquant, le chanteur prit deux ou trois grandes inspirations avant de murmurer, les paupières mi-closes :
« … Eiri… »
Le musicien éclata ensuite en sanglots, le corps perclus de douleur. L'écrivain, quant à lui, sembla reprendre ses esprits en entendant son prénom. À cet instant, il reconnut enfin Shuichi avant de remarquer les traces de coups et les larmes ruisselant sur son visage. Il ne se souvenait que vaguement de ce qui venait de se passer, et il osait à peine croire ce dont il se rappelait… Ce n'était pas Kitazawa Yuki qu'il venait de violenter, mais bel et bien le pauvre Shuichi !
« Kami-sama… Mais qu'est-ce que j'ai fait ? » murmura-t-il, horrifié par son acte.
Eiri se retira aussi délicatement que possible, mais le chanteur ne put malgré tout retenir quelques gémissements de douleur. Le musicien ramena ensuite ses jambes contre lui en enfouissant son visage dans ses mains et sanglotant de plus bel. Quand Yuki ramena la couverture sur son amant, il remarqua une tache de sang sur le drap entre les jambes de Shuichi. Il avait vraiment dû y aller fort ce coup-ci. Doucement, tout doucement, l'écrivain écarta les mains du chanteur. Ce dernier était pétrifié de terreur, et n'osait plus bouger. Sans brusquerie, le romancier obligea Shuichi à tourner la tête vers lui.
« Shuichi… » appela-t-il doucement.
Le musicien resta muet, les yeux fermés et tremblant de frayeur.
« Shuichi… » insista Yuki.
Cette fois-ci, le chanteur entendit son nom, le sien et pas un autre. Il ouvrit les yeux et les plongea dans ceux de son amant. Il constata alors que toute colère avait disparu du regard de son compagnon. À présent, il n'y avait plus que tristesse et inquiétude.
« … Eiri… » gémit l'artiste.
« … Je suis désolé, Shuichi, s'excusa l'écrivain à mi-voix. Je ne voulais pas être violent. Je ne me suis pas rendu compte… je ne savais plus ce que je faisais… Gomen… gomen nasaï… » fit-il dans un souffle.
« Ce n'est pas grave, Eiri, murmura le chanteur en souriant timidement, soulagé de voir que l'écrivain était redevenu lui-même. Je ne t'en veux pas, tu sais. Je sais que ce ne n'était pas après moi que tu en avais… J'espère seulement que tu vas mieux maintenant… » demanda Shuichi en caressant tendrement la joue de son amant.
Le romancier n'en revenait pas ! Il venait de battre et violer Shuichi, et ce dernier n'avait qu'une seule chose en tête, c'était de savoir si Yuki allait bien ! À ce moment-là, la résurgence de ses souvenirs et l'abnégation du chanteur eurent raison des nerfs de l'écrivain qui se mit à pleurer à son tour. Oubliant un instant sa douleur, Shuichi se redressa légèrement.
« … Eiri… » fit-il d'une voix angoissée en attirant son compagnon à lui.
Un long moment, Eiri laissa couler ses larmes contre l'épaule de son amant qui lui murmurait des paroles rassurantes à l'oreille. Yuki, lui, ne cessait de s'excuser, se maudissant de s'être laissé aller à une telle violence sur un innocent garçon. Il était devenu celui qu'il avait haï pendant tant d'années, et il s'en voulait. Shuichi réconforta l'écrivain en lui affirmant le contraire, et l'assurant qu'il ne lui en voulait pas pour ce qui s'était passé. Le blond finit par se calmer après quelques minutes. Il s'écarta vivement quand le chanteur poussa un gémissement étouffé.
« Tu as mal, Shuichi ? demanda-t-il, bien qu'il connaissait pertinemment la réponse. Attends, fit-il en se levant, je reviens dans une minute. »
Le garçon aux cheveux roses regarda son amant quitter rapidement la pièce après avoir enfilé le peignoir gisant au sol. Puis, pris d'une extrême lassitude, il s'allongea un instant en gémissant faiblement. Il avait tellement mal… Et il avait peur aussi… Il frissonna en repensant à l'expression de haine de l'écrivain. Quelques bribes du passé de Yuki s'étaient enfin dévoilées à lui, mais Shuichi en gardait un goût amer. Il aurait aimé en demander un peu plus à son compagnon, mais le chanteur savait que celui-ci refuserait de répondre. Il était encore trop pour que l'écrivain lui fasse réellement confiance. Et puis, pour le moment, le musicien préférait en rester là. Il avait eu son compte d'émotions pour cette nuit, et il se sentait épuisé et nauséeux.
Shuichi soupira et ferma le yeux, savourant le calme ambiant. Quelques minutes plus tard, il entendit son amant revenir. Le chanteur se redressa dans le lit, et eut un mouvement de recul involontaire quand Yuki apparut dans l'encadrement de la porte. Ayant remarqué la réaction de Shuichi et l'expression apeurée sur son visage, l'écrivain s'approcha lentement et vint s'asseoir sur le bord du lit. Il écarta délicatement une mèche de cheveux roses et embrassa l'artiste sur le front.
« N'aie pas peur. Je ne vais pas te faire de mal, Shuichi, le rassura l'écrivain. Je vais juste t'emmener faire un tour, »ajouta-t-il en enveloppant son amant dans la couverture, et en le soulevant dans ses bras.
« Hééé mais… ! Attends ! Qu'est-ce que tu fais ? Où tu m'emmènes ?» protesta le musicien en s'accrochant au cou de Yuki pour ne pas tomber.
Étant déjà arrivé à destination, le romancier ne prit même pas la peine de répondre. Il déposa son fardeau sur le sol de la salle de bain, et Shuichi resta debout, là, un peu hébété, enroulé dans sa couverture, sans comprendre les intentions du blond.
« T'inquiètes pas, je vais pas te manger, lui lança l'écrivain. Je t'ai fait couler un bain chaud, ça te fera du bien.»
Le chanteur remarqua alors la baignoire remplie d'eau fumante. Il se tourna vers le romancier qui le regardait avec un sourire triste. Yuki effleura la joue que par deux fois il avait frappée, tirant une légère grimace au musicien. Le sang avait séché sur le visage de l'artiste, et de larges ecchymoses commençaient à apparaître.
« C'est moi qui t'ai fait ça ? » fit le blond à mi-voix.
« C'est pas grave, Eiri ! » s'exclama le chanteur en se jetant dans les bras de son amant, laissant choir au sol la couverture qui le revêtait.
« … Gomen nasaï… » murmura le romancier en serrant tendrement le corps nu de Shuichi contre lui.
Yuki caressa un instant les mèches roses, avant d'entraîner le musicien vers la baignoire.
« Allez, à l'eau maintenant, fit le blond. Installe-toi pendant que je vais chercher des glaçons pour ta joue. »
L'écrivain se rendit alors dans la cuisine tandis que le chanteur se glissait avec précaution dans l'eau brûlante. Yuki revint très vite avec un petit sac plastique rempli de glaçons qu'il tendit à Shuichi, avant de prendre du désinfectant, du coton et des pansements dans l'armoire à pharmacie. Le romancier prit le sac de glace qu'il posa un instant par terre, puis nettoya la joue du musicien et y mit un joli pansement.
Le blond rendit ensuite le sac de glace à Shuichi et rangea tout le reste. Puis il revint vers son amant et s'assit au bord de la baignoire. Le chanteur avait laissé aller sa tête sur le rebord en fermant les yeux, et se prélassait dans l'eau chaude. L'écrivain le regarda faire une minute, un sourire tendre et amusé aux lèvres, avant de demander :
« Ça a l'air agréable. Tu me fais une place ? »
« Hein ? fit Shuichi en ouvrant les yeux. Ha, heu… Haï ! » ajouta-t-il en se redressant, les joues en feu.
Yuki enleva son peignoir et prit place derrière le chanteur. L'écrivain posa ses jambes de chaque côté du musicien avant de l'attirer à lui. Shuichi se crispa un instant mais finalement se détendit. Il se sentait bien comme ça, le dos appuyé contre son amant. Il se sentait en sécurité. Rien à voir avec ce qu'il s'était passé il y a encore quelques minutes dans la chambre… Shuichi réprima un tremblement, mais l'écrivain perçut tout de suite ce léger frisson.
« Ça va, Shuichi ? » fit-il, inquiet.
« H… haï… » balbutia le chanteur.
« … Tu repenses… à ça ? demanda Yuki, navré en songeant à sa brutalité de tout à l'heure. Gomen nasaï… » murmura-t-il en serrant doucement le musicien contre lui.
L'écrivain déposa un baiser sur les mèches fuchsia, ce qui fit gémir Shuichi. Intrigué, le romancier observa alors l'endroit qu'il venait d'embrasser, et remarqua que des mèches étaient teintées de rouge. Il écarta quelques mèches roses et découvrit l'entaille sur le crâne de l'artiste.
« C'est moi qui… ? » fit-il, incrédule.
« Ah, c'est pas grave, Eiri ! s'exclama Shuichi. Ma tête a juste heurté le bord du lit, et… et maintenant je vais avoir une grosse bosse… »
« MAIS BON SANG ! ARRÊTE DE DIRE QUE C'EST PAS GRAVE ! s'emporta soudain l'écrivain. C'EST PAS UNE BOSSE QUE TU VAS AVOIR, C'EST PLUTÔT UNE CICATRICE ! TU T'ES CARRÉMMENT OUVERT LE CRÂNE ! »
« Ah… go… gomen… » bredouilla le chanteur, confus et vaguement effrayé.
Yuki se calma aussitôt en sentant le musicien trembler légèrement contre lui.
« Mais pourquoi tu t'excuses, baka ? fit-il plus doucement. C'est plutôt à moi de m'excuser après ce que je t'ai fait… »ajouta-t-il en caressant doucement la joue non blessée de l'artiste.
Sentant que son compagnon allait se remettre à pleurer, Yuki sortit de la baignoire, alla chercher le désinfectant avec une bande et des compresses, et revint s'installer derrière le chanteur en posant son matériel sur le bord de la baignoire.
« Bon, lança-t-il soudain en versant du désinfectant sur une compresse. Tu as de la chance, ce n'est pas très profond. Mais on va quand même nettoyer ça avant que s'infecte. »
« Itaï, itaï, itaï… » gémit le garçon aux cheveux roses quand son amant posa la compresse humide sur sa plaie.
« Arrête un peu de geindre, soupira l'écrivain. J'ai presque fini… »
Le romancier prit une autre compresse qu'il appliqua sur la coupure, puis il commença à enrouler la bande autour de la tête de Shuichi.
« Heu… Eiri ? » fit timidement le chanteur.
« Hmm ? »
« J'y vois plus rien là… » lui fit remarquer le musicien en tournant la tête vers son amant.
« AH ! Oui, effectivement… constata Yuki en voyant qu'il avait enroulé la bande sur les yeux de Shuichi. Bon, reste tourné vers moi que je vois ce que je fais. »
Eiri finit d'enrouler correctement la bande puis la fixa. Le chanteur se radossa alors à son compagnon avec un soupir de bien-être. Avec la glace, sa joue lui faisait moins mal et n'avait pas trop enflée. Cependant, la glace dans le sac, elle, faisait grise mine, et avait déjà presque complètement fondu. Shuichi laissa glisser dans l'eau le sac encore à moitié rempli d'air, qui se mit à flotter dans la baignoire.
« OH ! Regarde ! s'écria le garçon aux cheveux roses. Ça fait un joli poisson ! »
L'écrivain passa devant ses yeux une main désespérée, ébahi de cette naïve capacité de son chanteur à se réjouir des choses les plus idiotes. Décidément, Shuichi avait l'art et la manière pour détendre une atmosphère en sortant les trucs les plus débiles dans les moments les plus inattendus. Malgré lui, Yuki se mit à rire.
« Eiri ? Pourquoi tu te marres ? » demanda Shuichi, intrigué de cette hilarité soudaine et peu commune du blond.
« J'y peux rien, Shuichi, répondit le romancier en se calmant. Tu m'amuses… »
« Ah… » bafouilla le musicien en rougissant.
« Dis-moi, toi… » fit l'écrivain après un silence.
« Haï ? »
« J'ai rêvé ou est-ce que tu m'appelles Eiri depuis tout à l'heure ? » questionna le blond.
« Ah… heu… hé ben… hésita le chanteur. C'est-à-dire que… tout à l'heure, dans la chambre… ça avait l'air de t'énerver encore plus quand je t'appelais Yu… enfin, quand je t'appelais par ce nom alors… alors… » Shuichi ne put finir sa phrase. Il ferma les yeux et se mit à trembler.
« Tout va bien, Shuichi. C'est fini maintenant. Calme-toi… » fit Yuki d'un ton rassurant.
Le chanteur se laissa aller contre le torse de son amant en retenant ses larmes, avant de demander :
« Dis… Ça t'embêtes… que je t'appelle… Eiri ? »
« … Non… Bien sûr que non… » murmura l'écrivain avant d'attirer le visage du musicien et de l'embrasser.
« … Eiri… fit encore l'artiste quand leurs lèvres se séparèrent. Ce… cette personne qui t'a fait du mal… Pourquoi… pourquoi tu as pris son nom si elle t'a fait tant souffrir ? »
« Ça, Shuichi, je me pose encore moi-même la question … » (1) répondit évasivement le blond en regardant dans le vide.
Voyant que sa question réveillait de douloureux souvenirs, Shuichi n'insista pas, et se contenta de se serrer un peu plus fort contre Yuki. Le romancier enveloppa le chanteur de ses larges bras protecteurs, et les deux amants restèrent ainsi enlacés sans parler, savourant leur intimité retrouvée. Au bout d'un moment, l'eau commençant à refroidir, l'écrivain proposa à Shuichi de retourner au lit, mais le chanteur ne lui répondit pas. Eiri s'aperçut alors que son amant s'était endormi. Laissant l'artiste allongé dans l'eau, Yuki sortit et laissa la baignoire se vider pendant qu'il se séchait et enfilait son peignoir. L'écrivain essuya ensuite Shuichi, l'enroula de nouveau dans la couverture, et le ramena dans la chambre. Assis au bord du lit, le blond regarda son amant dormir pendant quelques minutes, puis, comme il était déjà 6 heures passées, il s'habilla avant d'aller dans la cuisine pour se préparer du café…
OWARI !
(Heu… ZUT ! NON ! C'est pas ça, j'me suis trompée !)
À SUIVRE…
AU PROCHAIN EPISODE : Aï shiteru…
Ben oui, pourquoi ? On sait que Eiri a pris le prénom de Kitazawa comme nom de plume, mais pourquoi, oui vraiment pourquoi donc a-t-il pris ce nom-là ? C'est space quand même comme réaction… Si quelqu'un a une explication à me donner, je suis toute ouïe (ou plutôt tout œil sur l'ordinateur).
NOTE : NCS : pour ceux qui sauraient pas (au cas où…), ça veut dire Non Consensual Sex en anglais, c'est un viol donc. Mais j'allais pas l'expliquer au début parce que comme ça, ceux qui savaient pas ont pu lire l'histoire sans savoir ce qui les attendaient… C'était pour pas gâcher la surprise (oui, je sais, ceux qui savaient, hé ben, y savaient ce qui allait se passer… Gomen).
Commentaire de fin : Waouh ! J'sais pas ce que vous en pensez, vous, mais moi je sais que j'ai adorée la scène de viol ! Au départ, quand j'ai eu fini d'écrire cette scène, j'me suis dit : « Bah… Cette scène est peut-être un peu décevante, y s'passe pas grand chose, finalement, y faudrait peut-être que je rajoute un petit quelque chose… » Mais ça, c'était avant que je la relise d'une seule traite pour voir ce que je pourrais rajouter… Et là, ben, finalement, j'me suis dit : « Kuso… Finalement, elle fait vachement d'effet, cette scène… Je m'attendais pas à ce que se soit si violent… Mais bon sang, c'est moi qui ai écrit ça ? J'en reviens pas… En fait, j'suis vachement douée… » Enfin, c'est normal, puisque c'est moi qui l'ai écrit… NAAAN, j'déconne… Mais il est vrai que je ne m'attendais pas à ce que cette scène soit aussi forte. En tout cas j'espère que ma fic vous plaira, et que vous aurez envie de lire le prochain chapitre… En attendant, je vous dis, MATA NE ! BISOUS DE SHIZU !
Lexique :
Aï shiteru : Je t'aime
Baka : imbécile, idiot, crétin, bête, con, abruti, stupide, maladroit
Bishônen : littéralement, les "beaux garçons" ("bi " beau +"shônen " jeunes garçons)
Demo : mais
Dôshite : pourquoi
Gomen / gomen nasaï : pardon, désolé, excusez-moi
Haï : oui (je le mets pour les baka qui le sauraient pas)
Itaï : "Aïeuh ! Ça fait mal !" ou tout simplement "Aïe aïe aïe !"
Kami-sama : en gros, une expression équivalente à "Mon Dieu" (si je me trompe pas)
Kuso : merde
Mata ne : à plus, à demain, salut
Onegaï : s'il te plaît
Sensei : professeur
Urusaï : Ta gueule, ferme-la, tais-toi
Yamero : arrête !
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