Hello tout le monde :)

Alors je vous propose cette petite fiction sur Kingdom Hearts. C'est la première que j'écris sur cet univers, alors j'espère que vous serez indulgents et que vous aimerez. Il y a déjà quelques chapitres d'avance, donc la publication devrait être assez régulière.

Disclamer: Aucun personnage ne m'appartient, malgré mes nombreuses tentatives d'adoption!

Couples: Léger Larxène X Zexion, Saïx X Axel, Sora X Kairi, Kairi X Naminé et officiellement: Axel X Roxas, Zexion X Demyx, Marluxia X Vexen, Sora X Riku et autres!

Résumé: Roxas est un ange, Axel est le seigneur des enfers. Quand Roxas se retrouver projeté en enfer par le jeu d'une horrible trahison, et quand Axel se prend d'affection pour lui, voilà ce que ça donne, pour le meilleur et pour le pire!

Voili voilou, bisous bisous!


-Tu ne devrais pas rester seul.

Roxas haussa les épaules et rejeta la tête en arrière, laissant les quelques rayons du soleil réchauffer la peau pâle de son visage. Une jambe repliée contre lui, il se laissa bercer quelques instants par le chant des anges qu'il pouvait entendre du haut de la colline. A côté de lui, la jeune fille soupira.

-Qu'est-ce que tu veux, Naminé ?

-Que tu cesses ce petit jeu absurde, Roxas, ça suffit !

Un léger rictus vint prendre place sur les lèvres de l'ange quand les paroles de sa cousine atteignirent ses oreilles. Il savait à quel point cette attitude pouvait la rendre folle ; il savait à quel point elle détestait d'être si peu prise au sérieux.

-Que j'arrête ? Mais ce n'est que le commencement.

Et Roxas prenait un malin plaisir à tous les faire tourner en bourrique. Il savait que son attitude n'était pas acceptable dans un lieu tel que le paradis, qu'il risquait à tout moment d'être banni. Il suffisait d'un mot, d'un geste pour que son existence céleste ne prenne fin. Il savait d'ailleurs que, s'il était encore accepté dans la communauté des anges, c'était uniquement parce que son père avait un poste haut placé. Sans lui, il aurait été banni depuis bien longtemps. Il n'avait pas besoin d'user de son talent pour savoir que tout le monde souhaitait le voir partir.

-A force de jouer avec le feu, tu vas finir par te brûler les ailes.

D'un geste qui relevait de la provocation, l'ange lissa les longues plumes qui recouvraient ses ailes. Les yeux mis clos, il regarda le visage fermé de sa cousine. Elle aussi finirait par le trahir, elle aussi finirait par souhaiter qu'il disparaisse du paradis. Ce n'était qu'une question de temps. Tout n'était qu'une question de temps à présent. Pas seulement son bannissement, tout. Jour après jour, le paradis devait faire face à la puissance grandissante des enfers. Bientôt il ne resterait rien de ce lieu céleste et sacré, bientôt tout ne serait plus que chaos. Roxas le savait, il l'avait vu. Sora aussi l'avait vu. Mais maintenant il était parti, alors Roxas restait le seul détenteur de ce secret.

-Il n'aurait pas voulu que tu agisses de la sorte.

Il lui fit signe de se taire.

-Je ne te reconnais plus.

Un rire amer franchit la barrière de ses lèvres comme le ton de sa cousine se faisait plus acide. Elle ne le reconnaissait plus simplement parce qu'il n'était plus le même. Il avait changé quand Sora avait quitté le paradis. Par leur faute. Depuis ce jour il n'avait aspiré qu'à une seule chose : quitter cette prison dorée qui lui rappelait chaque jour un peu plus à quel point leur existence n'était que néant. Ils n'étaient rien ; ni lui, ni les autres. Il évoluait dans cet océan d'immortalité qui lui avait été offert mais dont il ne voulait plus. Il n'y avait plus rien pour lui ici, maintenant que Sora était parti.

-Je ne veux pas qu'il t'arrive malheur.

-Ne mens pas.

-N'essaie pas de lire dans mes pensées ! Tu crois que tu sais tout mais tu ne sais rien.

Roxas se releva pour faire face à sa cousine. Il tenta de sonder son regard, en vain. Il avait toujours eu beaucoup de mal à décrypter les pensées de Naminé, peut-être parce qu'elle était très habile pour maquiller ses émotions. Elle fronça les sourcils quand il effleura sa joue d'un doigt distrait : elle savait à quel point ce regard moqueur était annonciateur de problèmes. Roxas voulait redevenir mortel, et elle savait pertinemment qu'il mettrait tout en œuvre pour arriver à ses fins. Il ne comprenait pas qu'un autre départ risquerait de détruire complètement l'équilibre fragile du paradis.

-Il est temps, murmura-t-il simplement en approchant son visage du sien.

Naminé n'eut pas le temps de faire le moindre geste : Roxas avait déjà disparu derrière un voile de fumée blanche. Elle serra les poings : elle n'avait plus le choix. Elle avait tout essayé pour tenter de le remettre sur le droit chemin mais aujourd'hui elle ne pouvait plus ignorer son comportement. Son cousin était devenu un danger. Non seulement pour lui, mais pour la communauté des anges toute entière. Elle devait en référer à ses supérieurs, tant pis si Roxas devait en souffrir. De toute façon, il était déjà perdu.

-Pardonne-moi, Roxas.


-Que vais-je bien pouvoir faire de toi ? Et de toi ?

Un rire sarcastique se répandit à travers tous les enfers : il aimait particulièrement voir leurs regards amplis de terreur. Toute cette détresse le faisait frémir et le rendait ivre de bonheur. Ces êtres si fragiles, si faibles à genoux devant lui. Des insectes. Des pantins qu'il pouvait manipuler à souhait pour faire d'eux ce qu'il voulait qu'ils soient. C'était tellement amusant de disposer ainsi de leur immortalité, il ne s'en lassait pas.

-Qu'en penses-tu, Larxène ?

-J'ai tout un tas d'idées cruelles à souhait qui devraient vous plaire.

-Je t'écoute.

Il appréciait la juge pour son caractère immoral et son goût prononcé pour les sentences farfelues. Larxène condamnait vite et bien, et elle n'avait jamais aucun scrupule à plonger les âmes dans un monde de souffrance et d'angoisse. C'était un être dépourvu de toute notion de remord et de pardon. Oui, il l'appréciait vraiment pour ça.

-Nous manquons de cobayes pour innover nos supplices.

-Mais encore ?

-Je crois savoir que sir Vexen a mis au point une nouvelle invention qui consiste à arracher les cœurs de ses victimes pour les transformer en énergie noire. Inutile de vous préciser que cela est terriblement douloureux, maître.

Le seigneur des enfers arbora un sourire satisfait : décidément, ses sujets débordaient de ressources malsaines pour alimenter son royaume. S'ils continuaient à fournir un aussi bon travail, ce ne serait plus qu'une question de temps avant qu'ils n'engloutissent définitivement les petits chérubins du premier étage. Une douce chaleur l'envahit rien qu'à l'idée d'avoir ces petits anges entre ses mains diaboliques. Il aurait enfin l'occasion de leur faire ravaler leurs airs supérieurs et leurs auréoles. Il détestait le paradis certainement autant qu'il détestait les haricots verts. Et ce n'était pas rien.

-C'est parfait.

-Nous implorons votre clémence !

Un air victorieux s'inscrivit sur les traits de son visage : ce moment était probablement le plus jouissif de tous. C'était celui où les âmes damnées se jetaient à ses pieds pour le supplier d'être indulgent. Indulgent ? Qu'est-ce que ça signifiait au juste ? Ce mot ne faisait pas partie de son vocabulaire restreint et dans lequel on ne retrouvait que les registres concernant la mort, la torture et la dévastation. C'était déjà bien assez. Son regard scintillant se posa sur les âmes tremblant devant lui et son cœur se gonfla d'un doux sentiment de supériorité.

L'espace d'un instant, il fit mine de réfléchir. Il adorait plus que tout voir une lueur d'espoir se raviver au fond de leurs regards. Ce n'en était que meilleur quand il la faisait taire à tout jamais. Ce dernier souffle de vie qu'il faisait sien était le plus beau et le plus précieux des trésors.

-Larxène, occupe-toi d'eux, ordonna-t-il.

Il s'affala dans un des larges fauteuils et soupira en se massant les tempes : ce que ces humains pouvaient être bruyants ! Était-ce trop leur demander que de souffrir en silence ? Pathétiques, voilà ce qu'ils étaient, tous, sans aucune exception. Certainement aussi pathétiques que les immortels en robes blanches du dessus. Tous des créatures à exterminer dans les plus brefs délais. Ce n'était qu'une question de temps : une fois qu'il se serait emparé du paradis, il s'occuperait du monde d'en bas. Et il deviendrait le maître suprême !

-Seigneur Axel !

Le dit seigneur Axel inclina légèrement la tête sur le côté, voyant revenir ses deux autres juges. Même si son visage était en partie dissimulé sous son épaisse chevelure, il pouvait très bien voir que Zexion était en colère. Il adorait le mettre hors de lui en prenant sa place. Zexion se croyait tellement…irremplaçable qu'il supportait très mal de le voir exercer ses fonctions.

-Vous ne devriez pas vous déranger pour si peu. Tout est sous contrôle.

-Est-ce que quand tu dis cela, tu parles du jugement des âmes ou de la pause-café que tu viens de t'octroyer ?

Il s'amusa de la moue vexée que prit son juge. Si Zexion était lui aussi très compétent, il se laissait bien trop souvent entraîner par le troisième d'entre eux, qui n'avait aucun sens des responsabilités. Il ne pouvait jamais résister au sourire du punk, ni aux yeux de chien battu qu'il posait sur lui à chaque fois qu'il voulait opposer une résistance. Alors il quittait son poste et s'absentait pendant une ou deux heures, le temps d'aller prendre un café et d'écouter les histoires abracadabrantes du troisième juge. Heureusement que Larxène était capable de travailler pour trois, sous peine de quoi il y aurait rapidement des embouteillages aux enfers. Et Axel ne voulait pas de ça. Pas dans son royaume.

-Ecoute le grand manitou, Ax' !

-Je suis ton supérieur, Demyx !

-Et mon meilleur ami.

-Ça ne te donne pas le droit de me parler comme si j'étais ton pote.

-Mais tu es mon…

-Demyx !

Le punk se tut quand le coude de Zexion s'abattit contre ses côtes. Il marmonna une chose incompréhensible avant de partir bouder seul dans son coin. Il n'aimait pas du tout quand Zexion le regardait avec des yeux fâchés comme il le faisait maintenant. Zexion quand à lui, se contenta de rouler des yeux face au comportement pire qu'enfantin de son ami. Il se demandait parfois si le punk serait devenu juge s'il n'avait pas été aussi proche d'Axel. Parce qu'il fallait bien avouer qu'il n'avait rien de l'être responsable requis pour ce poste.

Il arrivait aussi parfois à Axel de se demander pourquoi il avait choisi Demyx. Pourquoi lui plus que tous les autres ? Certainement à cause de sa paresse légendaire : Demyx ne ferait jamais de chichis pour discuter une sentence, contrairement à Xemnas ou à Xigbar. Demyx les laissait faire leur travail et se contentait d'opiner de la tête sans réellement savoir pourquoi. Il était parfait pour ce poste, malgré les apparences. Axel fit une moue contrariée : maintenant que ses juges étaient au complet, il avait fini de s'amuser et…il s'ennuyait tellement quand il n'avait rien à faire ! Il arpentait les enfers comme une âme en peine, cherchant désespérément une activité intéressante. Autre que torturer les âmes et flirter avec Saix, évidemment. Mais le seigneur des enfers n'était pas facilement impressionné, si bien qu'il ne s'intéressait à rien plus de deux minutes. La vie des enfers était parfois bien monotone…


-C'est la dernière fois que je vous le demande.

-C'est donc la dernière fois que je rejette ta requête.

Roxas serra les poings : de quel droit l'ange supérieur refusait-il de le laisser partir ? Ce n'était pas juste ! Il avait le droit de décider où il voulait vivre, et ce n'était certainement pas dans cet endroit où l'ombre de Sora le suivait partout. Pourquoi s'entêtait-il à le maintenir prisonnier alors qu'il faisait tout pour fuir ce paradis illusoire ? Il était prêt à offrir ses ailes et son auréole à qui voudrait prendre sa place, tant qu'il pouvait s'en aller.

-Je veux m'en aller.

-La colère t'aveugle.

-Vous ne comprenez pas ! Je ne peux plus supporter de respirer le même air que vous ! C'est de votre faute s'il est parti !

Les poings du blond s'abattirent violemment contre le bureau de marbre : c'était de leur faute à tous si Sora avait quitté le paradis, s'il s'était enfui, une nuit, pour rejoindre la terre des mortels. S'ils ne l'avaient pas jugé, s'ils n'avaient pas tenté de briser son bonheur, Sora ne serait jamais parti. Il aurait trouvé un autre moyen pour ne pas l'abandonner seul ici, Roxas en était persuadé. Il leur en voulait. Il leur en voulait à tous de ne pas avoir été capables de le retenir.

Qu'était-il censé faire lui, maintenant que Sora l'avait quitté ? Était-il réellement censé apprendre à vivre sans lui ? C'était une blague ! Il ne resterait pas une seconde de plus en compagnie de ceux qu'il considérait à présent comme des traitres. Il ne pouvait plus supporter que rien ne change, comme si personne n'avait remarqué la disparition de Sora. Pas même Naminé, pas même Kairi. Il s'était échappé et à présent, son existence n'avait pas plus d'importance que le vent qui souffle.

-Les ténèbres nous envahissent, Roxas, nous ne pourrons pas supporter une autre brèche.

-Dans ce cas je trouverai un autre moyen pour partir d'ici !

L'ange fit volte-face, bien décidé à mettre son plan à exécution, maintenant qu'il était bel et bien certain que personne ne l'aiderait. Mais, au moment où il s'apprêtait à sortir de la salle réservée aux entrevues avec l'ange supérieur, deux gardiens chargés de garder la porte lui barrèrent la route. D'abord surpris, Roxas tenta encore d'avancer, en vain. Les gardiens bloquaient la sortie et ne semblaient pas disposés à le laisser passer. Roxas fronça les sourcils tout en se retournant pour regarder l'ange supérieur, qui posait sur lui un regard serein.

-Qu'est-ce que vous faites ?

-Nous ne pouvons pas te laisser partir.

-Vous ne pouvez pas me retenir ici !

-Tu as raison. Nous avons d'autres projets pour toi.

Roxas semblait totalement perdu. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait, ni pourquoi on ne voulait pas le laisse partir. Son sang se glaça quand il reconnut l'ombre de sa cousine qui se dessinait devant lui. Naminé. Elle avait donc fini par le trahir.


-Je m'ennuie terriblement.

Nonchalamment avachi sur un des nombreux lits des enfers, Axel ruminait. Il avait déjà fait le tour de son royaume plus de trois fois depuis qu'il avait quitté ses juges et il n'avait rien trouvé d'intéressant à faire. Il avait d'abord passé un petit moment auprès de Zexion, Demyx et Larxène mais les cris des morts lui avaient rapidement donné mal au crâne. Il avait ensuite rendu visite à Vexen pour le féliciter d'avoir trouvé un supplice encore plus cruel et plus amusant, mais le scientifique ne l'avait même pas calculé. Le seigneur des enfers soupira : il ferait bien d'apprendre la discipline à toute son équipe démoniaque. Entre Demyx qui le prenait pour son pote et Vexen qui ne le saluait même pas, il y avait du travail.

-Je suis envahi d'un sentiment d'ennui qui me ronge.

Il avait fait un petit détour par les quartiers de Saïx, persuadé que lui au moins, il remarquerait sa présence, mais sa petite entrevue avec le démon avait rapidement tourné au vinaigre. Leur entente était tendue depuis quelques temps, sans vraiment qu'il ne puisse déterminer pourquoi. Ensuite il avait erré seul un long moment, tentant d'imaginer le monde après qu'il ait pris le pouvoir. Car ce n'était plus qu'une question de temps avant que chacun des autres mondes ne soient plongés dans les abysses. Et finalement, il s'était retrouvé dans cet endroit lugubre qu'il évitait habituellement comme la peste.

-Je vais mourir d'ennui.

-Techniquement, tu es déjà mort, gloussa le démon qui avait décidé de rendre sa chambre un peu plus ''vivante''.

-Rends-toi utile pour une fois, dis-moi ce que je pourrais faire.

-Le grand seigneur Axel me demande mon avis, à moi, pauvre serviteur que je suis, c'est trop d'honneur !

Axel grogna en roulant sur le matelas, reprenant ainsi une position un peu plus civilisée. S'il avait pu éviter de venir jusqu'ici pour se changer les idées, il se serait bien volontiers passé de le faire. Mais il avait définitivement tout essayé pour s'occuper, sans succès. Et après tout, le démon était réputé pour son originalité et son inspiration à toute épreuve alors il parviendrait certainement à faire quelque chose pour lui.

-Une course d'hippocampes ?

-Et où est-ce que je trouve des hippocampes, dis-moi ?

Le démon haussa les épaules : ce n'était tout de même pas sa faute si leur seigneur Axel n'assurait pas ses arrières. Chaque être doté d'un tant soit peu de logique savait qu'il fallait toujours avoir un ou deux hippocampes sous la main, c'était bien connu. Axel n'était-il pas au courant des dernières modes ?

-Un combat d'âmes ?

-Ils sont déjà morts, ce n'est pas drôle s'il n'y a pas de sang.

Parce qu'en plus, monsieur avait des exigences.

-Une petite brasse dans le fleuve Léthé, peut-être ?

-Ne te fiche pas de moi.

Bon, bon, si on ne pouvait même plus plaisanter, maintenant. Axel soupira encore en se redressant : visiblement il n'avait pas frappé à la bonne porte pour se divertir. Il aurait bien dû se douter que ce type n'était pas capable de faire autre chose que de la peinture. C'est d'ailleurs pour ça qu'il passait ses journées enfermé dans cette horrible chambre. Ah, si seulement le monde d'en haut était déjà entre ses mains, il pourrait au moins se divertir avec l'un ou l'autre de ces chérubins… Il était curieux de voir s'ils supportaient si mal la douleur que les humains. Et s'ils hurlaient aussi fort, aussi. Un rictus vint naître sur ses lèvres comme il imaginait déjà un ange dans son royaume. Ses juges prendraient certainement un malin plaisir à le faire souffrir deux fois plus. Ce serait très divertissant.

-Eh, Marluxia, rappela-t-il du pas de la porte.

-Oui ?

-J'espère que tu ne comptes pas faire subir le même sort au reste des enfers, n'est-ce pas ?

-Moi ? Mais bien sûr que non !

Quand il fut parti pour de bon, Marluxia se laissa tomber sur son lit en boudant : il ne voyait pas ce que tout le monde reprochait à son art. Cet endroit était sombre et terne au possible, lui serait déjà tombé en dépression depuis longtemps s'il n'avait pas déniché dans le monde des humains cette chose merveilleuse qu'ils appelaient peinture. Il y en avait de toutes les sortes et de toutes les teintes, c'était vraiment magique. Lui avait opté pour le rose, mais il était persuadé que la salle des banquets serait parfaite en jaune…dommage que son patron soit si rabat-joie.


-Le conseil est parvenu à un accord.

Roxas posa son regard sur Naminé, qui détourna rapidement le sien. Il chercha Kairi dans l'assemblée des anges, mais la jeune fille n'était pas là. Elle n'avait certainement pas eu le courage de venir l'affronter en face. Un léger sourire vint prendre place sur ses lèvres : il avait raison depuis le début. Sur toute la ligne. Sur Kairi, sur Naminé, sur l'avenir du paradis. Sora aussi l'avait toujours su et ça l'avait probablement poussé à partir, un peu. Aujourd'hui l'ange était en paix avec lui-même : il allait certainement être banni, il allait enfin pouvoir quitter ce monde qui le répugnait. Et qui sait…peut-être retrouverait-il Sora, là où il allait ?

-Roxas, ange parmi les anges, nous avons été mis au courant de tes intentions.

Il sourit un peu plus : qui disait qu'elle ne voulait pas qu'il lui arrive malheur ? Et il n'avait même pas eu besoin de lire dans ses pensées pour savoir qu'elle n'en pensait pas un mot. Elle avait cessé de le considérer comme son cousin le jour où elle avait compris qu'elle avait tout intérêt de se retourner contre lui.

-Ton comportement n'est pas digne d'un être céleste et c'est pourquoi nous avons décidé de te punir.

Roxas passa une main dans sa tignasse blonde, le regard ancré dans celui de l'ange supérieur. Il attendait ce moment depuis des semaines : celui de la libération, enfin.

-Dans le combat qui nous oppose aux ténèbres, tu es notre dernier espoir.

Le rythme cardiaque de l'ange s'accéléra comme il fronçait les sourcils : qu'est-ce que c'était que cette histoire ? Il ne voulait pas prendre part à cette guerre perdue d'avance. Il avait vu ce qu'il allait se passer, il savait que le paradis était perdu face aux forces grandissantes des enfers. Et l'idée de servir d'appât ne lui disait rien qui vaille. Il n'était pas stupide, il savait très bien que, depuis le début, Naminé pensait qu'il fallait sacrifier l'un des leurs pour prouver leur bonne volonté. Celui qu'ils avaient décidé de sacrifier aujourd'hui, c'était lui. Il le savait. Il le voyait dans leurs yeux qui le fuyaient.

-C'est pourquoi nous avons décidé que tu purgeras ta peine aux enfers.

-Vous ne pouvez pas faire ça !

Roxas refusait d'être sacrifié. Il voulait quitter cet enfer, oui, mais pas pour repartir dans un autre !

-Notre décision est sans appel.

L'ange sentit le regard brûlant de Naminé sur lui comme le sol se dérobait sous ses pieds. Il tenta de se débattre, de remonter à la surface mais rien n'y faisait, il était impuissant. C'est uniquement à ce moment-là qu'il comprit qu'il était perdu. Il ne retrouverait jamais Sora, jamais. Il allait être offert en pâture aux enfers à cause de la trahison de sa cousine. Son enfance toute entière défila devant ses yeux, il se revit souriant aux côtés de Sora et de Naminé, il se revit en pleurs, pataugeant dans un océan de détresse. Il vécut à nouveau cette enfance pendant laquelle il croyait encore que l'immortalité était un cadeau béni. Il apprenait maintenant à ses dépens que tout n'était que mensonge.

Il tendit une dernière fois la main devant lui et soudain ce fut le noir.


Axel fit pivoter le siège de son bureau. D'abord doucement, puis de plus en plus vite jusqu'à ce qu'il ait le tournis. Il n'avait trouvé que ça pour se changer les idées, c'était pour dire à quel point il s'ennuyait atrocement dans son grand royaume. Tout le monde était occupé sauf lui. Lui, le seigneur des enfers, n'avait rien à faire. Alors il restait là, dans son bureau, à tournoyer comme un enfant qui ne savait que faire de ses longues journées de vacances pluvieuses. Sauf qu'il n'était pas un enfant. Et qu'il n'était pas en vacances. Ah, et aussi, il ne pleuvait jamais en enfer. Il fit un dernier tour sur lui-même avant que quelqu'un n'entre en trombe dans son bureau.

-Demyx bordel, combien de fois il faudra que je te demande de frapper avant d'entrer ?

-Putain Ax', il faut vraiment que tu viennes.

-Demyx je ne suis pas ton…

-C'est vraiment très important !

Pour que le mot ''important'' franchisse la barrière des lèvres du punk, c'est que ça devait vraiment être sérieux. Le juge prenait toujours tout à la légère, alors le voir dans cet état interpella un minimum Axel. Assez pour qu'il se décide à arrêter de tournoyer pour aller voir. Il suivit Demyx jusqu'à la salle du jugement dernier, où un troupeau de démons était agglutiné autour de quelque chose qu'Axel ne pouvait pas encore distinguer. Quand il fut assez proche pour voir qui avait atterri aux enfers, il ne put retenir une insulte. Non mais, ce n'était pas possible ! C'était une blague ? Où était la caméra ?

-Qu'est-ce qu'il fait ici ?

-Tu vois, je t'avais bien dit que c'était dément !

Ça pour une surprise, c'était une surprise.


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