Titre: Secret Garden

Auteur: Tomoyo Fanel

Disclamer: Sherlock Holmes ne m'appartient pas, tout est à la BBC ou à Steven Moffat et Mark Gatiss ou à Arthur Conan Doyle, whatever vous avez saisi l'idée

Genre: General, Slash

Rating: K mais il est possible qu'un chapitre dans le lot soit M.

Résumé : Sherlock sait ou devine beaucoup de choses mais il existe certains aspects de la vie qu'il n'a pas encore découvert et qui ne semble pas l'intéresser. Sherlock demeurera toujours un mystère pour John. Mais jamais John ne se lassera de découvrir ses secrets.

NDA :

- Cette fiction n'est pas particulièrement rattachée à un épisode, elle se situe simplement après le 1x02, à cause de Sarah.

- Se concentre sur la relation Sherlock/John. Pas de niaiserie. Pas de pornographie. Juste une petite mise en relief de leur situation et plus si affinité.

- Ca n'est en rien un PWP (Plot? What plot?), contrairement à ce que laisse penser le titre et le résumé. Il y a une réelle réflexion derrière alors si vous êtes venu uniquement pour les scènes chaudes, ce n'est pas ici que vous en trouverez =) Ca ne vous empêche pas de lire, évidemment.

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Secret Garden

Go Out

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Sherlock Holmes était un homme peu orthodoxe. Il n'existait pour lui que la logique. Il réfléchissait sans cesse. Du matin au soir, du levé au couché. Il était de ces hommes qui se passionnaient pour la vérité. Il n'abandonnait jamais. Il allait toujours au bout de ses convictions et son raisonnement était toujours le bon. Sherlock Holmes avait toujours raison. C'était un fait et tout le monde en avait conscience. Tout le monde faisait appel à lui mais peu obtenait son attention. Sherlock Holmes était difficile. Très difficile. Il lui fallait le meilleur du meilleur, des casse-têtes chinois à s'en donner le vertige, des mystères impossibles à résoudre, des secrets enfermés à découvrir… Sherlock Holmes aimait l'action. Il adorait l'adrénaline qui coulait dans ses veines lors de ces courses poursuites. Il affectionnait les ultimatums qu'on lui imposait. Il raffolait des codes indéchiffrables. Sa folie résidait en cette passion dévorante pour la vérité. John était fou d'aimer le suivre dans ses délires. Sherlock Holmes ne ressemblait à personne. Ses yeux s'ouvraient sur d'autres dimensions. Il ne voyait pas le monde comme le commun des mortels. C'était grâce à cette faculté qu'il pouvait si bien démêler les affaires où la police s'avouait impuissante. Son sens de l'observation lui permettait de comprendre tout avant tout le monde. Il était précis et on pouvait se fier à ses réflexions.

Encore fallait-il qu'on le suive dans son raisonnement. Encore fallait-il qu'on se donne la peine de l'accompagner dans sa folie. Encore fallait-il qu'on se laisse entrainer dans sa course. Sherlock Holmes vivait à 100 à l'heure. Il n'avait jamais de repos ou s'il en avait, il s'en plaignait. L'ennui ne lui allait pas. L'ennui le tuerait. Aucun de ses ennemis n'y parviendrait mais l'ennui, lui, serait son plus grand cauchemar. Il réussirait à le faner. Un homme à la hauteur de sa réputation. Un homme d'une extrême gentillesse. Si on se donnait la peine de le connaître. Un homme qui n'avait pour seule maîtresse que la vérité. Le reste importait peu. Ce n'était en rien un héros. John aurait voulu le croire. Cet être si impressionnant était unique. Il méritait qu'on lui témoigne de la reconnaissance et du respect. Mais toutes ces choses n'avaient aucun intérêt aux yeux du personnage. Il n'avait pas envie d'être reconnu comme quelqu'un de spécial. Il n'avait aucune envie qu'on le voit comme le sauveur de la veuve et l'orphelin. Il n'avait rien d'un justicier. Il n'avait aucune de ces prétentions et ne voulait pas s'en encombrer. Il n'avait pas besoin d'exister pour les autres. Exister pour lui-même était suffisant. Les autres ne comprendraient jamais. Les autres ne l'égaleraient jamais. Ils n'étaient qu'humain et lui… autre chose.

Au-delà du personnage qu'était Sherlock Holmes, John apprenait à connaître l'homme. John était celui qui supportait ses humeurs et qui courait à ses côtés dans cette rue interminable bordés d'aventures qu'était sa vie. John connaissait son ennui. John connaissait ses passions. Chaque fois qu'il apprenait quelque chose, une nouvelle interrogation se posait dans l'esprit de John. Sherlock Holmes était un mystère qu'il n'arrivait jamais à résoudre, peu importe ses tentatives. Pourtant, John était la seule personne au monde qu'il laissait s'approcher. Il était celui qui le connaissait le mieux. John était encore loin de le comprendre malgré ça. Sherlock était dans un autre monde et il lui était difficile d'y accéder. Parfois même, il était inutile d'essayer.

Mais Sherlock lui laissait la porte grande ouverte vers ce monde inconnu de tous.

John ne savait pas le privilège qu'il lui offrait.

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Ce soir, John avait un rendez-vous avec Sarah.

La belle et compréhensive Sarah. Toujours gentille avec tout le monde. Elle pardonnait ses retards et acceptait ses écarts. Depuis la dernière fois, elle vérifiait tout de même qu'il ne s'endorme pas entre deux consultations. Sarah savait qu'il avait une vie peu commune. Elle savait qu'il marchait aux côtés d'un homme peu commun. Elle ne lui demanderait jamais d'arrêter. John aimait trop cette vie palpitante. L'excitation qu'elle lui apportait était trop importante. Elle le faisait vivre. Sarah n'avait pas pu supporter l'aperçu qu'elle en avait eu. Frôler la mort une fois par semaine n'était pas à son goût. Sarah avait tout de même accepté que John ait ce style de vie. Elle ne l'avait pas rejeté ou fuit. Ils étaient amis. Il essayait encore d'avoir plus et ils fleuretaient au bureau ou lorsqu'il la raccompagnait jusqu'à sa voiture ou lorsqu'il l'invitait à prendre un café. Sarah disait toujours oui. Mais jamais elle ne lui proposerait quoi que ce soit et jamais il ne demanderait plus que ce qu'ils avaient.

John aimait leur relation malgré ça. Sarah lui rappelait qu'il y avait une vie hors du monde de Sherlock Holmes. Ca n'était pas une mauvaise chose. Il voulait garder un pied dans la réalité. Sinon, il pourrait tomber dans ce quotidien et ne plus jamais en sortir, même quand il le voudrait. Le voudrait-il seulement un jour ? Peu importe, il préférait avoir une porte de secours et Sarah en était une des plus magnifiques. Elle avait du charme. Elle avait de la classe. Elle le supportait. Elle l'invitait à rester chez elle les soirs où lui et Sherlock se disputaient ou lorsque John avait simplement besoin de repos mais que les réflexions de son colocataire étaient trop véhémentes pour qu'il puisse le trouver à leur appartement. Sarah était son refuge. Sarah ne l'éloignerait jamais de cette vie. Elle ne l'encourageait pas non plus. Elle s'en accoutumait.

Sarah était une valeur sûre dans ce mouvement constant qu'était sa vie depuis que John avait rencontré Sherlock Holmes. Une valeur sûre qui ne dépendait de rien quand tout le reste semblait lié à une multitude de paramètres qu'il fallait prendre en compte sous peine de mort. Le temps était plus lent avec Sarah. Les discussions étaient plus calmes avec Sarah. Le monde semblait se reposer avec Sarah. John respirait normalement avec elle et il aimait la tranquillité de sa respiration lorsqu'ils étaient ensemble.

« Où l'emmenez-vous cette fois ?

- Nous allons… Oh, non, non ! Je ne vais pas vous le dire. Ce serait une garantie de vous y retrouver.

- Pour qui me prenez-vous ? J'ai mieux à faire que vous espionner, vous et votre incapacité à « conclure ». »

John soupira et enfila son manteau. Sherlock s'allongea sur le canapé et se plongea dans des réflexions dont il était le seul à connaître la nature. Son colocataire lui lança un regard avant de vérifier qu'il avait pensé à tout. Il se dirigea vers l'escalier et au moment de poser la main sur la rampe, il fit volte face et se retrouva rapidement au milieu du salon sans savoir quoi dire ou quoi faire. Sherlock ne prit même pas la peine de lever les yeux vers lui. Parfois, Sherlock Holmes était un mystère pour John. Parfois, John Watson en était un pour Sherlock. Sherlock n'essayait pas toujours de comprendre pourquoi John agissait d'une manière ou d'autre autre. Pour lui, apprendre de l'autre consistait simplement à observait d'un œil objectif, sans chercher à savoir le pourquoi du comment. Observer était la meilleure façon de savoir à qui on avait à faire. De plus, il n'avait pas besoin de lever un sourcil en sa direction et de le regarder comme s'il agissait stupidement. John le savait déjà.

« Vous ne sortez jamais.

- Qu'est-ce que vous racontez ? Nous étions entrain d'interroger une femme au marché il y a moins d'une heure et nous étions au commissariat ce midi.

- Je ne parlais pas de ce genre de sorties. »

Sherlock retint un soupir d'exaspération. John en revenait toujours là. Ca devenait prévisible. Ca devenait ennuyeux. John l'était parfois. En contre partie, il lui arrivait d'être tellement fascinant. Trop rarement malheureusement.

« Vous n'avez jamais eu envie de… fréquenter quelqu'un ?

- Vous le faites pour deux, ne vous en faites pas… Oh. Etait-ce une… proposition ?

- Non ! Pourquoi faut-il toujours que vous soyez si…

- … Logique ? Réaliste ?

- Le mot que je cherchais s'apparentait plutôt à « désagréable ».

- Je vous en prie, John. Votre besoin de passer du temps avec une femme n'est pas contagieux, je vous rassure.

- Vouloir passer du temps avec les personnes auxquelles on tient n'est pas une pathologie !

- Mélodramatique.

- Quoi ?

- Vous.

- Pourquoi j'essaie encore de discuter avec vous ?

- Je me pose la question chaque fois que vous essayez. »

John faisait quelques pas en direction de la sortie mais revenait vers lui, allait vers les escaliers, s'avançait vers lui… Il hésitait à battre en retraite en claquant la porte comme une femme l'aurait fait après une dispute conjugale. Ca l'énervait de penser de la sorte, mais il était à deux doigts de le faire. John ne gagnerait jamais contre Sherlock. Cet homme avait réponse à tout et il avait toujours le dernier mot. Il semblait que les mots ne l'atteignaient jamais. Seulement les faits. Et encore. Mais la réalité de sa situation, si elle ne le touchait pas lui-même, elle éveillait la curiosité de John. Voire de la sympathie.

« Avez-vous déjà eu des amis proches ?

- Une perte de temps... Il faut toujours se plier à certains rituels, accorder de l'attention à chacun de leurs mots, être attentif à leurs humeurs, leur témoigner de l'affection sincère… Du gaspillage d'énergie. Pourquoi se forcer à devenir quelqu'un que l'on n'est pas pour plaire aux autres alors qu'il est tellement plus agréable de rester chez soi et de profiter du silence. »

Il leva finalement les yeux vers John. Le message semblait être passé et sans un mot de plus, son colocataire quitta enfin l'appartement. En claquant la porte d'entrée. Deux minutes plus tard, Mme Hudson montait, une assiette de cookies qu'elle venait de sortir du four.

« Vous vous êtes encore disputés avec M. Watson ? Il semblait… bouleversé. »

Sherlock soupira d'ennui et quitta le canapé pour se servir un cookie. Il le détailla, pensif.

« Est-ce une obligation de sortir avec les personnes auxquelles on tient ?

- Une obligation ? Seigneur, non. Pourquoi se sentirait-on obligé de passer un agréable moment avec une personne que l'on apprécie ?

- Hum. »

Plus aucun autre mot ne sortit de sa bouche de la soirée. Il fouilla dans sa poche et en sortit deux morceaux de papier. Peut-être n'était-il qu'un enfant qui faisait son caprice ? Sherlock ne comprenait pas certaines habitudes de la société. Il n'avait aucune envie de les connaître. Mais il y avait une chose qui l'effrayait. Aujourd'hui, les choses avaient changé. Il tenait à quelqu'un.

Sherlock Holmes n'avait aucune idée de comment pratiquer ces petits rituels qui leur faisaient perdre tant de temps.

.oO°Oo.

« Les billets, s'il vous plaît.

- Tout de suite. »

John fouilla dans ses poches. Dans son porte feuille. Son regard devient livide. Les avait-il oubliés ? Il se souvenait pourtant bien les avoir mis dans sa poche. Sherlock aurait-il… Non… N'était-il qu'un enfant jaloux, finalement ?

« Je… Je ne les ai pas sur moi… »

John se tourna vers Sarah, affreusement gêné. Elle ne semblait pas agacée. Elle lui souriait même.

« Ce n'est pas grave. Allons au cinéma. »

Sarah était gentille et compréhensive. Elle savait avec qui John vivait. Elle savait à quel genre de jeu cet homme s'adonnait. Elle ne les comprenait pas tous. Mais jamais elle ne semblait lui en tenir rigueur. Sarah était toujours calme et patiente. Un petit coin de repos pour John.

« C'est… Je suis vraiment désolé.

- Je n'avais pas vraiment envie de voir ce spectacle de toute façon. »

.oO°Oo.

Le lendemain, John rentra vers 6h. Il prit une douche et se prépara pour se rendre à la clinique. Sherlock était encore sur le canapé et faisait mine de dormir. Cette attitude agaçait John. Finalement, lui aussi jouait à des jeux, il n'était pas mieux que les autres. Ce n'était pas la première fois que John essayait d'amener la discussion. Ce n'était pas la première fois que Sherlock anéantissait ses chances de passer une soirée sans accros avec Sarah. John ne cherchait pas à comprendre ça. Sherlock était un mystère trop grand et il fallait y aller à petites doses et commencer par les petites choses pour apprendre à le connaître.

Sherlock faisait ça. Sarah semblait comprendre. John était le seul qui ne savait pas comment interpréter ses actions envers lui. Il y avait tant de paramètres à prendre en compte pour comprendre les gestes de Sherlock. Lui, l'homme qui anticipait une dizaine de coups à l'avance. Lui, l'homme qui pensait du matin au soir. Du levé au couché. Comment comprendre une telle personne ? Sherlock Holmes vivait dans un autre monde. Il voyait des choses que personne ne saurait voir. Il pensait comme personne ne pouvait penser. En cela, il était imprévisible.

« Comment s'est passé votre soirée ?

- A merveille, merci. Malgré votre intervention.

- J'ai vu le spectacle auquel vous vouliez l'amener. Je peux vous assurer qu'elle serait sortie de la salle après seulement dix minutes. D'un ennui et d'une horreur inimaginable. Absolument pas son style. Elle aurait préféré voir un film. »

John resta un moment silencieux et immobile. Lorsqu'il se tourna enfin vers son colocataire récalcitrant, Sherlock n'était plus sur le canapé, mais près de la fenêtre. Il observait l'activité de la rue qui s'éveillait. Le marché qui s'installait, les boulangeries qui illuminaient les trottoirs d'une lumière orangée… Sherlock semblait à nouveau ne lui prêter aucune attention, les yeux ouverts vers une autre réalité. Où John trouvait difficilement sa place.

« Vous… »

John ne finit pas sa phrase mais quelques secondes plus tard, il poussa un long soupir en passant une main sur son visage.

« Pourquoi ne pas simplement me l'avoir fait remarquer ? C'est si difficile de me parler ?

- Vous ne m'auriez pas écouté. Vous semblez vous donner du mal à faire le contraire de ce que je vous dis parfois. »

John ne pouvait pas nier qu'il avait le désir de prouver à Sherlock qu'il avait tord… Une chose tout à fait impossible, évidemment, mais il ne perdait rien à essayer. On ne pouvait l'en blâmer.

« Eh bien la prochaine fois… Dites-le moi. On gagnera peut-être du temps. »

Sherlock soupira sans quitter la rue des yeux. John interpréta ce soupir comme une conclusion à cette conversation. Il retourna à sa préparation, laçant ses chaussures. Il enfila sa veste et s'apprêta à descendre quand il se remémora la promesse qu'il avait faite à Sarah. Il devait l'inviter pour midi pour se faire pardonner. John vérifia son porte feuille. Il avait l'argent mais…

« Sherlock ? Est-ce que c'est…

- Ce soir. 20h. Ne soyez pas en retard. »

Sur ce, Sherlock ferma la porte de la salle de bain. John ne l'avait même pas vu bouger. Sherlock Holmes avait simplement disparu. Il resta un moment interdit, le billet entres les mains. Il reposa les yeux sur le morceau de papier. Beethoven. Etait-ce une façon de s'excuser ? Une façon de suivre ses conseils et de lui montrer que…

Sherlock Holmes tenait-il à John Watson ?

C'était une idée aussi surprenante qu'intrigante. John réalisa qu'il lui serait impossible de cerner complètement Sherlock Holmes. Cet homme qui ne vivait que par la logique et la découverte de la vérité. Cet homme dont le regard transperçait la réalité telle que les autres la percevait. Cet homme qui n'avait besoin ni de reconnaissance ni se repos. Sherlock Holmes était un homme en constante évolution. Il apprenait de ses erreurs. Il écoutait ce qu'on lui disait et retenait les détails importants. Il restait objectif. Mais.

Sherlock Holmes restait un homme après tout.

Il ne savait pas comment se comporter avec John, parce qu'il n'avait jamais connu de John. Toute sa vie, il devait avoir été seul. Il devait avoir aimé être seul plutôt que de se plier aux conventions sociales. Il était dans son monde. Bloqué dans sa perception unique. Jusqu'à ce que John entre dans sa vie. Peut-être avait-il une raison d'essayer ?

Maintenant que Sherlock tenait à quelqu'un, peut-être qu'il s'ouvrirait au monde.

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Première fanfiction sur SHERLOCK de BBC. C'était un premier chapitre. Je pense en faire d'autres. Je ne sais pas s'ils se suivront vraiment, mais il y aura une suite logique. J'espère que vous avez apprécié lire autant que moi j'ai aimé l'écrire. Ce fut court mais je préfère ça. A la prochaine.