« Il faut aimer la vérité plus que soi-même et les autres plus que la vérité. »

Romain Rolland

Jusqu'où êtes-vous prêts à aller pour protéger quelqu'un ?


FACE CACHÉE


Suisse, 20 H 30

Le calme règne dans la grande banque depuis que le dernier client est parti il y a une demie-heure.

Comment je le sais ? Très simple, le dernier client, c'était moi, et pour tout vous dire, je ne suis pas vraiment parti.

Petite récapitulation :

Gilet par balle ? Ok

Flingue ? Ok, chargé.

Ironie du sort, l'arme que j'ai dans les mains nous viens de ce pays, la Suisse : Un magnifique SIG P220 "Classic 22", avec des cartouches en cuivre, pour limiter l'encrassement. Eh oui, je penses à tout. J'ai un peu modifié l'arme pour que les douilles soient récupérée dans un petit sac. Ça m'évite d'avoir à les ramasser après. Bref, délicatement, mon indexe et mon majeur dévissent la petite bague au bout du canon pour découvrir le filetage qui me permettras de visser un silencieux Brügger et Thomet, suisse lui aussi, on ne change pas une équipe qui gagne.

Pour le moment en tenue costard cravate – qui me vas à ravir, mais ne digressons pas – je me changes pour revêtir une peau de cauchemar. En fait, je ne quittes pas vraiment mon costume, qu'est-ce que j'en ferais après, hein ? Tout ce que je fais, c'est d'enfiler par dessus cette tenue distinguée une cape noire aux reflets bleutés dont le col grand ouvert remonte jusqu'à l'emplanture de mes oreilles.

Mais, que serais-je sans mon sourire carnassier et mes yeux démoniaques, injectés de sang, montrant l'étendue de ma détermination de tueur ? Rien. Il y a deux types d'Hommes sur cette planète : ceux qui ont déjà ôté la vie d'un de leur semblables, et les autres. Il va sans dire que je fait parti de la première catégorie, je mérites de porter ce masque de terreur connu dans le monde entier : celui du NIGHT BARON.

J'applique le masque sur mon visage. Bien sûr, tout le personnel de la banque que j'ai rencontré tout à l'heure pourra faire le rapprochement entre moi, et mon alter ego car ils ont eu l'immense privilège de voir mon vrai visage, et ma cravate, est encore visible, même avec cet accoutrement. Ça ne me pose pas de problème, car à l'issue de mon intervention, ils seront tous morts, à minima, d'une balle dans le corps. Personne ne dois découvrir ma véritable identité. Le monde entier serait choqué, y compris toi, lecteur de cette autobiographie de mon personnage. Vous voulez savoir ? Arrêtez, ce n'est pas près d'arriver.

Revenons-en à notre programme. Je suis actuellement dans la salle des machines, appelez ça comme vous voulez, ça m'importe peu. Ah, et ne prêtez pas trop d'attention au garde avachi dans le coin, là ... Je lui ai brisé les cervicales, il n'est plus très utile à cette histoire. Ma montre affiche 20 H 33, l'heure d'aller au dodo : j'abaisse la manette du compteur général d'électricité. Automatiquement, les rideaux de sécurités, branchés sur un circuit externe s'abaissent tandis que la lumière se coupe, ce qui m'arrange, de cette manière, aucune des personnes que j'ai rencontré ne pourra s'échapper et révéler mon identité, une fois que je serais apparu. Je fais plus ça par précaution, car même si les caméras continuent de fonctionner ( elles sont sur un circuit spécial ), personne ne pourra me voir dans le noir.

Là, vous vous demandez pourquoi aucune alarme ne retentit ! Eh bien , ce n'est pas pour rien que je vous ai dit que j'étais le dernier client. Voyez-vous, un fil capital du système d'alarme général passe par l'intérieur du coffre. Pour protéger les clients, une fois que le banquier à ouvert votre casier, vous êtes libre de rester seul dans la chambre forte. Avec moi, il n'auraient pas dû : J'ai trouvé et coupé le fil. (Toujours avoir une caisse à outils avec soi, en plus les tournevis peuvent toujours servir de poignard, conseil gratuit. Une fois j'en ai prit un par le bout, et par un mouvement du poignet, ai réussi à le lancer dans le dos d'un mec à cinq mètre. J'étais trop fier ! ).

Pour ne rien vous cacher, j'ai aussi coupé le fil de verrouillage de la porte ( ou devrais-je dire écoutille ? ) de la chambre forte. Autant vous dire que la pièce est jouée... Acta fabula est ( Voilà, je l'ai dit, vous êtes content ? ) Bref, je sort de ma planque. Dans le couloir, il fait noir, logique.

11. C'est le chiffre que vous devez retenir. Pourquoi ? Vous allez comprendre...

J'avance discrètement dans le couloir. J'ai la carte des lieux dans la tête, aucun problème.

Un point luisant.

*S'te*

« 10 »

Je prends un virage.

Trois points luisants

*S'te* *S'te* *S'te*

« 7 »

J'arrive dans le hall d'accueil. Six points luisants. Merci, c'est gentil.

*S'te* *S'te* *S'te* *S'te* *S'te* *S'te*

« 1 »

Hum, cherchons-le. Je le trouves planqué sous une table dans un petit bureau seulement éclairé par la faible lumière extérieure s'insinuant par la fenêtre. Le téléphone pend. (Et oui, le portable n'existait pas encore... ). Il me prend pour qui cet abruti ? J'adore couper des fils, alors vous pensez bien que celui du téléphone, c'est le premier dont je me suis occupé avant de rentrer dans la banque, voyons. Pas de flics, merci.

C'est drôle, quand on y pense : je suis dans la pièce mais je suis tellement discret qu'il ne le sait même pas.

*S'te*

« 0 »

Les plus curieux d'entre vous sont peut-être en train de se demander depuis tout à l'heure ce que sont ces points luisants. Et bien, malgré le fait que je sois japonais, je me suis forcé à faire une accolade à chaque personne de la banque, leur laissant au passage une petite tâche de peinture luisante dans le noir et invisible de jour, sur leur dos, juste derrière le cœur. Tu comprends l'astuce ?

Tu préférais quand je te vouvoyait ? Bah tant pis. Faudra t'y faire : je fais ce que je veux.

Vous pensez tous que je suis un connard, un trou du cul, un méchant, une ordure ? Vous avez raison, je ne suis pas un « gentil », mais je ne suis pas complètement méchant, non ? Le fait que je soit le personnage principal de cette histoire vient forcément vous apporter de l'empathie à mon égard. La vérité, c'est qu'il n'y a pas de méchant ou de gentils, juste des gens motivés par leur situation, leur passé, leur environnement. Vous pensez que l'on a toujours le choix, qu'on est libre ?

Faut arrêter la Reine des Neiges, c'est pas bon pour votre petit cerveau (et voilà, vous m'en voulez de nouveau … ) . Spinoza, ça vous parles ? Ce gars était loin d'être con, et avait compris que l'on est déterminé par l'extérieur, qu'on est affecté. C'est chiant ? Oui, je sais, j'essaye juste de vous expliquer pourquoi je suis là comme un abruti à descendre des innocents.

Je ne suis pas quelqu'un de bien, juste un gars qui à mal tourné. Aujourd'hui tout cela est terminé, j'ai énormément changé. En apparence, au moins, mais pour le moment, on a un casse à finir, alors on prend son courage à deux mains, et on va chercher les clés.

Je vous ai dit que le gars qui s'était planqué sous la table était le détenteur des codes biométriques pour entrer dans la pièce contenant les clés des casiers ? Oui, ça existait déjà à l'époque (en même temps, je ne vous ai pas dit quand se passe précisément cette histoire... ). Et non je ne vous n'étiez pas au courant . Je suis sûr que certain d'entre vous on déjà devinés la suite, et ils ont raison.

C'est l'heure de la boucherie les enfants ! Je prends son poignet et commence à lui détacher la main avec une scie chirurgicale. Ça saigne comme pas possible, je m'en fout partout. Maintenant l'os est bien découvert. J'ai pas envie de perdre mon temps, je vais le casser. Comment ? Si vous avez retenu la leçon, vous devriez répondre : La boite à outils ! J'ai prévu une briquette en alliage de plomb et de fer. C'est lourd, je sais, mais 1), c'est ce qu'on veut, 2) on est pas des faibles, et 3) un casse ça se prépare. Je ne vous fait pas de dessin, je parvient à mes fins assez rapidement et sort de la pièce avec la main...dans la main ( ça aurait presque pu être romantique tient ! )

Maintenant que je suis devant le détecteur, je pose son doigt dessus, et la porte s'ouvre...pas. C'eut été trop simple : Il y a aussi un code. Comme je suis quelqu'un qui prépare toujours ses casses au millimètre, j'ai préparé tout ce qu'il faut dans … ? Je vous le donne en mille... Oui oui, c'est ça, bravo : la boite à outils. Je sort le spray la lampe et le verre.

*Pchiiit*

J'éclaire le tout avec la lampe UV et place la vitre spéciale devant mes yeux pour pouvoir repérer les touches utilisées le plus fréquemment, celles qui sont les plus sales.

J'en vois quatre : 0 ,1,3 et 8

J'essaye ça. Rien.

8,3,1,0, Rien

3,8,0,1 Rien

1,3,0,8 *Clac* Yatta !

Je rentres dans la pièce et me saisi de la clé que je recherche, accrochée sur un grand tableau. Maintenant, retour dans la chambre forte. Je ne peine pas à l'ouvrir, souvenez vous, elle n'est pas verrouillée à cause d'un petit rigolo.

Mes pas résonnent à l'intérieur de ce monde métallisé. Avec ma lampe torche, je le cherche, puis le trouves : le casier no 444. Étant japonais, le numéro me fais bien rire. Un large sourire se dessine derrière celui apparaissant sur le masque.

J'insère la clé.

Puis la tournes.

*Ch'klak*

J'ouvre la porte, et découvres ce que renferme le casier.

Il s'agit de … Non mais tu crois vraiment que je vais te le dire ? Ça ne te regardes pas !

Bref, je ne prends pas le temps de refermer le machin, ce n'est pas la peine.

Je change encore une fois de tenue avec un déguisement caché préalablement dans une poubelle.

Cette fois ci, j'ai choisit vieillard. Demain ça vaudra le coup d'acheter le journal : j'ai fait un vrai carnage, mais je n'ai pas pu m'en rendre compte, la lumière étant restée éteinte, après tout, je suis le

NIGHT BARON

En tout cas, une fois dehors,

dans la nuit et la brume,

j'ai disparu.


C'était le prologue de ma nouvelle fiction, Face Cachée, la suite de « Volte Face » . Si vous ne l'avez pas lue, ça ne sert à rien de commencer celle ci, vous aller vous spoiler, et vous n'allez rien capter.

J'espère que ce style d'écriture vous a plu, ( j'ai adoré m'en servir ! ) je précise quand même que ce n'est pas moi, Pyroptose, qui m'exprime dans le texte, mais le NB. Si vous vous sentez touché par des paroles destinés au lecteur, dites vous que c'est dû au caractère du personnage, et de la façon dont est écrit le livre de Yusaku Kudo, car oui, c'est un extrait de son livre ( ce que vous avez donc lu est une histoire dans l'histoire, une mise en abyme. ). Je suis parti du principe que son roman était une fausse autobiographie du NB, où le personnage s'adressait directement au lecteur . Je ne prends pas mes lecteurs pour des idiots, loin de là.

« L'ancien style » revient dans le prochain chapitre, pas de panique.

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Pour Tinalabombe : J'ai avancé l'enquête interactive. Je vais la terminer, mais il ne faut pas s'attendre à quelque chose de génial, désolé ( j'ai perdu toute mon inspiration pour cette fiction ).

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J'ai fait un poster pour Face Cachée sur Déviantart, vous pouvez aller le voir si ça vous chante.

J'espère également que la vignette vous plait.

Les dates de sorties des prochains chapitres seront sur mon profil.

A' plux !