Et voici une nouvelle fic' que j'ai déjà presque entièrement terminée. Alors oui, je sais, j'ai déjà deux autres fic' en cours, mais je suis la saison 8 et en voyant un épisode j'ai eu une idée de fic'. Et je l'ai écrite. Logique. Donc je ne sais pas si ça vous plaira. C'est la déprime d'Abby suite à une analyse d'un psy bien trop perspicace pour son bien...

Attention Spoiler Saison 8 Épisode 10.


Le labo de la jolie gothique était, comme d'habitude, inondé de lumière et très bruyant. Mais alors que l'on pouvait habituellement voir la laborantine sautiller joyeusement entre ses "chouchous", ses machines ultra-modernes, tout en discutant avec Bert, son hippopotame péteur, ce jour-là, la jeune femme était assise, songeuse, sur la table, regardant ce même Bert sans le voir. Elle était perdue dans ses pensées, tournant et retournant dans sa tête la conversation qu'elle avait eu avec ce Jerry plus tôt dans la journée.

*Flash Back*

Abby prenait les mesures du visage du témoin clé de l'affaire, en exposant à celui-ci comment elle allait confondre celui qui avait voulu l'intimider. Jerry marmonna alors:

_ Futé. Je comprends pourquoi McGee s'intéresse à vous.

Abby se figea et se retourna vers lui. Avait-elle bien entendu?

_ Pardon?

_ Quand il m'a amené, il n'était pas à l'aise de me laisser seul.

Abby s'approcha de Jerry. Il fallait qu'elle dissipe le malentendu.

_ J'ai eu des problèmes avec des visiteurs. Donc il est juste très protecteur.

Le jeune homme la regarda. Qui essayait-elle de convaincre? Lui ou elle-même?

_ De quoi? Votre derrière?

Abby le regarda, interloquée. Jerry se justifia.

_ Il n'a pas arrêté de le regarder pendant que vous aviez le dos tourné.

_ Vraiment?

_ Mais je comprends pourquoi vous n'êtes qu'amis.

Abby le regarda, l'air fatigué.

_ Et pourquoi ça?

_ Et si c'était le bon? Continua Jerry, ignorant la question de la gothique.

Il fit une pause. Elle le regardait, attendant la suite.

_ Vous êtes mariée à votre travail. Il est trop tôt pour le rencontrer.

Abby eut une mine déçue et se détourna. Elle voulut soudain dire quelque chose mais se retint, l'air exaspérée. Elle coupa la musique.

_ On a fini? Demanda innocemment Jerry.

_ Oui, complètement, répondit Abby d'une voix qui ne souffrait aucune réplique.

Elle tentait de se maîtriser. Soudain, elle entendit le bruit caractéristique qu'émettait l'ascenseur lorsqu'il arrivait à son étage. Elle soupira, soulagée.

_ Gibbs, tu peux le faire partir, s'il te plaît?

Son mentor sourit.

*Flash Back End*

Elle frappa la table du poing, exaspérée, avant de grimacer de douleur. Elle détestait les psy. Ces sales fouineurs qui se mêlaient de la vie privée des autres. Et elle détestait particulièrement les psy perspicaces. Elle se leva et éteignit le fichue musique qui lui écorchait les oreilles. Elle rit jaune. Qui aurait cru qu'un jour elle dirait ça? Elle regarda l'horloge. Elle pouvait rentrer chez elle. Elle éteignit tous ses appareils puis s'arrêta devant et le regarda. Elle lui demanda, d'un air suppliant:

_ Tu me comprends, toi, n'est-ce pas?

Devant le silence de l'hippopotame, elle soupira. Elle éteignit les lumières du labo et sortit.

Face à son cercueil, maintenant en nuisette, Abby était plongée dans ses pensées, dans ses souvenirs. McGee avait été le seul à ... dormir avec elle dans ce cercueil. Le seul. A l'époque, elle pensait avoir enfin trouvé le bon. Oui. Si différents et pourtant si semblables, ils se complétaient. Elle pensait que c'était lui, l'homme de sa vie. Elle sourit tristement. Elle n'était plus sortie avec un seul homme depuis cette romance. Plus aucun. Elle pouvait pas. Elle aurait eu l'impression de le trahir, bien qu'il l'ait lui-même oubliée, de se trahir elle même, de trahir ses propres sentiments. Quand il avait rejoint l'équipe, elle s'était d'ailleurs rendue compte combien elle haïssait le nombre 12. Elle secoua la tête. Elle ne pouvait pas dormir dans ce cercueil. Elle prit son oreiller et un plaid et partit s'installer dans le canapé.

Son visage ne quittait pas son esprit. Elle qui pensait avoir définitivement oublié l'idée de former un couple avec lui, elle devait se rendre à l'évidence: elle s'était menti durant toutes ces années. Les larmes lui vinrent aux yeux alors qu'elle se souvint du soir où ils avaient rompu. Ils s'étaient promenés le long du fleuve, main dans la main, s'accrochant désespérément à l'autre. Puis leur dernier baiser. Elle se souvenait du goût sucré des lèvres de Tim mêlé à celui, salé, de ses propres larmes. Puis il s'était éloigné, sans se retourner, la laissant plantée là, le long du fleuve, assise sur un vieux banc rouillé sur lequel s'étaient assis des centaines de couples, et pleurant toutes les larmes de son corps, avec les étoiles pour seules compagnes.

Surprise, elle constata que le goût salé se faisait plus insistant. Elle se rendit alors compte que des larmes roulaient lentement sur ses joues. Elle se rappelait de la première fois qu'il l'avait vue pleurer. Elle pleurait la perte de son ordinateur, qui venait de rendre l'âme. Tous l'auraient trouvée ridicule, mais pas lui. Il avait alors comparé ses larmes à des joyaux brillant au clair de lune. Abby frappa la table du poing, se l'écorchant au passage. Stupide poète! Génial, maintenant elle saignait! Elle se leva et buta dans la table. Elle grogna de douleur et perçut distinctement un bruit de verre brisé. Super. Le verre. Elle ne put soudain plus contenir sa rage et renversa la table en criant. Se rendant ensuite compte de ce qu'elle venait de faire – renverser sa table et tout ce qui se trouvait dessus dans son salon -, elle s'écroula sur son canapé, interdite. Mais qu'est-ce qui lui prenait? Elle était en train de devenir folle! Elle se leva dans l'intention de rejoindre le bouton qui actionnait la lumière. Elle se dirigea à tâtons vers le fameux bouton, marchant bien évidemment sur les morceaux de verres brisés. Évidemment. Vu comment avait débuté cette put... de soirée, cela ne pouvait pas se passer autrement! Elle n'en ratait pas une! Elle en devenait même vulgaire! Elle soupira, désespérée. Au moins, le verre était vide, la moquette ne serait pas trop compliquée à nettoyer... Pff, quelle idée! Penser au nettoyage de sa moquette dans un moment pareil! Elle soupira de nouveau. Elle était seule, blessée, désespérée et avait bu quelques verres de trop, elle le savait. Elle savait aussi qu'en cet instant, celle qu'elle aurait appelé aurait été Kate. Mais malheureusement, ce n'était plus possible. Elle était seule. Définitivement seule.

Abby se laissa tomber au sol, laissant libre cours à son chagrin. Elle pleura longtemps. Pleura son amie perdue, son amour à sens unique et son mentor qu'elle haïssait plus que tout ce soir-là. Elle pleura sa meilleure amie qui l'avait laissée. Elle pleura l'homme qu'elle aimait et qui ne ressentait plus rien à son égard, à part éventuellement un vague désir lorsque sa jupe était trop courte. Crétin d'apprenti psy! Il était un homme et sa jupe était courte, tout simplement! Elle pleura pour son mentor, celui qu'elle considérait comme son père, responsable de son malheur. Elle haïssait la terre entière. Tous ces gens heureux, insouciants, inconscients de sa douleur et de son malheur. Elle entendait tous ces rires, dehors. C'était le 24 décembre, le soir de Noël. Une fête pourtant si importante pour elle. Mais c'était là le pire Noël de sa vie. Et de loin. Elle pensa à tous ses collègues, réunis chez Ducky, en train de rire et de se saouler au champagne. Pff. Déprimant. Elle avait prétexté un début de grippe pour s'éclipser. Elle ne voulait, ne pouvait pas le voir. Pas dans cet état du moins. Elle ne pouvait pas discuter, rire avec lui comme si de rien n'était. C'était au dessus de ses forces. Pff. "Pitoyable petite chose", aurait grogné son oncle Robert. Dieu qu'elle pouvait le détester, celui-là! Même si, à sa grande colère, elle devait reconnaître qu'il n'aurait pas eu tort. Elle était pitoyable.

En face d'elle, un miroir. Elle n'avait finalement pas allumé la lumière. Le noir était si reposant, si confortable! Elle croisa son propre regard à travers le miroir et eut un mouvement de recul. Son reflet était effrayant. La lune était presque pleine, et l'éclairait légèrement. Elle se voyait là, recroquevillée, le visage ravagé par les larmes et barbouillé de noir – bien sûr, elle avait oublié de se démaquiller! -, une main et un pied en sang. Bon Dieu, elle faisait peur! Finalement, la moquette serait tout de même compliquée à laver... Bah, de toute façon, vu la soirée, c'était obligé!

Abby soupira. Son regard dériva vers la fenêtre. Les étoiles, ses seules véritables amies. Elles ne l'avaient jamais trahie, ne l'avaient jamais déçue, avaient toujours été là pour la consoler. Elles lui manquaient. Elles semblaient la regarder d'un air triste, comme si cette vision pathétique leur était douloureuse. Cela apporta un regain d'énergie à Abby. Tant qu'à déprimer, autant le faire convenablement! Elle se releva, laissant la pièce dans un état lamentable. Bof. Elle n'en avait plus rien à faire.


Alors, ça vous plaît? Dites moi si vous voulez la suite! Ne vous inquiétez pas, je continue les autres fic', celle-ci est déjà presque terminée, j'ai écrit plusieurs autres chapitres, j'en suis presque à la fin. Review!