Auteur : kaneda26

Origine : X de Clamp, RG Veda

Genre : yaoi.

Couple : Subaru et Kujaku

Disclamer : ben non, y sont pas à moi.

Résumé : après la bataille opposant les dragons de la terre aux dragons du ciel, la vie de Subaru a repris son cours jusqu'à sa rencontre avec un étranger.

Note: Pour ceux qui aime, allez voir aussi mes fics sur Yu Yu Hakusho! Et laissez des reviews (cri du coeur d'un auteur désepéré!)

Titre : Le parfum de l'ange déchu.

Cette fic se situe après X. Comme je ne sais pas comment se termine le manga, je me base sur la fin de la série. Je pense donc que la terre a été sauvée, que Kamui est mort et que Subaru est toujours vivant.

Chapitre un

Les deux ailes noires étaient magnifiques. Le corps sur lequel elles étaient accrochés était fin, d'un blanc laiteux. L'homme ne portait qu'un drap entourant sa taille et retombant jusqu'à ses pieds. Ses cheveux noirs aux reflets bleutés tombaient sur sa nuque et sur ses yeux, empêchant de voir son visage. Un corps d'ange, un peu androgyne, mais qui dégageait pourtant un charme très masculin.

C'était d'habitude quelque chose que Subaru n'aimait pas à Tokyo, toutes ces lumières, ces publicités qui s'étalaient dans la ville pour en faire un cirque coloré. Mais quand les afficheurs avaient posé cette réclame ce matin là juste en face de son appartement, il y avait trouvé un charme particulier.

La photographie était belle, d'une couleur froide et lumineuse. Et l'homme était tout simplement d'une beauté à couper le souffle.

« Fallen angel », ange déchu. Oui, c'était tout à fait ça. Une publicité pour un parfum. En d'autres cas, il aurait trouvé le nom banal, presque ridicule mais le mannequin qui vantait ce parfum avait vraiment tout de l'ange déchu.

Dommage que son visage soit caché par des mèches de cheveux. On n'apercevait que la ligne droite de son nez et la courbe des lèvres.

A mesure que les jours passaient, à chaque fois qu'il regardait par la fenêtre, Subaru sentait de plus en plus la mélancolie qui se dégageait de l'image, de l'ange.

Chaque fois qu'il contemplait l'image, il ne pouvait s'empêcher de remarquer à quel point les ailes étaient réalistes, jusqu'à la plume noire tombée sur le sol dont on apercevait les veinures. La technologie d'aujourd'hui pouvait rendre des choses imaginaires avec une telle densité. Jusqu'aux reflets bleutés des cheveux de l'homme, une teinture ou un effet créé par ordinateur, qui avaient l'air tout à fait naturels.

L'image ne cessait d'accrocher son regard. Et quand cela se passait, Subaru levait la main vers son œil droit. N'était-ce pas cet œil qui aimait l'image plus que l'autre ? Cet œil né de tristesse et de mort qui aimait la chute de cet ange ?

Au bout d'une semaine, l'image fut remplacée, recouverte par une autre publicité et Subaru soupira de soulagement.

La tristesse était toujours présente mais il n'avait plus l'ange pour la lui rappeler continuellement.

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Il avait repris son travail de médium en tant que 13ème chef de la famille Suméragi. Ce qui était assez saugrenu. Il était à la fois le bien et le mal, le yin et le yang. Et sa famille n'ignorait pas qu'il était devenu le sakurazukamori. Mais toute médaille a son revers, son opposé.

Et ces deux notions, ces deux pouvoirs antinomiques vivaient en lui.

Elles auraient pu se battre, se défier pour la suprématie de son esprit et de son corps. Mais il était bien trop las pour ça. Il acceptait ces deux pouvoirs, après tout, c'était ce qu'il avait choisi. Un choix fait par amour mais qui a dit que l'amour est un bon conseiller ?

On mourrait par amour, on tuait par amour, et on survivait sans amour du tout. Et il devait survivre juste pour garder cette dernière partie de Seishiro dans ce monde, pour ne pas qu'il disparaisse totalement.

Parfois, il s'imaginait que Seishiro était avec lui, voyant par cet œil, unique reliquat de son existence terrestre. Mais il devait bien se rendre compte que c'était faux.

Même s'il portait Seishiro dans son cœur, dans sa chair même, son ami n'existait plus. Il y avait cru un moment, au fait que porter son amour, le souvenir de son amour en lui continuerait à faire vivre Seishiro mais il n'y croyait plus.

C'était une belle histoire, mais une histoire que l'on raconte aux enfants pour ne pas qu'ils pleurent. Et il n'était plus un enfant. Il savait depuis longtemps que si certaines âmes s'égarent parfois dans le monde humain, c'est à cause des hommes et qu'elles finissent par s'en voler, elles aussi vers un ailleurs qu'il ne connaissait pas.

Cet ailleurs où se trouvaient Seishiro et Hokuto lui était interdit. Il devait vivre. Mais il n'était pas obligé d'y trouver un quelconque plaisir.

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Il venait de désenvoûter une maison où avait eu lieu un meurtre. L'âme de la victime était montée après l'avoir remercié. Avant, dans ce genre de cas, il se serait senti heureux d'avoir accompli sa mission, d'avoir libéré cette âme. Mais plus maintenant, il faisait son travail comme un somnambule, usant du pouvoir qui convenait à la situation. Un résidu de la violence du meurtrier se trouvait encore dans la maison et il avait utilisé ses pouvoirs de Sakurazukamori, plus offensifs, pour le contrer. Chaque pouvoir avait son usage. Mais il savait qu'il devait payer un prix quand il utilisait les pouvoirs de Seishiro. Il devait sacrifier une vie, il lui fallait du sang pour se protéger des répercussions engendrées par l'utilisation de cette puissance.

Il sacrifiait des animaux, des chats, des chiens errants qu'il capturait. Son amour des animaux avait disparu. Il ne voyait à présent dans ses victimes qu'un moyen de se protéger.

Il n'avait pas encore offert de victime humaine au cerisier excepté son dernier maître.

Subaru croyait que c'était son côté Suméragi qui l'empêchait d'ajouter d'autres corps au-dessous du cerisier. Mais ce qu'il ignorait, c'est qu'inconsciemment, il ne voulait pas offrir à Seishiro une autre compagnie. Il ne voulait pas le partager avec quelqu'un d'autre. Même si ce n'était plus que des corps sans vie, servant à nourrir le cerisier de leurs sangs, il voulait Seishiro et seulement Seishiro.

Et ses anciennes victimes, sa sœur Hokuto, la petite fille que Seishiro avait tuée lors de leur première rencontre quand il n'était encore qu'un enfant. Et toute la cohorte de macchabées que les sakurazukamori précédents avaient offerts au cerisier.

Mais dans la tête de Subaru, il n'y avait qu'un seul corps, qu'une seule offrande, la sienne.

Il passa non loin de la tour de Tokyo, elle était encore debout. La villa avait été détruite par de nombreux tremblements de terre. Les sismologues étaient encore atterrés de n'avoir pas pu prévoir ces catastrophes naturelles qui avaient causées de nombreuses victimes.

C'était ainsi que ça se passait. Kamui avait sauvé l'humanité et personne ne le savait. Personne ne savait qu'un jeune garçon s'était sacrifié pour eux. Et tout recommençait. Les fonds envoyés par les nations unies et les autres pays développés étaient plus ou moins bloqués, selon les autorités, il fallait du temps pour gérer tout cela. Et la reconstruction était aussi lente qu'une tortue tentant de gravir une montagne. Malgré certains bâtiments encore en ruines, Tokyo était redevenue la même, froide et attirante, où les lumières des néons éclairaient les pierres des immeubles détruits.

Le rainbow bridge avait été remplacé par un autre pont, comme si rétablir les moyens de communications et de déplacement était plus important que de reconstruire des logements.

Ce nouveau pont était en tout point identique à celui sur lequel il avait livré sa dernière bataille contre Seishiro. Comme si on voulait le lui rappeler à chaque fois.

Il n'avait pas besoin de ce pont, il avait un œil qui ne le quittait pas.

Son portable émit une sonnerie et il décrocha. Encore une mission, encore une. Il ne refusait pas, il ne refusait jamais. Ne pas penser quelques secondes par jours, c'était une paix dont il ne voulait pas se priver.

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Le rendez-vous avait été fixé dans un restaurant, ce qui différait de ces habitudes. En général, il se rendait directement sur place. A moins que ce ne fut le restaurant qui pose problème mais il ne ressentit absolument rien en pénétrant dans le lieu.

Subaru comprit qu'on voulait d'abord le voir, lui parler avant de lui confier quoi que ce soit. En tant que 13ème chef de la famille Suméragi et Sakurazukamori, il trouvait cela parfaitement humiliant. Mais le commun des mortels ne savait pas de quoi il était capable et avait besoin de le jauger. Ce qui était stupide. Ils ne sauraient en rien reconnaître un vrai médium d'un charlatan. Et ses 26 ans ne joueraient probablement pas en sa faveur. Quelle importance ? S'ils ne le croyaient pas capable, qu'ils aillent s'adresser à un escroc qui ne règlerait en rien le problème.

La femme se présenta à lui sous le nom de Mokona Appapa, directrice de l'Agence Clamp, une célèbre agence de mannequins.

Subaru lui serra la main en ressentant une curieuse impression, comme si cette femme était responsable d'une partie du malheur qui s'était abattu sur lui. Heureusement, cette sensation ne dura guère.

« Je vous ai appelé pour que vous aidiez un de mes mannequins, dit-elle en introduction. C'est un petit nouveau et moi et mes collaboratrices, nous fondons beaucoup d'espoir sur lui. Mais depuis quelques temps, on dirait qu'il est entouré de malchance. Des accidents surviennent bizarrement comme des ciseaux qui se plantent à quelques centimètres de son visage sans que personne ne les ai touchés, le câble de l'ascenseur qui se rompt alors qu'il se trouve dedans… »

Subaru écouta les propos de la femme avec attention. Ca ressemblait à première vue à une malédiction. Mais il devait voir le mannequin en question pour en être sur.

« Il faudrait que je puisse rencontrer votre protégé pour vous dire cette affaire relève de mon domaine ou non.

-Il va arriver… Ha, le voilà. »

La première image qui se forma dans l'esprit de Subaru fut deux ailes noires recourbées accrochées à un corps longiligne. C'était l'ange déchu.

« Suméragi san, je vous présente Kujaku. Kujaku, voici le médium que j'ai contacté, Subaru Suméragi.

-Enchanté, répondit l'homme avec un accent que Subaru ne parvint pas à définir. »

Ce qu'il arriva par contre à repérer, c'était que l'homme était entouré de quelque chose de néfaste qui semblait vouloir l'attaquer de toutes parts. Etonnant qu'il n'y ait pas encore succombé. A bien y regarder, Subaru décela l'aura personnelle de Kujaku qui ripostait l'air de rien à la malédiction.

« Avez-vous réellement besoin de mon aide ? demanda t-il. Il semblerait que vous vous défendiez par vous même.

-Vous avez remarqué ? Les médiums précédents n'ont rien vu du tout ! répondit Kujaku en souriant.

-Bien, dit Mokona. Comme vous avez l'air de faire l'affaire, je vais vous laisser discuter du problème de Kujaku. »

Elle finit son verre de vin et se leva.

Subaru continua de regarder le mannequin, les reflets bleutés de sa chevelure paraissaient parfaitement naturels et ses yeux…

Des yeux violets, étonnants. Ces yeux que possèdent certaines personnes et qui changent de teintes en fonction de la lumière, parfois gris, bleus ou noisettes. Subaru ne savait pas quelle était la couleur véritable de ces yeux mais le violet était fort troublant. Et à présent, il comprenait qu'il n'y avait pas que les miracles de la technologie qui avait permis à la photographie de « Fallen angel » d'être aussi réussie. Kujaku était d'une beauté onirique, comme on n'en voit peu.

« Je pense que vous êtes victime d'un mauvais sort, dit Subaru sans arrêter l'examen de son vis-à-vis.

-Oui, c'est ce que je me suis dit aussi. Mais mon don est très limité maintenant et je ne peux pas régler le problème tout seul.

-Limité ? demanda Subaru. »

Kujaku eut un sourire.

« Oui, je n'arrive plus à prédire l'avenir. Ou alors juste quelques minutes, parfois seulement quelques secondes auparavant, ça m'a permis d'éviter quelques accidents mais je commence à fatiguer.

-Vous êtes médium, vous aussi ?

-Non, pas vraiment. Disons que d'où je viens, on emploi plutôt le mot prophète.

-Et d'où venez-vous ? Vous n'êtes pas japonais.

-J'ai la nationalité japonaise. Mais ce qui m'est arrivé, c'est une trop longue histoire. »

Kujaku se pencha au-dessus de la table et attrapa le menton de Subaru.

« C'est étrange, vos yeux ne sont pas de la même couleur, un vert et un doré. C'est très joli. »

Subaru se dégagea avec énervement.

« Pardon, fit Kujaku, je ne voulais pas être désagréable. Mon attitude n'est pas encore très conforme aux coutumes japonaises. »

Ce n'était pas tant que Kujaku le touche qui avait énervé Subaru mais les paroles qu'il avait prononcées. Jusqu'à maintenant, personne ne lui avait fait de remarques sur ses yeux dissemblables. Tout le monde le voyait bien sûr. Mais personne n'avait dit un mot. Pas même sa grand-mère.

« Pour votre affaire, dit Subaru, je peux vous aider. Mais je ne peux pas le faire ici. Sinon, avez-vous une idée de la personne qui s'en prend à vous ?

-Pas la moindre, répondit Kujaku en haussant les épaules. Je ne suis pas ici depuis assez longtemps pour connaître beaucoup de monde et surtout pour m'être fait des ennemis. Mokona pense à une agence de models concurrente mais ça m'étonnerait, je ne suis encore qu'un débutant. Est-ce important ? Pour votre travail ?

-Non, je peux contrer le sort et même remonter sa piste sans aucun problème. »

Kujaku eut un sourire légèrement effronté.

« Quoi ? fit Subaru, franchement agacé par son interlocuteur.

-Et bien, contrairement aux apparences, vous êtes très sur de vous.

-En ce qui concerne mon travail, oui.

-Et en ce qui concerne le reste ? demanda Kujaku avec un sourire encore plus accentué.

-Ca ne vous regarde pas, dit Subaru durement. »

Kujaku ne se départit pas de son sourire. Subaru n'était pas loin de penser que cet homme était un emmerdeur de première classe, rusé, malin et très joueur. Et il n'était vraiment pas d'humeur à jouer.

« Bien, que dîtes-vous de ce soir ? dit Subaru.

-Dîner et cinéma et on finit la nuit chez moi ? demanda Kujaku. Traditionnel mais ça me convient. »

Subaru resta un moment sans parler. Ce genre de blague, c'était typique de Seishiro. Comment un inconnu pouvait se permettre de lui parler de la sorte ?

« Encore une connerie de ce genre et c'est moi qui vous colle un sort ! Et je ne suis pas tendre.

-Pas tendre ? Je l'aurais pourtant juré.

-Ce soir, reprit Subaru. Chez vous au cas où on aurait attaqué aussi votre domicile. Et d'ici là, essayez d'apprendre à vous taire. Donnez-moi votre adresse. »

Kujaku lui tendit une carte.

« N'hésitez pas à rester dîner, dit l'ange en souriant. Ca me ferait plaisir. »

Subaru attrapa la carte et ne répondit pas.

Il sortit profondément énervé.

« J'commence à comprendre pourquoi on l'a viré du paradis à coup de pieds au cul, ce mec ! Personne devait plus pouvoir le supporter ! »

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A suivre…