Auteur : Aélane
Titre : Genèse d'une légende
Fandom : Pirates des Caraïbes (film n° 1 mais mieux vaut avoir vu au moins le début du film 2)
Disclaimer : si la Bible est du domaine public, l'univers de PotC appartient par contre à Disney, Johnny Depp, Gore Verboreski et sûrement encore quantité de gens fort importants, mais la morale "pirate" dont les films se font écho étant ce qu'elle est, je me permets de leur emprunter quelque peu quelques personnages pour leur rendre hommage ;pp
Rating : PG
Genre : pastiche, humour avec un poil d'angst
Remarque : texte écrit à la demande de Sombrenostalgie qui voulait du Jack Sparrow sur le thème des « sept jours de la semaine »
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Au commencement, Dieu fit jaillir la lumière des ténèbres par sa parole, il vit que c'était bel et bien : le gris informe du chaos disparut pour laisser place au premier ordre, l'ordre plus élevé de tous, celui qui signifiait qu'en ce monde existait désormais deux domaines bien séparés qui ne se mélangeraient point sous le regard divin, nuit et jour, noir et blanc, mal et bien, pirates et commandeurs, voleurs et gens de bien, et ce jusqu'au jugement à la fin des temps. Ainsi, il y eut un soir, il y eut un matin : ce fut le premier jour.
Dieu sépara les eaux par sa parole, il vit que c'était bel et bien : le haut plus jamais ne se confondrait avec le bas, car l'ordre n'était pas juste un ordre, non, l'ordre était une hiérarchie, une hiérarchie où ce qui était noble et élevé dominait les esprits faibles et inconsistants, où rois, nobles ou commandeurs avaient la haute main sur les pirates, la piétailles, le peuple. Ainsi, il y eut un soir, il y eut un matin : ce fut le deuxième jour.
Dieu ordonna aux eaux d'en bas de se rassembler en un seul océan, il vit que c'était bel et bien : le sec apparut là où les eaux s'étaient retirées. Fertile, il se couvrit de tous les cadeaux divins, alors que la mer salée, aride, inhospitalière, ne saurait être la terre d'aucun : nul trésor, nulle corne d'abondance, n'avait surgi de ses entrailles. Ainsi, il y eut un soir, il y eut un matin : ce fut le troisième jour.
Dieu nomma le soleil, la lune et les étoiles, il vit que c'était bel et bien : il lui fallait insister davantage sur la séparation induite par l'ordre premier, parce que c'était capital, parce que rien ne devait vraiment se mélanger, et tous devaient en avoir bien conscience. Tous devaient distinguer ce qu'il en était des ténèbres, ce qu'il en était de la lumière. Nul ne pouvait plus prétendre ignorer l'ordre établi ni encore moins y déroger. Ainsi, il y eut un soir, il y eut un matin : ce fut le quatrième jour.
Dieu remplit les étendues vides par sa parole, afin que chacun croisse et se multiplie selon sa nature, offrant aux poissons les mers, aux oiseaux les cieux, la terre enfin aux animaux comme à l'homme qu'il sculpta à son image dans cette même glaise. Chacun avait une place bien précise dans l'ordre hiérarchique des choses. L'homme n'était ni poisson ni oiseau, l'homme avait le sang chaud, l'homme était fait pour rester à quai : ni l'eau ni les nuées n'étaient son domaine. L'homme se vit donc offrir le Jardin d'Eden car telle était la terre en ce temps-là, à lui de s'en satisfaire, la terre pourvoirait toujours à ses besoins, il n'avait nul besoin d'aller quérir l'aventure ailleurs. Dieu vit que c'était bel et bien. Ainsi, il y eut un soir, il y eut un matin : ce furent le cinquième puis le sixième jour.
Le septième jour, Dieu, se reposa, comme l'honnête homme se doit de le faire après s'être éreinté toute la semaine à la tâche.
Le septième jour, le Diable créa Jack Sparrow pour flanquer tout ça par terre, du moins c'est l'histoire qu'on raconte dans tous les bars de Tortuga à Valparaiso.
Et vous voyez là-bas cet homme déguenillé en tenue de commandeur, il pourra vous l'confirmer. Ouidam, comme je vous parle. C'est lui qui me l'a contée tout à l'heure.
FIN
