Titre complet : Au fait, Sharon, je suis avec Ruud; et faut traire qui pour avoir du lait ?!

Robert et Ruud n'appartiennent qu'à eux-même, ce que je fais est mal et gratuit.

Merci à Uriel pour le titre \o/

- Sharon, commença gravement Robert Westerholt ce matin-là en se servant une tasse de café, y'a un truc dont il faudrait que je te parle.

- Bien sûr, fit la jeune femme en remettant une mèche folle derrière son oreille, souriant à son petit-ami pour l'encourager. De quoi s'agit-il ?

- Et bien… Voilà. Je voudrais qu'on se sépare, lâcha-t-il tout de go.

Son amie accusa visiblement le coup, et il s'en voulut terriblement, tout en sachant qu'une fracture propre et nette était encore la meilleure base pour une bonne cicatrisation.

- Mais je tiens à t'expliquer pourquoi, continua-t-il, parce que tu ne dois certainement pas croire que c'est de ta faute, d'accord ?

- D'accord…

- Bien. (Il inspira à fond. C'était là que ça devenait délicat.) Je suis… tombé amoureux de quelqu'un d'autre. Vraiment amoureux, plus que je pensais qu'on pouvait l'être. Et comme je ne veux mentir ni à toi ni à cette personne, il vaut mieux mettre les choses à plat tout de suite.

- C'est… C'est Ruud, n'est-ce pas ? demanda Sharon d'une petite voix.

- Oui, soupira-t-il. Oui, c'est Ruud. Et je n'ai pas la moindre idée d'où ça va me mener - parce qu'on est encore nulle part, lui et moi -, mais je ne veux pas jouer avec toi, parce que tu m'es bien trop précieuse. (Il prit l'une de ses mains délicates, aux longs ongles laqués de noir, entre les siennes.) Tu es ma meilleure amie, la personne qui me connaît le mieux, la femme de ma vie… Rien ne saurait changer cela, ni le fait que je t'aime énormément, tu comprends ?

- Mais tu préfères Ruud, constata la chanteuse, attristée.

- Bien sûr que non je ne le préfère pas, s'empressa-t-il de corriger, je ne l'aime pas plus, je l'aime juste… autrement. Perdre l'un d'entre vous me ferait tout autant de mal que de perdre l'autre. Et c'est pour ça que j'aimerais qu'on reste amis; on l'était avant de sortir ensemble et ce serait stupide de ne plus l'être après. On sait toujours ce que veut dire l'autre rien qu'en se regardant, on écrit nos chansons ensemble, on a grandi ensemble, on sait tout l'un de l'autre, … Je ne veux pas abandonner tout ça juste parce que j'aime quelqu'un d'autre. Je ne veux pas avoir à choisir entre vous deux, conclut-il. S'il te plaît, Sharon.

La jeune femme le considéra longuement, les yeux brillants, lui donnant la désagréable mais salvatrice impression d'être passé aux rayons-x.

- Très bien, accepta-t-elle finalement. Vas-y, cours-lui après, conquiers-le. Je serais de ton côté, je ferai tout ce que je pourrai pour t'aider. Tu peux compter sur moi, je ne te laisserai pas tomber, jamais.

Robert allait soupirer de soulagement lorsqu'elle leva un doigt en l'air.

- Mais j'émets une condition. Et si tu ne la respectes pas, alors je laisse tout tomber et je deviens la pire peste de toute la création, et tu sais que je peux l'être.

- Tout ce que tu voudras, assura-t-il.

- Bien. Ma condition, c'est… (Elle marqua un temps, son air féroce soudain remplacé par l'expression de celui qui se sacrifie pour le plus grand bien.) Sois heureux. Vraiment heureux, au moins autant qu'un humain peut l'être, et pour Ruud c'est le même prix. Ce que je veux c'est ton bonheur, avec moi si possible mais ton bonheur dans l'absolu, alors t'as intérêt à ce que ça marche du tonnerre entre vous deux. Parce que si ça devait nous faire souffrir tous les trois, je me verrais dans l'obligation de te faire bouffer ta putain de guitare, c'est clair ?

Le guitariste hocha la tête, bien conscient que Sharon ne proférait jamais de menace en l'air.

- Bien. (Elle écarta les bras; sourit.) Alors viens me faire un câlinou, gros bêta.

- FIN -