Résumé : Un après-midi pluvieux. Un cri qui déchire l'air. Il se réveille en sursaut, à la télé une demeurée siliconée chante le dernier tube en vogue. Mais ce n'est pas elle qui a crié, c'est sa petite amie...
One-Shot, Percabeth, se passe après Le Dernier Olympien et avant Le Héros perdu.
Disclaimer : Rien ne m'appartient, mise à part les idées de cet One-Shot, tous les persos et leur univers sont au talentueux Rick Riordan.
Juste une idée qui m'est venue, comme ça et dont l'écriture m'a bien fait sourire... J'espère que vous prendrez autant de plaisir à la lire que j'en ai eu à l'écrire.
La petite bête peut manger la grosse ?
Il pleuvait. Par la fenêtre on pouvait voir le vent qui soufflait, remuant les feuilles et les branches des arbres, et en plus il faisait froid, l'air glacé du dehors créait une condensation sur les carreaux. Un après-midi vraiment pourri en somme.
Il était complètement avachi et endormi dans le canapé et ses cheveux noirs étaient dans tous les sens, pour ne pas changer. La télé avait un effet si soporifique, même s'il n'était que seize heures de l'aprèm'...
Sa petite amie était sur son ordi en train de modifier ses plans de l'Olympe. Plans qui selon Percy étaient déjà parfaits, mais chaque dieu ne pouvait s'empêcher de trouver un détail qui n'allait pas. Il se souvenait que plusieurs jours auparavant par exemple, pendant une réunion sur l'Olympe, Arès avait contesté pendant près de deux heures la forme de son nez sur les statues qui apparemment lui donnait un air bête -honnêtement Percy pensait que son nez était réellement comme ça, mais si Arès trouvait que ça le rendait bête il n'allait pas le contredire, loin de là- et ses yeux qui selon les termes du Dieu de la Guerre « lui donnaient plus l'air d'un agneau traqué que d'un féroce et dangereux lion à l'affut », Percy se rappelait que lorsqu'Arès avait dit ça Apollon s'était empressé de le serrer dans ses bras et lui avait dit : « Bravo ! Qu'elle jolie figure de style ! Tu vois, quand tu veux tu peux dire de belles choses ! Avoue que dit comme ça, ça sonne d'une manière tellement plus classe que tes habituels "Je vais t'étriper !" ! ». Après ça, il se souvenait que la réunion avait rapidement dégénéré, le Guerrier avait menacé le Rimailleur et finalement Zeus avait été obligé d'intervenir en les menaçant de leur envoyer un coup d'éclair divin -ce qui devait faire sacrément mal- pour rétablir le calme...
Et donc, après une autre entrevue du même genre, Annabeth avait été encore obligée de réviser ses plans, alors quitte à s'endormir il s'était dit qu'il valait mieux que ce soit dans un endroit confortable...
Soudain, un cri déchira l'air, il se réveilla en sursaut, les yeux dans le vague en regardant autour de lui sans comprendre. À la télé une jeune fille d'une vingtaine d'années s'était mise à chanter le dernier tube en vogue en se déhanchant comme si sa vie en dépendait. Avec ses vêtements fluos, sa voix haut perchée, son maquillage carrément abusif semblable à un retour de séance de paintball et son sourire qui sonnait comme l'acte de chirurgie esthétique de trop, elle avait l'air sacrément frappée. C'était surement elle qui s'était mise à hurler et l'avait réveillé...
Un deuxième appel retentit, plus pressant cette fois :
- Percy ! .
Ses yeux brillèrent d'une manière différente, il avait reconnu la voix. Et ça n'était pas du tout celle de la tarée dévergondée qui se trémoussait sur l'écran et qui s'était mise à envoyer des baisers-volants au public, public qui se battait pour les avoir. Complètement pathétique, pensait-il, sincèrement, qui se serait battu pour les baisers d'une bimbo entièrement refaite et qui par-dessus tout chantait faux ?
Mais, repensant à l'appel précédent, il se leva aussitôt, essuya le filet de bave -très sexy- qui coulait sur son menton, sortit son stylo-bille de sa poche, le décapuchonna prestement, faisant ainsi apparaître son épée et se précipita en direction de la source du cri. Arrivé devant la porte de sa chambre il l'ouvrit à la volée et déboula à toute vitesse dans la pièce. Percy se tourna aussitôt vers la fille qui était présente et le regardait avec un air terrifié.
- Annabeth, ça va ? Il y a un monstre ? lui demanda-t-il.
Elle hocha la tête brièvement en réponse avant de se réfugier dans ses bras.
Hochait-t-elle la tête car il y avait un monstre ? Ou bien juste pour lui signifier que tout était normal et qu'elle n'avait rien ? L'inquiétude de Percy n'avait pas diminuée, mais après avoir jeté un coup d'œil sur la chambre et remarqué qu'aucune présence étrange, pas humaine, accessoirement dangereuse et avec des intentions meurtrières n'était à déplorer il se détendit légèrement.
- Hey, t'es sûre que ça va ? Tu trembles. Tu n'es pas blessée au moins ? demanda à nouveau Percy, l'air soucieux. Ses bras s'étaient resserrés, cherchant à la protéger, même si aucun monstre n'était visible.
- C'était horrible. Il y avait une... une araignée. Elle est tombée du plafond sur le bureau et est partie se cacher quelque part dessus ou dessous, j'en sais rien, mais je suis sûre qu'elle en avait après moi. Je te jures qu'il y avait une lueur menaçante et dangereuse dans ses yeux.
Au moment où elle avait prononcé le mot "araignée", Percy avait tout de suite compris et son inquiétude s'était envolée.
- Tu veux que j'aille la tuer ?
- Tu me sauverais la vie si tu le faisais, répondit-elle simplement, toujours la tête contre son torse.
- Alors je vais aller la tuer, finit-il avec un sourire. Je n'aime pas te voir triste ou terrifiée, c'est tellement différent de ma Annabeth habituelle.
Il retransforma son épée en stylo qu'il rangea dans sa poche -pour ce genre de monstre, ce n'était pas vraiment l'arme indiquée...- puis attrapa une chaussure qui trainait par terre, pensant au passage que ça chambre avait bien besoin d'un petit -voire très grand- coup d'aspi', et se dirigea vers le bureau. Sourcils froncés, chaussure levée, l'air menaçant. Ou plutôt, face à n'importe quel monstre son air aurait été menaçant, mais face à une minuscule araignée cachée dans un bureau en bordel, il avait plutôt l'air... ridicule. Heureusement qu'Annabeth ne s'en souviendrait pas, d'ailleurs elle ne s'en était surement pas rendue compte, trop effrayée par la pensée que cette araignée pourrait peut-être se décider à sortir de sa tanière pour lui bondir dessus et la dévorer. Pensées assez peu réalisables, mais très normales pour une fille d'Athéna, et puis quand on avait vu une prof de maths sadique se transformer en furie et d'autres choses encore plus bizarres et dangereuses, une araignée pouvait très bien se transformer en quelque chose d'assez puissant pour tuer un demi-dieu...
Pendant plusieurs minutes il fouilla de fond en comble le bureau, et finalement chercha à quatre pattes dessous. D'un point de vue extérieur, on voyait juste son derrière qui dépassait, il était sûr qu'en ce moment l'image qu'il donnait de lui-même atteignait des records dans le genre débile. Ou looser. Son karma avait toujours adoré le mettre soit en danger de mort -du style un tas de créatures pas spécialement aimables qui veulent faire de toi leur encas-, soit lui foutre des hontes cuisantes -comme à cet instant-. Il espérait et priait les dieux que personne n'ai la bonne idée de prendre une photo, c'était précisément le genre de situation dégradantes dont raffolaient les Alatir...
Et tout à coup, il se mit à crier : « Je la vois ! » en relevant la tête un peu trop brutalement, la cognant ainsi contre le bureau, faisant surgir une vive douleur et un juron en grec ancien.
Puis, le bruit d'une chaussure qui s'écrase se fit entendre et quelques secondes après Percy ressortit les cheveux encore plus en bataille qu'avant, ses yeux bleu-verts pétillants et brandissant sa chaussure dans un geste victorieux.
- Je l'ai eu ! s'exclama-t-il en montrant la semelle où une araignée complètement écrabouillée gisait.
Percy souriait de toutes ses dents, comme s'il venait de tuer un monstre particulièrement redoutable. Avec le recul, il s'était rendu compte que cet instant était encore à ajouter à son top dix des actes les plus honteux et humiliants où il avait paru le plus bête possible. Un acte digne de sa réputation de Cervelle d'Algues en somme.
Annabeth lui sourit immédiatement en retour et se blottit contre lui. Elle leva la tête vers lui et le regarda. Ses yeux gris semblaient irradier de bonheur, et d'amour, et ses cheveux blonds luisaient doucement dans la pâle lumière de fin d'après-midi lorsqu'elle lui chuchota à l'oreille : « Merci, mon héros » puis l'embrassa.
Le bruit mat et sourd d'une chaussure qui tombe sur le sol résonna alors que Percy lui retournait le baiser, heureux comme jamais.
- Je t'aime, lui murmura-t-il après.
- Moi aussi Cervelle d'Algues, lui répondit-elle tout aussi doucement.
Percy souriait à nouveau, comme si lorsqu'il était avec sa petite amie il était impossible de faire autre chose que sourire, lui sourire. Ou l'embrasser.
Finalement, les araignées avaient du bon pensait-il alors qu'il se trouvait debout, son Puits de Sagesse dans ses bras et qu'ils s'embrassaient sans vouloir s'arrêter pendant que dans la pièce à côté, à la télé, la demeurée siliconée venait d'entamer en hurlant à s'en rompre les cordes vocales -et les hauts parleurs- le refrain de sa stupide chanson.
Fin
Bah voilà, j'espère que ça vous a plu. N'hésitez pas à commenter ! Je ne tarderai pas à poster un autre OS en principe...
