Bonjour à tous (Bonsoir ? J'ai le chic pour publier au beau milieu de la nuit moi), et bienvenue~ Je m'essaye à un nouveau projet, en espérant pouvoir publier le plus vite possible, histoire de remplir un peu ce compte et d'exister encore un peu. Des sourcils on du se hausser à la lecture des personnages de la fic et des tags, mais j'espère que ça aura su attiser votre curiosité. Bref, ici commence un projet un peu expérimental qui n'a pas pour vocation d'être très long, donc j'espère que ça va vous plaire, et sur ce, je vous souhaite une excellente lecture !


Aphrodite avait l'habitude de mentir. Avoir le poids de la vérité cachée sur les épaules ne l'avait jamais dérangé à vrai dire, il trouvait ça plus simple de mentir plutôt que de dire la vérité. Il avait l'impression de mieux contrôler la situation en mentant, car de cette manière, il pouvait amener les conversations là où il voulait, les terminer dès qu'il se lassait, les entretenir sans s'ouvrir à son interlocuteur. C'était devenu comme un jeu à force. Et à chaque mensonge qu'il disait, un bout de vérité seulement connu par lui venait se loger confortablement dans un coin de son cerveau pour ne plus en bouger. Et de la même manière qu'un avare entassait une à une ses pièces dans un gros bocal, Aphrodite entassait une à une ces vérités et les gardait jalousement pour lui ; c'était comme un trésor, c'était son intimité, son jardin intérieur.
Mais en conséquent, bien qu'il passait son temps à mentir, ouvertement ou par omission, il passait aussi son temps à chercher la vérité. Partout, dans chacun de ces étranges et étonnants recoins où elle avait tendance à se cacher. Il avait soif de connaissances en tout genre, mais il méprisait les sciences, la philosophie et la littérature qui croyaient clamer le vrai, ces stylos innombrables dont l'encre s'épuisait dans des querelles infantiles. Non, la vérité, elle était dans la tête des gens : dans leur cœur, leurs sentiments, leurs pensées et opinions, dans l'étincelle d'incertitude dans leurs yeux et dans les tics incontrôlés de leurs mains. Quelle autre vérité que la souffrance derrière un sourire ? Que la jubilation derrière les larmes ? Que la jalousie derrière les gestes de compassion, et l'amour derrière les gestes de violence ? L'humain était libre de mentir. Peut-être était-ce même son droit le plus fondamental. Le Poissons n'aimait pas ce culte de la sincérité, pas plus qu'il n'aimait ceux qui critiquaient le masque des gens en société et qui exigeaient de tous de cesser de se cacher et de s'offrir au monde dans toute leur réalité. De quel droit ! Heh, ce qui était dans sa tête n'appartenait qu'à lui. Aucune loi civile, morale ou écrite de la main d'un Dieu ne saurait lui enlever ce qu'il avait de plus cher et plus personnel. Aphrodite n'exigeait pas la vérité des autres, lui. Il ne leur demandait tout simplement pas leur avis. Il était un enquêteur, un aventurier, un voleur : et à chaque information obtenue, chaque réalité devinée, sa fortune grandissait : son ego, comme la couleur exubérante de ses cheveux, n'en avait que plus d'éclat.
Ainsi était le Chevalier d'Or des Poissons. Supporter le secret de Saga et ses mensonges n'avait ainsi rien eu de douloureux, il avait volontiers accepté de sceller ses lèvres, et même si le nouveau Grand Pope ne l'avait pas menacé de mort, jamais ne lui serait venu l'idée de les ouvrir. Il déplorait simplement que son ami Shura soit incapable de penser comme lui ; Athéna savait comme il en souffrait ! Et quelle souffrance inutile... Quand l'homme souffre de faim, il mange, et ainsi son corps peut continuer de vivre. Mais quand l'homme souffre de porter un secret qu'il ne peut révéler, son esprit têtu continue de demander son dû en faisant tourner le cœur sur une terrible roue de torture. Avoue ! Avoue ! Je ne peux pas, je ne peux pas...
Ridicule. Ou tragique ? L'un n'empêchait pas l'autre. Il n'y avait rien de plus ridicule qu'une tragédie.
Aphrodite n'avait pas le goût des éclats dramatiques, c'était un esprit carthésien et logique. Résigné ? Peut-être. Il préférait se qualifier de lucide.
En bref, il avait passé la grande majorité de sa vie à construire ainsi sa richesse ; c'en était devenu une routine agréable, presque aussi discrète que le simple fait de respirer. Presque, car respirer n'intrigue personne. Or, Aphrodite était intrigué.
Il était intrigué, car il existait en ce monde des gens qui ne faisaient que dire la vérité ; et pour un menteur averti et naturel comme lui, c'était clairement chose curieuse.

C'était une nuit clémente. Il avait fait chaud et sec toute la journée, mais désormais, une brise légère soufflait pour soulager les corps de leur collante sueur ; c'était en ce genre de climat que le suédois sortait de son temple pour s'exercer. Ses pas étaient légers sur les marches, on ne faisait pas -ou plus ? - attention à lui sur le chemin, et il ne dérangeait personne. Vers le bas des escaliers, il sentit de l'agitation de cosmos, venant de l'arène. Quelqu'un s'entraînait encore. Aphrodite s'arrêta là où il était, sur la dernière marche, et passa doucement une main dans ses boucles, pensif.
On dirait qu'il ne serait pas seul. Dans d'autres circonstances, il serait juste dirigé vers un autre endroit d'entraînement. Mais il était de bonne humeur, ce soir. Le genre d'humeur qui le rendait curieux et plus porté à la conversation que d'habitude. Qui sait, peut-être pourrait-il apprendre des choses intéressantes ; on dit que la nuit est prompte aux révélations. Peut-être craint-on moins Hélios, dieu du Soleil, qui là haut dans le ciel voit et entends tout. Le voile de Nyx est épais, plus rassurant. Aphrodite reprit sa route, le pas mesuré, peu pressé. S'il n'avait pas vu de ses propres yeux une Déesse naître, et s'il n'avait pas senti résonner dans son corps son cosmos immense, il aurait bien eu du mal à croire à l'existence des dieux en général. Même encore maintenant l'idée lui semblait farfelue.
Mais pourquoi pas ? Après tout, personne n'a dit que le monde devait faire du sens ; il n'y a que l'homme pour en chercher désespéramment partout comme si cela pouvait lui donner un quelconque pouvoir. La route qui menait à l'arène était pavée, et bordée d'herbe. Au loin à droite, on voyait les champs cultivés par les serviteurs du Sanctuaire. A gauche, un autre chemin menait à Rodorio, dont les toits ardoise se détachaient dans le noir à la lueur de quelques fenêtres encore éclairées. En face, il y avait l'arène.
La pierre pourtant revêtue de noble marbre blanc avait l'air complètement noire, avec le contre-jour de la lune. C'était des murs hauts, de nombreuses ouvertures carrées, quatre grandes portes. Le bâtiment avait été construit sur un modèle d'amphithéâtre assez réduit, et sa façade était des plus simple et ingénieuse ; mais une forte impression d'austérité s'en dégageait. L'édifice datait de l'Antiquité, mais il avait été maintes et maintes fois restauré, si bien qu'il ne devait pas en rester grand chose d'antique désormais, si ce n'était la forme et la prétention. On entendait plus clairement les bruits qui s'en dégageait. Il n'y avait qu'une personne apparemment. A son cosmos, le Chevalier des Poissons l'avait déjà reconnu. Il n'y avait que lui pour attendre la nuit pour s'entraîner, et il n'y avait que lui pour être aussi impétueux dans ses émanations d'énergie. Aphrodite s'engagea sous la baie qui ouvrait le passage vers l'arène. Il avait désormais un visuel sur l'intérieur. Il faisait sombre, apparemment son compagnon nocturne n'avait pas prit la peine d'allumer les torches. On voyait à peine sa silhouette se détacher de l'obscurité ambiante, mais parfois, des étincelles de cosmos éclairaient certaines parties de son corps ; on les voyait ainsi s'agiter autours de ses poings, courir furtivement le long de ses jambes, ou étinceler dans ses yeux verts. C'était des mouvements vifs, précis, mais brouillons de ce genre de colère retenue que laissait entendre sa respiration hachée, semblable à des grognements de lion frustré. Aphrodite n'eut à faire qu'un pas sur le sable pour se faire enfin remarquer.
Aussitôt, le cosmos du combattant retomba, et les étincelles disparurent, les replongeant dans le noir complet.

-... ! Aphrodite ? Qu'est ce que tu fais là ?

Le Poissons ne répondit pas immédiatement, cultivant le silence le temps de se diriger vers un porte-torche. Dans une petite cavité, un petit silex et une autre roche étaient rangés. Aphrodite s'en servit pour allumer l'objet. Une douce lumière se mit à crépiter, éclairant son visage de poupée de luxe, et celui d'Aiolia, brut d'étonnement et de méfiance.

-Je te dérange ?

Répondit finalement Aphrodite, sans vraiment se soucier de si Aiolia lui répondrait avec franchise ou non. La flamme jetait des reflets roux dans ses cheveux châtains, et donnait des tons caramel à sa peau tannée. Le Lion mit les mains dans ses poches, ses épaules un peu rentrées. Il plissa le regard, jetant de l'ombre sur ses yeux, et sous la lèvre inférieure de sa bouche pincée.

-... Il y a personne à cette heure normalement.

-Vraiment ? Et bien, tu m'en vois désolé.

Il se détourna du feu, pas sincère le moins du monde et se dirigeant déjà vers le centre de l'arène, occupé par Aiolia. Ce dernier le regarda faire, puis commença à s'éloigner.

-Tu t'en vas ?

-On a pas besoin d'être deux ici.

Grommela le Lion. Aphrodite porta la main à ses lèvres, pensif. Quel dommage, lui qui était d'humeur bavarde. Il éleva la voix pour se faire entendre, alors qu'Aiolia était à la sortie :

-Tu me fuis, Aiolia ?

L'autre se figea, et se retourna. De cette distance, son visage était indistinct.

-Qu'est ce que tu raconte ?

-Je te demande si tu me fuis. Tu était bien parti. Je ne pensais pas que tu craignais autant la compagnie de tes confrères.

Il entendit quelque chose comme un grognement et prit un certain plaisir à s'imaginer l'air renfermé et méfiant du Lion. Cela ferait bientôt six ans que son frère était mort. Six ans que cet acte de tragédie s'était produit, changeant chacun d'entre eux sans que personne ne l'assume réellement. Aiolos était un modèle, pour tous. Aphrodite n'avait jamais vraiment apprécié son côté moralisateur, mais ce n'était pas une mauvaise personne. L'une des rares de qui il n'avait pas réussi à remettre en question la vertu.
Aiolia s'était très vite éloigné des autres, dès qu'il avait compris qu'il n'aurait aucun allié parmi eux. Il s'était renfermé, pour s'entraîner seul dans son coin, et souffrir seul quand personne ne le regardait, du moins, quand il pensait que personne ne le regardait. Aphrodite l'observait, parfois. Il le voyait éviter les autres Chevaliers d'Or dès que possible et faire le rebelle face au Grand Pope. Après tout, n'étaient-ils pas tous complices ? Personne n'avait remis en cause la trahison d'Aioros. Alors le pauvre, pauvre Aiolia avait du se plier à la sentence. Trahison. Oublie ton frère, Aiolia.
Oublie ton propre visage : il ressemble tellement au sien. Il trouvait ça presque comique. Mais étrangement, Aphrodite n'avait jamais réussi à sourire de son désarroi.

-Détrompe toi, je ne vous évite pas parce que je vous crains, juste parce que je n'ai rien à faire avec vous.

Sa franchise l'attendrit, et le ton faussement léger, il répliqua :

-Vraiment ? Cela dit, je comprends. Tu dois te sentir bien seul et démuni au milieu des murmures. Je ne pense pas que j'aurais le courage de faire face non plus, à ta place...

La moquerie n'échappa pas à au Lion. Il se détourna de la sortie, tourné vers lui, la lueur des flammes n'éclairant que son poing serré.

-Qu'est ce que tu insinue ?!

C'était décidemment chose bien aisée que de le provoquer. Aphrodite se tut un instant, réfléchissant à la suite. Il avait beau apprécier feindre le mépris pour provoquer les autres, il n'avait pas pour autant envie de se montrer vulgairement franc, surtout avec quelqu'un d'aussi facilement vexé qu'Aiolia, et de lui répondre ouvertement qu'il avait une attitude de lâche, à fuir les arènes en journée pour s'entraîner seul la nuit à prétexter la froideur pour échapper aux regards stricts de ses compagnons. Les piques dignes d'ivrognes désespérés, c'était plus la spécialité de Deathmask que la sienne, qu'elles disent la vérité ou non. Il finit par rouvrir la bouche :

-Pas grand chose. Je ne fais que compatir.

-Arrête de te foutre de moi. T'en pense pas un mot.

Aiolia se rapprocha, passant devant la flamme qui découpa sa silhouette dans le noir. Aphrodite, lui, avait cligné des yeux, à la fois surpris et intéressé.

-Ah bon ? Qu'est ce que tu en sais ?

-Tout sonne faux en toi, Aphrodite.

Pas de réponse.
Le feu crépitait les grillons chantaient, chacun plus fort que l'autre ; le silence lui même sonnait faux. Aphrodite émit un bruit amusé, qui se mua doucement en gloussement, puis en rire, léger, clair mais maîtrisé.

-Je vois.

Aiolia ne répondit pas. Le Poissons en profita pour s'approcher de lui. Il apercevait mieux son visage, ainsi. Ses yeux verts le défiait. Il avait grandi, depuis six ans. Il serait probablement plus grand que lui, à l'avenir ; mais pour l'instant, Aphrodite le dominait encore de quelques centimètres. Sa réplique avait piqué son intérêt. Alors comme ça, le Lion pensait pouvoir percevoir aussi aisément ses mensonges ? Il pensait l'avoir cerné aussi facilement que ça ? Aphrodite avait bien envie de voir s'il était à la hauteur de son frère, tout à coup.

-Alors dit moi, Aiolia. Si je dis qu'Aiolos n'a jamais trahi, est-ce que tu crois que je mens ?

Le grec écarquilla les yeux, entrouvrit la bouche. Un doute sembla éclairer ses pupilles, comme une bougie éclaire la nuit. Puis il eut l'air blessé, et plissa les yeux comme un animal menacé sur le point de bondir. Tiens, le suédois avait piqué un point sensible. Encore un coup, et...

-Arrête ça.

-Je prends ça pour un oui. En qui tu n'a pas confiance, moi ou ton frère ?

A ce moment, le poing d'Aiolia partit. Aphrodite le bloqua juste à temps. Les doigts serrés du Lion étaient chauds, contre sa paume. Le Poissons ferma les yeux un instant, maîtrisant le poing de son confrère d'une main, avant de les rouvrir, l'air vaguement plus sérieux.

-... Tu es sûr de vouloir faire ça, Aiolia ?

Pour seule réponse, un éclair éclata dans le regard du grec, et son deuxième poing partit, accompagné d'un grognement rageur. Aphrodite l'esquiva, saisit de sa main libre son poignet, et se servit de l'élan de son collègue et de la prise qu'il avait sur ses deux mains pour le passer par dessus son dos et le mettre à terre ; Aiolia décrivit un arc de cercle au dessus de lui, avant de s'écraser sur le sol avec un gémissement douloureux. Aphrodite recula de quelques pas pour le laisser se relever.

-Nous sommes peut-être deux chevaliers d'or, mais je suis plus expérimenté que toi. Tu place la barre trop haut.

-La ferme !

Aiolia se mit debout et fonça sur lui avec un cri de bataille. Il avait redoublé de vitesse ; mais le suédois l'avait vu venir, et esquiva une nouvelle fois. Son adversaire ne perdit cependant pas son élan, son pied traça un cercle sur le sable tandis qu'il faisait volte face pour faire pleuvoir les coups de poings sur la garde d'Aphrodite. Il les bloqua un à un, esquiva ceux qui étaient trop rapides, sans en rendre aucun.

-Bat toi !

Cracha rageusement Aiolia en continuant d'attaquer. Aphrodite eut un demi-sourire.

-A quoi bon ? Je te l'ai dit. Tu es trop jeune. Tu as mille autres façons de prouver ta valeur qu'en pleine nuit face à ton aîné.

Le Lion fronça plus fort les sourcils, et ses lèvres s'écartèrent sur ses dents serrées. Il frappa à nouveau plus fort. Aphrodite tiqua en sentant son poing enfoncer légèrement son avant bras, mais ne vacilla pas, et au prochain coup, il se déroba, de quelques pas sur le côté. Aiolia le fixait avec un air colérique, mais il agaçait plus le suédois qu'il ne l'impressionnait. C'était donc tout ce qu'il avait à répondre, frapper ? C'était bien décevant. Aphrodite n'attendait pourtant pas grand chose en venant ici. Il baissa les paupières, et lâcha d'un ton plus sec :

-Ca suffit, maintenant. Tu perds ton t-

La douleur éclata dans sa joue. Sa mâchoire résonna, et il recula de quelques pas, les yeux arrondis de surprise, le visage décalé sur la gauche. Il lui fallut un instant de flottement pour comprendre qu'Aiolia venait de le frapper, et qu'il n'avait pas vu venir le coup. Doucement, silencieusement, il leva la main, et posa les doigts sur sa joue. Ses nerfs répondirent aussitôt en lui envoyant quelques piques de douleur. Aphrodite plissa les yeux d'un air plus mauvais en tournant lentement son regard vers le Lion. Ce dernier avait le poing en avant. Quelques éclats de cosmos brillaient entre ses doigts serrés, tournaient autours, comme si elles tentaient de le narguer.
Aphrodite pinça les lèvres.
Et Aiolia attaqua une seconde fois. Cette fois, le suédois augmenta la vitesse d'un niveau. Ses boucles flottèrent légèrement sous l'effet de son cosmos quand il se déplaça sur le côté, et entre ses doigts brilla son énergie tandis que se formait une tige sombre, et naissait une rose à l'éclat rouge sanglant que même l'obscurité ne pouvait ternir ; il n'y eut même pas une seconde de flottement, l'instant d'après, la fleur était sous le nez d'Aiolia, le poing, sous celui d'Aphrodite.
Autours d'eux, c'était comme si toute vie s'était tue.
A la lueur de leurs cosmos, ils étaient clairement éclairés ; et le Poissons pouvait voir le visage combatif du Lion, son regard ardent de braise, comme si la différence de niveau n'avait aucune importance pour lui, comme si la seule chose qui importait était de venger son honneur moqué par le suédois.
Aphrodite arrondit légèrement les yeux, en se faisant la réflexion qu'en cet instant même, Aiolia ressemblait à Aiolos plus qu'il ne lui avait jamais ressemblé. Il y avait la même flamme.
Il y eut un silence.
Puis Aiolia baissa le poing, peut-être calmé d'avoir réussi à arracher une réaction à son adversaire, bien que ses yeux brûlaient encore de défi. Aphrodite resta un instant de plus le bras levé. Puis il eut un sourire, mi-cynique, mi-amusé. Et au lieu de baisser son arme, il dessera les muscles, et tendit la rose à Aiolia, qui cligna des yeux, surpris. Aphrodite lui fit calmement :

-Pas de panique, elle n'est pas empoisonnée.

Aiolia releva les yeux sur lui, incertain et circonspect.

-... Qu'est ce que tu veux ?

Aphrodite haussa les épaules, et comme l'autre ne réagissait pas, il prit sa main pour y poser la fleur dedans, toujours avec son étrange demi-sourire, un air inexplicablement plus doux.

-Pas grand chose, je crois.

Puis il se détourna.

-Aphrodite, attends !

Il ne se retourna pas, se contentant de lever la main en signe d'au revoir, se dirigeant vers la sortie d'arène.

-Bonne nuit, Aiolia.

Quand il passa à côté de la torche, il y eut un coup de vent et la flamme s'éteignit brusquement.