- Au revoir monsieur Henry ! Lança John amicalement.
Son dernier patient de la journée venait de partir et pourtant il n'était que 17h. Il faut dire que cette période de juillet était particulièrement calme ce qui était loin de déplaire à John qui avait déjà assez de travail chez lui pour gérer Sherlock et ses nouvelles lubies créés par l'ennui.
Il rangea ses affaires dans sa mallette, et se prépara à rentrer détendu de cette tranquille journée de travail.
- Au revoir John à Jeudi ! Lança la secrétaire de la clinique dont John avait depuis un moment deviné les sentiments à son égard.
- Au revoir Lucia ! Dit John en lui rendant son sourire ce qui eut pour effet de faire rougir la jeune femme.
Dès qu'il mit un pied dehors, loin de la fraîcheur des climatiseurs de la clinique, il sentit un flot de chaleur l'engloutir. 28° pour un début juillet en Angleterre c'était un record inégalité depuis au moins 10 ans. Il entreprit de faire le chemin qui le ramènerai chez lui en restant le plus possible à l'ombre. Évitant soigneusement le soleil brûlant et sa chaleur étouffante. Les rues étaient presque vides, les seules personnes qu'il croisa furent des touristes, ils n'étaient pas nombreux mais d'ici une semaine il savait que les rues en seraient bondées.
John ne craignait pas la chaleur, après ses années à servir dans l'armée il ne craignait d'ailleurs presque plus rien. Les 28° que lui imposait ce soleil anglais étaient bien loin de la chaleur sablonneuse des plaines d'Afghanistan qui devait facilement frôler les 45°.
La seule chose que John craignait vraiment c'était la nouvelle lubie que Sherlock aurait trouvé pour passer le temps.
Depuis plus 1 mois et demi ils n'avaient été sur aucune nouvelle affaire. A croire que les génies du crime aussi prenaient des vacances. Il s'était surpris à espérer qu'un crime ai lieu au plus vite afin d'occuper son colocataire, bien sûr il s'en était immédiatement voulu d'avoir cette horrible pensée.
Pourtant le fait est qu'un Sherlock qui s'ennui est absolument incontrôlable.
La semaine dernière, lorsque John était rentré du travail, le détective se trouvait au milieu du salon entrain de tirer à la carabine dans le mur où se trouvaient des têtes d'animaux empaillés. « C'est pour une expérience » fut la seule explication que John réussi à lui soutirer.
La semaine précédente il l'avait surpris au milieu d'un tas d'expériences dont les inhalations n'auraient certainement pas mises longtemps à le tuer. Heureusement ce jour-là que John était rentré plus tôt du travail afin de pouvoir sortir de l'appart un Sherlock suffoquant qui semblait ne même pas avoir remarquer les émanations de ses préparations tellement il était absorbé dans ses résultats.
La semaine d'encore avant il avait décidé de créer une bombe mais avait oublié de créer un moyen de la désamorcer ce qui avait failli tous les faire exploser.
Et c'était sans compter quand il s'était mis à la culture de mousse toxique, quand il avait essayé de dresser une mygale tueuse ou la fois où John avait retrouvé un corps pendu au milieu de leur appartement pour une « expérience ».
John soupira en imaginant toutes les catastrophes qui auraient pu arriver, il fallait absolument qu'il trouve un moyen d'occuper son colocataire tant qu'un meurtre n'avait pas lieu sinon c'est eux qui allaient y passer il en était sûr.
Malheureusement en raison du manque d'enquêtes et donc de revenus, leur compte avait rapidement virer au rouge ce qui avait forcé John à reprendre une activité professionnelle acceptable. Il avait réussi à se faire embaucher dans une petite clinique de Londres où il travaillait le mardi, le jeudi et le Week end afin de remplacer un médecin en arrêt maladie. Cela était bien moins passionnant que de suivre Sherlock dans ses enquêtes mais ça avait le mérite de le distraire et de lui permettre de souffler un peu, car vivre 24h/24 avec le détective dans cet état l'aurait rendu fou.
Arrivé devant le 221B Baker Street John sorti ses clefs avant d'ouvrir la porte. Il n'aurait jamais pu se douter de ce qui allait s'y passer, en effet dès qu'il entra il vit un Sherlock portant un smoking qui le regardait droit dans les yeux.
La première chose qui le frappa quand il aperçu le détective avancer vers lui fut sa posture solennelle, il se tenait droit, avançait vers lui d'un pas sûr mais ses yeux brillaient d'une lueur malicieuse.
John se mit à imaginer le pire, est ce que quelqu'un était mort ? Est-ce qu'un tueur rodait dans les parages ? Est-ce que Moriarty était revenu d'entre les morts ?
Pourtant Sherlock s'arrêta à quelques centimètres de lui, il posa un genou au sol et sorti une petite boîte de sa poche.
Le médecin mis une dizaine de secondes avant que son cerveau ne réalise dans quelle situation il se trouvait.
-John, veux tu m'épouser ?
Un genou au sol devant lui, Sherlock était en train de le demander en mariage.
Il le regardait avec un regard perçant, pourtant dans ses yeux dansait une lueur presque douce que John ne lui connaissait pas, il crut y reconnaître une affection débordante, presque... De l'amour ?
Ce fut à ce moment que le cerveau de John beuga définitivement en sentant un sentiment refoulé depuis si longtemps grandir en lui.
Il resta les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte, lâchant sans s'en rendre compte sa mallette.
Il se sentais comme ces animaux qui traversant la route de nuit se retrouvent incapables de bouger lorsqu'une voiture fonce vers eux, la panique les prenant.
Le cerveau de John se mit alors à penser à toute allure, il était certain qu'une information lui avait échappée.
Est-ce que Sherlock l'aimait ? Est-ce que Sherlock lui en avait parler et qu'il n'avait pas écouter ? Avait-il négligé certains signes ? Ou était-ce lui qui avait laissé croire à Sherlock qu'il l'aimait ? Leur relation n'avait pourtant pas changé depuis le jour où il avait emménagé. Il était perdu.
Toutes ces question prenant place dans sa tête, tout ce que John réussis à particulier fut :
- Hein ?!
-"Hein ?!" Sérieusement c'est le mieux que tu puisses faire ? » dit Sherlock déçu tout en se relevant.
- Quoi mais qu'est-ce que- balbutia le docteur.
-Tu vois Sherlock je l'avais prédit! dit une voix en sortant d'un coin de la pièce.
Trop préoccupé par la demande de Sherlock, John n'avait même pas vérifié si ils étaient seul ou non. C'était une voix que John reconnaissait très bien. Elle avait le petit ton supérieur propre aux frères Holmes.
- Oui tu avais raison comme toujours, bougonna Sherlock à contrecœur en rangeant la petite boîte dans sa poche.
- Enchanté de vous avoir vu docteur Watson, salua Mycroft tout en sortant de la pièce d'une manière élégante. Désolé de ne pas pouvoir rester plus longtemps mais du travail m'attend.
Il se retourna une dernière fois au niveau de l'entrée.
- N'oublies pas de rendre visite à Papa et Maman un pari est un pari ! Dit-il un sourire aux lèvres avant de disparaître dans l'embrasure de la porte.
John mit encore plusieurs secondes afin de tout assimiler.
Sherlock quant à lui s'approcha d'une caméra sur un marchepied qui semblait avoir filmée toute la scène.
-Sherlock est ce que tu peux me dire ce qu'il se passe je n'y comprends rien ?! S'écria John complètement perdu.
-On a une enquête John ! répondit Sherlock qui semblait tout excité a cette idée.
- Oh je vois, dit John qui compris enfin la présence de Mycroft dans leur appartement.
Il fut soulagé de savoir que son calvaire allait enfin prendre fin. Les affaires que Mycroft confie à son frère son généralement les plus intéressantes.
- Et quel rapport avec la demande en mariage ?
- C'est pour notre couverture on va se faire passer pour de futurs mariés, répondit Sherlock le plus naturellement du monde tout en lui pointant un dossier posé sur la table.
- Des quoi ?! s'écria John
-Lis le dossier, répondit calmement Sherlock tout en bidouillant la caméra.
John l'ouvrit, il y avait deux cas de meurtres, l'un concernait un jeune marié qui avait été retrouvé égorgé par un couteau de boucher quelques heures avant ses noces, et le second concernait le fleuriste retrouvé étranglé au milieu de ses fleurs quelques semaines plus tard lors d'un second mariage.
La seule chose qui semblait réunir ces deux meurtres était l'agence de mariage pour laquelle travaillait le fleuriste, qui s'était occupée du mariage du malheureux fiancé qui n'ayant pas eu la chance de prononcer ses vœux.
- Mais pourquoi filmer ça ? Dit John qui ne comprenait toujours pas l'utilité de la caméra et dont les pensées ne s'étaient toujours pas remises de la demande de Sherlock.
-C'est simple on doit se faire bien voir et montrer à la l'organisatrice une vidéo de la demande nous permettra de gagner sa confiance tout en se faisant passer pour un vrai couple fou d'amour. C'est la couverture idéale pour pouvoir enquêter !
- Tu ne m'as même pas demandé mon avis ! D'ailleurs c'est quoi cette histoire de pari avec Mycroft ? Demanda John qui ne savait pas ce qui était le plus scandaleux. Que Sherlock décide de se faire passer pour son petit ami sans son accord où qu'il le demande en mariage pour une histoire de pari entre frère.
- C'est Mycroft qui a proposé l'idée de filmer la demande pour rajouter de la crédibilité à nos rôles. J'étais certain ta réaction serait le dégoût, que tu t'énerverais, que tu me traiterais de dingue et que tu me renverrais la bague à la figure. Mais il faut croire que Mycroft avait raison quand il a supposé que tu resterais comme un imbécile à me regarder, dit Sherlock vexé que son frère arrive à mieux anticiper les réactions de John que lui.
Le médecin ne sut pas quoi répondre trop de pensées se bousculaient toujours dans sa tête.
- Et donc on va faire semblant d'être ensemble ? Fut tout ce qu'il trouva à dire
- Ça te dérange ? Dit Sherlock presque blessé de ne pas avoir anticipé cela non plus.
- Imagine si ça venait à se savoir ! Imagine ce que les ce que les gens diraient ! Ta réputation en prendrait sûrement un coup et les rumeurs iraient de bon train !
John commençait à remettre ses idées en place et la possibilité d'un scandale ne l'enchantait pas du tout.
- Les rumeurs, ce sont des choses que seuls les idiots incapables de réfléchirent par eux même peuvent croire, je me fiche bien de ce que pensent ces abrutis de toute façon vu qu'ils sont incapables de penser tout court ! Qu'ils disent ce qu'ils veulent ! Je m'en fiche ! Leur avis est la dernière chose qui m'importe ! S'emporta Sherlock. Il rejoignit le canapé sur lequel il se laissa tomber comme si le poids de toute la bêtise humaine pesait sur lui.
- Sherlock, dit John plus doucement ne cherchant pas à énerver le détective plus que de raison, et nos familles alors ?
- Elles n'en sauront rien, de toute façon nous trouveront le coupable bien avant d'arriver devant l'autel, et puis il suffit de demander un mariage en petit comité et d'intercepter les faire-part pour que personne ne soit mis au courant répliqua t-il. Bien-sûr reprit Sherlock en soupirant si ça te dérange je ne te forcerait pas à le faire, je pourrais toujours trouver quelque d'autre pour jouer mon petit ami...
Il lui jeta un petit retard triste auquel il savait que John ne pouvait résister.
-N-non c'est bon ça me va ! John refusait catégoriquement que qui que ce soit accompagne Sherlock si ce n'était pas lui, qui plus est pour jouer le petit ami du jeune homme. De plus si personne n'était mis au courant où était le mal ? Il pouvait bien se faire passer pour le fiancé de Sherlock si ça permettait de mettre un dingue sous les verrous. Il faudrait qu'il mette sa fierté de côté mais l'idée de voir son ami jouer le rôle d'un amoureux transit l'amusait. Il sourit à cette idée.
- Parfait ! exclama Sherlock en sautant du canapé pour se rapprocher de la caméra, sort et prends un air vraiment surpris quand je me mettrais à genoux ! Et pas de « Hein ?! » cette fois !
John sorti en pouffant de rire devant le coté surréaliste de la situation.
Au moins il était sûr que sur cette affaire il ne risquait pas de s'ennuyer, la seule chose qui le perturbait était ce trouble qui était né en lui quand Sherlock lui avait « demandé sa main », il n'avait bien sûr pas dit oui mais s'était retrouvé incapable de refuser. Il enfouit tout cela au fond de sa tête, il aurait tout le temps de réfléchir à cela plus tard pour l'instant il devait prendre un visage amoureux afin d'accepter la demande de Sherlock. Et ce fut bien moins compliqué que ce qu'il pensait.
