Bonjour ou bonsoir à tous! Me revoilà avec un autre texte, pas franchement joyeux je vous l'accorde. J'ai écrit ça un soir et j'ai longtemps hésité à le publier, merci à toi, Amelia... J'ai pris mon courage à deux mains et le voici! Je ne sais pas s'il y aura une suite, j'espère que oui! Avant de vous laisser à votre lecture, je ne vais pas déroger à la tradition, un petit mot à énormément de vertus et je serais très heureuse de savoir ce que vous en avez pensé.
Bonne lecture!
Parce que tu partiras
« Sais-tu seulement tout ce que j'ai pu déduire de toi ces trois derniers mois ? Es-tu un minimum conscient du mal que ça me fait ? Tu crois que c'est facile pour moi de voir tout ce que tu ressens ? Et même pas seulement toi, mais tout le monde ! Oh bien sûr, tu es persuadé que je ne comprends rien à l'amour, à part peut-être quelques faits scientifiques mais John, penses-tu vraiment que l'on renonce à quelque chose sans raisons ? Non, bien sûr que non. J'ai déjà aimé par le passé, inconditionnellement. Je me suis donné corps et âme et tout ce que j'ai reçu en retour était une humiliation. On a abusé de moi, on s'est servi de moi. Et j'ai eu si mal, si mal, que j'ai commencé à sombrer dans l'addiction. C'était le seul moyen que j'avais d'oublier. Et puis un jour, j'ai vu l'épave que j'étais devenue. Avant, j'attirai les regards à cause de mon charisme, de ma beauté, certains parlaient même d'une aura, tous ces irrationnels. Mais ensuite, les gens ne manifestaient plus que de la pitié envers moi. Leurs regards me faisaient mal au début, mais ensuite je m'en suis foutu, royalement. Et c'est à ce moment-là que j'ai réalisé que les sentiments étaient un fléau qu'il fallait à tout prix éradiquer de moi, que c'était le seul moyen, sinon d'être heureux, d'au moins arrêter de souffrir. Alors chaque jour j'ai travaillé avec acharnement à développer cette pseudo-sociopathie, j'ai assassiné le moindre sentiment d'attachement que je pouvais trouver au fond de moi et j'ai surtout fait en sorte de ne jamais, jamais en développer de nouveaux. Et j'ai réussi. J'ai vaincu la bête. Plus rien ne pouvait désormais m'affecter, j'étais enfin libre, sobre et j'avais retrouvé tout mon panache. Mais tu es arrivé, toi, John Watson, et tu as tout détruit. Sais-tu combien de temps il m'a fallu pour bâtir ces caveaux à sentiments bien au fond de mon palais mental ? Sais-tu tous les efforts que j'ai dû y mettre ? Et toi, tu arrives là, comme ça, et tu détruis tous ces murs. Tu brises tous les murs et moi avec. Je te déteste pour ça, du plus profond de mon cœur. Ne me regarde pas avec ces yeux, s'il te plaît, je t'en supplie. Ce n'est pas de ma faute mais de la tienne parce que tu es arrivé dans ma vie et tu as pris tellement de place ! Maintenant je ne peux plus me passer de toi, je suis devenu totalement dépendant, bien plus encore qu'avec tous les psychotropes que j'ai pu absorber. Je te déteste John, je te hais ! Car maintenant je t'aime et tu vas partir, tu vas disparaître. Tout le monde fini par disparaître. Tu découvriras mon vrai visage et tu t'enfuiras, dégoûté. Et moi je resterai seul, là, à me dire qu'encore une fois j'ai tout gâché, qu'encore une fois j'ai fait fuir l'être le plus précieux que j'ai eu la chance de connaître. Car c'est ainsi. Tu penses m'aimer, je le vois bien. Mais tu t'enfuiras. Tu penses que ce que je te dis est faux mais tu ne peux pas comprendre. Personne ne peut. Tu veux me prendre dans tes bras, me rassurer mais je t'en supplie, pars maintenant. Ne me laisse plus aucun espoir et pars, maintenant ! Vas t'en je te dis ! De toute façon ça finira par arriver ! Je crois que c'est ça qui me fait le plus mal, c'est que je ne peux même pas me persuader que mes sentiments ne sont pas réciproques. Tes yeux m'envoient tant de messages ! Mais tu partiras. Alors je veux partir avant, ça nous évitera de souffrir à tous les deux ! Pars maintenant. Et ne reviens pas. »
John sort, il ne pense plus, ne sent plus son corps. C'est déjà terminé, ça avait à peine commencé.
