PROLOGUE
"Here Blondie"
Voilà maintenant presque un an que Caroline avait accouché. Elle se trouvait maintenant à Dallas, en compagnie d'Alaric et de ses deux jumelles : Elizabeth et Josie.
Assise sur la balançoire se trouvant dans son jardin, observant les milliers d'étoiles que le ciel avait à lui offrir, la vampire était songeuse. La vie qu'elle menait en ce jour était spéciale, si spéciale qu'elle se surpris même à penser que son passage d'humaine à vampire n'était rien comparé à ce qu'elle vivait maintenant. Je suis mère de deux enfants! se dit-elle en ne pouvant s'empêcher d'esquisser un sourire. Elle n'avait jamais planifié ces choses-là, ses espoirs de devenir mère s'étaient effondrés quand elle avait été tué par Katherine. Caroline y avait jadis pensé, et elle savait au fond d'elle-même qu'elle regretterait tôt ou tard son statut de vampire. Mais elle s'était donné du temps pour vivre sa vie d'étudiante, profiter de ses proches, profiter de ce que la vie d'immortelle avait à lui offrir avant d'en subir les conséquences.
Mais les choses étaient différentes maintenant, le clan dont étaient issus Jo et Kai avait cru bon de transférer les jumeaux à la jolie blonde. Durant ses mois de grossesses, Caroline ne pouvait s'empêcher de ressentir comme un vide que personne n'avait réussi à combler. Celui de sa mère. Combien de fois avait-elle espéré rêver d'elle, la conseillant sur les gestes qu'une jeune maman devrait adopter ? Une profonde solitude l'avait frappé, même si elle était entourée de ses amis, la personne dont elle avait besoin était manquante, morte. Et les ennuis continuaient. L'atmosphère dans laquelle la vampire avait accouché ne lui avait guère plu, mais les choses étaient ainsi.
Alors Caroline avait suivi Alaric, car elle le savait au fond d'elle-même : elle s'était déjà attachée aux jumelles avant même qu'elles ne naissent. Elle se connaissait assez bien pour savoir que rester vivre à Mystic Falls ne lui aurait fait aucun bien, elle se serait torturée l'esprit et aurait sûrement fini par partir du jour au lendemain à leur recherche, sans rien laisser derrière. Un lien maternelle s'était créée dès le premier jour et la blonde avait choisi de l'assumer et de le conserver au lieu de le nier et de le repousser. Elle savait qu'elle ne serait jamais leur mère et que le jour venu, la vérité éclatera mais pour l'heure, elle s'était jurée de donner toute sa personne pour leur sécurité et leur bonheur, peu importe ce qu'elle avait à faire.
C'est naturellement qu'elle s'est éloignée de son entourage. Caroline savait qu'en partant à Dallas, c'était un chapitre de sa vie qu'elle fermait. Le seul, pour dire vrai. Bien sûr, Mystic Falls sera à tout jamais sa ville natale, là où elle a passé sa tendre enfance et où sa mère est enterrée. Mais une page s'était tourné, Caroline était maintenant mère. Alors, elle avait décidé d'en acquérir la maturité et s'était préparée à s'éloigner d'amis qu'elle ne pensait jamais perdre, comme Bonnie. Les premiers mois, elle n'avait reçu aucune nouvelle de son amie d'enfance et elle n'avait pas non plus eu le temps d'en donner. Et pourtant, les deux jeunes filles avaient repris contact il y'a de ça deux mois. Et les choses étaient venues naturellement : les discussions sans queue ni tête, les blagues, les rires et les souvenirs. La sorcière était même venue passer quelques semaines dans la nouvelle maison de la vampire. Caroline était soulagée de remarquer qu'elles n'avaient pas besoin de se parler tous les jours pour que leur amitié survive, les liens que les deux jeunes femmes avaient tissés étaient toujours aussi fort. Je le savais, se dit-elle en son fort intérieur, j'avais peur mais au fond je le savais, Bonnie n'est pas ma meilleure amie pour rien.
Cependant, l'éloignement que la blonde avait connu avec son petit copain de l'époque ne lui réchauffait pas le coeur, loin de ça. Elle savait qu'en quittant Mystic Falls, les choses se corseraient pour le couple. Même si les choses étaient déjà bien compliquées, se rappela-t-elle, j'ai quand même pris le risque de partir, parce que je l'aimais. Je pensais qu'on allait passait à travers, mais non. Elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine tristesse dès qu'elle pensait à Stefan. Elle l'aimait, c'était un fait. Et une fois encore, la chose n'était pas réciproque. Bien sûr, elle savait que le vampire tenait à elle, mais une fois encore, elle donnait plus qu'elle ne recevait. Combien de SMS avait-elle envoyé ? Combien d'appel avait-elle passé ? Caroline avait finit par se rendre à l'évidence : Stefan avait fui Rayna avec Valérie, et ses sentiments envers elle étaient remontés à la surface. C'était la période la plus dure à supporter pour elle : elle devait tenir le coup devant les filles, refusant catégoriquement de pleurer devant elles et pourtant, le soir venu, les larmes coulaient d'elles-même. Ses nerfs lâchaient et son coeur souffrait, elle n'avait personne à qui se confier, à part Alaric.
Alaric...
Son instinct s'éveilla en entendant un bruit de pas dans la maison. Restant interdite le temps d'une vingtaine de secondes lui paraissant comme éternelles, le bruit se fit entendre de nouveau, obligeant la vampire à se mettre sur ses gardes. Alors qu'elle s'apprêtait à s'élancer à vitesse vampirique vers l'individu s'étant infiltrer dans sa maison, une voix que la jeune vampirette ne pensait plus jamais entendre s'éleva dans l'air.
- Ici Blondie.
Une brise glaciale la figea sur place. Comme interdite, la vampire fit demi-tour, appréhendant la suite des événements. C'est tout bonnement impossible, se dit-elle en premier temps, tentant de se donner du courage. J'ai du halluciner, j'ai du confondre avec quelqu'un d'autre.
Et pourtant, il était là, debout, en chair et en os. Ses cheveux avaient été coupé courts, comme lors de son arrivée à Mystic Falls. Le peu de poils qui étaient présent sur son visage lors de sa dernière rencontre avec Caroline avaient eux aussi disparu, et pourtant, son regard bleu, arrogant, sûr de lui, son sourire en coin et sa façon de se tenir là, en plein milieu d'un jardin n'étant pas le sien, presque innocemment... elle compris que tout cela était réel. Sa gorge était sèche et le seul mot qui pouvait possiblement en sortir était le prénom du personnage l'affrontant.
- Kai.
